HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Flavius Josèphe (37 à +/- 100 ap. J. Chr.), Les Antiquités judaïques, livre VI

Chapitre 9a

  Chapitre 9a

[6,9a] CAP. IX. (1)<170> Χρόνοις δ' ὕστερον οὐ πολλοῖς οἱ Παλαιστῖνοι πάλιν συνελθόντες καὶ δύναμιν ἀθροίσαντες μεγάλην ἐπίασι τοῖς Ἰσραηλίταις καὶ μεταξὺ Σωκοῦς καὶ Ἀζηκοῦς καταλαμβανόμενοι στρατοπεδεύονται. ἀντεπεξάγει δ' αὐτοῖς τὴν στρατιὰν καὶ Σαοῦλος καὶ ἐπί τινος ὄρους στρατοπεδευσάμενος ἀναγκάζει τοὺς Παλαιστίνους τὸ μὲν πρῶτον στρατόπεδον καταλιπεῖν, ὁμοίως δ' ἐπί τινος ὄρους ἀντικρὺ τοῦ καταληφθέντος ὑπὸ τοῦ Σαούλου στρατοπεδεύσασθαι. <171> διίστη δ' ἀπ' ἀλλήλων τὰ στρατόπεδα μέσος αὐλὼν τῶν ὀρῶν ἐφ' ὧν ἦν. καταβὰς οὖν τις τῶν ἐκ τοῦ Παλαιστίνων στρατοπέδου Γολιάθης ὄνομα: πόλεως δὲ Γίττης ἀνὴρ παμμεγεθέστατος: ἦν γὰρ πηχῶν τεσσάρων καὶ σπιθαμῆς ὅπλα τῇ φύσει τοῦ σώματος ἀναλογοῦντα περικείμενος: θώρακα μὲν γὰρ ἐνεδέδυτο σταθμὸν ἄγοντα πέντε χιλιάδας σίκλων, κόρυθα δὲ καὶ κνημῖδας χαλκέας ὁποίας εἰκὸς ἦν ἀνδρὸς οὕτω παραδόξου τὸ μέγεθος σκεπάσαι μέρη, δόρυ δὲ ἦν οὐ κοῦφον βάσταγμα δεξιᾶς, ἀλλ' ἐπὶ τῶν ὤμων αὐτὸ αἴρων ἔφερεν, εἶχε δὲ καὶ λόγχην ἑξακοσίων σίκλων, εἵποντο δὲ πολλοὶ βαστάζοντες τὰ ὅπλα: <172> στὰς τοίνυν Γολίαθος οὗτος μεταξὺ τῶν παρατάξεων βοήν τε ἀφίησι μεγάλην καὶ πρὸς τὸν Σαοῦλον καὶ τοὺς Ἑβραίους λέγει: “μάχης μὲν ὑμᾶς καὶ κινδύνων ἀπαλλάττω: τίς γὰρ ἀνάγκη τὴν στρατιὰν ἡμῶν συμπεσοῦσαν κακοπαθεῖν; <173> δότε δ' ὅστις ἐμοὶ μαχεῖται τῶν ὑμετέρων, καὶ βραβευθήσεται τὰ τοῦ πολέμου ἑνὶ τῷ νενικηκότι: δουλεύσουσι γὰρ ἐκεῖνοι τοῖς ἑτέροις, ὧν ἂν νικήσας γένηται: πολὺ δὲ κρεῖττον εἶναι καὶ σωφρονέστατον ἑνὸς κινδύνῳ λαβεῖν βούλεσθε τῷ <174> ἁπάντων.” ταῦτ' εἰπὼν ἀνεχώρησεν εἰς τὸ τῶν οἰκείων στρατόπεδον. τῇ δ' ἐχομένῃ πάλιν ἐλθὼν τοὺς αὐτοὺς ἐποιήσατο λόγους, καὶ μέχρι τεσσαράκοντα ἡμερῶν οὐ διέλειπε προκαλούμενος ἐπὶ τοῖς προειρημένοις τοὺς πολεμίους, ὡς καταπλαγῆναι αὐτόν τε τὸν Σαοῦλον καὶ τὴν στρατιάν. καὶ παρετάσσοντο μὲν ὡς εἰς μάχην, οὐκ ἤρχοντο δὲ εἰς χεῖρας. (2)<175> Τοῦ δὲ πολέμου συνεστηκότος τοῖς Ἑβραίοις καὶ τοῖς Παλαιστίνοις Σαοῦλος ἀπέλυσε τὸν Δαβίδην πρὸς τὸν πατέρα Ἰεσσαῖον ἀρκούμενος αὐτοῦ τοῖς τρισὶν υἱοῖς, οὓς ἐπὶ συμμαχίαν καὶ τοὺς κινδύνους ἔπεμψεν. <176> δὲ τὸ μὲν πρῶτον ἐπὶ τὰ ποίμνια πάλιν καὶ τὰς νομὰς τῶν βοσκημάτων παραγίνεται, μετ' οὐ πολὺ δὲ ἔρχεται εἰς τὸ στρατόπεδον τῶν Ἑβραίων πεμφθεὶς ὑπὸ τοῦ πατρὸς κομίσαι τε τοῖς ἀδελφοῖς ἐφόδια καὶ γνῶναι τί πράττουσι. <177> τοῦ δὲ Γολιάθου πάλιν ἐλθόντος καὶ προκαλουμένου καὶ ὀνειδίζοντος, ὅτι μηδείς ἐστιν ἀνδρεῖος ἐν αὐτοῖς, ὃς εἰς μάχην αὐτῷ τολμᾷ καταβῆναι, μεταξὺ τοῖς ἀδελφοῖς ὁμιλῶν Δαβίδης περὶ ὧν ἐπέστειλεν πατὴρ ἀκούσας βλασφημοῦντος τὴν στρατιὰν καὶ κακίζοντος τοῦ Παλαιστίνου ἠγανάκτησε καὶ πρὸς τοὺς ἀδελφοὺς αὐτοῦ εἶπεν ἑτοίμως ἔχειν μονομαχῆσαι τῷ πολεμίῳ. <178> πρὸς τοῦθ' πρεσβύτατος τῶν ἀδελφῶν Ἰάναβος ἐπέπληξεν αὐτῷ τολμηρότερον παρ' ἡλικίαν καὶ ἀμαθῆ τοῦ προσήκοντος εἰπών, ἐκέλευσέ τε πρὸς τὰ ποίμνια καὶ τὸν πατέρα βαδίζειν. καταιδεσθεὶς δὲ τὸν ἀδελφὸν ὑπεχώρησε καὶ πρός τινας τῶν στρατιωτῶν