[6,7a] CAP. VII.
(1)<131> Σαμουῆλος δὲ παραγενόμενος πρὸς τὸν Σαοῦλον πεμφθῆναι πρὸς αὐτὸν
ἔφασκεν ὑπὸ τοῦ θεοῦ, ὅπως αὐτὸν ὑπομνήσῃ, ὅτι βασιλέα προκρίνας αὐτὸν ἁπάντων ὁ
θεὸς ἀπέδειξε, καὶ διὰ τοῦτο πείθεσθαι καὶ κατήκοον αὐτῷ γενέσθαι ὡς αὐτοῦ μὲν
ἔχοντος τὴν τῶν ἐθνῶν ἡγεμονίαν, τοῦ δὲ θεοῦ καὶ τὴν κατ' ἐκείνου καὶ τῶν ὅλων
πραγμάτων. <132> λέγειν τοίνυν ἔφασκε τὸν θεὸν: “ἐπεὶ πολλὰ κακὰ τοὺς Ἑβραίους
Ἀμαληκῖται διέθηκαν κατὰ τὴν ἔρημον, ὅτε ἐξελθόντες ἀπ' Αἰγύπτου εἰς τὴν νῦν
ὑπάρχουσαν αὐτοῖς ἐστέλλοντο χώραν, κελεύω πολέμῳ τιμωρησάμενον τοὺς Ἀμαληκίτας
καὶ κρατήσαντα μηδέν' αὐτῶν ὑπολιπεῖν, <133> ἀλλὰ πάσης διεξελθεῖν ἡλικίας
ἀρξαμένους ἀπὸ γυναικῶν κτείνειν καὶ νηπίων καὶ τοιαύτην ὑπὲρ ὧν τοὺς προγόνους
ὑμῶν εἰργάσαντο τιμωρίαν ἀπολαβεῖν, φείσασθαι δὲ μήτε ὑποζυγίων μήτε τῶν ἄλλων
βοσκημάτων εἰς ὠφέλειαν καὶ κτῆσιν ἰδίαν, ἅπαντα δ' ἀναθεῖναι τῷ θεῷ καὶ τὸ
Ἀμαλήκου ὄνομα ταῖς Μωυσέος κατακολουθήσαντ' ἐντολαῖς ἐξαλεῖψαι.
(2)<134> Ὁμολογεῖ δὲ ποιήσειν Σαοῦλος τὰ προστασσόμενα, τὴν δὲ πειθαρχίαν τὴν
πρὸς τὸν θεὸν οὐκ ἐν τῷ ποιήσασθαι τὴν πρὸς τοὺς Ἀμαληκίτας στρατείαν
λογιζόμενος εἶναι μόνον, ἀλλὰ καὶ τὴν ἑτοιμότητα καὶ τὸ τάχος ἀναβολῆς οὐ
προσούσης ἔτι μᾶλλον ἐμφανίζει, ἀθροίζει τε πᾶσαν τὴν δύναμιν καὶ ταύτην
ἐξαριθμήσας ἐν Γαλγάλοις εὑρίσκει τῶν Ἰσραηλιτῶν ἔξω τῆς Ἰούδα φυλῆς περὶ
τεσσαράκοντα μυριάδας: ἥδε γὰρ ἡ φυλὴ καθ' αὑτήν ἐστι στρατιῶται τρισμύριοι.
<135> Σαοῦλος δ' ἐμβαλὼν εἰς τὴν τῶν Ἀμαληκιτῶν χώραν ἐνέδρας πολλὰς καὶ λόχους
περὶ τὸν χειμάρρουν τίθησιν, ὡς μὴ μόνον ἐκ τοῦ φανεροῦ μαχομένους αὐτοὺς κακῶς
ποιεῖν, ἀλλὰ καὶ μὴ προσδοκῶσι κατὰ τὰς ὁδοὺς ἐπιπίπτειν καὶ κυκλουμένους
ἀναιρεῖν: καὶ δὴ συμβαλὼν αὐτοῖς εἰς μάχην τρέπεται τοὺς πολεμίους καὶ
διαφθείρει πάντας φεύγουσιν ἐπακολουθῶν. <136> ὡς δ' ἐκεῖνο τὸ ἔργον αὐτῷ κατὰ
τὴν τοῦ θεοῦ προφητείαν ἐχώρησε, ταῖς πόλεσι τῶν Ἀμαληκιτῶν προσέβαλε καὶ τὰς
μὲν μηχανήμασι, τὰς δὲ ὀρύγμασιν ὑπονόμοις καὶ τείχεσιν ἔξωθεν ἀντῳκοδομημένοις,
τὰς δὲ λιμῷ καὶ δίψει, τὰς δὲ ἄλλοις τρόποις ἐκπολιορκήσας καὶ λαβὼν κατὰ κράτος
ἐπὶ σφαγὴν γυναικῶν καὶ νηπίων ἐχώρησεν, οὐδὲν ὠμὸν οὐδ' ἀνθρωπίνης σκληρότερον
διαπράσσεσθαι φύσεως ἡγούμενος, πρῶτον μὲν πολεμίους ταῦτα δρῶν, ἔπειτα
προστάγματι θεοῦ, ᾧ τὸ μὴ πείθεσθαι κίνδυνον ἔφερε. <137> λαμβάνει δὲ καὶ τὸν
βασιλέα τῶν ἐχθρῶν Ἄγαγον αἰχμάλωτον, οὗ θαυμάσας τὸ κάλλος καὶ τὸ μέγεθος τοῦ
σώματος σωτηρίας ἄξιον ἔκρινεν οὐκέτι τοῦτο ποιῶν κατὰ βούλησιν τοῦ θεοῦ, πάθει
δὲ νικώμενος ἰδίῳ καὶ χαριζόμενος ἀκαίρως περὶ ὧν οὐκ εἶχεν ἀκίνδυνον ἐξουσίαν
οἴκτῳ. <138> ὁ μὲν γὰρ θεὸς οὕτως ἐμίσησε τὸ τῶν Ἀμαληκιτῶν ἔθνος, ὡς μηδὲ
νηπίων φείσασθαι κελεῦσαι πρὸς ἃ μᾶλλον ἔλεος γίνεσθαι πέφυκε, Σαοῦλος δὲ αὐτῶν
τὸν βασιλέα καὶ τὸν ἡγεμόνα τῶν εἰς Ἑβραίους κακῶν ἔσωσε τῆς μνήμης ὧν
ἐπέστειλεν ὁ θεὸς τὸ τοῦ πολεμίου κάλλος ἐπίπροσθεν ποιησάμενος. <139>
συνεξήμαρτε δ' αὐτῷ καὶ τὸ πλῆθος: καὶ γὰρ ἐκεῖνοι τῶν ὑποζυγίων καὶ τῶν
βοσκημάτων ἐφείσαντο καὶ διήρπασαν μὴ τηρεῖν αὐτὰ τοῦ θεοῦ κελεύσαντος τά τε
ἄλλα χρήματα καὶ τὸν πλοῦτον ἐξεφόρησαν, εἰ δέ τι μὴ σπουδῆς ἦν ἄξιον ὥστε
κεκτῆσθαι διέφθειραν.
