[11,7] ΠΕΡΙ ΤΗΣ ΚΑΘ´ ΕΒΡΑΙΟΥΣ ΦΥΣΙΟΛΟΓΙΑΣ.
Καὶ τὸ τρίτον δὲ μέρος τῆς καθ´ Ἑβραίους φιλοσοφίας (τοῦτο δ´ ἦν τὸ
φυσικόν, διαιρούμενον καὶ παρ´ αὐτοῖς εἴς τε τὴν τῶν νοητῶν καὶ ἀσωμάτων
ἐποπτείαν καὶ εἰς τὴν τῶν αἰσθητῶν φυσιολογίαν) οἱ κατὰ πάντα τέλειοι
προφῆται ᾔδεσάν τε καὶ τοῖς οἰκείοις, ὅτε δὴ καιρὸς ἐκάλει, κατεμίγνυον
λόγοις, οὐ στοχασμοῖς καὶ θνητῆς διανοίας ἐπιτηδεύσει μαθόντες οὐδ´ ἐπὶ
διδασκάλοις ἀνδράσι σεμνυνόμενοι, θεοφορήσει δὲ κρείττονος δυνάμεως καὶ
θείου πνεύματος ἐπιπνοίᾳ τὴν γνῶσιν ἀνατιθέντες. Ἔνθεν μυρία μὲν αὐτοῖς
περὶ τῶν μελλόντων τεθέσπιστο, μυρία δὲ περὶ τῆς τοῦ παντὸς συστάσεως
πεφυσιολόγητο, καὶ αὖ πάλιν μυρία περὶ ζῴων φύσεως διείληπτο, πλεῖστα δὲ
ὅσα καὶ περὶ φυτῶν ταῖς οἰκείαις ἕκαστος προφητείαις καταβέβλητο. Μωσῆς δὲ
καὶ λίθων δυνάμεις εὖ μάλα ἐξεπιστάμενος οὐ παρέργως ἐπὶ τῆς τοῦ ἀρχιερέως
στολῆς τῇ τούτων κέχρητο θεωρίᾳ. Καὶ αὖ πάλιν Σολομῶν, εἰ καί τις ἄλλος,
ἐν τῇ περὶ τούτων διαπρέψαι φυσιολογίᾳ πρὸς τῆς θείας μαρτυρεῖται γραφῆς,
ὧδε περιεχούσης·
"Καὶ ἐλάλησε Σολομῶν τρισχιλίας παραβολάς, καὶ ἦσαν ᾠδαὶ αὐτοῦ
πεντακισχίλιαι, καὶ ἐλάλησε περὶ τῶν ξύλων, ἀπὸ τῆς κέδρου τῆς ἐν τῷ
Λιβάνῳ καὶ ἕως ὑσσώπου τῆς ἐκπορευομένης διὰ τοῦ τοίχου. Καὶ ἐλάλησε περὶ
τῶν κτηνῶν καὶ περὶ τῶν πετεινῶν καὶ περὶ τῶν ἑρπετῶν καὶ περὶ τῶν ἰχθύων,
καὶ παρεγίνοντο πάντες οἱ λαοὶ ἀκοῦσαι τῆς σοφίας Σολομῶν καὶ παρὰ πάντων
τῶν βασιλέων τῆς γῆς, ὅσοι ἤκουσαν τὴν σοφίαν αὐτοῦ."
Ἐντεῦθεν ὁρμώμενος καὶ ὁ τὴν πανάρετον σοφίαν εἰς αὐτοῦ πρόσωπον ἀναθεὶς
ἔφη·
"Αὐτὸς γάρ μοι ἔδωκε τῶν ὄντων γνῶσιν ἀψευδῆ, εἰδέναι σύστασιν κόσμου καὶ
ἐνέργειαν στοιχείων, ἀρχὴν καὶ τέλος καὶ μεσότητα χρόνων, τροπῶν ἀλλαγὰς
καὶ μεταβολὰς καιρῶν, ἐνιαυτοῦ κύκλους καὶ ἀστέρων θέσεις, φύσεις ζῴων καὶ
θυμοὺς θηρίων, πνευμάτων βίας καὶ διαλογισμοὺς ἀνθρώπων, διαφορὰς φυτῶν
καὶ δυνάμεις ῥιζῶν ὅσα τέ ἐστι κρυπτὰ καὶ ἀφανῆ ἔγνων. Ἡ γὰρ πάντων
τεχνῖτις ἐδίδαξέ με σοφία."
