[8,10,1] X.
(1)<236> Ἦν δέ τις ἐν τῇ πόλει πρεσβύτης πονηρὸς ψευδοπροφήτης, ὃν εἶχεν ἐν τιμῇ
Ἱεροβόαμος ἀπατώμενος ὑπ' αὐτοῦ τὰ πρὸς ἡδονὴν λέγοντος. οὗτος τότε μὲν κλινήρης
ἦν διὰ τὴν ἀπὸ τοῦ γήρως ἀσθένειαν, τῶν δὲ παίδων αὐτῷ δηλωσάντων τὰ περὶ τοῦ
παρόντος ἐξ Ἱεροσολύμων προφήτου καὶ τῶν σημείων τῶν γενομένων, <237> καὶ ὡς
παρεθεῖσαν αὐτῷ τὴν δεξιὰν Ἱεροβόαμος εὐξαμένου πάλιν ἐκείνου ζῶσαν ἀπολάβοι,
δείσας μὴ παρευδοκιμήσειεν αὐτὸν ὁ ξένος παρὰ τῷ βασιλεῖ καὶ πλείονος ἀπολαύοι
τιμῆς προσέταξε τοῖς παισὶν εὐθὺς ἐπιστρώσασι τὸν ὄνον ἕτοιμον πρὸς ἔξοδον αὐτῷ
παρασκευάσαι. <238> τῶν δὲ σπευσάντων ὃ προσετάγησαν ἐπιβὰς ἐδίωξε τὸν προφήτην
καὶ καταλαβὼν ἀναπαυόμενον ὑπὸ δένδρῳ δασεῖ καὶ σκιὰν ἔχοντι δρυὸς εὐμεγέθους
ἠσπάσατο πρῶτον, εἶτ' ἐμέμφετο μὴ παρ' αὐτὸν εἰσελθόντα καὶ ξενίων μεταλαβόντα.
<239> τοῦ δὲ φήσαντος κεκωλῦσθαι πρὸς τοῦ θεοῦ γεύσασθαι παρά τινι τῶν ἐν ἐκείνῃ
τῇ πόλει, “ἀλλ' οὐχὶ παρ' ἐμοὶ πάντως, εἶπεν, ἀπηγόρευκέ σοι τὸ θεῖον παραθέσθαι
τράπεζαν: προφήτης γάρ εἰμι κἀγὼ καὶ τῆς αὐτῆς σοι κοινωνὸς πρὸς αὐτὸν
θρησκείας, καὶ πάρειμι νῦν ὑπ' αὐτοῦ πεμφθείς. <240> ὅπως ἀγάγω σε πρὸς ἐμαυτὸν
ἑστιασόμενον.” ὁ δὲ ψευσαμένῳ πεισθεὶς ἀνέστρεψεν: ἀριστώντων δ' ἔτι καὶ
φιλοφρονουμένων ὁ θεὸς ἐπιφαίνεται τῷ Ἰάδωνι καὶ παραβάντα τὰς ἐντολὰς αὐτοῦ
τιμωρίαν ὑφέξειν ἔλεγεν καὶ ποδαπὴν ἐδήλου: λέοντα γὰρ αὐτῷ κατὰ τὴν ὁδὸν
ἀπερχομένῳ συμβαλεῖν ἔφραζεν, ὑφ' οὗ διαφθαρήσεσθαι καὶ τῆς ἐν τοῖς πατρῴοις
μνήμασι ταφῆς ἀμοιρήσειν. <241> ταῦτα δ' ἐγένετο οἶμαι κατὰ τὴν τοῦ θεοῦ
βούλησιν, ὅπως μὴ προσέχοι τοῖς τοῦ Ἰάδωνος λόγοις Ἱεροβόαμος ἐληλεγμένῳ ψευδεῖ.
