[15,3] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Γʹ.
Περὶ τῶν κατὰ Ἀριστοτέλην δογμάτων, διενεχθέντα Ἑβραίοις καὶ Πλάτωνι.
Μωσέως καὶ τῶν παρ´ Ἑβραίοις προφητῶν τέλος εἶναι τοῦ μακαρίως ζῆν τὴν τοῦ
τῶν ὅλων θεοῦ γνῶσίν τε καὶ φιλίαν δι´ εὐσεβείας συντελουμένην ὑποθεμένων
εὐσέβειάν τε εἶναι ἀληθῆ διδαξάντων τὴν διὰ πάσης ἀρετῆς τῷ θεῷ
εὐαρέστησιν (ταύτην γὰρ εἶναι τῶν ἀγαθῶν αἰτίαν, ἐπὶ μόνῳ γὰρ τῷ θεῷ τὰ
πάντα κεῖσθαι καὶ παρ´ αὐτοῦ τὰ πάντα τοῖς θεοφιλέσι χορηγεῖσθαι) τοῦ τε
Πλάτωνος τὰ συνῳδὰ τούτοις ὁριζομένου καὶ τέλος εὐδαιμονίας τὴν ἀρετὴν
ἀποφαινομένου, τὴν ἑτέραν ὁδεύσας ὁ Ἀριστοτέλης οὐκ ἄλλως εὐδαίμονά τινά
φησιν ἔσεσθαι ἢ καὶ διὰ τῆς τοῦ σώματος εὐπαθείας καὶ τῆς τῶν ἐκτὸς
περιουσίας, ὧν ἄνευ μηδὲ τὴν ἀρετὴν ὠφελεῖν. Πρὸς ὃν ὅπως ἔστησαν
διεψευσμένην αὐτοῦ τὴν ὑπόληψιν ἀπελέγχοντες οἱ Πλάτωνος γνώριμοι, πάρεστι
μαθεῖν διὰ τούτων·
| [15,3] CHAPITRE III.
DES DOGMES D'ARISTOTE. EN QUOI ILS DIFFÈRENT DE CEUX DES HÉBREUX ET DE PLATON SUR LA QUESTION DU BIEN FINAL.
Le terme de la bonne vie, suivant Moïse et les prophètes hébreux, consiste
dans la connaissance et l'amour du Dieu universel, qui dans leur opinion,
s'acquièrent par les pratiques de la piété : or, la véritable piété, telle
qu'ils l'enseignent, a pour effet de nous rendre agréables à Dieu, en
possédant toutes les vertus. C'est la seule cause qui fait que tous les
biens ne se trouvent qu'en Dieu, et qu'il se réserve le droit de les
répandre sur ceux qui l'aiment. Platon a professé des doctrines tout à
fait d'accord avec celles-ci, en déclarant qu'on ne trouverait de bonheur
que dans la vertu. Aristote, au contraire, soutient que nul ne saurait
être heureux qu'autant que son corps étant dans un état de bien-être, y
joindrait l'abondance des biens extérieurs, sans lesquels la vertu ne lui
servirait à rien. C'est contre cette doctrine que les disciples de Platon
se sont élevés, et les citations suivantes vous feront comprendre par
quels raisonnements ils l'ont combattue, la traitant d'opinion erronée.
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