[11,35] ΩΣ ΚΑΙ ΝΕΚΡΟΥΣ ΕΓΗΓΕΡΘΑΙ Ο ΠΛΑΤΩΝ ΟΜΟΙΩΣ ΤΟΙΣ ΕΒΡΑΙΩΝ
ΛΟΓΟΙΣ ΙΣΤΟΡΕΙ.
"Ταῦτα τοίνυν, ἦν δ´ ἐγώ, οὐδέν ἐστι πλήθει οὐδὲ μεγέθει πρὸς ἐκεῖνα ἃ
τελευτήσαντα ἑκάτερον περιμένει· χρὴ δ´ αὐτὰ ἀκοῦσαι, ἵνα τελέως ἑκάτερος
αὐτῶν ἀπειλήφῃ τὰ ὑπὸ τοῦ λόγου ὀφειλόμενα ἀκοῦσαι. Λέγοις ἄν, ἔφη, ὡς οὐ
πολλὰ ἄλλ´ ἥδιον ἀκούοντι. Ἀλλ´ οὐ μέντοι σοι, ἦν δ´ ἐγώ, Ἀλκίνου γε
ἀπόλογον ἐρῶ, ἀλλὰ ἀλκίμου μὲν ἀνδρὸς Ἠρὸς τοῦ Ἀρμενίου, τὸ γένος
Παμφύλου· ὅς ποτε ἐν πολέμῳ τελευτήσας, ἀναιρεθέντων δεκαταίων τῶν νεκρῶν
ἤδη διεφθαρμένων, ὑγιὴς μὲν ἀνῃρέθη, κομισθεὶς δὲ οἴκαδε μέλλων θάπτεσθαι
δωδεκαταῖος ἐπὶ τῇ πυρᾷ κείμενος ἀνεβίω, ἀναβιοὺς δὲ ἔλεγεν ἃ ἐκεῖ ἴδοι.
Ἔφη δέ, ἐπειδή οἱ ἐκβῆναι τὴν ψυχήν, πορεύεσθαι μετὰ πολλῶν καὶ
ἀφικνεῖσθαι σφᾶς εἰς τόπον τινὰ δαιμόνιον, ἐν ᾧ τῆς τε γῆς δύ´ εἶναι
χάσματα ἐχομένω ἀλλήλοιν καὶ τοῦ οὐρανοῦ αὖ ἐν τῷ ἄνω ἄλλα καταντικρύ.
Δικαστὰς δὲ μεταξὺ τούτων καθῆσθαι, οὕς, ἐπειδὴ διαδικάσειαν, τοὺς μὲν
δικαίους κελεύειν πορεύεσθαι τὴν εἰς δεξιάν τε καὶ ἄνω διὰ τοῦ οὐρανοῦ,
σημεῖα περιάψαντας τῶν δεδικασμένων ἐν τῷ πρόσθεν, τοὺς δὲ ἀδίκους τὴν εἰς
ἀριστεράν τε καὶ κάτω, ἔχοντας καὶ τούτους ἐν τῷ ὄπισθεν σημεῖα πάντων ὧν
ἔπραξαν. Αὐτοῦ δὲ προσελθόντος εἰπεῖν ὅτι δέοι αὐτὸν ἄγγελον ἀνθρώποις
γενέσθαι τῶν ἐκεῖ καὶ διακελεύεσθαι διακούειν τε καὶ θεᾶσθαι πάντα τὰ ἐν
τῷ τόπῳ." Ταῦτα ὁ Πλάτων· συγγενῆ δὲ τούτοις καὶ ὁ Πλούταρχος ὧδέ πη
ἐν τῷ πρώτῳ Περὶ ψυχῆς ἱστορεῖ·
| [11,35] CHAPITRE XXXV.
QUE PLATON PARLE DE LA RÉSURRECTION DES MORTS EN TERMES SEMBLABLES A CEUX DES HÉBREUX
«Ces choses ne sont rien, lui dis-je, ni quant au nombre, ni quant à
la grandeur, en comparaison de ce qui attend l'un et l'autre après son
décès. Il faut que vous l'écoutiez, afin que chacun des deux comprenne
parfaitement ces vérités autant qu'il est possible de les faire entendre
par la parole.
« Dites donc, répliqua-t-il : il est bien peu d'autres récits que je
puisse entendre avec plus de plaisir.
« Je ne vous dirai donc pas, lui repartis-je, l'apologue d'Alcinoüs,
mais celle d'Her, fils d'Arménius, personnage valeureux, Pamphylien
d'origine, qui ayant jadis succombé dans la guerre et qui, quand, après
dix jours, on enlevait les morts déjà en état de putréfaction, fut
transporté encore sain, puis ayant été rapporté chez lui, lorsqu'on devait
lui rendre les derniers devoirs, le douzième jour et qu'on le plaçait sur
le bûcher, il revint à la vie. Ayant repris ses sens, il raconta ce qu'il
avait vu là-bas, et dit : qu'aussitôt que son âme fut sortie de son corps
elle chemina avec beaucoup d'autres âmes, et arriva dans un séjour de
merveilles, ou deux crevasses de terre contiguës correspondaient à deux
ouvertures placées en haut dans, le ciel. Au milieu d'elles étaient assis
des juges, qui après avoir discuté (les mérites de chacun), ordonnaient
aux justes de prendre la route qui est à droite, qui montait à travers le
ciel ; leur attachant, à la partie antérieure, des signes qui indiquaient
le jugement porté à leur égard; quant aux hommes injustes, prenant le
chemin à gauche qui tendait en bas, ils portaient par derrière, les signes
qui retraçaient toute leur conduite. Her s'étant avancé, les juges
déclarèrent qu'il fallait qu'il servît d'envoyé auprès des hommes, pour
leur faire connaître ce qui se passait là-bas: ils lui prescrivirent donc
de bien voir et de bien entendre tout ce qui avait lieu dans ce séjour. »
Tels sont les récits de Platon : Plutarque, dans son premier livre du
traité de l'âme, donne une relation à peu près semblable.
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