πορευομένῳ τοίνυν τῷ Ἰάδωνι πάλιν εἰς Ἱεροσόλυμα συμβάλλει λέων καὶ κατασπάσας
αὐτὸν ἀπὸ τοῦ κτήνους ἀπέκτεινε, καὶ τὸν μὲν ὄνον οὐδὲν ὅλως ἔβλαψε,
παρακαθεζόμενος δ' ἐφύλαττε κἀκεῖνον καὶ τὸ τοῦ προφήτου σῶμα, μέχρις οὗ τινες
τῶν ὁδοιπόρων ἰδόντες ἀπήγγειλαν ἐλθόντες εἰς τὴν πόλιν τῷ ψευδοπροφήτῃ. <242> ὁ
δὲ τοὺς υἱοὺς πέμψας ἐκόμισε τὸ σῶμα εἰς τὴν πόλιν καὶ πολυτελοῦς κηδείας
ἠξίωσεν ἐντειλάμενος τοῖς παισὶ καὶ αὐτὸν ἀποθανόντα σὺν ἐκείνῳ θάψαι, λέγων
ἀληθῆ μὲν εἶναι πάνθ' ὅσα προεφήτευσε κατὰ τῆς πόλεως ἐκείνης καὶ τοῦ
θυσιαστηρίου καὶ τῶν ἱερέων καὶ τῶν ψευδοπροφητῶν, ὑβρισθήσεσθαι δ' αὐτὸς μετὰ
τὴν τελευτὴν οὐδὲν σὺν ἐκείνῳ ταφεὶς τῶν ὀστῶν οὐ γνωρισθησομένων. <243>
κηδεύσας οὖν τὸν προφήτην καὶ ταῦτα τοῖς υἱοῖς ἐντειλάμενος πονηρὸς ὢν καὶ
ἀσεβὴς πρόσεισι τῷ Ἱεροβοάμῳ καὶ “τί δήποτ' ἐταράχθης, εἰπών, ὑπὸ τῶν τοῦ
ἀνοήτου λόγων;” ὡς τὰ περὶ τὸ θυσιαστήριον αὐτῷ καὶ τὴν αὑτοῦ χεῖρα διηγήσαθ' ὁ
βασιλεὺς θεῖον ἀληθῶς καὶ προφήτην ἄριστον ἀποκαλῶν, ἤρξατο ταύτην αὐτοῦ τὴν
δόξαν ἀναλύειν <κακουργῶν> καὶ πιθανοῖς περὶ τῶν γεγενημένων χρώμενος λόγοις
βλάπτειν αὐτῶν τὴν ἀλήθειαν. <244> ἐπεχείρει γὰρ πείθειν αὐτόν, ὡς ὑπὸ κόπου μὲν
ἡ χεὶρ αὐτοῦ ναρκήσειε βαστάζουσα τὰς θυσίας, εἶτ' ἀνεθεῖσα πάλιν εἰς τὴν αὑτῆς
ἐπανέλθοι φύσιν, τὸ δὲ θυσιαστήριον καινὸν ὂν καὶ δεξάμενον θυσίας πολλὰς καὶ
μεγάλας ῥαγείη καὶ πέσοι διὰ βάρος τῶν ἐπενηνεγμένων. ἐδήλου δ' αὐτῷ καὶ τὸν
θάνατον τοῦ τὰ σημεῖα <ταῦτα> προειρηκότος ὡς ὑπὸ λέοντος ἀπώλετο: οὕτως οὐδὲ ἓν
οὔτ' εἶχεν <245> οὔτ' ἐφθέγξατο προφήτου.” ταῦτα εἰπὼν πείθει τὸν βασιλέα καὶ
τὴν διάνοιαν αὐτοῦ τελέως ἀποστρέψας ἀπὸ τοῦ θεοῦ καὶ τῶν ὁσίων ἔργων καὶ
δικαίων ἐπὶ τὰς ἀσεβεῖς πράξεις παρώρμησεν. οὕτως δ' ἐξύβρισεν εἰς τὸ θεῖον καὶ
παρηνόμησεν, ὡς οὐδὲν ἄλλο καθ' ἡμέραν ζητεῖν ἢ τί καινὸν καὶ μιαρώτερον τῶν ἤδη
τετολμημένων ἐργάσηται. καὶ τὰ μὲν περὶ Ἱεροβόαμον ἐπὶ τοῦ παρόντος ἐν τούτοις
ἡμῖν δεδηλώσθω.
| [8,10,1] X.
