HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Flavius Josèphe (37 à +/- 100 ap. J. Chr.), Les Antiquités judaïques, livre VI

Chapitre 5b

  Chapitre 5b

[6,5b] (4)<83> Σαμουήλου δὲ φήσαντος καὶ δευτέρᾳ δεῖν χειροτονίᾳ Σαούλῳ τὴν βασιλείαν ἐπικυρῶσαι συνίασι πάντες εἰς Γάλγαλα πόλιν: ἐκεῖ γὰρ αὐτοὺς ἐκέλευσεν ἐλθεῖν. καὶ πάλιν ὁρῶντος τοῦ πλήθους προφήτης χρίει τὸν Σαοῦλον τῷ ἁγίῳ ἐλαίῳ καὶ δεύτερον ἀναγορεύει βασιλέα. καὶ οὕτως τῶν Ἑβραίων πολιτεία εἰς βασιλείαν μετέπεσεν. <84> ἐπὶ γὰρ Μωυσέος καὶ τοῦ μαθητοῦ αὐτοῦ <Ἰησοῦ>, ὃς ἦν στρατηγὸς, ἀριστοκρατούμενοι διετέλουν: μετὰ δὲ τὴν ἐκείνου τελευτὴν ἔτεσι τοῖς πᾶσι δέκα καὶ πρὸς τούτοις ὀκτὼ τὸ πλῆθος αὐτῶν ἀναρχία κατέσχε. <85> μετὰ ταῦτα δ' εἰς τὴν προτέραν ἐπανῆλθον πολιτείαν τῷ κατὰ πόλεμον ἀρίστῳ δόξαντι γεγενῆσθαι καὶ κατ' ἀνδρείαν περὶ τῶν ὅλων δικάζειν ἐπιτρέποντες: καὶ διὰ τοῦτο τὸν χρόνον τοῦτον τῆς πολιτείας κριτῶν ἐκάλεσαν. (5)<86> Ἐκκλησίαν δὲ Σαμουῆλος ποιήσας προφήτης τῶν Ἑβραίωνἐπόμνυμαι, φησίν, ὑμῖν τὸν μέγιστον θεὸν, ὃς τοὺς ἀδελφοὺς ἐκείνους, λέγω δὴ Μωυσῆν καὶ Ἀαρῶνα, παρήγαγεν εἰς τὸν βίον καὶ τοὺς πατέρας ἡμῶν ἐξήρπασεν Αἰγυπτίων καὶ τῆς ὑπ' αὐτοῖς δουλείας, μηδὲν μήτ' αἰδοῖ χαρισαμένους μήτε ὑποστειλαμένους φόβῳ μήτε ἄλλῳ τινὶ πάθει παραχωρήσαντας εἰπεῖν, εἴ τι μοι πέπρακται σκαιὸν καὶ ἄδικον κέρδους ἕνεκα πλεονεξίας χάριτος τῆς πρὸς ἄλλους: <87> ἐλέγξαι δὲ εἰ καὶ τῶν τοιούτων τι προσηκάμην <μόσχον πρόβατον>, πρὸς τροφὴν ἀνεμέσητον δοκεῖ λαμβάνειν, εἴ τινος ὑποζύγιον εἰς ἐμὴν ἀποσπάσας χρείαν ἐλύπησα, τούτων ἕν τι κατειπεῖν παρόντος ὑμῶν τοῦ βασιλέως.” οἱ δὲ ἀνέκραγον τούτων οὐδὲν ὑπ' αὐτοῦ γεγονέναι, προστῆναι δὲ ὁσίως αὐτὸν καὶ δικαίως τοῦ ἔθνους. (6)<88> Σαμουῆλος δὲ ταύτης ἐξ ἁπάντων τῆς μαρτυρίας αὐτῷ γενομένηςἐπεὶ δεδώκατέ μοι, φησί, τὸ μηδὲν ἄτοπον ἔθ' ὑμᾶς περὶ ἐμοῦ δύνασθαι λέγειν, φέρε νῦν μετὰ παρρησίας ἀκούσατέ μου λέγοντος, ὅτι μεγάλα ἠσεβήσατε εἰς τὸν θεὸν αἰτησάμενοι βασιλέα. <89> διαμνημονεύειν δὲ ὑμᾶς προσῆκεν, ὅτι σὺν ἑβδομήκοντα μόνοις ἐκ τοῦ γένους ἡμῶν πάππος Ἰάκωβος διὰ λιμὸν εἰς Αἴγυπτον ἦλθε, κἀκεῖ πολλῶν μυριάδων ἐπιτεκνωθεισῶν, ἃς εἰς δουλείας καὶ χαλεπὰς ὕβρεις ἤγαγον οἱ Αἰγύπτιοι, θεὸς εὐξαμένων τῶν πατέρων χωρὶς βασιλέως παρέσχεν αὐτοῖς ῥύσασθαι τῆς ἀνάγκης τὸ πλῆθος Μωυσῆν αὐτοῖς καὶ Ἀαρῶνα πέμψας ἀδελφοὺς, οἳ ἤγαγον ὑμᾶς εἰς τήνδε τὴν γῆν, ἣν νῦν ἔχετε. <90> καὶ τούτων ἀπολαύσαντες ἐκ τοῦ θεοῦ προδεδώκατε τὴν θρησκείαν καὶ τὴν εὐσέβειαν. οὐ μὴν ἀλλὰ καὶ τοῖς πολεμίοις ὑποχειρίους γενομένους ἠλευθέρωσε πρῶτον μὲν Ἀσσυρίων καὶ τῆς ἐκείνων ἰσχύος ὑπερτέρους ἀπεργασάμενος, ἔπειτα Ἀμμανιτῶν κρατῆσαι παρασχὼν καὶ Μωαβιτῶν καὶ τελευταίων Παλαιστίνων. καὶ ταῦτ' οὐ βασιλέως ἡγουμένου διεπράξασθε, ἀλλ' Ἰφθάε καὶ Γεδεῶνος στρατηγούντων. <91> τίς οὖν ἔσχεν ὑμᾶς ἄνοια φυγεῖν μὲν τὸν θεὸν, ὑπὸ βασιλέα δὲ εἶναι θέλειν; ἀλλ' ἐγὼ μὲν ἀπέδειξα τοῦτον ὃν αὐτὸς ἐπελέξατο, ἵνα μέντοι γε φανερὸν ποιήσω τὸν θεὸν ὀργιζόμενον καὶ δυσχεραίνοντα τῇ τῆς βασιλείας ὑμῶν αἱρέσει, δηλῶσαι