HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Flavius Josèphe (37 à +/- 100 ap. J. Chr.), Les Antiquités judaïques, livre VI

Chapitre 10

  Chapitre 10

[6,10] CAP. X. (1)<193> Φθόνον δὲ καὶ μῖσος τοῦ Σαούλου πρὸς αὐτὸν αἱ γυναῖκες ἐρεθίζουσιν: ὑπαντῶσαι γὰρ τῇ στρατιᾷ νικηφόρῳ μετὰ κυμβάλων καὶ τυμπάνων καὶ παντοίας χαρᾶς ᾖδον αἱ μὲν γυναῖκες, <ὡς> πολλὰς Σαοῦλος ἀπώλεσε Παλαιστίνων χιλιάδας, αἱ παρθένοι δὲ, ὡς μυριάδας Δαυίδης ἀφανίσειε. <194> τούτων δὲ ἀκούων βασιλεύς, ὡς τὸ μὲν ἔλαττον τῆς μαρτυρίας αὐτὸς λάβοι, τὸ δὲ τῶν μυριάδων πλῆθος ἀνατεθείη τῷ νεανίσκῳ, καὶ λογισάμενος μηδὲν οὕτω μετὰ λαμπρὰν εὐφημίαν τὴν βασιλείαν ὑστερεῖν αὐτῷ φοβεῖσθαι καὶ ὑποπτεύειν ἤρξατο τὸν Δαυίδην. <195> καὶ τῆς μὲν πρώτης τάξεως, ἐπεὶ τῷ δέει πλησίον αὐτοῦ καὶ λίαν ἐγγὺς ἐδόκει, ἐποίησε γὰρ αὐτὸν ὁπλοφόρον, μεταστήσας ἀποδείκνυσι χιλίαρχον δοὺς αὐτῷ χώραν ἀμείνονα μὲν ἀσφαλεστέραν δὲ ὡς ἐνόμιζεν αὑτῷ: ἐβούλετο γὰρ εἰς τοὺς πολεμίους αὐτὸν ἐκπέμπειν καὶ τὰς μάχας ὡς ἐν τοῖς κινδύνοις τεθνηξόμενον. (2)<196> Δαυίδης δὲ πανταχοῦ τὸν θεὸν ἐπαγόμενος ὅποι ποτ' ἀφίκοιτο κατώρθου καὶ διευπραγῶν ἐδείκνυτο, ὡς δι' ὑπερβολὴν τῆς ἀνδρείας τόν τε λαὸν αὐτοῦ καὶ τὴν Σαούλου θυγατέρα παρθένον ἔτι οὖσαν λαβεῖν ἔρωτα καὶ τοῦ πάθους ὑπερκρατοῦντος γενέσθαι φανερὰν καὶ διαβληθῆναι πρὸς τὸν πατέρα. <197> δ' ὡς ἀφορμῇ χρησάμενος τῆς ἐπὶ Δαυίδην ἐπιβουλῆς ἡδέως ἤκουσε καὶ δώσειν προθύμως αὐτῷ τὴν παρθένον πρὸς τοὺς τὸν ἔρωτα μηνύσαντας αὐτῆς ἔφη γενησόμενον ἀπωλείας καὶ κινδύνων αἴτιον αὐτῷ ληψομένῳ: “κατεγγυῶ γὰρ, εἶπεν, αὐτῷ τὸν τῆς θυγατρός μου γάμον, ἂν ἑξακοσίας μοι κομίσῃ κεφαλὰς τῶν πολεμίων. <198> δὲ καὶ γέρως οὕτω λαμπροῦ προτεθέντος καὶ βουλόμενος ἐπ' ἔργῳ παραβόλῳ καὶ ἀπίστῳ λαβεῖν κλέος ὁρμήσει μὲν ἐπὶ τὴν πρᾶξιν, διαφθαρήσεται δὲ ὑπὸ τῶν Παλαιστίνων καὶ χωρήσει μοι τὰ κατ' αὐτὸν εὐπρεπῶς: ἀπαλλαγήσομαι γὰρ αὐτοῦ δι' ἄλλων αὐτὸν ἀλλ' <199> οὐχὶ δι' ἐμαυτοῦ κτείνας.” διάπειραν δὴ τῆς τοῦ Δαυίδου διανοίας κελεύει τοὺς οἰκέτας λαμβάνειν, πῶς ἔχει πρὸς τὸ γῆμαι τὴν κόρην. οἱ δ' ἤρξαντο διαλέγεσθαι πρὸς αὐτόν, ὅτι στέργει μὲν αὐτὸν βασιλεὺς Σαοῦλος καὶ λαὸς ἅπας, βούλεται δ' αὐτῷ κηδεῦσαι τὴν θυγατέρα. <200> δὲμικρὸν ἄρ' ὑμῖν, εἶπε, δοκεῖ γαμβρὸν γενέσθαι βασιλέως: ἐμοὶ δ' οὐχὶ τοιοῦτον φαίνεται καὶ μάλιστα ὄντι ταπεινῷ καὶ δόξης καὶ τιμῆς ἀμοίρῳ.” Σαοῦλος δὲ ἀγγειλάντων αὐτῷ τῶν οἰκετῶν τὰς τοῦ Δαυίδου ἀποκρίσειςοὐ χρημάτων, ἔφη, δεῖσθαί με φράζετε αὐτῷ οὐδὲ ἔδνων, ἀπεμπολᾶν γὰρ ἔστιν οὕτως τὴν θυγατέρα μᾶλλον συνοικίζειν, γαμβροῦ δὲ ἀνδρείαν ἔχοντος καὶ τὴν ἄλλην ἀρετὴν ἅπασαν, ἣν ὁρᾶν ὑπάρχουσαν αὐτῷ. <201> βούλεσθαι δή με παρ' αὐτοῦ λαβεῖν ἀντὶ τοῦ γάμου τῆς θυγατρὸς οὐ χρυσὸν οὐδ' ἄργυρον