[6,9b] (4)<184> Τῇ προθυμίᾳ τοιγαροῦν καὶ τῇ τόλμῃ τοῦ παιδὸς ὅμοιον γενέσθαι τέλος
παρὰ τοῦ θεοῦ Σαοῦλος εὐξάμενος “ἄπιθι, φησί πρὸς τὴν μάχην.” καὶ περιθεὶς αὐτῷ
τὸν αὑτοῦ θώρακα καὶ περιζώσας τὸ ξίφος καὶ περικεφαλαίαν ἁρμόσας ἐξέπεμψεν.
<185> ὁ δὲ Δαβίδης βαρυνόμενος ὑπὸ τῶν ὅπλων, οὐκ ἐγεγύμναστο γὰρ οὐδ'
ἐμεμαθήκει φέρειν ὅπλα, “ταῦτα μέν, εἶπεν, ὦ βασιλεῦ, σὸς ἔστω κόσμος τοῦ
βαστάζειν δυναμένου, συγχώρησον δὲ ὡς δούλῳ σου καὶ ὡς ἐγὼ βούλομαι μαχεσθῆναι.”
τίθησιν οὖν τὰ ὅπλα καὶ τὴν βακτηρίαν ἀράμενος καὶ πέντε λίθους ἐκ τοῦ χειμάρρου
βαλὼν εἰς τὴν πήραν τὴν ποιμενικὴν καὶ σφενδόνην ἐν τῇ δεξιᾷ χειρὶ φέρων ἐπὶ τὸν
Γολίαθον ἐπορεύετο. <186> καταφρονεῖ δὲ οὕτως ἰδὼν αὐτὸν ὁ πολέμιος ἐρχόμενον
καὶ προσέσκωψεν, ὡς οὐχ οἷα πρὸς ἄνθρωπον ὅπλα νενόμισται ταῦτ' ἔχων μέλλοι
μάχεσθαι, οἷς δὲ κύνας ἀπελαύνομεν καὶ φυλασσόμεθα. μὴ αὐτὸν ἀντὶ ἀνθρώπου κύνα
εἶναι δοκεῖ; ὁ δ' οὐχὶ τοιοῦτον ἀλλὰ καὶ χείρω κυνὸς αὐτὸν νομίζειν ἀπεκρίνατο.
κινεῖ δὲ πρὸς ὀργὴν τὸν Γολίαθον, καὶ ἀρὰς αὐτῷ τίθεται ἐκ τῆς προσηγορίας τοῦ
θεοῦ καὶ δώσειν ἠπείλησε τὰς σάρκας αὐτοῦ τοῖς ἐπιγείοις καὶ τοῖς μεταρσίοις
διασπάσασθαι: <187> ἀμείβεται δ' αὐτὸν ὁ Δαβίδης: “σὺ μὲν ἐπέρχῃ μοι ἐν ῥομφαίᾳ
καὶ δόρατι καὶ θώρακι, ἐγὼ δὲ χωρῶν ἐπὶ σὲ τὸν θεὸν ὥπλισμαι, ὃς σέ τε καὶ πᾶσαν
ὑμῶν στρατιὰν χερσὶ ταῖς ἡμετέραις διολέσει. καρατομήσω μὲν γάρ σε σήμερον καὶ
τὸ ἄλλο σῶμα τοῖς ὁμοφύλοις κυσὶ παραβαλῶ, μαθήσονται δὲ πάντες, ὅτι προέστηκεν
Ἑβραίων τὸ θεῖον καὶ ὅπλα ἡμῖν καὶ ἰσχὺς τοῦτ' ἔστι κηδόμενον, ἡ δ' ἄλλη
παρασκευὴ καὶ δύναμις ἀνωφελὴς θεοῦ μὴ παρόντος.” <188> ὁ δὲ Παλαιστῖνος ὑπὸ
βάρους τῶν ὅπλων εἰς ὠκύτητα καὶ δρόμον ἐμποδιζόμενος βάδην ἐπὶ τὸν Δαβίδην
παραγίνεται καταφρονῶν καὶ πεποιθὼς γυμνὸν ὁμοῦ καὶ παῖδα ἔτι τὴν ἡλικίαν ἀπόνως
ἀναιρήσειν.