Πάλιν τε ὁ αὐτὸς Σολομῶν τὴν ῥευστὴν τῶν σωμάτων οὐσίαν φυσιολογῶν ἐν
Ἐκκλησιαστῇ φησι·
"Ματαιότης ματαιοτήτων, τὰ πάντα ματαιότης. Τίς περισσεία τῷ ἀνθρώπῳ ἐν
παντὶ μόχθῳ αὐτοῦ, ᾧ μοχθεῖ ὑπὸ τὸν ἥλιον;"
Καὶ ἐπιλέγει·
"Τί τὸ γεγονός; Αὐτὸ τὸ γενησόμενον· καὶ τί τὸ πεποιημένον; Αὐτὸ τὸ
ποιηθησόμενον. Καὶ οὐκ ἔστι πᾶν πρόσφατον ὑπὸ τὸν ἥλιον."
Ταῦτα γὰρ αὐτῷ καὶ τὰ τοιαῦτα πεφυσιολόγητο περὶ τῆς σωματικῆς οὐσίας.
Εὕροις δ´ ἂν ἐπιὼν καὶ τοὺς ἄλλους Ἑβραίων σοφοὺς τῆς ὁμοίας οὐκ ἀμοίρους
ἐπιστήμης. Φυτῶν γοῦν, ὡς ἔφην ἤδη πρότερον, μυρία καὶ ζῴων πέρι, χερσαίων
τε καὶ ἐνύδρων, καὶ προσέτι πτηνῶν φύσεως εἴρηται αὐτοῖς. Ναὶ μὴν καὶ περὶ
τῶν ἐν οὐρανῷ ἄστρων, ἐπεὶ καὶ Ἄρκτου καὶ Πλειάδος Ὠρίωνός τε καὶ
Ἀρκτούρου, ὃν Ἀρκτοφύλακα καὶ Βοώτην ὀνομάζειν Ἕλλησι φίλον, μνήμη τις οὐχ
ἡ τυχοῦσα τοῖς τῶν δηλουμένων ἐμφέρεται γράμμασιν. Ἀλλὰ καὶ τὰ περὶ
συστάσεως κόσμου τά τε περὶ τῆς τοῦ παντὸς τροπῆς τε καὶ ἀλλοιώσεως ψυχῆς
τε περὶ οὐσίας καὶ λογικῶν ἁπάντων φύσεως ὁρωμένης τε καὶ ἀφανοῦς
δημιουργίας τῆς τε καθόλου προνοίας καὶ τούτων ἔτι πρότερον τὰ περὶ τοῦ
πρώτου τῶν ὅλων αἰτίου τῆς τε τοῦ δευτέρου θεολογίας καὶ τῶν ἄλλων τῶν
διανοίᾳ μόνῃ ληπτῶν τοὺς λόγους καὶ τὰς θεωρίας εὖ μάλα καὶ ἀκριβῶς
περιειλήφασιν, ὡς μὴ ἂν ἁμαρτεῖν τοὺς μετὰ ταῦτα παρ´ Ἕλλησι τὴν τούτων
φύσιν ἀνηρευνηκότας πρεσβύταις οἷα νεωτέρους κατηκολουθηκέναι φάναι. Ταῦτα
μὲν δὴ καὶ περὶ τῆς τοῦ παντὸς φυσιολογίας. Διχῆ δὲ καὶ τὸν περὶ τούτων
διαστειλάμενοι λόγον, τὸν μὲν περὶ τῶν αἰσθητῶν οὐκ εἰς ἄκρον ᾤοντο δεῖν
εἰς τοὺς πολλοὺς ἐκφέρειν οὐδέ γε τὰς αἰτίας τῆς τῶν ὄντων φύσεως τὸ
δημῶδες πλῆθος ἐκδιδάσκειν, πλὴν ὅσον ἦν ἀναγκαῖον εἰδέναι, ὅτι γε μὴ
ἀπηυτομάτισται τὸ πᾶν μηδ´ εἰκῆ καὶ ὡς ἔτυχεν ἐξ ἀλόγου φορᾶς ὑφέστηκεν,
ἄγεται δ´ ὑφ´ ἡνιόχῳ θεοῦ λόγῳ καὶ δυνάμει σοφίας ἀρρήτου διακυβερνᾶται.
