[11,13] ΟΤΙ ΘΕΟΣ ΕΙΣ ΕΣΤΙ ΜΟΝΟΣ.
Μωσέως περὶ τοῦ τῶν ὅλων θεοῦ φήσαντος·
"Ἄκουε, Ἰσραήλ, κύριος ὁ θεὸς ἡμῶν, κύριος εἶς ἐστι,"
Πάλιν ὁ Πλάτων τούτῳ συντρέχων ἕνα θεὸν εἶναι ὡς καὶ οὐρανὸν ἕνα διδάσκει,
ὧδέ πη λέγων ἐν Τιμαίῳ·
"Πότερον οὖν ὀρθῶς ἕνα οὐρανὸν προσειρήκαμεν ἢ πολλοὺς καὶ ἀπείρους λέγειν
ἦν ὀρθότερον; Ἕνα, εἴπερ κατὰ τὸ παράδειγμα δεδημιουργημένος ἔσται. Τὸ γὰρ
περιέχον πάντα, ὁπόσα νοητὰ ζῷα, μεθ´ ἑτέρου δεύτερον οὐκ ἄν ποτε εἴη."
Δῆλος δέ ἐστιν ἕνα θεὸν εἰδώς, εἰ καὶ συνήθως Ἕλλησι τῇ τῶν πλειόνων εἴωθε
χρῆσθαι προσηγορίᾳ, καὶ ἀπὸ τῆς πρὸς Διονύσιον Ἐπιστολῆς ἐν ᾗ σύμβολα
διδοὺς τῶν τε διὰ σπουδῆς αὐτῷ γραφομένων ἐπιστολῶν καὶ τῶν ἄλλως
ἀπερριμμένων, τῶν μὲν μηδὲν ἐχουσῶν σπουδαῖον σημεῖον τὸ τῶν θεῶν ὄνομα
προτάξειν ἔφησε, τῶν δὲ πεφροντισμένως αὐτῷ συνταττομένων τὸ τοῦ θεοῦ.
Λέγει δ´ οὖν ὧδε κατὰ λέξιν·
"Περὶ δὲ δὴ τοῦ ξυμβόλου τοῦ περὶ τὰς ἐπιστολάς, ὅσας τε ἂν ἐπιστέλλω
σπουδῇ καὶ ὅσας μή, οἶμαι μέν σε μεμνῆσθαι, ὅμως δ´ ἐννόει καὶ σφόδρα
πρόσεχε τὸν νοῦν· πολλοὶ γὰρ οἱ κελεύοντες γράφειν, οὓς οὐ ῥᾴδιον φανερῶς
διωθεῖσθαι. Τῆς μὲν οὖν σπουδαίας ἐπιστολῆς ὁ θεὸς ἄρχει, θεοὶ δὲ τῆς
ἧττον."
Διαρρήδην δὲ ὁ αὐτὸς ὁμολογεῖ ἐκ παλαιῶν τὸ περὶ τοῦ θεοῦ δόγμα
μεμαθηκέναι, λέγων ἐν τοῖς Νόμοις·
"Ὁ μὲν δὴ θεός, ὡς καὶ ὁ παλαιὸς λόγος, ἀρχὴν καὶ τελευτὴν καὶ μέσα τῶν
ὄντων ἁπάντων ἔχων, εὐθείᾳ περαίνει κατὰ φύσιν περιπορευόμενος. Τῷ δ´ αἰεὶ
ξυνέπεται δίκη, τῶν ἀπολειπομένων τοῦ θείου νόμου τιμωρός· ἧς ὁ μὲν
εὐδαιμονήσειν μέλλων ἐχόμενος ξυνέπεται ταπεινὸς καὶ κεκοσμημένος· εἰ δέ
τις ἐξαρθεὶς ὑπὸ μεγαλαυχίας ἢ χρήμασιν ἐπαιρόμενος ἢ τιμαῖς ἢ καὶ σώματος
εὐμορφίᾳ ἅμα νεότητι καὶ ἀνοίᾳ φλέγεται τὴν ψυχὴν μεθ´ ὕβρεως, ὡς δὴ οὔτε
ἄρχοντος οὔτε τινὸς ἡγεμόνος δεόμενος, ἀλλὰ καὶ ἄλλοις ἱκανὸς ὢν ἡγεῖσθαι,
καταλείπεται ἔρημος θεοῦ, καταλειφθεὶς δὲ καὶ ἔτι ἄλλους τοιούτους
προσλαβὼν σκιρτᾷ ταράττων πάντα ἅμα καὶ πολλοῖς τισιν ἔδοξεν εἶναί τις,
μετὰ δὲ χρόνον οὐ πολὺν ὑποσχὼν τιμωρίαν οὐ μεμπτὴν τῇ δίκῃ ἑαυτόν τε καὶ
οἶκον καὶ πόλιν ἄρδην ἀνάστατον ἐποίησε."
