HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Eusèbe de Césarée, Préparation évangélique, livre XI

Chapitre 24

  Chapitre 24

[11,24] ΦΙΛΩΝΟΣ ΠΕΡΙ ΤΩΝ ΠΑΡΑ ΜΩΣΕΙ ΙΔΕΩΝ. "Εἰ δέ τις ἐθελήσειε γυμνότερον χρήσασθαι τοῖς ὀνόμασιν, οὐδὲν ἂν ἕτερον εἴποι τὸν νοητὸν κόσμον θεοῦ λόγον ἤδη κοσμοποιοῦντος. Οὐδὲ γὰρ νοητὴ πόλις ἕτερόν τί ἐστιν τοῦ ἀρχιτέκτονος λογισμὸς ἤδη τὴν νοητὴν πόλιν κτίζειν διανοουμένου. Τὸ δὲ δόγμα τοῦτο Μωσέως ἐστίν, οὐκ ἐμόν. Τὴν γοῦν ἀνθρώπου γένεσιν ἀναγράφων ἐν τοῖς ἔπειτα διαρρήδην ὁμολογεῖ, ὡς ἄρακατ´ εἰκόνα θεοῦδιετυπώθη. Εἰ δὲ τὸ μέρος εἰκὼν εἰκόνος, δηλονότι καὶ τὸ ὅλον εἶδος, σύμπας οὗτος αἰσθητὸς κόσμος, εἰ μείζων τῆς ἀνθρωπίνης ἐστί, μίμημα θείας εἰκόνος· δῆλον δὲ ὅτι καὶ ἀρχέτυπος σφραγίς, ὅν φαμεν νοητὸν εἶναι κόσμον, αὐτὸς ἂν εἴη τὸ παράδειγμα, ἀρχέτυπος ἰδέα τῶν ἰδεῶν, θεοῦ λόγος. Φησὶ δ´ ὡςἐν ἀρχῇ ἐποίησεν θεὸς τὸν οὐρανὸν καὶ τὴν γῆν,‘ τὴν ἀρχὴν παραλαμβάνων οὐχ, ὡς οἴονταί τινες, τὴν κατὰ χρόνον· χρόνος γὰρ οὐκ ἦν πρὸ κόσμου, ἀλλ´ σὺν αὐτῷ γέγονεν μετ´ αὐτόν. Ἐπεὶ γὰρ διάστημα τῆς τοῦ κόσμου κινήσεώς ἐστιν χρόνος, πρότερον δὲ τοῦ κινουμένου κίνησις οὐκ ἂν γένοιτο, ἀλλ´ ἀναγκαῖον αὐτὴν ὕστερον ἅμα συνίστασθαι, ἀναγκαῖον ἄρα καὶ τὸν χρόνον ἰσήλικα κόσμου γεγονέναι νεώτερον ἐκείνου, πρεσβύτερον δὲ ἀποφαίνεσθαι τολμᾶν ἀφιλόσοφον. Εἰ δ´ ἀρχὴ μὴ παραλαμβάνεται τὰ νῦν κατὰ χρόνον, εἰκὸς ἂν εἴη μηνύεσθαι τὴν κατ´ ἀριθμόν, ὡς τὸἐν ἀρχῇ ἐποίησενἴσον εἶναι τῷπρῶτον ἐποίησε τὸν οὐρανόν‘." Εἶθ´ ἑξῆς λέγει· "Πρῶτον οὖν ποιῶν ἐποίει οὐρανὸν ἀσώματον καὶ γῆν ἀόρατον καὶ ἀέρος ἰδέαν καὶ κενοῦ· ὧν τὸ μὲν ἐπεφήμισε σκότος, ἐπειδὴ μέλας ἀὴρ τῇ φύσει, τὴν δὲ ἄβυσσον· πολύβυθον γὰρ τό γε κενὸν καὶ ἀχανές. Εἶθ´ ὕδατος ἀσώματον οὐσίαν καὶ πνεύματος καὶ ἐπὶ πᾶσιν ἑβδόμου φωτός, πάλιν ἀσώματον ἦν καὶ νοητὸν ἡλίου παράδειγμα καὶ πάντα ὅσα φωσφόρα ἄστρα κατὰ τὸν οὐρανὸν ἔμελλε συνίστασθαι. Προνομίας δὲ τό τε πνεῦμα καὶ τὸ φῶς ἠξιοῦτο. Τὸ μὲν γὰρ ὠνόμασε θεοῦ, διότι ζωτικώτατον τὸ πνεῦμα, ζωῆς δὲ θεὸς αἴτιος, τὸ δὲ φῶς, ὅτι ὑπερβάλλον καλόν· τοσούτῳ τὸ νοητὸν τοῦ ὁρατοῦ λαμπρότερόν τε καὶ αὐγοειδέστερον, ὅσῳπερ ἥλιος, οἶμαι, σκότους καὶ ἡμέρα νυκτὸς καὶ τὰ κριτήρια, νοῦς τῆς ὅλης ψυχῆς ἡγεμών, ὀφθαλμῶν σώματος. Τὸ δὲ ἀόρατον καὶ νοητὸν φῶς ἐκεῖνο θείου λόγου γέγονεν εἰκὼν τοῦ διερμηνεύσαντος τὴν γένεσιν αὐτοῦ· καὶ ἔστιν ὑπερουράνιος ἀστήρ, πηγὴ τῶν αἰσθητῶν ἀστέρων, ἣν οὐκ ἂν ἀπὸ σκοποῦ καλέσειεν ἄν τις παναύγειαν, ἀφ´ ἧς ἥλιος καὶ σελήνη καὶ οἱ ἄλλοι πλανῆται καὶ ἀπλανεῖς ἀρύτονται, καθ´ ὅσον ἑκάστῳ δύναμις, τὰ πρέποντα φέγγη, τῆς ἀμιγοῦς καὶ καθαρᾶς αὐγῆς ἐκείνης ἀμαυρουμένης, οὗ ἂν ἄρξηται τρέπεσθαι κατὰ τὴν ἐκ νοητοῦ πρὸς αἰσθητὸν μεταβολήν. Εἰλικρινὲς γὰρ οὐδὲν τῶν ἐν αἰσθήσει." Καὶ μετὰ βραχέα ἐπιλέγει· "Ἐπεὶ δὲ φῶς μὲν ἐγένετο, σκότος δ´ ὑπεξέστη καὶ ἀνεχώρησεν, ὅροι δ´ ἐν τοῖς μεταξὺ διαστήμασιν ἐπάγησαν ἑσπέρα καὶ πρωΐα, κατὰ τἀναγκαῖον τοῦ χρόνου μέτρον ἀπετελεῖτο εὐθὺς καὶ ἡμέραν