[11,34] ΠΑΛΙΝ ΠΕΡΙ ΣΥΝΤΕΛΕΙΑΣ ΤΟΥ ΚΟΣΜΟΥ.
"Ἐπειδὴ γὰρ πάντων τούτων χρόνος ἐτελειώθη καὶ μεταβολὴν ἔδει γίγνεσθαι
καὶ δὴ καὶ τὸ γήϊνον ἤδη πᾶν ἀνάλωτο γένος, πάσας ἑκάστης τῆς ψυχῆς τὰς
γενέσεις ἀποδεδωκυίας, ὅσα ἦν ἑκάστῃ προσταχθέν, τοσαῦτα εἰς γῆν σπέρματα
πεσούσης, τότε δὴ τοῦ παντὸς ὁ μὲν κυβερνήτης, οἷον πηδαλίων οἴακος
ἀφέμενος, εἰς τὴν αὑτοῦ περιωπὴν ἀπέστη, τὸν δὲ δὴ κόσμον πάλιν ἀνέστρεφεν
εἱμαρμένη τε καὶ ξύμφυτος ἐπιθυμία. Πάντες οὖν οἱ κατὰ τοὺς τόπους
ξυνάρχοντες τῷ μεγίστῳ δαίμονι θεοί, γνόντες ἤδη τὸ γιγνόμενον, ἀφίεσαν αὖ
τὰ μέρη τοῦ κόσμου τῆς αὑτῶν ἐπιμελείας. Ὁ δὲ μεταστρεφόμενος καὶ
ξυμβάλλων, ἀρχῆς τε καὶ τελευτῆς ἐναντίαν ὁρμὴν ὁρμηθείς, σεισμὸν πολὺν ἐν
ἑαυτῷ ποιῶν, ἄλλην αὖ φθορὰν ζῴων παντοίαν ἀπειργάσατο. Μετὰ δὲ ταῦτα
προελθόντος ἱκανοῦ χρόνου θορύβων τε καὶ ταραχῆς ἤδη παυόμενος καὶ τῶν
σεισμῶν γαλήνης ἐπιλαβόμενος εἴς τε τὸν εἰωθότα δρόμον τὸν ἑαυτοῦ
κατακοσμούμενος ᾔει, ἐπιμέλειαν καὶ κράτος ἔχων αὐτὸς τῶν ἐν αὑτῷ τε καὶ
ἑαυτοῦ."
Καὶ ἐπάγει μετὰ βραχέα λέγων·
"Διὸ δὴ καὶ τότ´ ἤδη θεὸς ὁ κοσμήσας αὐτὸν καθορῶν ἐν ἀπορίᾳ ὄντα,
κηδόμενος ἵνα μὴ χειμασθεὶς ὑπὸ ταραχῆς διαλυθεὶς εἰς τὸν τῆς ἀνομοιότητος
ἄπειρον ὄντα τόπον δύῃ, πάλιν ἔφεδρος αὐτοῦ τῶν πηδαλίων γιγνόμενος τὰ
νοσήσαντα καὶ λυθέντα ἐν τῇ καθ´ αὑτὸν προτέρᾳ περιόδῳ στρέψας κοσμεῖ τε
καὶ ἐπανορθῶν ἀθάνατον αὐτὸν καὶ ἀγήρων ἀπεργάζεται. Τοῦτο μὲν τέλος
πάντων εἴρηται."
| [11,34] CHAPITRE XXXIV.
DE LA DESTRUCTION DE L’UNIVERS.
«Après que le temps de tous ces événements se fut écoulé et lorsque
la révolution se préparait, que déjà toute la race terrestre s'était déjà
insensiblement éteinte, et chaque âme attendant toutes les générations à
venir, avait répandu en terre un nombre égal de germes ; alors le timonier
suprême de l'univers, lâchant la barre du gouvernail, se retira dans sa
Contemplation, et le Destin joint au Désir, son compagnon naturel, se
livra de nouveau au renversement de l'univers. En conséquence, tous les
dieux répandus dans les places diverses pour seconder le Dieu suprême dans
le gouvernement du monde, ayant eu connaissance de ce qui venait de se
passer, abandonnèrent les parties confiées à leurs soins, et l'univers se
retournant sur lui-même et s'ébranlant du commencement à la fin, par
l'impulsion contraire qui lui était imprimée, suscita au dedans de lui une
immense secousse, qui détermina une nouvelle mortalité des animaux de
toute espèce. Après ces événements, un temps assez considérable s'étant
écoulé, le monde s'étant remis de son trouble et de son désordre,
recouvrant la sérénité, il reprit le cours pour lequel il avait été
ordonné et qu'il avait l'habitude de suivre, ayant le soin nécessaire et
la force suffisante pour conserver de qui est en lui, avec le pouvoir de
se conserver soi-même. »
Peu après il ajoute :
« C’est pourquoi le Dieu qui l'a orné de ses dons, le voyant plongé dans
de graves difficultés et prévoyant les tempêtes auxquelles il reste exposé
et les craquements qui le déchireraient et le feraient naufrager dans
l'abîme infini du contraire; s'asseyant de nouveau à la barre du
gouvernail, il replace les parties endommagées ou disjointes par la
rotation précédemment opérée-en lui, le répare, l'embellit et le rend
immortel et exempt de caducité. J'ai dit quelle devait être la fin de
toutes ces choses. »
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