Περὶ δὲ τῶν νοητῶν, ὅτι μέν ἐστι καὶ τίνα ὅπη τε διατάξεως ἔχει δυνάμεώς
τε καὶ διαφορᾶς, εἴρηται μὲν καὶ ταῖς ἱεραῖς βίβλοις ἐγκαταβέβληται εἰς
ἐξάκουστόν τε τοῖς πᾶσι παραδέδοται, καθ´ ὅσον εἰδέναι χρῆν τοὺς εὐσεβείας
μεταποιουμένους εἰς ἀνάληψιν εὐλαβοῦς καὶ σώφρονος βίου. Τὸν δὲ δὴ βαθὺν
καὶ λεληθότα περὶ τούτων λόγον ἐν ἀπορρήτοις ζητεῖν τε καὶ διδάσκεσθαι
κατελίμπανον τοῖς οἵοις τε τὰ τοιάδε μυεῖσθαι. Βραχέα δέ, ὡς ἐν τύπῳ
φάναι, εὖ ἂν ἔχοι καὶ τῆς τούτων διελθεῖν ἐποπτείας τόν τε Πλάτωνα κἀν
τούτῳ τὰ φίλα πεφρονηκότα τοῖς δηλουμένοις παραστῆσαι.
| [11,7] CHAPITRE VII.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE CHEZ LES HÉBREUX.
La troisième partie de la philosophie des Hébreux a pour objet la
physique, qui se divise, suivant eux, en deux sections: la considération
des substances intellectuelles et incorporelles, puis celle des substances
qui tombent sous les sens. Les prophètes si consommés en tout point, ont
su mêler cette instruction à leurs discours, chaque fois que l'occasion le
requérait. Ce n'est point par des probabilités, ni par tous les efforts de
l'intelligence mortelle qu'ils l'enseignaient; ce n'est pas en se
prévalant de l'autorité des maîtres qui les avaient instruits ; mais par
l'impulsion d'une puissance supérieure et divine, et par l'inspiration de
l'esprit de Dieu, qu'ils communiquaient leur savoir. C'est de la sorte,
que les prédictions sans nombre sur les événements futurs leur sont dues,
et que des instructions positives sur la nature des choses ont été données
par eux. Ils ont aussi fourni des observations zoologiques; mais ils se
sont surtout fait remarquer par les notions de botanique répandues dans
leurs prophéties. Moïse qui était très versé dans la connaissance des
propriétés des pierres, a fait un usage très habile de cette science dans
l'habillement du grand-prêtre. Salomon a reçu de la Sainte-Ecriture au
témoignage qu'elle n'a accordé à aucun autre, sur sa supériorité en
philosophie naturelle, en ces termes : « Salomon proposa 8.000
paraboles; il avait composé 5.000 odes. Il parla sur les bois, depuis le
cèdre du Liban jusqu'à l'hyssope qui pousse sur les murailles. Il parla
sur les bestiaux, sur les oiseaux, sur les reptiles, sur les poissons, et
tous les peuples venaient pour entendre la sagesse de Salomon: il recevait
des dons de tous les rois de la terre, qui avaient entendu parler de sa
sagesse. » C’est de là que l'auteur du livre de la Sagesse, qui porte le
nom de ce prince et respire la plus haute vertu, s'est décidé à le faire
parler en ces termes :
« C'est (Dieu), dit-il, qui m'a donné la science certaine des choses, qui
m'a fait connaître l'enchaînement de l'univers, la vertu des éléments, le
commencement, la fin et le milieu des temps, les variations qui tiennent
au changement des tropiques dans la marche du soleil, les modifications
des saisons, le cours des ans, la position des astres, la nature des
animaux, les instincts des bêtes sauvages, la force des vents, les pensées
des hommes, les propriétés des plantes, les vertus des racines, tout ce
qui est caché et n'a pas encore été révélé. C'est la sagesse inventrice de
tous les arts qui m'a instruit. »