τοῦθ' ὑμῖν <τὸν θεὸν> παρασκευάσω διὰ σημείων ἐναργῶς: γὰρ οὐδέπω πρότερον εἶδεν ὑμῶν οὐδεὶς ἐνταῦθα γεγενημένον, θέρους ἀκμῇ χειμῶνα, αἰτησάμενος τὸν θεὸν παρέξω τοῦτο νῦν ὑμῖν ἐπι <92> γνῶναι.” καὶ ταῦτα εἰπόντος πρὸς τὸ πλῆθος τοῦ Σαμουήλου βρονταῖς σημαίνει τὸ θεῖον καὶ ἀστραπαῖς καὶ χαλάζης καταφορᾷ τὴν τοῦ προφήτου περὶ πάντων ἀλήθειαν, ὡς τεθαμβηκότας αὐτοὺς καὶ περιδεεῖς γινομένους ἁμαρτεῖν τε ὁμολογεῖν καὶ κατ' ἄγνοιαν εἰς τοῦτο προπεσεῖν, καὶ ἱκετεύειν τὸν προφήτην ὡς πατέρα χρηστὸν καὶ ἐπιεικῆ τὸν θεὸν αὐτοῖς εὐμενῆ καταστῆσαι καὶ ταύτην ἀφεῖναι τὴν ἁμαρτίαν, ἣν πρὸς οἷς ἐξύβρισαν ἄλλοις καὶ παρηνόμησαν προσεξειργάσαντο. <93> δὲ ὑπισχνεῖται καὶ παρακαλέσειν τὸν θεὸν συγγνῶναι περὶ τούτων αὐτοῖς καὶ πείσειν, συνεβούλευε μέντοι δικαίους εἶναι καὶ ἀγαθοὺς καὶ μνημονεύειν ἀεὶ τῶν διὰ τὴν παράβασιν τῆς ἀρετῆς αὐτοῖς κακῶν συμπεσόντων καὶ τῶν σημείων τοῦ θεοῦ καὶ τῆς Μωυσέος νομοθεσίας, εἰ σωτηρίας αὐτοῖς καὶ τῆς μετὰ τοῦ βασιλέως εὐδαιμονίας ἐστὶν ἐπιθυμία. <94> εἰ δὲ τούτων ἀμελήσουσιν, ἔλεγεν ἥξειν αὐτοῖς τε καὶ τῷ βασιλεῖ μεγάλην ἐκ θεοῦ πληγήν. καὶ Σαμουῆλος μὲν ταῦτα τοῖς Ἑβραίοις προφητεύσας ἀπέλυσεν αὐτοὺς ἐπὶ τὰ οἰκεῖα βεβαιώσας ἐκ δευτέρου τῷ Σαούλῳ τὴν βασιλείαν. [6,5b] 4. <83> Samuel déclare encore qu’il faut par une deuxième élection confirmer la royauté de Saül, et tous se réunissent dans la ville de Galgala : car c’est là qu’il leur avait prescrit de se rendre. Et de nouveau, à la vue de tout le peuple, le prophète répand l’huile sainte sur la tête de Saül et pour la seconde fois le proclame roi. C’est ainsi que le gouvernement des Hébreux se changea en monarchie. En effet, sous Moïse et son disciple Josué, qui fut général en chef, ils vécurent sous un régime aristocratique. Après la mort de ces derniers, pendant une durée totale de dix-huit années, le peuple resta dans l’anarchie. Ensuite, ils revinrent à leur premier régime, confiant l’autorité suprême à l’homme qui avait paru le plus éminent par son courage et sa capacité à la guerre : et c’est pourquoi ils appelèrent cette période de leur vie politique « période des Juges ». 5. Le prophète Samuel, ayant réuni les Hébreux en assemblée, s’exprima en ces termes : « Je vous adjure, par le Dieu suprême qui appela à la vie ces deux frères illustres, je veux dire Moïse et Aaron. qui a délivré nos pères des Égyptiens et de leur servitude, de vous avancer sans fausse honte, sans vous laisser paralyser par la crainte ou tout autre sentiment, et de déclarer si j’ai rien fait d’oblique et d’injuste par amour du lucre ou par cupidité ou par faveur. Ne craignez pas de m’accuser, si j’ai détourné quelque chose comme veau ou brebis, — qu’on peut cependant sans crime recevoir pour sa nourriture, — ou si j’ai contristé quelqu’un en lui confisquant sa bête de somme pour mon propre usage ; si j’ai encouru un grief de ce genre, qu’on l’articule en présence de votre roi. » Sur cela tous s’écrièrent qu’il n’avait rien fait de semblable et qu’il avait gouverné le peuple saintement et équitablement. 