(5)<189> Ἀπαντᾷ δὲ ὁ νεανίσκος μετὰ συμμάχου μὴ βλεπομένου τῷ πολεμίῳ: θεὸς δ'
ἦν οὗτος. καὶ ἀνελόμενος ἐκ τῆς πήρας ὧν εἰς αὐτὴν κατέθηκεν ἐκ τοῦ χειμάρρου
λίθων ἕνα καὶ ἁρμόσας τῇ σφενδόνῃ βάλλει ἐπὶ τὸν Γολίαθον εἰς τὸ μέτωπον: καὶ
διῆλθεν ἕως τοῦ ἐγκεφάλου τὸ βληθέν, ὡς εὐθὺς καρωθέντα πεσεῖν τὸν Γολίαθον ἐπὶ
τὴν ὄψιν. <190> δραμὼν δ' ἐφίσταται τῷ πολεμίῳ κειμένῳ καὶ τῇ ῥομφαίᾳ τῇ ἐκείνου
μάχαιραν οὐκ ἔχων αὐτὸς ἀποτέμνει τὴν κεφαλὴν αὐτοῦ. <191> πεσὼν δ' ὁ Γολίαθος
ἧττα καὶ φυγὴ γίνεται Παλαιστίνοις: τὸν γὰρ δοκιμώτατον ἰδόντες ἐρριμμένον καὶ
περὶ τῶν ὅλων δείσαντες οὐκέτι μένειν διέγνωσαν, ἀλλ' αἰσχρᾷ καὶ ἀκόσμῳ φυγῇ
παραδόντες ἑαυτοὺς ἐξαρπάζειν τῶν κινδύνων ἐπειρῶντο. Σαοῦλος δὲ καὶ πᾶς ὁ τῶν
Ἑβραίων στρατὸς ἀλαλάξαντες ἐκπηδῶσιν εἰς αὐτοὺς καὶ πολλοὺς ἀποσφάττοντες
διώκουσιν ἄχρι τῶν Γίττης ὁρίων καὶ τῶν πυλῶν τῶν Ἀσκάλωνος. <192> καὶ θνήσκουσι
μὲν τῶν Παλαιστίνων εἰς τρισμυρίους, δὶς δὲ τοσοῦτοι τραυματίαι γίνονται.
Σαοῦλος δὲ ὑποστρέψας εἰς τὸ στρατόπεδον αὐτῶν διαρπάζει τὸ χαράκωμα καὶ
ἐνέπρησε: τὴν κεφαλὴν δὲ Γολιάθου Δαβίδης εἰς τὴν ἰδίαν σκηνὴν ἐκόμισε καὶ τὴν
ῥομφαίαν ἀνέθηκε τῷ θεῷ.
| [6,9b] 4. <184> Alors Saül adresse une prière à Dieu, lui demandant
d’accorder un semblable succès à l’ardeur et à la
hardiesse de cet enfant. « Pars, dit-il, au combat ! » Il le revêt
de sa propre cuirasse, le ceint de son épée, lui ajuste son
casque et ainsi équipé le congédie. Mais David, alourdi sous le
poids de ces armes — l’exercice ne l’avait pas encore
accoutumé à en porter — s’écrie : « Tout cet attirail, ô roi, est
une parure convenable pour toi, qui sais t’en servir ; quant à
moi, accorde-moi, comme à ton serviteur, de combattre à ma
guise. » Il dépose donc ses armes, saisit son bâton, prend cinq
pierres dans le lit du torrent et les met dans sa besace de
pâtre, puis, portant une fronde dans la main droite, il s’avance
contre Goliath. L’ennemi, en le voyant marcher dans cet
équipage, le regarde avec mépris et lui prodigue ses
moqueries : pourquoi donc vient-il se battre, non avec les
armes qu’il faut pour lutter contre un homme, mais avec celles
qu’on prend pour poursuivre ou repousser les chiens ? Goliath
est-il donc a ses yeux un chien et non un homme ? David lui
répond : « Pas même un chien, mais moins encore ! » La
colère de Goliath s’exaspère ; il profère des imprécations
contre son adversaire en invoquant le nom de son Dieu et
menace de donner ses chairs à manger aux bêtes des champs
et aux oiseaux du ciel. David lui réplique : « Toi, tu viens contre
moi avec un glaive, un javelot et une cuirasse ; moi, en
t’affrontant, j’ai pour armure Dieu lui-même, qui veut se servir
de mon bras pour te détruire, toi et toute ton armée : car je vais
te trancher la tête aujourd’hui, et le reste de ton corps je le
livrerai aux chiens, tes pareils, afin que tous connaissent que la
divinité s’est mise à la tête des Hébreux, que c’est elle qui
nous procure des armes et des forces, et que tout autre
appareil, toute autre puissance sont vains quand Dieu n’est
pas là. » Le Palestinien, que le poids de ses armes empêchait
d’aller plus vite, arrive lentement sur David, plein de mépris et
sûr de terrasser sans peine un adversaire à la fois sans armes
et d’un âge si tendre. Le jeune homme s’avance à sa
rencontre, escorté d’un allié invisible a l’ennemi : Dieu lui-même.
Il tire de sa besace une des pierres du torrent qu’il y
avait placées, l’ajuste à sa fronde et en atteint Goliath au front.
Le projectile pénètre jusqu’au cerveau, et le géant tombe
aussitôt étourdi, le visage contre terre. David accourt, met le
pied sur son ennemi terrassé et, avec le propre glaive de ce
dernier, car il n’avait pas d’épée à lui, il lui tranche la tête. La
chute de Goliath entraîne la défaite et la déroute des Palestiniens.
Voyant, en effet, le plus illustre d’entre eux abattu, craignant un
désastre complet, ils n’osèrent pas tenir davantage et
cherchèrent le salut dans une débandade honteuse et confuse.
Mais Saül et toute l’armée des Hébreux, poussant une grande
clameur, s’élancent sur eux, en font un grand carnage et les
poursuivent jusqu’aux frontières de Gitta et jusqu’aux portes
d’Ascalon. Les Palestiniens eurent environ trente mille
morts et deux fois autant de blessés. Saül, étant retourné dans
leur camp, y sème le pillage et l’incendie, et David emporte la
tête de Goliath dans sa propre tente et consacre l’épée du
Palestinien à Dieu.
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