ἀπελάλησεν, ὅτι θέλοι μάχεσθαι τῷ προκαλουμένῳ. <179> δηλωσάντων δ' εὐθὺς τῷ Σαούλῳ τὴν τοῦ νεανίσκου προαίρεσιν μεταπέμπεται αὐτὸν βασιλεύς, καὶ πυθομένου τί βούλεται λέγεινμὴ ταπεινὸν ἔστω τὸ φρόνημα μηδ' εὐλαβὲς, βασιλεῦ: καθαιρήσω γὰρ ἐγὼ τὴν ἀλαζονείαν τοῦ πολεμίου χωρήσας αὐτῷ διὰ μάχης καὶ τὸν ὑψηλὸν καὶ μέγαν ὑπ' ἐμαυτῷ βαλών. <180> γένοιτο μὲν ἂν αὐτὸς οὕτως καταγέλαστος, ἔνδοξον δὲ τὸ σὸν στράτευμα, εἰ μηδ' ὑπ' ἀνδρὸς πολεμεῖν ἤδη δυναμένου καὶ πιστευομένου παράταξιν καὶ μάχας, ἀλλ' ὑπὸ παιδὸς ἔτι δοκοῦντος καὶ ταύτην ἔχοντος τὴν ἡλικίαν ἀποθάνοι.” (3)<181> Τοῦ δὲ Σαούλου τὸ μὲν τολμηρὸν αὐτοῦ καὶ τὴν εὐψυχίαν θαυμάζοντος, οὐ θαρροῦντος δὲ ἐπ' αὐτῷ διὰ τὴν ἡλικίαν, ἀλλ' ἀσθενέστερον εἶναι διὰ ταύτην πρὸς εἰδότα πολεμεῖν μάχεσθαι λέγοντος, “ταῦτ', εἶπε Δαβίδης, ἐπαγγέλλομαι τῷ θεῷ θαρρῶν ὄντι μετ' ἐμοῦ: πεπείραμαι γὰρ αὐτοῦ τῆς βοηθείας. <182> λέοντα γὰρ ἐπελθόντα μού ποτε τοῖς ποιμνίοις καὶ ἁρπάσαντα ἄρνα διώξας καταλαμβάνω καὶ τὸν μὲν ἄρνα τοῦ στόματος ἐξαρπάζω τοῦ θηρὸς, αὐτὸν δ' ὁρμήσαντα ἐπ' ἐμὲ τῆς οὐρᾶς βαστάσας καὶ προσρήξας τῇ γῇ διαφθείρω. <183> ταὐτὸ δὲ καὶ ἄρκον ἀμυνόμενος διατίθεμαι. νομιζέσθω δὴ καὶ πολέμιος ἐκείνων εἶναι τῶν θηρίων ὀνειδίζων ἐκ πολλοῦ τὴν στρατιὰν καὶ βλασφημῶν ἡμῶν τὸν θεὸν, ὃς αὐτὸν ὑποχείριον ἐμοὶ θήσει.” [6,9a] — IX — 1. <170> Peu de temps après, les Palestiniens, s’étant réunis de nouveau en forces considérables, marchent contre les Israélites, occupent le pays entre Sôchos et Azéka et y établissent leur camp. Saül, de son côté, fait sortir son armée contre eux ; il s’installe sur une montagne, et force les Palestiniens à abandonner leur première position et à placer leur camp sur une autre montagne en face de celle qu’il occupait. Les deux camps étaient séparés par un vallon courant entre les deux collines. Or, un des guerriers du camp des Palestiniens descendit dans le vallon, il se nommait Goliath(ès), de la ville de Gitta, homme d’une taille tout à fait gigantesque. Il mesurait, en effet, quatre coudées et demie et était revêtu d’armes proportionnées à son corps : il avait autour de la poitrine une cuirasse pesant 5.000 sicles ; il portait un casque, et des jambières d’airain capables de protéger les membres d’un homme de dimensions si extraordinaires. Son javelot n’était pas le léger fardeau de sa droite : il le portait appuyé sur l’épaule ; il avait aussi une lance pesant 600 sicles ; plusieurs hommes le suivaient, qui portaient ses armes. Ce Goliath donc, s’étant placé au milieu des deux armées, pousse un cri retentissant et dit à Saül et aux Hébreux : « Je viens vous délivrer de la bataille et de ses dangers. Qu’est-il besoin que votre armée en vienne aux mains et se fasse maltraiter ? Choisissez quelqu’un des vôtres qui veuille lutter avec moi, et l’issue de la guerre sera décidée par ce combat singulier. Le parti du vainqueur recevra la soumission de l’autre. Il est bien préférable, je pense, et plus raisonnable d’en finir en exposant un seul homme que toute une armée. » Ayant ainsi parlé, il se retira dans le camp de ses compatriotes. Le lendemain, il revint et tint les mêmes propos ; puis, quarante jours durant, il ne cessa de provoquer dans les mêmes termes ses ennemis, frappant de terreur et Saül et l’armée. Les Hébreux présentaient toujours la bataille, mais n’osaient pas en venir aux mains. 