οὐδ' ὅπως ταῦτα ἐκ τῶν τοῦ πατρὸς οἰκιῶν κομίσῃ, Παλαιστίνων δὲ τιμωρίαν καὶ κεφαλὰς αὐτῶν ἑξακοσίας. <202> αὐτῷ τε γὰρ ἐμοὶ τούτων οὐδὲν ἂν οὔτε ποθεινότερον οὔτε λαμπρότερον οὔτε προτιμότερον δῶρον γένοιτο, τῇ τε παιδί μου πολὺ τῶν νενομισμένων ἔδνων ζηλωτότερον τὸ συνοικεῖν ἀνδρὶ τοιούτῳ καὶ μαρτυρουμένῳ τὴν τῶν πολεμίων ἧτταν. (3)<203> Κομισθέντων δὲ τούτων πρὸς τὸν Δαυίδην τῶν λόγων ἡσθεὶς τὸν Σαοῦλον ἐσπουδακέναι νομίζων αὐτοῦ περὶ τὴν συγγένειαν, οὐδὲ βουλεύσασθαι περιμείνας οὐδ' εἰ δυνατὸν δύσκολόν ἐστι τὸ προκείμενον ἔργον τῷ λογισμῷ περινοήσας ὥρμησεν εὐθὺς μετὰ τῆς ἑταιρίας ἐπὶ τοὺς πολεμίους καὶ τὴν ὑπὲρ τοῦ γάμου κατηγγελμένην πρᾶξιν καί, θεὸς γὰρ ἦν πάντα ποιῶν εὐμαρῆ καὶ δυνατὰ τῷ Δαυίδῃ, κτείνας πολλοὺς καὶ κεφαλὰς ἑξακοσίων ἀποτεμὼν ἧκε πρὸς τὸν βασιλέα διὰ τῆς τούτων ἐπιδείξεως τὸν ἀντὶ τούτων γάμον ἀπαιτῶν. <204> Σαοῦλος δὲ οὐκ ἔχων ἀναφυγεῖν ἐκ τῶν ὑπεσχημένων, αἰσχρὸν γὰρ ὑπελάμβανεν ψεύσασθαι δοκεῖν δι' ἐπιβουλὴν ἵν' ὡς ἀδυνάτοις ἐπιχειρῶν Δαυίδης ἀποθάνῃ τὸν γάμον ἐπηγγέλθαι, δίδωσιν αὐτῷ τὴν θυγατέρα Μελχὰν ὀνόματι. [6,10] — X — 1. <193> Cependant la jalousie et la haine de Saül furent excitées contre David. Les femmes, accourues au devant de l’armée victorieuse avec des cymbales, des tambourins et toute sorte de sigles de réjouissance, disaient dans leurs chants que Saül avait tué les Philistins par milliers, et les jeunes filles disaient que David les avait anéantis par dizaines de milliers. Le roi, en entendant ces chants, qui lui réservaient la moindre part de gloire et qui attribuaient le plus gros chiffre au jeune homme, pensa qu’après ces brillantes acclamations il ne manquait plus à celui-ci que la royauté ; il commença dès lors à redouter David et à le tenir en suspicion. Alors, comme dans sa peur il lui semblait que David était trop proche de sa personne — car il avait fait de lui son écuyer — il lui enlève sa première fonction et le nomme chiliarque. emploi plus considérable, mais, pensait-il, plus dangereux : il se proposait, en effet, de l’envoyer contre l’ennemi et a la bataille, pour l’exposer a la mort. 2. Mais comme Dieu n’abandonnait jamais David partout où il allait, celui-ci rencontrait le succès et on le voyait réussir dans toutes ses entreprises, si bien que, devant ses prodiges de valeur, tout le peuple ainsi que la fille même de Saül, vierge encore, se prirent pour lui d’amour ; la passion de la jeune fille, qui dépassait toutes les bornes, se trahit et fut dénoncée à son père. Celui-ci, saisissant cette occasion de perdre David, apprit la chose avec joie, et déclara a ceux qui lui en parlèrent qu’il donnerait de grand cœur sa fille