HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Flavius Josèphe (37 à +/- 100 ap. J. Chr.), Les Antiquités judaïques, livre XVIII

Chapitre 6

  par. 9

[18,6,9] (9)<211> δὲ Τιβέριος Εὐόδῳ πρόσταγμα ποιησάμενος κατὰ τὴν ὑστεραίαν ὑπὸ τὴν ἕω εἰσαγαγεῖν τοὺς παῖδας εὔχεται τοῖς πατρίοις θεοῖς σημεῖόν τι πρόφαντον αὐτῷ δεῖξαι περὶ τοῦ τὴν ἡγεμονίαν διαδεξομένου, σπεύδων μὲν τῷ υἱεῖ τοῦ παιδὸς αὐτὴν καταλιπεῖν, μεῖζον δὲ δόξης τε καὶ βουλήσεως τῆς αὐτοῦ πεπιστευκὼς τοῦ θεοῦ τὸ ἐπ' αὐτοῖς ἀποφανούμενον. <212> Οἰώνισμα δ' οὖν αὐτῷ προύκειτο, εἰς ἐκεῖνον ἥξειν τὴν ἡγεμονίαν, ὃς ἂν κατὰ τὴν ἐπιοῦσαν ἀφίκοιτο πρότερος πρὸς αὐτόν. Ταῦτα διανοηθεὶς πέμπει παρὰ τοῦ υἱωνοῦ τὸν παιδαγωγὸν κελεύων ὑπὸ πρώτην ὥραν ἄγειν τὸν παῖδα ὡς αὐτόν, καταμελήσεσθαι στρατηγίας τὸν θεὸν ὑπολαμβάνων· δ' ἀντεψήφιζεν αὐτοῦ τὴν χειροτονίαν. <213> μὲν δὴ ταῦτ' ἐνθυμησάμενος, ἐπεὶ τάχιστα ἡμέρα ἦν, κελεύει τὸν Εὔοδον εἰσκαλεῖν τῶν παίδων τὸν παρόντα πρότερον. Ἐξελθὼν δ' ἐκεῖνος καὶ τὸν Γάιον πρὸ τοῦ δωματίου καταλαβών, γὰρ Τιβέριος οὐ παρῆν μετεώρου τῆς τροφῆς αὐτῷ γενομένης, ᾔδει δὲ οὐδὲν ὧν ἐβούλετο δεσπότης, « καλεῖ σε, φησίν, πατήρ », καὶ εἰσήγαγεν αὐτόν. <214> Τιβέριος δὲ ὡς θεᾶται Γάιον, τότε πρῶτον εἰς ἐπίνοιαν ἐλθὼν τοῦ θείου τῆς ἐξουσίας καὶ τὴν κατ' αὐτὸν ἡγεμονίαν παντελῶς ἀφῃρημένην ἐπικυροῦν οἷς ψηφίσαιτο δυνάμεως ἐκεῖθεν αὐτῷ μὴ παραγενομένης, πολλὰ δὴ κατολοφυράμενος αὑτὸν μὲν τοῦ ἐφ' οἷς προβουλεύσειε κυροῦν ἀφῃρημένου τὸ κράτος, <215> Τιβέριον δὲ τὸν υἱωνόν, ὡς τῆς τε Ῥωμαίων ἀρχῆς ὁμοῦ διαμάρτοι καὶ τῆς σωτηρίας κεχρημένον διὰ τὸ ἐπ' ἄλλων κρειττόνων οὐκ ἀνεκτὸν εἰσηγησαμένω τὴν συναναστροφὴν κείσεσθαι τὴν σωτηρίαν αὐτῷ τοῦ συγγενοῦς μὴ ὠφελεῖν δυναμένου, φόβῳ τε καὶ μίσει τοῦ ἐφεστηκότος χρησομένου πρὸς αὐτόν, τὰ μὲν ὡς προσεδρεύοντα τῇ ἀρχῇ, τὰ δὲ ὡς ἀντεπιβουλεύειν ὑπέρ τε τῆς σωτηρίας καὶ τῆς ἀντιλήψεως τῶν πραγμάτων μὴ ἀφησόμενον. <216> Ἦν δὲ καὶ γενεθλιαλογίᾳ Τιβέριος μάλιστα προσκείμενος καὶ κατορθούμενα αὐτῇ μειζόνως τῶν εἰς τόδε ἀνακειμένων ἑκόντων τὸν βίον ἐξηγμένος. Γάλβαν οὖν ποτε θεασάμενος ὡς αὐτὸν εἰσιόντα φησὶ πρὸς τοὺς ἐπιτηδειοτάτους αὐτῷ, ὡς παραγίνοιτο ἀνὴρ τῇ Ῥωμαίων προτιμησόμενος ἡγεμονίᾳ. <217> Τά τε πάντα μαντειῶν ὁπόσα ἐχόμενα πιθανὰ ἡγούμενος ἡγεμόνων μάλιστα ἀνὴρ οὗτος ὑπὸ τοῦ ἐπαληθείοντος αὐτῶν ἐπὶ τοῖς πράγμασιν ἐχρῆτο αὐταῖς. <218> Καὶ τότε ἐν χαλεποῖς ἦν συντυχίᾳ τοῦ γεγονότος, ὡς ἐπ' ἀπολωλότι τῷ υἱεῖ τοῦ παιδὸς ἀχθεινῶς διατιθέμενος καὶ κατάμεμψιν αὐτοῦ ποιούμενος τοῦ κατὰ τὴν οἰώνισιν προμηθοῦς· παρὸν γὰρ <ἂν> αὐτῷ λύπης ἀπηλλαγμένῳ τελευτᾶν ἀμαθίᾳ τῶν ἐσομένων, διατρίβεσθαι τῷ προεγνωκὼς τὴν ἐσομένην δυστυχίαν τῶν φιλτάτων τελευτᾶν. <219> Καίπερ δὲ συντεταραγμένος τῇ παρὰ δόξαν τῆς ἀρχῆς