1. Il y avait dans la ville un méchant vieillard,
un faux prophète<243>, que Jéroboam tenait en
estime, trompé par ses discours flatteurs. Cet
homme gardait alors le lit<244>, affaibli par la
vieillesse. Ses fils lui rapportèrent l’incident du
prophète venu de Jérusalem, les signes
miraculeux qui s’étaient produits, et comment
Jéroboam, après avoir eu la main desséchée, en
avait recouvré l’usage, grâce aux prières de son
visiteur. Alors il craignit que l’étranger ne l’éclipsât
auprès du roi et n’en reçût des honneurs plus
considérables. Il ordonna donc à ses fils de seller
aussitôt son âne et de le lui tenir prêt pour un
voyage. Ceux-ci s’empressent d’obéir ; lui,
enfourche alors la bête et se met à la poursuite du
prophète. Il le trouva se reposant sous un arbre
touffu et ombreux comme un chêne de belle
taille<245> ; il l’embrasse d’abord, puis lui reproche
de n’être pas entré chez lui pour y accepter les
offrandes de l’hospitalité. Le prophète lui répond
que Dieu lui avait interdit de rien goûter chez
aucun habitant de leur ville : « Mais, en tout cas,
repartit l’autre, cette interdiction ne visait pas ma
demeure. Je suis prophète, moi aussi, j’observe le
même culte que toi envers Dieu, et je viens
maintenant, envoyé par lui, pour t’emmener dîner
chez moi. » L’autre, crédule à ces mensonges,
consent à rebrousser chemin. Mais pendant qu’ils
dînaient encore et s’entretenaient en amis, voici
que Dieu apparaît à Jadon et lui déclare que,
avant transgressé ses ordres, il subira un
châtiment et lequel : « un lion, dit-il, te rencontrera
sur ton chemin, après ton départ ; tu seras
dévoré par lui et tu seras privé de sépulture dans les
tombes de tes pères. » Ces choses arrivèrent,
j’imagine, par le dessein de Dieu, afin que
Jéroboam ne s’arrêtât pas aux paroles de Jadon
ainsi convaincu de mensonge. Or, tandis que
Jadon s’en retournait vers Jérusalem, il rencontra
un lion qui l’arracha à bas de sa monture et le mit
en pièces. Quant à l’âne, le lion ne lui fit aucun
mal, mais s’accroupissant à côté de lui, il veilla sur
lui et sur le cadavre du prophète, tant que
quelques voyageurs l’avant aperçu s’en allèrent
dans la ville l’annoncer au faux prophète. Celui-ci
dépêcha ses fils pour rapporter le corps dans la
ville<247>, lui fit des funérailles pompeuses, en
recommandant à ses fils de l’enterrer lui-mène,
quand il mourrait, auprès de Jadon, car tout était
vrai de ce qu’il avait prophétisé touchant la ville et
l’autel et les prêtres et les faux prophètes ; lui-même échapperait à tout outrage après sa mort,
s’il était enterré avec ce prophète et si ses
ossements se confondaient avec les siens. Ayant
donc enseveli le prophète et fait ces
recommandations à ses fils, toujours pervers et
impie, il va trouver Jéroboam et s’écrie<248> :
« Pourquoi donc es-tu troublé par les discours de
cet insensé ? » Comme le roi lui contait l’épisode
de l’autel et de sa main, affirmant que c’était un
être vraiment divin, un excellent prophète, le
scélérat commença d’ébranler cette croyance par
de perfides sophismes et, commentant
astucieusement les faits, en dénatura le vrai
caractère. C’est ainsi qu’il assura que c’était de
fatigue que la main du roi s’était engourdie en
soulevant les victimes, et qu’une fois reposée, elle
était revenue à son état normal ; quant à l’autel, il
était nouvellement construit, et, ayant reçu de trop
nombreuses et trop lourdes offrandes, s’était
rompu et écroulé sous leur poids. Il lui raconta
aussi comment l’homme qui avait annoncé ces
signes miraculeux avait péri, tué par un lion.
« Ainsi, rien dans son caractère, ni dans ses
discours ne révélait un prophète. » Par ces
paroles, il convainc le roi, et, ayant détourné
définitivement sa pensée des actions droites et
justes, il le poussa aux actes impies. Tels étaient
sa fureur de rébellion contre Dieu et son mépris
des lois que chaque jour il cherchait à ajouter un
nouveau forfait aux précédents, et plus noir
encore. Restons-en là, pour le moment, dans
l’histoire de Jéroboam.
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