[6,11c] (5)<221> Μαθὼν δ' ὁ προφήτης τὴν τοῦ βασιλέως ἀδικίαν καταλείπει μὲν τὴν πόλιν
Ἀραμαθάν, ἀγαγὼν δὲ τὸν Δαυίδην ἐπί τινα τόπον Γαλβουὰθ ὄνομα ἐκεῖ διέτριβε σὺν
αὐτῷ. ὡς δ' ἀπηγγέλη τῷ Σαούλῳ παρὰ τῷ προφήτῃ τυγχάνων ὁ Δαυίδης πέμψας ὁπλίτας
πρὸς αὑτὸν ἄγειν προσέταξε συλλαμβάνοντας. <222> οἱ δ' ἐλθόντες πρὸς τὸν
Σαμουῆλον καὶ καταλαβόντες προφητῶν ἐκκλησίαν τοῦ θείου μεταλαμβάνουσι πνεύματος
καὶ προφητεύειν ἤρξαντο: Σαοῦλος δ' ἀκούσας ἄλλους ἔπεμψεν ἐπὶ τὸν Δαυίδην:
κἀκείνων ταὐτὸ τοῖς πρώτοις παθόντων πάλιν ἀπέστειλεν ἑτέρους: προφητευόντων δὲ
καὶ τῶν τρίτων τελευταῖον ὀργισθεὶς αὐτὸς ἐξώρμησεν. <223> ἐπεὶ δ' ἐγγὺς ἦν ἤδη,
Σαμουῆλος πρὶν ἰδεῖν αὐτὸν προφητεύειν ἐποίησεν. ἐλθὼν δὲ πρὸς αὐτὸν Σαοῦλος ὑπὸ
τοῦ πολλοῦ πνεύματος ἐλαυνόμενος ἔκφρων γίνεται καὶ τὴν ἐσθῆτα περιδύσας ἑαυτὸν
καταπεσὼν ἔκειτο δι' ὅλης ἡμέρας τε καὶ νυκτὸς Σαμουήλου τε καὶ Δαυίδου
βλεπόντων.
(6)<224> Ἰωνάθης δὲ ὁ Σαούλου παῖς ἀφικομένου πρὸς αὐτὸν ἐκεῖθεν Δαυίδου καὶ
περὶ τῆς τοῦ πατρὸς ἀποδυρομένου ἐπιβουλῆς καὶ λέγοντος, ὡς οὐδὲν ἀδικήσας οὔτ'
ἐξαμαρτὼν σπουδάζοιτο ὑπὸ τοῦ πατρὸς αὐτοῦ φονευθῆναι, μήθ' ἑαυτῷ τοῦθ'
ὑπονοοῦντι πιστεύειν παρεκάλει μήτε τοῖς διαβάλλουσιν, εἴ τινες ἄρα εἰσὶν οἱ
τοῦτο πράττοντες, ἀλλ' αὐτῷ προσέχειν καὶ θαρρεῖν: μηδὲν γὰρ τοιοῦτον ἐπ' αὐτῷ
φρονεῖν τὸν πατέρα: φράσαι γὰρ ἂν αὐτῷ περὶ τούτου καὶ σύμβουλον παραλαβεῖν τῇ
κοινῇ γνώμῃ καὶ τἆλλα πράττοντα. <225> ὁ δὲ Δαυίδης ὤμνυεν ἦ μὴν οὕτως ἔχειν,
καὶ πιστεύοντ' ἠξίου προνοεῖν αὐτοῦ μᾶλλον ἢ καταφρονοῦντ' ἐπ' ἀληθέσι τοῖς
λόγοις τότε ἀληθὲς ὑπολαβεῖν, ὅταν ἢ θεάσηται <πεφονευμένον αὐτὸν> ἢ πύθηται:
μηδὲν λέγειν δ' αὐτῷ τὸν πατέρα περὶ τούτων ἔφασκεν εἰδότα τὴν πρὸς αὐτὸν φιλίαν
καὶ διάθεσιν.
| [6,11c] 5. <221> Le prophète, informé de l’injustice du roi, quitte
la ville d’Armatha et emmène David en un lieu nommé
Galbouath, où il demeure quelque temps avec lui. Dès
que Saül apprit que David se trouvait chez le prophète, il
envoya des hommes armés avec ordre de l’arrêter et le lui
amener. Mais ceux-ci, en arrivant chez Samuel, y trouvent une
assemblée de prophètes : saisis, eux aussi, de l’inspiration
divine, ils se mettent à prophétiser avec eux. Saül, à cette
nouvelle, envoie d’autres gens vers David : le même transport
les entraîne ; il dépêche une troisième équipe, qui en fait
autant. Enfin, furieux, il accourt en personne. Mais dès qu il fut
dans le voisinage, Samuel, avant même de l’avoir aperçu,
l’obligea lui aussi de prophétiser. Saül, en arrivant près de lui,
devient si rempli du souffle divin qu’il perd le sens ; il se
dépouille de ses vêtements et demeure prosterné à terre tout
le jour et toute la nuit, sous les regards de Samuel et de David.
6. De là, David s’en vint auprès de Jonathan, le fils de
Saül, et se plaignit à lui des machinations de son père,
affirmant que, sans qu’il eût à se reprocher aucun méfait,
aucune faute, celui-ci continuait à comploter sa mort. Jonathan
le supplia de n’écouter ni ses propres soupçons, ni les
calomniateurs, s’il s’en trouvait, mais de se fier à lui et de
prendre courage : assurément son père ne méditait aucun
dessein pareil : autrement il lui en aurait parlé, à lui Jonathan,
et l’aurait pris pour conseiller, puisqu’il agissait en toute
occasion de concert avec lui. David protesta avec serment que
rien n’était cependant plus certain et pria Jonathan de le croire
et de veiller sur lui, plutôt que de mépriser des propos
véridiques, en attendant, pour les reconnaître vrais, d’avoir vu
ou appris l’assassinat de son ami. Si le roi ne lui avait rien dit,
c’est qu’il connaissait l’amitié et les sentiments de son fils pour
David.
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