εἰς οὓς οὐκ ἤθελεν περιόδῳ, ἄκων δὲ καὶ μὴ βουλόμενος φησὶ γοῦν πρὸς τὸν Γάιον· « παῖ, καίπερ μοι συγγενεστέρου Τιβερίου κατὰ σὲ ὄντος δόξῃ τε τῇ ἐμαυτοῦ καὶ τῷ ὁμοψήφῳ ἐπ' αὐτῇ τῶν θεῶν σοὶ φέρων ἐγχειρίζω τὴν Ῥωμαίων ἡγεμονίαν. <220> Ἀξιῶ δέ σε μηδὲν ἀμνημονεῖν ὁμιλήσαντα αὐτῇ μήτ' εὐνοίας τῆς ἐμῆς, ὃς εἰς τοσόνδε ἀξιώματος καθίστημι μέγεθος, <221> Μήτε τοῦ πρὸς Τιβέριον συγγενοῦς, ἀλλ' ἐπιστάμενον, ὡς σύν τε τοῖς θεοῖς καὶ μετ' αὐτοὺς τοιῶνδέ σοι κατασταίην ἀγαθῶν ποριστής, ἀμείβεσθαί μου τὸ ἐπ' αὐτοῖς πρόθυμον καὶ ἅμα Τιβερίου φροντίζειν διὰ τὴν συγγένειαν, ἄλλως τε γινώσκειν, ὡς τεῖχός σοι καὶ τῆς ἀρχῆς ὁμοῦ καὶ τῆς σωτηρίας περιὼν γίνοιτο ἂν Τιβέριος, φροίμιον δὲ τοῦ δυστυχοῦς μεθιστάμενος. <222> Αἵ τε γὰρ μονώσεις ἐπικίνδυνοι τοῖς εἰς τηλικούτων πραγμάτων ὄγκον καταστᾶσιν καὶ θεοῖς οὐκ ἀτιμώρητα ὁπόσα παρὰ δίκην πρασσόμενα ἀφανίζοι τοῦ νόμου τὸ ἑτέρως πράσσειν παρακαλοῦν. » Ταῦτα μὲν Τιβέριος ἔλεγεν, <223> οὐ μὴν πιθανὸς ἦν Γαίῳ καίπερ ὑπισχνουμένῳ, ἀλλὰ καταστὰς εἰς τὴν ἀρχὴν τόν τε Τιβέριον μαντείαις ἀναιρεῖ ταῖς ἐκείνου καὐτὸς ἐπιβουλῶν ἐπ' αὐτὸν συντεθεισῶν μετ' οὐ πολὺ τελευτᾷ. [18,6,9] <211> Après avoir donne à Evodus l'ordre de lui amener les enfants le lendemain vers l'aube, Tibère pria les dieux de ses pères de lui montrer par quelque signe manifeste celui qui devait succéder à l'empire, car, s'il s'efforçait de laisser le pouvoir au fils de son fils, il se fiait plutôt au signe que la divinité ferait paraître touchant ses héritiers qu'à son opinion et à sa volonté personnelles. <212> Or, il se vit prédire que l'héritier de l'empire serait celui qui, le lendemain, arriverait le premier auprès de lui. Après réflexion, il envoya dire au précepteur de son petit-fils de lui amener l'enfant à la première heure, parce qu'il supposait que Dieu serait dupe du stratagème ; mais Dieu tourna en sens contraire la décision de Tibère. <213> Donc l'empereur, après avoir formé son projet, ordonna à Evodus, dès qu'il fit jour, d'introduire celui de ses enfants qui serait là le premier. L'autre, sortant, rencontra Caius devant le palais. Tibère n'était pas encore arrivé parce qu'il attendait son repas, et Evodus ignorait complètement le désir de son maître. «Ton père t'appelle, dit-il à Caius. » Et. il le fit entrer. Quand Tibère aperçut Caius, il eut pour la première fois la notion de la puissance divine et comprit que la sienne lui était entièrement retirée, puisque Dieu ne lui avait pas donné la possibilité de sanctionner ses décisions. <215> Il se lamenta beaucoup de s'être vu dépouiller du pouvoir de ratifier ses résolutions et de ce que son petit-fils Tibère manquât l'empire romain et en même temps se