| [6,7a] — VII —
1. <131> Samuel vint vers Saül et lui déclara qu’il lui était envoyé
par Dieu pour lui rappeler que celui-ci l’avait désigné comme
roi de préférence à tous et que, pour cette raison, il lui devait
soumission et obéissance, car, s’il avait la suprématie sur les
nations, Dieu la possédait sur le roi et sur l’univers entier. Il lui
déclara donc que Dieu disait ceci : « Comme les Amalécites
ont fait beaucoup de mal aux Hébreux dans le désert,
lorsqu’au sortir de l’Égypte ils se dirigeaient vers ce pays qui
est maintenant à eux, j’ordonne à Saül de tirer vengeance des
Amalécites par la guerre et, s’il triomphe, de n’en pas laisser
survivre un seul ; qu’il fasse périr les gens de tout âge, en
commençant par les femmes et les enfants, et venge ainsi le
mal qu’ils ont fait à vos ancêtres : qu’il n’épargne ni bêtes de
somme, ni aucun autre bétail pour un intérêt ou un profit
particulier ; mais qu’il consacre le tout à Dieu et efface
complètement le nom d’Amalec en se conformant aux
instructions de Moïse. »
2. Saül promit de faire ce qui lui était prescrit. Réfléchissant
que l’obéissance à Dieu ne consistait pas uniquement à partir
en guerre contre les Amalécites, mais qu’il manifesterait mieux
son zèle en se hâtant et en ne différant pas d’un instant, il
rassembla toutes ses forces et, les avant dénombrées à
Galgala, trouva pour les Israélites, indépendamment de la
tribu de Juda, près de quatre cent mille hommes ; cette
dernière à elle seule comptait trente mille combattants.
Saül, avant fait irruption dans le pays des Amalécites, poste
quantité d’embuscades et de détachements près du torrent,
afin non seulement de les malmener par des combats livrés à
découvert, mais aussi de tomber sur eux à l’improviste sur les
routes et de les exterminer, après les avoir enveloppés. Et en
effet, leur avant livré bataille, il met les ennemis en déroute et
les taille tous en pièces, en poursuivant les fuyards. Après cet
exploit, conforme à la prédiction de Dieu, il se jeta sur les villes
des Amalécites, et les avant assiégées et prises, les unes à
l’aide de machines de guerre, les autres grâce à des galeries
souterraines et des circonvallations opposées à leurs remparts,
d’autres par la faim et la soif, d’autres enfin par d’autres
moyens, il se livra au carnage des femmes et des enfants
ce faisant, il ne crut pas agir avec cruauté ni avec une rigueur
contraire à l’humanité, d’abord parce que c’étaient des
ennemis qu’il traitait ainsi, ensuite parce qu’il se conformait à
l’ordre de Dieu, à qui on ne saurait sans danger désobéir.
Il fit prisonnier même le roi des ennemis, Agag(os) ; mais,
émerveillé de sa beauté et de sa haute stature, il crut qu’il
méritait d’être épargné : il cessait dès lors de se conformer à la
volonté de Dieu, pour céder à un sentiment personnel et
s’abandonner inopportunément à la pitié, dans un cas où elle
ne lui était pas permise sans péril. En effet, Dieu avait pris en
haine à tel point la nation des Amalécites qu’il avait prescrit de
ne pas épargner même les petits enfants, que leur faiblesse
rend les plus dignes de pitié ; or Saül sauva le roi lui-même,
l’artisan de tous les malheurs des Hébreux, faisant plus de cas
de la beauté d’un ennemi que des commandements de Dieu.
Le peuple se rendit d’ailleurs complice de sa faute. En effet, les
Hébreux épargnèrent les bêtes de somme et les troupeaux et
se les partagèrent, alors que Dieu avait recommandé de ne
pas les conserver, et ils emportèrent tous les autres biens et
les objets de prix ; seules, les choses qui ne méritaient pas
d’être acquises furent détruites.
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