[1,15] ιεʹ.
Περὶ τοῦ ἁγίου Ἰσιδώρου τοῦ Πηλουσιώτου, καὶ Συνεσίου τοῦ Κυρήνης ἐπισκόπου.
Ἐπὶ τῆς αὐτῆς διέπρεπε βασιλείας καὶ Ἰσίδωρος, οὗ κλέος εὐρὺ κατὰ τὴν ποίησιν, ἔργῳ τε καὶ λόγῳ παρὰ πᾶσι διαβόητος· ὃς οὕτω μὲν τὴν σάρκα τοῖς πόνοις ἐξέτηξεν, οὕτω δὲ τὴν ψυχὴν τοῖς ἀναγωγικοῖς ἐπίανε λόγοις, ὡς ἀγγελικὸν ἐπὶ γῆς μετελθεῖν βίον, στήλην τε ζῶσαν διὰ παντὸς εἶναι βίου τε μοναδικοῦ καὶ τῆς εἰς θεὸν θεωρίας. Γέγραπται δ´ οὖν αὐτῷ πολλὰ μὲν καὶ ἕτερα πάσης ὠφελείας ἔμπλεα· γέγραπται δὲ καὶ πρὸς Κύριλλον τὸν ἀοίδιμον, ἐξ ὧν μάλιστα δείκνυται τοῦ θεσπεσίου συνακμάσαι τοῖς χρόνοις. Ταῦτά μοι κομψῶς ὡς δυνατὸν πονουμένῳ, φέρε καὶ Συνέσιος ὁ Κυρηναῖος εἰς μέσον ἡκέτω τῇ οἰκείᾳ μνήμῃ κοσμήσων τὴν διάλεξιν. Οὗτος ὁ Συνέσιος ἦν μὲν καὶ τὰ ἄλλα πάντα λόγιος, φιλοσοφίαν δὲ οὕτως ἐς τὸ ἀκρότατον ἐξήσκησεν ὡς καὶ παρὰ Χριστιανῶν θαυμασθῆναι τῶν μὴ προσπαθείᾳ ἢ ἀντιπαθείᾳ κρινόντων τὰ ὁρώμενα. Πείθουσι δ´ οὖν αὐτὸν τῆς σωτηριώδους παλιγγενεσίας ἀξιωθῆναι καὶ τὸν ζυγὸν τῆς ἱερωσύνης ὑπελθεῖν, οὔπω τὸν λόγον τῆς ἀναστάσεως παραδεχόμενον οὐδὲ δοξάζειν ἐθέλοντα, εὐθυβόλως εὖ μάλα στοχασάμενοι ὡς ταῖς ἄλλαις τἀνδρὸς ἀρεταῖς ἕψεται καὶ ταῦτα, τῆς θείας χάριτος μηδὲν ἐλλειπὲς ἔχειν ἀνεχομένης· καὶ οὐκ ἐψεύσθησαν τῆς ἐλπίδος. Οἷος γὰρ καὶ ὅσος γέγονε, τεκμηριοῦσι μὲν αἱ κομψῶς αὐτῷ καὶ λογίως μετὰ τὴν ἱερωσύνην πεποιημέναι ἐπιστολαί, ὅ τε πρὸς αὐτὸν Θεοδόσιον προσφωνητικὸς λόγος, καὶ ὅσα τῶν ἐκείνου χρηστῶν φέρεται πόνων.
| [1,15] CHAPITRE XV : Rares qualités d'Isidore, et de Synésius.
Isidore dont la réputation s'est étendue par tout le monde, et qui s'est rendu aussi considérable par la pureté de sa vertu, que par la grandeur de son éloquence a fleuri sous le règne du même Empereur. Il abattait de telle sorte son corps par l'austérité de la pénitence, et élevait si fort son âme par la sublimité de ses méditations, qu'il menait une vie d'Ange sur la terre, et qu'il était une image vivante de la pénitence des Solitaires, et de la perfection des contemplatifs. Il a composé quantité d'ouvrages, dont la lecture est très utile. Il y en a quelques-uns, qui sont adressés au grand Cyrille, ce qui fait voir que ces deux excellents hommes ont vécu au même siècle. Le désir que j'ai de faire honneur à ce siècle-là, m'oblige de tracer ici le portrait du célèbre Évêque de Cyrène, qui fera lui-même honneur à mon Histoire. Il avait appris toutes les sciences, et surtout avait acquis une connaissance si parfaite de la Philosophie, qu'il s'était fait admirer de tous les Chrétiens qui avaient l'esprit dégagé de passion. Ils lui persuadèrent de recevoir la seconde naissance, que le baptême donne à ceux qui entrent dans l'Église, qui est un monde nouveau, et de subir le joug du Sacerdoce, bien qu'il n'eût point la foi du mystère de la Résurrection, et qu'il protestât qu'il ne la voulait point avoir. Ils espérèrent que la grâce, dont la toute puissance ne laisse rien d'imparfait dans ses entreprises, couronnerait ses autres vertus de la créance de ce mystère, et ils ne se trompèrent pas dans leur espérance. Les lettres si doctes, et si élégantes, qu'il a écrites depuis sa promotion à la dignité Épiscopale, la harangue qu'il prononça devant l'Empereur Théodose, et ses autres ouvrages ne font que trop connaître son mérite.
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