καλῶς ποιῶν ἐκάλεσεν, καὶ ἡμέραν οὐχὶ πρώτην, ἀλλὰ μίαν, λέλεκται διὰ τὴν τοῦ νοητοῦ κόσμου μόνωσιν, μοναδικὴν ἔχοντος φύσιν. μὲν οὖν ἀσώματος κόσμος ἤδη πέρας εἶχεν, ἱδρυθεὶς ἐν τῷ θείῳ λόγῳ· δ´ αἰσθητὸς πρὸς παράδειγμα τούτου ἐτελειογονεῖτο. Καὶ πρῶτον αὐτοῦ τῶν μερῶν, καὶ πάντων ἄριστον, ἐποίει τὸν οὐρανὸν δημιουργός, ὃν ἐτύμως στερέωμα προσηγόρευσεν, ἅτε σωματικὸν ὄντα· τὸ γὰρ σῶμα φύσει στερεόν, τι περ καὶ τριχῆ διαστατόν· στερεοῦ δὲ καὶ σώματος ἔννοια τίς ἑτέρα πλὴν τὸ πάντη διεστηκός; Εἰκότως οὖν ἀντιθεὶς τῷ νοητῷ καὶ ἀσωμάτῳ τὸν αἰσθητὸν καὶ σωματοειδῆ, τοῦτον στερεὸν ἐκάλεσε." Ταῦτα Φίλων. συνᾴδει δὲ αὐτῷ καὶ Κλήμης ἐν τῷ ἕκτῳ Στρωματεῖ λέγων ὧδε· [11,24] CHAPITRE XXIV. TIRÉ DE PHILON CONCERNANT LES IDÉES D’APRÈS MOÏSE. « Si l'on veut se servir de termes plus clairs, on sera fondé à dire que l'univers intellectuel n'est pas autre chose que le Verbe de Dieu apparaissant dans l'œuvre de la création. Une ville, dans la pensée, ne saurait être autre chose que la conception de l'architecte, qui conçoit mentalement le plan d'une ville à construire, et cette doctrine ne m'appartient pas, c'est celle de Moïse. Décrivant en effet la création de l'homme, il déclare ouvertement dans ce qui suit, qu'il a été formé à l'image de Dieu; or, si la partie n'est qu'une image, on doit croire également que l'ensemble est une imitation dans son espèce ; puis donc que l'univers entier l'emporte de beaucoup sur la substance de l'homme, il ne peut être que l'imitation d'une image divine : et le sceau archétype que nous nommons univers intellectuel est le Paradigme, ou l'idée archétype de toute idée, en un mot le Verbe divin. Moïse dit qu'au commencement, Dieu fit le ciel et la terre, prenant le commencement non dans le sens où le prennent, certains interprètes, c'est-à-dire dans le temps. Le temps en effet, n'avait pas d'existence avant l'univers ; mais le temps a, ou apparu simultanément à l'univers, ou postérieurement à lui : le temps n'est que l'intervalle qui se remarque dans le mouvement de l'univers. Avant la chose mue, il n'y a pas de mouvement possible : il y a donc ou une postériorité nécessaire dans le mouvement, comparativement à l'univers, ou tout au plus une création simultanée ; donc, le temps est nécessairement ou le contemporain de l'univers, ou même une production à posteriori : il serait, en effet, contre toute philosophie, de lui attribuer une existence antécédente. D'après ces données, si le commencement est pris ici en dehors du temps, il sera conséquent de ne l'expliquer que d'un commencement numérique: en sorte que ces expressions : "Dieu fit au commencement, équivalent à Dieu fit en premier lieu le ciel". Ensuite il dit : « Le créateur fit donc d'abord un ciel incorporel, une terre invisible, l'idée archétype de l'air et du vide, dont il appelle l'une les ténèbres, parce que l'air est noir par nature ; l'autre, l'abîme, parce qu'il a une profondeur indicible, qu'il est vide et béant. Ensuite il créa la substance incorporelle de l'eau et de l'esprit; et après toutes ces choses, la septième substance créée fut la lumière, qui était également incorporelle, savoir le paradigme intellectuel du soleil, ainsi que de tous les astres lumineux qui devaient briller dans le ciel. L'ordre de priorité fut accordé à l'esprit (g-pneuma), puis à la lumière. L'un fut nommé esprit de Dieu, parce que l'esprit est ce qu'il y a de plus vivace, et que Dieu est l'auteur de la vie ; l'autre fut nommé lumière, à cause de sa beauté incomparable. Or, la lumière intellectuelle l'emporte autant en éclat et en perspicacité sur la lumière visible, que le fait le soleil sur les ténèbres, le jour sur la nuit, et l'intelligence qui juge les sensations, et qui dirige l'âme entière, sur les yeux du corps. Cette lumière invisible, mais intellectuelle, devint l'image du Verbe divin, qui nous a enseigné lui-même sa génération ; c'est l'astre qui luit au-delà des cieux, c'est la source des astres qui frappent nos sens, que sans crainte de s'égarer, on peut nommer g-panaugeia, le centre de toute clarté. C'est là que le soleil, la lune, les étoiles fixes et errantes puisent, en raison de leur force respective, les feux qu'ils nous lancent, qui ne sont qu'une pâle lueur de ce faisceau de lumière pure et sans mélange, qui s'affaiblit à mesure qu'il commence à passer de l'état intellectuel à l'état sensible : rien de tout ce qui est soumis aux sens n'est pur. » Après quelques phrases il ajoute : « Lorsque la lumière eut été introduite, et que les ténèbres reculèrent et se retirèrent devant elle, des bornes furent placées entre ces deux extrêmes : le crépuscule du soir et l'aurore; et ainsi s'accomplit aussitôt pour la mesure indispensable du temps, ce que le créateur nomma avec raison Jour, non le premier, mais un jour : ainsi appelé pour marquer l'indivisibilité de l'univers intellectuel, dont la monade constitue l'essence. Là, le monde incorporel fondé sur le Verbe divin prit fin, et le monde sensible s'élabora et se compléta sur le modèle du premier. Le créateur fit alors la première et la plus excellente de toutes ses parties : le ciel, qu'il nomma avec raison du nom de firmament ou solide (g-stereohma), comme ayant une existence corporelle : tout corps, en effet, est un solide doué des trois dimensions. Quelle autre notion pouvons-nous concevoir en effet, d'un corps, que celle d'un solide borné sur toutes les faces? Il était donc d'une parfaite raison, qu'en opposant l'intellectuel et l'incorporer au sensible et au corporel, on appelât ce dernier du nom de solide ou firmament. » Clément partage entièrement les idées de Philon, dans le sixième livre des Stromates, en ces termes:


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 11/09/2008