| [15,21] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΚΑʹ. 
Λογγίνου πρὸς τὴν τῶν Στωϊκῶν περὶ ψυχῆς δόξαν ἀντίρρησις.
 « Συνελόντι δ´ εἰπεῖν, πόρρω μοι δοκοῦσιν ἀφεστηκέναι τοῦ τὰ δέοντα 
λογίζεσθαι πάντες ἐφεξῆς ὁπόσοι τὴν ψυχὴν σῶμα ἀπεφήναντο. Ποῦ γὰρ ὅλως 
ἐγχωρεῖ παραπλήσιον εἶναί τινι τῶν στοιχείων τὸ κατ´ αὐτὴν θεῖναι, ποῦ δὲ 
ἐπὶ τὰς κράσεις καὶ μίξεις ἀνενεγκεῖν; Αἳ κατὰ πολλοὺς γιγνόμεναι τρόπους 
ἄλλων μὲν ἀμυθήτων ἰδέας σωμάτων ἀπογεννᾶν πεφύκασιν, ἐν οἷς εἰ καὶ μὴ 
συνεχῶς, ἀλλ´ οὖν πόρρωθεν ἰδεῖν ἔνι τὴν τῶν στοιχείων αἰτίαν καὶ τὴν πρὸς 
τὰ δεύτερα καὶ τρίτα τῶν πρώτων ἀφορμήν. Τῶν δὲ περὶ ψυχὴν ἴχνος οὐδὲν 
οὐδὲ τεκμήριον ἐν τοῖς σώμασιν εὑρίσκεται, κἂν εἰ φιλοτιμοῖτό τις ὡς 
Ἐπίκουρος καὶ Χρύσιππος ἅπαντα λίθον κινεῖν καὶ πᾶσαν ἐρευνᾶν δύναμιν 
σώματος εἰς γένεσιν τῶν περὶ ψυχῆς πράξεων. Τί γὰρ ἡ τοῦ πνεύματος ἡμῖν 
λεπτότης πρὸ ἔργου γένοιτ´ ἂν εἰς φαντασίας καὶ λογισμούς; Τί δέ; Τῶν 
ἀτόμων σχῆμα τοσαύτην παρὰ τἄλλα ἔχειν δύναμιν καὶ τροπήν, ὥστε φρόνησιν 
γεννᾶν, ὅταν εἰς ἑτέρου πλάσιν ἐγκαταμιχθῇ σώματος; Οἶμαι μὲν ὡς οὐδ´ εἰ 
τῶν Ἡφαίστου τις ὢν τύχοι τριπόδων καὶ θεραπαινῶν (ὧν φησιν Ὅμηρος τοὺς 
μὲν αὐτομάτους εἰς τὸν ἀγῶνα δι´ αὑτῶν χωρεῖν, τὰς δὲ συνεργάζεσθαι τῷ 
δεσπότῃ καὶ μηδενὸς οἵων οἱ ζῶντες ἔχουσι πλεονεκτημάτων ἀπολείπεσθαι), μή 
τί γε δὴ τῶν ἐκ ταὐτομάτου ψηγμάτων. Καὶ αὖ τοῖς ἐπὶ τῶν αἰγιαλῶν 
προσέοικε λίθοις εἰς τὸ δύνασθαί τι περιττότερον ποιεῖν πρὸς αἴσθησιν. 
Ζήνωνι μὲν γὰρ καὶ Κλεάνθει νεμεσήσειέ τις ἂν δικαίως οὕτως σφόδρα 
ὑβριστικῶς περὶ αὐτῆς διαλεχθεῖσι καὶ ταὐτὸν ἄμφω τοῦ στερεοῦ σώματος 
εἶναι τὴν ψυχὴν ἀναθυμίασιν φήσασι. Τί γάρ, ὦ πρὸς θεῶν, κοινὸν ὅλως 
ἀναθυμιάσει καὶ ψυχῇ; Ποῦ δὲ ἐγχωρεῖ νομίσαντας τούτῳ προσεοικέναι τήν θ´ 
ἡμετέραν καὶ τὴν τῶν ἄλλων ζῴων οὐσίαν τοῦτο μὲν φαντασίας καὶ μνήμας 
οἵους τε εἶναι σῴζειν διαρκεῖς, τοῦτο δὲ ὁρμὰς καὶ βουλήσεις τῶν 
λυσιτελούντων εἰς σύνεσιν πραγμάτων; Ἦ τἄρα καὶ τοὺς θεοὺς καὶ τὸν διὰ 
πάντων παρήκοντα ὁμοίως ἐπιγείων τε καὶ οὐρανίων εἰς ἀναθυμίασιν καὶ 
καπνὸν καὶ τοιαύτην φλυαρίαν καταθήσομεν καὶ οὐδὲ τοὺς ποιητὰς 
αἰσχυνούμεθα, οἳ καίπερ ἀκριβῆ σύνεσιν τῶν θεῶν οὐκ ἔχοντες ὅμως τὰ μὲν ἐκ 
τῆς κοινῆς ἐπινοίας τῶν ἀνθρώπων, τὰ δ´ ἐξ ἐπι(π)νοίας τῶν Μουσῶν, ἣ 
κινεῖν αὐτοὺς ἐπὶ ταῦτα πέφυκε, σεμνότερα εἰρήκασι περὶ αὐτῶν καὶ οὐκ 
ἀναθυμιά σεις οὐδ´ ἀέρας οὐδὲ πνεύματα καὶ λήρους; »
 Ταῦτά σοι καὶ ὁ Λογγῖνος, ἐπάκουσον δὲ καὶ Πλωτίνου τὰ τοιάδε πρὸς τοὺς 
αὐτοὺς ἀποτεινομένου·
 | [15,21] CHAPITRE XXI.
