[15,44] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΜΔʹ.
Περὶ ὕλης.
« Ὕλη ἐστὶ τὸ ὑποκείμενον γενέσει καὶ φθορᾷ καὶ ταῖς ἄλλαις μεταβολαῖς. Οἱ
ἀπὸ Θάλεω καὶ Πυθαγόρα καὶ οἱ Στωϊκοὶ τρεπτὴν καὶ ἀλλοιωτὴν καὶ ῥευστὴν
ὅλην δι´ ὅλων τὴν ὕλην. Οἱ ἀπὸ Δημοκρίτου ἀπαθῆ τὰ πρῶτα, τὴν ἄτομον καὶ
τὸ κενὸν τὸ ἀσώματον. Ἀριστοτέλης καὶ Πλάτων τὴν ὕλην σωματοειδῆ, ἄμορφον,
ἀνείδεον, ἀσχημάτιστον, ἄποιον ὅσον ἐπὶ τῇ ἰδίᾳ φύσει, δεξαμενὴν δὲ τῶν
εἰδῶν οἷον τιθήνην καὶ ἐκμαγεῖον καὶ μητέρα γενέσθαι. Οἱ δὲ ὕδωρ λέγοντες
ἢ πῦρ ἢ ἀέρα ἢ γῆν τὴν ὕλην, οὐκέτι ἄμορφον αὐτὴν λέγουσιν, ἀλλὰ σῶμα· οἱ
δὲ τὰ ἀμερῆ καὶ τὰς ἀτόμους, ἄμορφον. »
| [15,44] CHAPITRE XLIV.
DE LA MATIÈRE (Plut. ibid, L. 1, 9.).
« La matière est ce qui fournit à la naissance et à la mort, et à toutes
les autres modifications des corps. Les disciples de Thalès, de Pythagore,
et les Stoïciens, disent que la matière prise généralement et dite des
choses générales, est une substance flexible, modifiable, muable et
fusible. Les partisans de Démocrite déclarent qu'elle est impassible dans
ses éléments, qui sont les atomes, le vide et l'incorporel.
« Aristote et Platon disent que la matière élémentaire est sans
figure, sans apparence, sans forme, sans qualité; quant à sa propre nature
c'est un réservoir de formes; comme la nourrice, la matrice, la mère des
formes, qui doivent naître. Ceux qui nomment matière, le feu, l'air et la
terre, ne parlent pas d'une matière dépourvue de formes, mais d'un corps;
ceux qui parlent d'atomes ou d'insécables la comprennent sans forme. »
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