HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Flavius Josèphe (37 à +/- 100 ap. J. Chr.), Les Antiquités judaïques, livre XVIII

Chapitre 6

  par. 10

[18,6,10] (10)<224> Τιβέριος δὲ τὸν Γάιον ἀποδείξας διάδοχον τῆς ἡγεμονίας ὀλίγας ἐπιβιοὺς ἡμέρας ἔθανεν σχὼν αὐτὸς τὴν ἀρχὴν ἡμέρας τρεῖς καὶ πέντε μῆνας πρὸς ἐνιαυτοῖν δυοῖν καὶ εἴκοσι. Γάιος δὲ ἦν αὐτοκράτωρ τέταρτος. <225> Ῥωμαίοις δ' ἦν μὲν πύστις τῆς Τιβερίου τελευτῆς εὐφραίνοντό τε τῷ ἀγαθῷ τῆς ἀγγελίας, οὐ μὴν πιστεύειν γε θάρσος ἦν αὐτοῖς, οὐ τῷ μὴ βούλεσθαι, πρὸ πολλῶν γὰρ ἂν ἐτίμησαν χρημάτων τὸ ἐπαληθεῦσαν τῶν λόγων, δέει δὲ μὴ ψευδοῦς τῆς ἀγγελίας γενομένης προεξαναστάντες ἐπὶ δηλώσει τοῦ αὐτῶν χάρματος εἶτ' ἀπολλύοιντο διαβολῆς αὐτῶν γενομένης· <226> πλεῖστα γὰρ ἀνὴρ εἷς οὗτος Ῥωμαίων τοὺς εὐπατρίδας εἰργάσατο δεινὰ δυσόργητος ἐπὶ πᾶσιν ὢν καὶ ἀνήκεστος εἰς τὸ ἐργάζεσθαι καταστάς, εἰ καὶ χωρὶς λόγου τὴν αἰτίαν ἐπανέλοιτο τοῦ μισεῖν, καὶ ἐπὶ πᾶσι μὲν οἷς κρίνοιεν ἐξαγριοῦν φύσιν ἔχων, εἰς θάνατον δὲ καὶ τῶν κουφοτάτων ἀνατιθεὶς τὴν ζημίαν. <227> Ὥστε ἡδονῇ τοῦ ἐπ' αὐτῷ λόγου φέροντος τὴν ἀκρόασιν εἰς ὅσον ἐβούλοντο ἀπολαύσματι χρῆσθαι ἐπεκεκώλυντο δείμασι κακῶν, προεωρᾶτο ψευσθεῖσι τῆς ἐλπίδος. <228> Μαρσύας δὲ τοῦ Ἀγρίππου ἀπελεύθερος πυθόμενος τοῦ Τιβερίου τὴν τελευτὴν ὠθεῖτο δρομαῖος τὸν Ἀγρίππαν εὐαγγελιούμενος, καὶ καταλαβὼν ἐν ἐξόδοις ὄντα εἰς τὸ βαλανεῖον συννεύσας πρὸς αὐτὸν γλώσσῃ τῇ Ἑβραίων « τέθνηκεν λέων » φησίν. <229> δὲ σύνεσίν τε τοῦ λόγου ποιησάμενος καὶ χάρματι τῷ ἐπ' αὐτῷ περιενεχθείς « ἀλλά σοι τῶν ἁπάντων καὶ τῆς ἐπὶ τῷδε εὐαγγελίας χάριτες ἐν ἐμοὶ παντοῖαι γίνοιντο, μόνον ἀληθῆ τὰ λεγόμενα εἴη. » Καὶ ἑκατοντάρχης, <230> ὅσπερ τῇ φυλακῇ ἐφειστήκει τοῦ Ἀγρίππου, θεώμενος τήν τε σπουδὴν μεθ' οἵας Μαρσύας ἀφίκετο καὶ τὸ ἐκ τῶν λόγων χάρμα τῷ Ἀγρίππᾳ συνελθόν, ὑποτοπήσας καίνωσίν τινα γεγονέναι τῶν λόγων ἤρετό σφας περὶ τοῦ λόγου τοῦ ἐφεστηκότος. <231> Οἱ δὲ τέως μὲν παρέτρεπον, ἐγκειμένῳ δὲ ἀποσημαίνει Ἀγρίππας, ἤδη γὰρ φίλος ἦν, μηδὲν ἐνδοιάσας. δὲ ἐκοινοῦτό τε τὴν ἡδονὴν τοῦ λόγου διὰ τὸ εἰς ἀγαθὰ τῷ Ἀγρίππᾳ φέρειν προυτίθει τε αὐτῷ δεῖπνον. Εὐωχουμένων δ' αὐτῶν καὶ τοῦ πότου προιόντος παρῆν τις λέγων ζῆν τε τὸν Τιβέριον καὶ ὀλίγων ἡμερῶν ἐπανήξειν εἰς τὴν πόλιν. <232> Καὶ ἑκατοντάρχης δεινῶς θορυβηθεὶς τῷ λόγῳ διὰ τὸ εἰς θάνατον ἀνακείμενα πεπραχέναι δεσμώτῃ τε καὶ ἐπ' ἀγγελίᾳ θανάτου αὐτοκράτορος συνδιῃτῆσθαι μετὰ χάρματος, ἀπωθεῖταί τε τὸν Ἀγρίππαν τοῦ κλινιδίου καί « ἦπου, φησίν, λήσειν με ὑπονοεῖς θάνατον τοῦ αὐτοκράτορος κατεψευσμένος, ἀλλ' <233> οὐ κεφαλῇ τῇ σῇ τοῦτον ἀναμαξόμενος τὸν λόγον; » Ταῦτα εἰπὼν κελεύει δῆσαι τὸν Ἀγρίππαν λελυκὼς πρότερον αὐτὸν φυλακήν τε ἀκριβεστέραν αὐτοῦ πρότερον καθίσταται. Καὶ νύκτα μὲν ἐκείνην Ἀγρίππας ἐν τοιούτοις ἦν τοῖς κακοῖς. <234> Τῇ δὲ ὑστεραίᾳ λόγος τε πλείων ἦν κατὰ τὴν πόλιν ἰσχυριζόμενος ἐπὶ τῇ τελευτῇ τοῦ Τιβερίου, ἐθάρρουν