RÉFUTATION PAR LONGIN DE L'OPINION QUE LES STOÏCIENS SE SONT FORMÉE DE L'ÂME. 
« En résumé, je dirai que tous ceux qui successivement ont soutenu que 
l'âme était un corps, me semblent s'être entièrement éloignés de toute 
rectitude de raisonnement. A quel degré peut-on dire, en général, qu'il y 
ait affinité entre un des éléments, et la faculté qu'a l'âme de se 
renfermer en soi-même ? Comment peut-elle concentrer en elle les mélanges 
et les mixtions, qui, multipliées à un point considérable, sont de nature 
à produire les types de corps, variés à l'infini; lesquels s'ils n'offrent 
pas immédiatement, au moins font voir dans l'éloignement, les éléments, 
comme cause première, qui, par suite, donnent naissance à de secondes et 
troisièmes transformations descendant des premières? On ne trouve dans les 
corps nulle trace, nul signe des facultés de l'âme ; et l'on ne saurait en 
trouver, dût-on, comme Épicure et Chrysippe, suer sang et eau à fouiller 
toute l'énergie du corps, pour en faire sortir les actes propres à l'âme. 
De quel secours peut être la légèreté du souffle pour l'imagination et le 
raisonnement (Stoïciens)? Quelles sont ces certaines formes d'atomes qui 
ont une telle puissance par-dessus les autres, et une impulsion assez 
prononcée, pour qu'elles engendrent la prudence, dès qu'elles se sont 
mises en contact avec la disposition plastique d'un autre corps 
(Épicuriens)? Je pense que cela ne saurait être, quand bien même on serait 
en possession des trépieds et des servantes de Vulcain, dont Homère dit, 
pour les premiers, qu'ils se rendaient d'eux-mêmes dans la réunion des 
Dieux (Iliade, X, v. 375) : pour les secondes, qu'elles aidaient leur 
maître dans ses travaux, n'étant au dépourvu d'aucun des avantages dont 
jouissent les hommes vivants. A plus forte raison, 
cela devient impossible quand on ne possède que des parcelles, réunies 
fortuitement entre elles, qui ne sauraient, non plus que les cailloux du 
rivage, posséder une sensibilité d'un ordre supérieur. Il est donc très 
légitime d'en vouloir à Zénon et à Cléanthe, qui ont disserté assez 
injurieusement contre l'âme, en soutenant l'un et l'autre, qu'elle n'était 
qu'une exhalaison d'un corps matériel. Qu'y a-t-il en effet de commun, le 
moins du monde, ô Dieu, entre une exhalaison et une âme? Comment se 
conçoit-il que pensant, comme ils le font, que notre âme et celle des 
autres animaux procèdent du même principe, dans un cas, ils lui attribuent 
des imaginations et des réminiscences telles qu'elles suffisent à peine à 
conserver leur existence ; tandis que, dans l'autre, ils lui donnent des 
essors et des méditations capables de faire pénétrer dans la connaissance 
intime des choses? Serait-ce que nous irions jusqu'à ranger dans ces 
exhalaisons, dans cette fumée, dans une semblable déraison, les Dieux 
eux-mêmes, et l'Être, qui s'étendant à tous les êtres, est le dominateur 
des Dieux terrestres et célestes? Aurons-nous moins de retenue que les 
poètes, qui, encore qu'ils n'aient pas une conception bien exacte de ce 
que sont les Dieux, cependant, tant par égard pour les notions reçues 
parmi les hommes, que par l'inspiration qu'ils tiennent des muses, qui les 
ont stimulés à chanter les Dieux comme ils l'ont fait, ne le font que 
de la manière la plus révérencieuse, sans jamais nous entretenir 
d'exhalaisons, d'airs, de vents et de toutes les autres billevesées? » 
Après avoir entendu Longin, prêtons l'oreille aux arguments dont Plotin 
fait usage pour combattre les mêmes philosophes. 
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