trouvât en péril, parce que son salut dépendait de gens plus puissants qui jugeraient sa fréquentation intolérable, sans que sa parenté pût lui servir, puisque son supérieur le craindrait et le haïrait en croyant d'abord qu'il ferait le siège du pouvoir et ensuite qu'il conspirerait sans cesse pour sa sécurité et pour s'emparer de l'autorité. <216> Mais Tibère s'adonnait beaucoup à la connaissance des horoscopes et dirigeait volontairement sa vie d'après leur succès, encore bien plus que n'importe quel autre adepte de cette science. Ainsi, ayant un jour vu venir Galba, il fit à quelques-uns de ses amis les plus intimes qu'ils voyaient, arriver l'homme qui serait un jour honoré de l'empire romain. <217> De tous les empereurs il fut celui qui crut le plus à la valeur de toutes les prophéties à cause de leur vérité et il les employait dans ses affaires. <218> Aussi fut-il tourmenté par cette coïncidence, s'affligeant comme si le fils de son fils était mort et accusant d'avoir eu recours à des auspices: en effet, il aurait pu mourir débarrassé de toute affliction s'il avait ignoré l'avenir, et il avait fait en sorte qu'il mourrait avec la prescience du malheur futur de ses parents les plus chers. <219> Mais, bien que bouleversé par l'attribution imprévue de l'empire à celui qu'il n'aurait pas choisi, il n'en dit pas moins à Caius, à contre cœur et contre son gré : « Mon enfant, quoique Tibère me soit plus proche que lui, par ma décision et par le décret conforme des dieux, je remets entre tes mains l'empire des Romains. <220> Je te demande, quand tu l'auras obtenu, de ne rien oublier, ni ma bienveillance qui te porte à un tel comble d'honneur, ni ta parenté avec Tibère; <221> et puisque, tu le sais, avec la volonté des dieux et d'après elle, je t'ai procuré de si grands biens, je te prie de me récompenser de ma bonne volonté en cette circonstance et aussi de t'intéresser à Tibère en bon parent, en sachant surtout que Tibère, s'il vit, peut être un rempart pour toi et défendre à la fois ton empire et ta vie, tandis que sa mort serait le prélude de ta perte. <222> Car l'isolement est périlleux pour ceux qui sont placés au faite d'une telle puissance et les dieux ne laissent pas impunies les injustices commises malgré la loi qui ordonne d'agir d'une manière toute contraire. » <223> Telles furent les paroles de Tibère. Mais il ne persuada pas Caius, en dépit des promesses de celui-ci, car, après son accession à l'empire, il mit à mort le jeune Tibère comme l'autre l'avait prédit et périt peu après victime d'un complot tramé contre lui.


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Dernière mise à jour : 1/03/2007