[6,3b] (4)<38> Ἔχοντι δὲ οὕτως ἐμφανίζεται τὸ θεῖον καὶ παραμυθεῖται μὴ δυσφορεῖν ἐφ'
οἷς ἠξίωσε τὸ πλῆθος, ὡς οὐκ ἐκεῖνον ὑπερηφανήσοντας ἀλλ' ἑαυτὸν, εἰ μὴ
βασιλεύσει μόνος: ταῦτα δὲ ἀφ' ἧς ἡμέρας ἐξήγαγεν αὐτοὺς ἀπ' Αἰγύπτου μηχανᾶσθαι
τὰ ἔργα: λήψεσθαι μέντοι γε οὐκ εἰς μακρὰν μετάνοιαν αὐτοὺς ἐπίπονον, ὑφ' ἧς
οὐδὲν μὲν ἀγένητον ἔσται τῶν ἐσομένων, ἐλεγχθήσονται δὲ καταφρονήσαντες καὶ
βουλὰς οὐκ εὐχαρίστους πρὸς ἐμὲ καὶ τὴν σὴν προφητείαν λαβόντες. <39> κελεύω δή
σε χειροτονεῖν αὐτοῖς ὃν ἂν ἐγὼ προείπω βασιλέα προδηλώσαντα ποταπῶν τε
πειραθήσονται βασιλευόμενοι κακῶν καὶ διαμαρτυράμενον ἐφ' οἵαν σπεύδουσι
μεταβολήν.”
(5)<40> Ταῦτ' ἀκούσας Σαμουῆλος ἅμα ἕῳ συγκαλέσας τοὺς Ἰουδαίους ἀποδείξειν
αὐτοῖς βασιλέα ὡμολόγησεν, ἔφη δὲ δεῖν πρῶτον μὲν αὐτοῖς ἐκδιηγήσασθαι τὰ παρὰ
τῶν βασιλέων ἐσόμενα καὶ ὅσοις συνενεχθήσονται κακοῖς: “γινώσκετε γὰρ ὅτι πρῶτον
μὲν ὑμῶν ἀποσπάσουσι τὰ τέκνα καὶ τὰ μὲν αὐτῶν ἁρματηλάτας εἶναι κελεύσουσι,
τοὺς δ' ἱππεῖς καὶ σωματοφύλακας, δρομεῖς δὲ ἄλλους καὶ χιλιάρχους καὶ
ἑκατοντάρχους, ποιήσουσι δὲ καὶ τεχνίτας ὁπλοποιοὺς καὶ ἁρματοποιοὺς καὶ ὀργάνων
τέκτονας γεωργούς τε καὶ τῶν ἰδίων ἀγρῶν ἐπιμελητὰς καὶ σκαπανεῖς ἀμπέλων, <41>
καὶ οὐδέν ἐστιν ὃ μὴ κελευόμενοι ποιήσουσιν ἀνδραπόδων ἀργυρωνήτων τρόπον: καὶ
τὰς θυγατέρας δ' ὑμῶν μυρεψοὺς ἀποφανοῦσι καὶ ὀψοποιοὺς καὶ σιτοποιούς, καὶ πᾶν
ἔργον ὃ θεραπαινίδες ἐξ ἀνάγκης πληγὰς φοβούμεναι καὶ βασάνους ὑπηρετήσουσι.
κτῆσιν δὲ τὴν ὑμετέραν ἀφαιρήσονται καὶ ταύτην εὐνούχοις καὶ σωματοφύλαξι
δωρήσονται καὶ βοσκημάτων ἀγέλας τοῖς αὑτῶν προσνεμοῦσι. <42> συνελόντι δ'
εἰπεῖν, δουλεύσετε μετὰ πάντων τῶν ὑμετέρων τῷ βασιλεῖ σὺν τοῖς αὑτῶν οἰκέταις:
ὃς γενόμενος μνήμην ὑμῖν τῶνδε τῶν λόγων γεννήσει καὶ τῷ πάσχειν αὐτὰ
μεταγινώσκοντας ἱκετεῦσαι τὸν θεὸν ἐλεῆσαί τε ὑμᾶς καὶ δωρήσασθαι ταχεῖαν
ἀπαλλαγὴν τῶν βασιλέων: ὁ δ' οὐ προσδέξεται τὰς δεήσεις, ἀλλὰ παραπέμψας ἐάσει
δίκην ὑποσχεῖν ὑμᾶς τῆς αὑτῶν κακοβουλίας.”