2. Or, quand la guerre avait éclaté entre les Hébreux et les Palestiniens, Saül avait congédié David chez son père Jessée, se contentant des trois fils que ce dernier lui avait envoyés pour partager la guerre et ses périls. David retourne donc d’abord à ses troupeaux et à ses pâturages, mais, peu après, il s’en vient au camp des Hébreux, chargé par son père d’apporter à ses frères des provisions et de prendre de leurs nouvelles. Ce jour-là, Goliath était revenu à son ordinaire avec ses provocations et ses invectives, se vantant que personne ne fût assez brave parmi les Hébreux pour oser descendre se mesurer avec lui. David, qui entretenait alors ses frères des commissions dont son père l’avait chargé, s’indigna d’entendre le Philistin insulter et railler l’armée, et déclara à ses frères qu’il était prêt à l’affronter en combat singulier. Là-dessus, l’aîné de ses frères, Eliab, le morigéna, lui disant qu’il était trop hardi pour son âge et ignorant des convenances, et il lui ordonna de s’en retourner à ses troupeaux et auprès de son père. Par respect pour son frère, David se retira, mais confia à quelques soldats qu’il avait envié de se mesurer avec celui qui les défiait. Ceux-ci rapportent aussitôt à Saül la résolution du jeune homme, et le roi le fait venir. Et comme il lui demandait ce qu’il voulait et l’invitait à parler : « Ne laisse pas tomber ton courage, dit David, et ne crains rien, ô roi, car je vais abaisser, moi, l’outrecuidance de l’ennemi : j’irai lutter avec lui et j’abattrai sous moi ce géant énorme. Alors il deviendra d’autant plus risible et ton armée d’autant plus glorieuse, qu’on verra que ce n’est pas même la main d’un guerrier expert, versé dans la tactique et les batailles, qui l’a terrassé, mais un homme qui parait encore un enfant et qui en a réellement l’âge. » 3. Saül admire son audace et son courage, mais n’ose pas se confier à lui, vu son âge si tendre : « Ta jeunesse, dit-il, te rend trop faible pour lutter avec un guerrier éprouvé. » Alors David : « Si je te fais cette promesse, c’est dans l’assurance que Dieu est avec moi, car j’ai déjà éprouvé son assistance. Un jour qu’un lion s’était jeté sur mes troupeaux et avait emporté un agneau, je le poursuivis, je le saisis, j’arrachai l’agneau de la gueule du fauve et, au moment où il s’élançait sur moi, je le soulevai par la queue et le tuai en l’écrasant contre terre. Je n’ai pas eu moins de bonheur en combattant un ours. Eh bien cet ennemi n’est-il pas le pareil de ces bêtes féroces, lui qui insulte depuis si longtemps notre armée et blasphème contre notre Dieu, qui le livrera entre mes mains ? »


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Dernière mise à jour : 6/03/2009