6. Alors Samuel, devant ce témoignage unanime : «Puisque vous avez reconnu, dit-il, que vous n’avez rien eu à me reprocher, laissez-moi maintenant vous dire en toute franchise quelle grande impiété vous avez commise envers Dieu en réclamant un roi. Il fallait vous souvenir que c’est avec soixante-dix personnes seulement de notre race que notre ancêtre Jacob, poussé par la famine, se rendit en Égypte. Là, après que sa postérité, infiniment multipliée, fut par les Égyptiens réduite a l’esclavage et soumise a de durs sévices, Dieu, sur la prière de nos pères, sans recourir à un roi, leur permit de se délivrer de cette contrainte en leur envoyant les deux frères, Moïse et Aaron, qui vous conduisirent dans ce pays que vous occupez maintenant. Après avoir joui de ce bienfait de Dieu, vous avez trahi son culte et sa religion. Et malgré tout, quand vous êtes tombés sous la main des ennemis. il vous a délivrés, d’abord en vous faisant triompher des Assyriens et de leur puissance, puis en vous procurant la victoire sur les Ammanites et les Moabites, et enfin sur les Palestiniens. Tout cela, ce n’est pas sous la conduite d’un roi que vous l’avez accompli, c’est avec Jephté et Gédéon pour chefs. Quelle démence vous a donc poussés à fuir votre Dieu et à souhaiter d’être soumis à un roi ? J’ai consenti cependant à désigner celui que Dieu même a élu. Toutefois, pour que vous sachiez clairement que Dieu est courroucé et mécontent que vous ayez introduit la royauté, je vous le ferai révéler par des signes irréfragables. Une chose dont personne d’entre vous n’a jamais oui parler, une tempête au cœur de l’été, voilà ce qu’après avoir prié Dieu je vais maintenant vous faire contempler. » Samuel avait à peine fini de parler au peuple, que la divinité atteste par des coups de tonnerre, des éclairs et une averse de grèle la véracité de toutes les paroles du prophète. Frappés de stupeur et d’épouvante, ils confessèrent qu’ils avaient péché, égarés par l’ignorance, et supplièrent le prophète, comme un père bon et indulgent, de leur rendre Dieu propice et de leur faire remise de cette faute qu’ils avaient ajoutée à tant d’autres rébellions et transgressions. Samuel promet qu’il suppliera Dieu de leur pardonner et essaiera de le fléchir ; il les exhorte cependant à être justes et vertueux et à se souvenir toujours des maux que leurs défaillances ont déchaînés sur eux, des miracles de Dieu et de la législation de Moïse, s’ils ont le désir d’être sauvés et de vivre heureux sous un roi. Que s’ils négligeaient ces avis, il viendrait, disait-il, sur eux et sur le roi une grande calamité envoyée par Dieu. Samuel, avant fait ces prophéties aux Hébreux, les congédia dans leurs foyers, après avoir consacré pour la seconde fois la royauté de Saül.


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Dernière mise à jour : 6/03/2009