[15,50] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Νʹ.
Περὶ ἐκλείψεως ἡλίου.
« Θαλῆς πρῶτος ἔφη ἐκλείπειν τὸν ἥλιον τῆς σελήνης αὐτὸν ὑπερχομένης κατὰ
κάθετον, οὔσης φύσει γεώδους· βλέπεσθαι δὲ τοῦτο κατοπτρικῶς, ὑποτιθεμένην
τῷ δίσκῳ.
« Ἀναξίμανδρος τοῦ στομίου τῆς τοῦ πυρὸς διεκπνοῆς ἀποκλειομένου.
Ἡράκλειτος κατὰ τὴν τοῦ σκαφοειδοῦς στροφήν, ὥστε τὸ μὲν κοῖλον ἄνω
γίνεσθαι, τὸ δὲ κυρτὸν κάτω πρὸς τὴν ἡμετέραν ὄψιν.
« Ξενοφάνης κατὰ σβέσιν· ἕτερον δὲ πάλιν πρὸς ταῖς ἀνατολαῖς γίνεσθαι.
Παριστόρηκε δὲ καὶ ἔκλειψιν ἡλίου ἐφ´ ὅλον τὸν μῆνα καὶ πάλιν ἔκλειψιν
ἐντελῆ, ὥστε τὴν ἡμέραν νύκτα φανῆναι. Ἔνιοι πύκνωμα τῶν ἀοράτων
ἐπερχομένων τῷ δίσκῳ νεφῶν.
« Ἀρίσταρχος τὸν ἥλιον ἵστησι μετὰ τῶν ἀπλανῶν, τὴν δὲ σελήνην κινεῖ περὶ
τὸν ἡλιακὸν κύκλον καὶ κατὰ ταύτας τὰς ἐγκλίσεις σκιάζεσθαι τὸν δίσκον.
« Ξενοφάνης πολλοὺς ἡλίους εἶναι καὶ σελήνας, κατὰ κλίματα τῆς γῆς καὶ
ἀποτομὰς καὶ ζώνας· κατά τινα δὲ καιρὸν ἐμπίπτειν τὸν δίσκον εἴς τινα
ἀποτομὴν τῆς γῆς οὐκ οἰκουμένην ὑφ´ ἡμῶν καὶ οὕτως ὥσπερ κενεμβατοῦντος
ἔκλειψιν ὑποφαίνειν. Ὁ δ´ αὐτὸς τὸν ἥλιον μὲν εἰς ἄπειρον προϊέναι, δοκεῖν
δὲ κυκλεῖσθαι διὰ τὴν ἀπόστασιν. »
| [15,50] CHAPITRE L.
DE L'ÉCLIPSE DU SOLEIL (Plut. ibid, L. 2 c. 24.).
« Thalès, le premier, a dit que l'éclipse du soleil provenait de ce que
la lune, qui est d'une nature terreuse, se plaçait dans la ligne
perpendiculaire de la terre au soleil. On voit, en effet, qu'elle est
placée inférieurement à son disque.
« Anaximandre veut qu'elle résulte de ce que la bouche qui jette le feu
s'est fermée: Héraclite, de ce qu'ayant la forme d'une nacelle, dans le
revirement, la partie concave de la lune fait face à ce qui est supérieur,
et la partie convexe au bas, c'est-à-dire à notre point de vue.
« Xénophane l'attribue à l'extinction de sa lumière, lorsqu'un autre
soleil reparaît des bords de l'orient. Il a bâti cette fable, qu'une
éclipse de soleil peut durer un mois, qu'elle peut aussi être tellement
complète, que le jour paraisse une nuit: d'autres supposent que c'est dû à
l'opacité de certaines nuées invisibles qui s'étendent devant le disque du
soleil.
« Aristarque (de Samos) place le soleil parmi les fixes, et fait mouvoir
la lune autour du cercle solaire, en assurant que son disque est obscurci
par les inclinaisons qui ont lieu dans les tournants.
« Xénophane admet plusieurs soleils et plusieurs lunes, d'après les
climats terrestres, les sections et les zones. A certaines époques son
disque tombe dans les régions de la terre qui sont inhabitées par nous, et
par ce fait, roulant à faux, il éprouve ce que nous nommons une éclipse.
Le même dit que le soleil marche suivant une progression infinie, que la
distance nous fait prendre pour un mouvement circulaire. »
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