[15,23] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΚΓʹ.
Δόξαι τῶν φυσικῶν φιλοσόφων ἀπὸ τῶν Πλουτάρχου· Περὶ ἡλίου.
« Ἀναξίμανδρος κύκλον εἶναι ὀκτωκαιεικοσαπλασίονα τῆς γῆς, ἁρματείῳ τροχῷ
τὴν ἁψῖδα παραπλήσιον ἔχοντα, κοῖλον, πλήρη πυρός, κατά τι μέρος
ἐκφαίνοντα διὰ στομίου τὸ πῦρ, ὥσπερ διὰ πρηστῆρος αὐλοῦ· καὶ τοῦτο εἶναι
τὸν ἥλιον.
« Ξενοφάνης ἐκ πυριδίων τῶν φαινομένων συναθροιζομένων μὲν ἐκ τῆς ὑγρᾶς
ἀναθυμιάσεως, συναθροιζόντων δὲ τὸν ἥλιον ἐκ νεφῶν πεπυρωμένων.
« Οἱ Στωϊκοὶ ἄναμμα νοερὸν ἐκ θαλάσσης.
« Πλάτων πλείστου πυρός.
« Ἀναξαγόρας, Δημόκριτος, Μητρόδωρος μύδρον ἢ πέτρον διάπυρον. Ἀριστοτέλης
σφαῖραν ἐκ τοῦ πέμπτου σώματος. Φιλόλαος ὁ Πυθαγόρειος δίσκον ὑαλοειδῆ,
δεχόμενον μὲν τοῦ ἐν τῷ κόσμῳ πυρὸς τὴν ἀνταύγειαν, διηθοῦντα δὲ πρὸς ἡμᾶς
τὸ φῶς· ὥστε προσεοι κέναι ἡλίου τὸ ἐν οὐρανῷ πυρῶδες τῇ ἀπὸ τοῦ ἐνόπτρου
κατὰ ἀνάκλασιν διασπειρομένῃ πρὸς ἡμᾶς αὐγῇ· καὶ γὰρ ταύτην προσονομάζομεν
ἥλιον, οἱονεὶ εἴδωλον εἰδώλου.
« Ἐμπεδοκλῆς δύο ἡλίους, τὸν μὲν ἀρχέτυπον πῦρ ἐν τῷ ἑτέρῳ ἡμισφαιρίῳ τοῦ
κόσμου πεπληρωκὸς τὸ ἡμισφαίριον ἀεὶ καταντικρὺ τῆς ἀνταυγείας ἑαυτοῦ, τὸν
δὲ φαινόμενον ἀνταύγειαν εἶναι ἐν τῷ ἑτέρῳ ἡμισφαιρίῳ (τῷ) τοῦ ἀέρος τοῦ
θερμοειδοῦς πεπληρωμένῳ, ἀπὸ κυκλοτεροῦς τῆς γῆς κατ´ ἔμφασιν γιγνόμενον
ἥλιον. Ὡς δὲ διὰ βραχέος εἰρῆσθαι συντεμόντα, πῦρ εἶναι τὸν ἥλιον.
« Ἐπίκουρος γήινον πύκνωμα κισσηροειδὲς καὶ σπογγοειδὲς ταῖς κατα
τρήσεσιν, ὑπὸ τοῦ πυρὸς ἀνημμένον. »
| [15,23] CHAPITRE XXIII.
OPINIONS DES PHILOSOPHES PHYSICIENS SUR LE SOLEIL (Plutarq. Philosopic. placit. l. 2, c. 20. Stobée, l. 1er, ch 26, p. 522, de Heeren).
« Anaximandre dit que le soleil est un cercle vingt-huit fois plus grand
que la terre, dont la circonférence ressemble à la roue d'un char, dont la
jante creuse est remplie de feux, qui se montrent en partie par une petite
ouverture, comme par une bouche fistuleuse. Tel est le soleil.
« Xénophane prétend qu'il est formé de la réunion de petits feux qui
s'amassent des exhalaisons aqueuses et qui composent le soleil de nuages
enflammés.
« Les Stoïciens le considèrent comme un flambeau intelligent qui s'est
allumé dans la mer;
« Platon, comme sortant du plus grand feu.
« Anaxagore, Démocrite et Métrodore veulent que ce soit une masse ou
pierre incandescente : Aristote, une sphère du cinquième corps
(l'Entéléchie). Philolaüs le Pythagoricien, un disque semblable à du
verre, qui reçoit la réverbération du feu qui est dans le monde et nous
distille la lumière, en sorte que le feu du soleil, répandu dans le ciel,
ressemble au jeu de lumières disséminées, par réflexion, du foyer d'un
miroir. Par cette explication, ce que nous nommons le soleil ne serait que
l'image d'une première image.
« Empédocle reconnaît deux soleils : l'un archétype, qui est un feu placé
dans l'autre hémisphère de l'univers, qui remplit tout cet hémisphère, et
qui se range toujours contrairement à la réflexion ; l'autre, apparent,
n'est que la réverbération de celui qui est dans l'autre hémisphère, qui,
se remplissant d'un air mélangé de chaleur, par l'effet de la rotondité de
la terre, se réfléchit dans notre soleil, d'une nature cristalline,
entraîné qu'il est par le mouvement du soleil de feu ; ou, pour le dire en
un mot, le soleil n'est que la réverbération du feu répandu autour de la
terre.
« Épicure en fait une condensation terrestre de la nature des pierres
ponces ou des éponges, qui s'enflamme par ses interstices. »
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