[11,25] ΚΛΗΜΕΝΤΟΣ ΠΕΡΙ ΤΟΥ ΑΥΤΟΥ.
"Κόσμον τε αὖθις τὸν μὲν νοητὸν οἶδεν ἡ βάρβαρος φιλοσοφία, τὸν δὲ
αἰσθητόν· τὸν μὲν ἀρχέτυπον, τὸν δὲ εἰκόνα τοῦ καλοῦ παραδείγματος. Καὶ
τὸν μὲν ἀνατίθησι μονάδι, ὡς ἂν νοητόν, τὸν δὲ αἰσθητὸν ἑξάδι· γάμος γὰρ
παρὰ τοῖς Πυθαγορείοις, ὡς ἂν γόνιμος ἀριθμός, ἡ ἑξὰς καλεῖται. Καὶ ἐν μὲν
τῇ μονάδι συνίστησιν οὐρανὸν ἀόρατον καὶ γῆν ἁγίαν καὶ φῶς νοητόν. ’ἐν
ἀρχῇ γάρ,‘ φησίν, ’ἐποίησεν ὁ θεὸς τὸν οὐρανὸν καὶ τὴν γῆν· ἡ δὲ γῆ ἦν
ἀόρατος.‘ εἶτ´ ἐπιφέρει· ’Καὶ εἶπεν ὁ θεός· Γενέσθω φῶς, καὶ ἐγένετο φῶς.‘
ἐν δὲ τῇ κοσμογονίᾳ τῇ αἰσθητῇ στερεὸν οὐρανὸν δημιουργεῖ (τὸ δὲ στερεὸν
αἰσθητόν) γῆν τε ὁρατὴν καὶ φῶς βλεπόμενον. ἆρ´ οὐ δοκεῖ σοι ἐντεῦθεν ὁ
Πλάτων ζῴων ἰδέας ἐν τῷ νοητῷ ἀπολείπειν κόσμῳ καὶ τὰ εἴδη τὰ αἰσθητὰ κατὰ
τὰ γένη δημιουργεῖν τὰ νοητά; Εἰκότως ἄρα ἐκ γῆς μὲν τὸ σῶμα διαπλάττεσθαι
λέγει Μωσῆς, ὃ γήϊνόν φησιν ὁ Πλάτων σκῆνος, ψυχὴν δὲ τὴν λογικὴν ἄνωθεν
ἐμπνευσθῆναι ὑπὸ θεοῦ εἰς πρόσωπον. Ἐνταῦθα γὰρ τὸ ἡγεμονικὸν ἱδρῦσθαι
λέγουσι, τὴν διὰ τῶν αἰσθητηρίων ἐπεισόδιον τῆς ψυχῆς ἐπὶ τοῦ πρωτοπλάστου
εἴσοδον ἑρμηνεύοντες, διὸ καὶ ’κατ´ εἰκόνα καὶ καθ´ ὁμοίωσιν‘ τὸν ἄνθρωπον
γεγονέναι. Εἰκὼν μὲν γὰρ θεοῦ λόγος ὁ θεῖος καὶ βασιλικός, ἄνθρωπος
ἀπαθής· εἰκὼν δὲ εἰκόνος ἀνθρώπινος νοῦς."
{Ἀκούσωμεν δὲ καὶ τῶν ῥηθησομένων}
| [11,25] CHAPITRE XXV.
DE CLÉMENT SUR LES IDÉES.
« La philosophie barbare a aussi connu le monde intellectuel et le monde
sensible; l'un comme archétype, et l'autre comme l'image de ce que nous
nommons Paradigme. Elle compare le premier, comme intellectuel, à la
monade; le second, comme sensible, à l'hexade, ou nombre sénaire. Ce
que nous appelons Hexade, est nommé par les Pythagoriciens g-gamos
(mariage), pour signifier la fécondité de ce nombre. C'est dans la monade
qu'elle place le ciel invisible, la terre sainte, la lumière
intellectuelle. » Dans le principe, dit-elle, Dieu fit le ciel et la
terre, la terre était invisible. » Puis elle ajoute : « Et Dieu dit que la
lumière soit, et la lumière fut. » Dans la cosmogonie sensible, Dieu créa
le ciel solide (le firmament); la terre visible, la lumière qui frappe
notre prunelle. Platon ne vous semble-t-il pas avoir dérobé de là, ce
qu'il nomme les idées des animaux dans le monde intellectuel, en faisant
former les espèces sensibles d'après les genres intellectuels ? c'est avec
toute raison donc, que Moïse fait façonner de terre le premier corps, (ce
que Platon appelle g-gehinon g-skehnos, une tente de terre), en déclarant que
l'âme douée d'intelligence a été soufflée dans le visage par Dieu. C'est
là que réside la direction, suivant le dire de ses interprètes qui
expliquent la transmission de l'âme dans les organes sensibles, par
l'insinuation du Dieu protoplaste dans l'âme; ce qui prouve que l'homme
n'a été fait qu'à l'image et à l'imitation. L'image de Dieu, c'est le
Verbe, divin, royal, homme impassible : l'esprit de l'homme est l'image de
cette image. » Prêtons notre attention à ce qui va suivre.
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