[15,51] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΝΑʹ.
Περὶ ἐκλείψεως σελήνης.
« Ἀναξίμανδρος τοῦ στομίου τοῦ περὶ τὸν τροχὸν ἐπιφραττομένου κατὰ τὴν
πρὸς ἡμᾶς ἐπιστροφὴν τοῦ πυρώδους μέρους. Ἡράκλειτος κατὰ τὴν τοῦ
σκαφοειδοῦς στροφήν. Τῶν Πυθαγορείων τινὲς ἀνταύγειαν καὶ ἐπίφραξιν τῆς
γῆς ἢ τῆς ἀντί χθονος·
« οἱ δὲ νεώτεροι κατ´ ἐπινέμησιν φωτὸς κατὰ μικρὸν ἐξαπτομένης τεταγ
μένως, ἕως ἂν τὴν τελείαν πανσέληνον ἀποδῷ, καὶ πάλιν ἀναλόγως μειουμένης
μέχρι τῆς συνόδου, καθ´ ἣν τελέως σβέννυται.
« Πλάτων, Ἀριστοτέλης, οἱ Στωϊκοὶ καὶ οἱ μαθηματικοὶ συμφωνοῦσι τὰς μὲν
μηνιαίους ἀποκρύψεις συνοδεύουσαν αὐτὴν ἡλίῳ καὶ συμπεριλαμπομένην
ποιεῖσθαι· τὰς δὲ ἐκλείψεις, εἰς τὸ σκίασμα τῆς γῆς ἐμπίπτουσαν μεταξὺ
ἀμφοτέρων τῶν ἀστέρων γινομένης, μᾶλλον δὲ τῆς σελήνης ἀντιφραττομένης. »
| [15,51] CHAPITRE LI.
DE L'ÉCLIPSE DE LA LUNE (Plut. ibid, L. 2 c. 29.).
« Anaximandre dit qu'elle vient de ce que la bouche de la roue s'est
obstruée; Bérosse, de ce que la partie sans feu de la lune nous fait face.
Héraclite l'attribue au retour de ce corps, fait en forme de nacelle.
Quelques Pythagoriciens lui donnent pour cause la contre-lumière et
l'obturation de la terre ou de l'antichthon.
« Les auteurs récents l'expliquent par la distribution de la lumière, qui
se faisant petit à petit et par ordre successif, s'avance jusqu'à ce
qu'elle nous donne son éclat complet dans la pleine lune, puis se retirant
par une marche analogue, arrive jusqu'à la conjonction du soleil, où alors
elle s'éteint complètement.
« Platon, Aristote et les Stoïciens sont unanimes pour admettre que
les phases ténébreuses de la lune sont dues à la conjonction du soleil,
qui l'éteint par son éclat supérieur; et que les éclipses sont dues à ce
que la lune tombe dans l'ombre de la terre, lorsque cette dernière se
place entre ces deux astres; ou plutôt à ce que la lune est privée de la
lumière solaire par interception. »
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