(6)<43> Ἦν δ' ἄρα καὶ πρὸς τὰς προρρήσεις τῶν συμβησομένων ἀνόητον τὸ πλῆθος καὶ
δύσκολον ἐξελεῖν τῆς διανοίας κρίσιν ἤδη παρὰ τῷ λογισμῷ καθιδρυμένην: οὐδὲ γὰρ
ἐπεστράφησαν οὐδ' ἐμέλησεν αὐτοῖς τῶν Σαμουήλου λόγων, ἀλλ' ἐνέκειντο λιπαρῶς
καὶ χειροτονεῖν ἠξίουν ἤδη τὸν βασιλέα καὶ μὴ φροντίζειν τῶν ἐσομένων: <44> ἐπὶ
γὰρ τιμωρίᾳ τῶν ἐχθρῶν ἀνάγκη τὸν πολεμήσοντα σὺν αὑτοῖς ἔχειν, καὶ οὐδὲν ἄτοπον
εἶναι τῶν πλησιοχώρων βασιλευομένων τὴν αὐτὴν ἔχειν αὐτοὺς πολιτείαν. ὁρῶν δ'
αὐτοὺς μηδ' ὑπὸ τῶν προειρημένων ἀπεστραμμένους ὁ Σαμουῆλος, ἀλλ' ἐπιμένοντας
“νῦν μὲν, εἶπεν, ἄπιτε πρὸς αὑτοὺς ἕκαστος, μεταπέμψομαι δὲ ὑμᾶς εἰς δέον, ὅταν
μάθω παρὰ τοῦ θεοῦ τίνα δίδωσιν ὑμῖν βασιλέα.”
| [6,3b] 4. <38> Comme il était dans cet état d’esprit, la divinité lui
apparaît et l’exhorte à ne pas s’offenser des revendications du
peuple, car ce n’était pas lui qu’ils avaient dédaigné, c’était
Dieu même, ne voulant plus de celui-ci seul pour roi ; et cette
démarche-là, c’était depuis le jour où il les avait fait sortir
d’Égypte qu’ils la méditaient. Mais ils ne tarderaient pas à être
saisis de douloureux regrets. « Regrets qui n’empêcheront rien
de ce qui doit arriver de s’accomplir, mais qui confondront leur
mépris et leur ingratitude envers moi et envers ton autorité de
prophète. Je t’ordonne donc de leur élire un roi que je te
désigerai moi-même après que tu les auras prévenus de quels
maux ils seront victimes sous le gouvernement d’un roi et
avertis hautement dans quelle révolution ils se jettent. »
5. Avant entendu ces paroles, Samuel, dès l’aube,
convoqua les Juifs et dit qu’il consentait à leur désigner un
roi, mais qu’il devait d’abord leur exposer en détail ce qui leur
adviendrait sous des rois et de combien de maux ils seraient
accablés. « Sachez, en effet, que d’abord ils vous enlèveront
vos enfants, qu’ils obligeront les uns à devenir conducteurs de
chars, les autres cavaliers et gardes du corps, d’autres
coureurs, commandants de mille et de cent hommes ; ils feront
d’eux aussi des artisans, des fabricants d’armes, de chars,
d’instruments, des cultivateurs qui devront travailler leurs
champs et creuser leurs vignobles. Il n’est rien enfin qu’on ne
leur fera faire comme à des esclaves achetés à prix d’argent.
Quant à vos filles, on les emploiera comme parfumeuses,
cuisinières, et boulangères, et on leur imposera tous les
travaux qu’exécutent les servantes par peur des coups et des
tortures. Ils vous prendront votre avoir et en feront cadeau à
leurs eunuques et à leurs gardes du corps ; et ils distribueront
vos troupeaux de bêtes à leurs créatures. En un mot, vous
serez asservis avec tous les vôtres au roi : et deviendrez les
égaux de vos propres domestiques : alors, les souffrances que
vous éprouverez vous feront souvenir de ces paroles, et, dans
votre repentir, vous supplierez Dieu de vous prendre en pitié et
de vous accorder une prompte délivrance de la domination
royale. Mais lui n’exaucera pas vos prières, il vous repoussera
et vous laissera subir la juste peine de votre mauvais dessein. »
6. Cependant, même à ces prédictions d’avenir, le peuple
demeurait sourd, et il était malaisé de chasser de leur pensée
une résolution déjà arrivée, rebelle à tout raisonnement. En
effet, ils ne changèrent pas de sentiment et ne se soucièrent
pas des paroles de Samuel, mais ils le pressèrent vivement,
insistant pour qu’il élût sur l’heure un roi, sans se préoccuper
de l’avenir. Car, pour tirer vengeance de leurs ennemis, il fallait
qu’ils eussent un chef qui combattit avec eux, et il n’y avait rien
de déraisonnable, si leurs voisins étaient gouvernés par des
rois, qu’ils eussent la même forme de gouvernement. Samuel.
voyant que, loin d’être retournés par ses paroles, ils ne
faisaient que s’opiniâtrer : « Pour le moment, dit-il, retirez-vous
chacun chez vous. je vous manderai quand il sera nécessaire,
dès que j’aurai appris de Dieu quel roi il vous donne. »
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