τε οἱ ἄνθρωποι φανερῶς ἤδη θροεῖν καί τινες καὶ θυσίας ἐπετέλουν, ἐπιστολαί τε ἀφίκοντο παρὰ τοῦ Γαίου, μὲν πρὸς τὴν σύγκλητον τοῦ Τιβερίου διασαφοῦσα τὴν τελευτὴν καὶ τὴν αὐτοῦ παράληψιν τῆς ἡγεμονίας γενομένην, <235> δὲ πρὸς Πείσωνα τὸν φύλακα τῆς πόλεως τοῦτό τε ἀγορεύουσα, καὶ τὸν Ἀγρίππαν ἐκέλευεν ἐκ τοῦ στρατοπέδου μεταστῆσαι εἰς τὴν οἰκίαν, ἐν πρότερον δεθῆναι δίαιταν εἶχεν. Τότε ἐν θάρσει λοιπὸν ἦγεν τὰ περὶ αὐτῆς· φυλακὴ μὲν γὰρ καὶ τήρησις ἦν, μετὰ μέντοι ἀνέσεως τῆς εἰς τὴν δίαιταν. <236> Γάιος δὲ ὡς ἐπὶ Ῥώμης παρῆν ἄγων τοῦ Τιβερίου τὸ σῶμα, ταφάς τε αὐτοῦ ποιεῖται πολυτελεῖς νόμοις τοῖς πατρίοις, Ἀγρίππαν τε αὐθημερὸν λύειν ὄντα πρόθυμον κώλυμα Ἀντωνία ἦν οὔ τι μίσει τῷ πρὸς τὸν δεδεμένον προμηθείᾳ δὲ τοῦ Γαίου εὐπρεποῦς, μὴ δόξαν ἀπάγοιτο ἡδονῇ δεχομένου τὴν Τιβερίου τελευτὴν ἄνδρα ὑπ' ἐκείνου δεδεμένον λύων ἐκ τοῦ ὀξέος. <237> Διελθουσῶν μέντοι οὐ πολλῶν ἡμερῶν μεταπεμψάμενος αὐτὸν εἰς τὸν οἶκον ἀποκείρει τε αὐτὸν καὶ μεταμφιέννυσιν, εἶτα δὲ τὸ διάδημα περιτίθησιν τῇ κεφαλῇ καὶ βασιλέα καθίστησιν αὐτὸν τῆς Φιλίππου τετραρχίας δωρησάμενος αὐτῷ καὶ τὴν Λυσανίου τετραρχίαν, ἀλλάττει τε σιδηρᾷ ἁλύσει χρυσῆν ἰσόσταθμον. Ἱππάρχην δὲ ἐπὶ τῆς Ἰουδαίας ἐκπέμπει Μάρυλλον. [18,6,10] <224> Tibère, après avoir désigné Caius pour son successeur à l'empire, vécut encore quelques jours, puis mourut après avoir occupé lui-même le pouvoir vingt-deux ans cinq mois et trois jours. Caius fut le quatrième empereur. <225> A le nouvelle de la mort de Tibère, les Romains se réjouirent ; néanmoins ils osaient à peine y croire, non qu'ils ne la désirassent pas - ils auraient payé cher pour que ce bruit fût véridique - mais par crainte qu'une fausse nouvelle ne les incitât à trahir leur joie et ne les perdit ensuite par une accusation. <226> En effet, cet homme, plus que tout autre, avait fait le plus grand mal aux nobles Romains, car il était irascible en tout et, assouvissait sans mesure sa colère, même si la haine qu'il avait conçue était sans motif; d'ailleurs son naturel même le poussait à sévir contre tous ceux qu'il jugeait, et il punissait de mort même les fautes les plus légères. <227> Aussi, bien qu'on eût accueilli avec joie le bruit répandu à son sujet, on était empêché de manifester à cette nouvelle tout le plaisir qu'on aurait voulu par la crainte des maux à prévoir au cas où on aurait été frustré de cette espérance. <278> Mais Marsyas, l'affranchi d'Agrippa, ayant appris la mort de Tibère, se précipita en courant pour annoncer la bonne nouvelle à Agrippa et, le rencontrant qui sortait pour aller aux Thermes, il lui fit un signe de tête et lui dit en langue hébraïque : « Le lion est mort. ». Agrippa comprit le sens de sa phrase et, tout transporté de joie : « Mille grâces te soient rendues, dit-il, non seulement de tout le reste, mais surtout de cette bonne