à David, puisque cet amour, accueilli par lui, l’entraînerait à des dangers et à sa perte : « car, dit-il, je lui accorde la main de ma fille à condition qu’il me rapporte les têtes de six cents ennemis. Devant l’offre d’une si brillante récompense, avide de se couvrir de gloire par un exploit extraordinaire et périlleux, il courra l’accomplir, mais il sera tué par les Philistins, et ainsi mes vœux seront exaucés le mieux du monde : je serai débarrassé de David, mais c’est la main des autres, non la mienne, qui l’aura immolé. » Il ordonne donc à ses serviteurs de sonder les sentiments de David, touchant ce mariage. Ceux-ci engagèrent l’entretien en lui disant que Saül l’aimait, ainsi que le peuple tout entier, et voulait unir sa fille avec lui. Mais David : « Est-ce donc si peu de chose à vos yeux, dit-il, que de devenir gendre du roi ? Je ne suis pas de ce sentiment, moi, surtout dans mon humble condition, n’ayant ni éclat ni rang. » Quand les serviteurs lui eurent rapporté la réponse de David, Saül leur dit : « Informez-le que je ne demande ni richesses, ni présents, — ce serait vendre ma fille et non la donner, — ce que je veux, c’est un gendre plein de courage et de toutes les autres vertus que j’aperçois en lui ; par conséquent, je ne veux obtenir de lui, en retour de ce mariage, ni or ni argent, ni tout ce qu’il pourrait m’apporter de la maison de son père, mais seulement le châtiment des Palestiniens et les têtes de six cents d’entre eux. Car, pour moi-même, je ne puis souhaiter de présent plus désirable, plus magnifique ni plus précieux, et ma fille aimera bien mieux, au lieu des cadeaux d’usage, la joie de vivre avec un tel homme, dont la seule présence lui rappellera la défaite de nos ennemis. » 3. Ces paroles ayant été rapportées à David, celui-ci, joyeux de l’empressement que mettait Saül à le compter dans sa famille, sans s’arrêter à délibérer, sans calculer si l’entreprise proposée était facile ou ardue, partit sur-le-champ avec ses compagnons contre les ennemis pour accomplir une tâche couronnée d’un si beau prix. Grâce à Dieu, qui rendait tout possible et aisé à David, il tue un grand nombre de Palestiniens, en décapite six cents, et revient chez le roi, apportant ces têtes, et demandant la fiancée promise en récompense. Saül trouva impossible de se dérober à ses promesses, parce qu’il lui aurait été honteux de paraître avoir menti ou offert ce mariage comme un piège pour faire périr David dans une entreprise impossible ; il lui accorde donc sa fille, nommée Michal (Melcha).


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Dernière mise à jour : 6/03/2009