Le même Salomon dit encore dans l'Ecclésiaste, en proclamant la nature et
l'essence toujours muable des corps: « Vanité des vanités, tout est
vanité. Que retire l'homme de tout son travail, du travail auquel il se
livre sous le soleil ? » Puis il ajoute : « Que s'est-il passé jadis? ce
qui se passera un jour. Qu'a-t-il été fait? ce qu'on fera encore. Il n'y a
rien de nouveau sous le soleil. »
Telles sont ou à peu près toutes les doctrines physiques sur l'essence des
corps ; et en passant en revue les autres Hébreux doués de sagesse, vous
les trouverez en possession de la même science. Ainsi que je l'ai déjà
dit, ils ont disserté sur les plantes à l'infini, sur les animaux
terrestres et aquatiques, enfin sur la nature des oiseaux. Que dis-je? ils
ont raisonné sur les astres du ciel. On trouve, en effet, dans leurs
écrits des mentions, qui ne sont nullement superficielles, de ce qu'il
plaît aux Grecs de nommer l'Ourse, la Pléiade, l'Orion, l'Arctoure,
l'Arctophylax et le Bouvier; sur l'ensemble de l'univers, sur les
conversions et les altérations de toutes les substances, sur l'essence de
l'âme, sur la nature visible des êtres raisonnables, sur leurs opérations
invisibles, sur la providence universelle, et avant tout cela, sur la
première cause de tout ce qui existe, sur les doctrines théologiques de la
seconde cause, sur ce qui n'est soumis qu’à l'action de l'entendement; sur
toutes ces choses, dis-je, ils ont laissé des traités complets, profonds
de pensées et soigneusement rédigés, en sorte que, sans crainte d'errer,
on peut dire que tous ceux qui, chez les Grecs, prétendent avoir fait les
mêmes découvertes, étant plus jeunes, n'ont fait que suivre les traces des
inventeurs plus anciens. En voilà assez de dit sur la physique générale.
Ayant divisé en deux parties toute la physique, celle qui traite des
choses soumises aux sens ne leur a pas semblé de nature à être exposée à
la multitude jusque dans ses notions les plus délicates, et ainsi ils
n'ont rien voulu apprendre à cette tourbe concernant les causes de la
nature universelle, se bornant à lui faire savoir que le monde n'était pas
l'effet du hasard, qu'on ne devait pas en attribuer le principe à un
entraînement irraisonnable, gratuit et sans motif, de la matière ; mais
que le Verbe de Dieu le dirige comme un cocher, que sa sagesse ineffable
en est le pilote.
Quant aux substances intellectuelles, leur existence, leurs espèces,
l'ordre de subordination dans lequel elles sont rangées, leurs facultés,
les différences qui les séparent, tout cela est dit et inculqué dans les
livres saints. On l'a fait entendre à toutes les classes, autant qu'il
importait qu'elles en fussent instruites, pour les entretenir dans la
piété et dans la pratique d'une vie chaste et honnête. Le surplus qui
cherche à creuser dans la profondeur de ces sciences mystérieuses, le leur
laissant ignorer, ils ne l’ont communiqué qu'à ceux qui étaient capables
de le comprendre et de le retenir. Il ne suffira de donner un échantillon
des considérations auxquelles ils se sont livrés à ce sujet, leur opposant
Platon, et les autres philosophes qui se sont le plus occupés de pareilles
recherches.
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