nouvelle, pourvu seulement que ce que tu me dis soit vrai ! » <230> Le centurion chargé de la garde d'Agrippa, voyant avec quelle hâte Marsyas était arrivé et quelle joie ses paroles avaient apportée à Agrippa, supposa que quelque changement était l'objet de leur entretien et leur demanda de quoi ils parlaient. <231> Ils éludèrent un certain temps sa question, mais comme il insistait. Agrippa lui dit tout sans aucune crainte, car c'était déjà un ami, Le centurion partagea la joie causée par la nouvelle parce qu'elle était bonne pour Agrippa et lui offrit à dîner. Pendant qu'ils festoyaient et buvaient libéralement, quelqu'un vint annoncer que <232> Tibère était vivant et allait revenir à Rome dans quelques jours. Le centurion tout bouleversé par ces paroles - car il avait fait un acte qui le mettait en péril de mort en soupant joyeusement avec un prisonnier et cela pour fêter la mort de l'empereur - il jette Agrippa à bas de son lit et s'écrie : « Supposes-tu par hasard que j'ignore que tu m'as menti en m'annonçant la mort de l'empereur et que tu ne paieras pas tes paroles de ta tête ? » <233> A ces mots il fait enchaîner Agrippa qu'il avait fait libérer auparavant et établit autour de lui une garde plus vigilante qu'avant. Agrippa passa cette nuit là dans de tels maux. <234> Mais le lendemain le bruit de la fin de Tibère grandit à Rome et prit de la consistance ; les gens avaient déjà le courage d'en parler ouvertement ; quelques-uns même offraient des sacrifices. <235> Puis vinrent deux lettres de Caius, l'une au Sénat annonçant le mort de Tibère et sa propre accession à l'empire, l'autre à Pison, préfet de la ville, lui faisant connaître la même chose et lui ordonnant de laisser Agrippa quitter le camp pour la maison où il vivait avant son arrestation. Agrippa fut désormais sûr de son salut, car, s'il était gardé et surveillé, c'était pourtant avec toutes sortes de libertés. <236> Quand Caius fut arrivé à Rome, amenant le corps de Tibère, et qu'il lui eut fait de somptueuses funérailles selon les coutumes ancestrales, il aurait volontiers fait remettre Agrippa en liberté le jour même si Antonia ne l'en avait empêché, non par haine coutre le prisonnier, mais par souci de la dignité de Caius et pour lui épargner la réputation d'avoir accueilli avec joie la mort de Tibère en libérant sur le champ un homme emprisonné sur son ordre. <237> Cependant, peu de jours après, il le manda près de lui, le fit tondre et lui fit changer de vêtements ; puis il lui mit le diadème sur la tête et le nomma roi de la tétrarchie de Philippe en lui faisant cadeau de celle de Lysanias; en échange de sa chaîne de fer, il lui en donna une d'or de poids égal, et il envoya Marcellus comme vice-roi en Judée.


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Dernière mise à jour : 1/03/2007