Ταῦτα ὁ Πλάτων. Σὺ δέ γε τῷ
"Ὁ μὲν δὴ θεὸς ἀρχὴν καὶ τελευτὴν καὶ μέσα τῶν ὄντων ἁπάντων ἔχων"
παράθες ἀπὸ τῆς Ἑβραίων προφητείας τὸ
"Ἐγὼ θεὸς πρῶτος καὶ ἐγὼ μετὰ ταῦτα,"
τῷ δὲ
"Εὐθείᾳ περαίνει κατὰ φύσιν ἐπιπορευόμενος"
τὸ
"Εὐθύτητας εἶδε τὸ πρόσωπον αὐτοῦ"·
καὶ πρὸς τὸ
"Τῷ δ´ αἰεὶ ξυνέπεται δίκη τῶν ἀπολειπομένων τοῦ θείου νόμου τιμωρὸς"
σύγκρινον τὸ
"Δίκαιος κύριος καὶ δικαιοσύνας ἠγάπησε"
καὶ τὸ
"Ἐμοὶ ἐκδίκησις, ἐγὼ ἀνταποδώσω, λέγει κύριος"
καὶ τὸ
"Διότι ἔκδικος κύριος καὶ ἀνταποδίδωσι τοῖς περισσῶς ποιοῦσιν
ὑπερηφανίαν·"
τῷ δὲ
"Ἧς ὁ εὐδαιμονήσειν μέλλων ἐχόμενος ξυνέπεται ταπεινὸς καὶ κεκοσμημένος"
ἑπόμενόν ἐστι τὸ
"Ὀπίσω κυρίου τοῦ θεοῦ σου πορεύσῃ·"
τῷ δὲ
"ὁ δ´ ἐξαρθεὶς ὑπὸ μεγαλαυχίας καταλείπεται ἔρημος θεοῦ"
τὸ
"Ὁ θεὸς ὑπερηφάνοις ἀντιτάσσεται, ταπεινοῖς δὲ δίδωσι χάριν"
καὶ
"Χαρμονὴ δὲ ἀσεβῶν πτῶμα ἐξαίσιον."
ταῦτα μὲν οὖν ἀπὸ μυρίων σμικρὰ περὶ τοῦ ἐπὶ πάντων θεοῦ. Θέα δὲ καὶ τὰ
περὶ τοῦ δευτέρου αἰτίου·
| [11,13] CHAPITRE XIII. QU’IL N’Y A QU’UN SEUL DIEU.
Moïse, ayant dit en parlant du Dieu de l'univers, qu'il n'y a qu'un seul
Dieu, « Écoutez Israël le Seigneur notre Dieu. Le Seigneur est un. »
Platon semble concourir avec lui, lorsqu’il nous enseigne qu'il n'y a
qu'un Dieu et qu'un ciel. Disant aussi dans le Timée: « Quant à savoir
si nous avons eu raison de dire qu'il n'y avait qu'un ciel, et, si nous
n'aurions pas dû plutôt dire qu'il y avait plusieurs cieux, et même en
quantité innombrable, s'il a été créé d'après son type exemplaire, il ne
doit y en avoir qu'un, car sa concavité enferme toutes les espèces
d'animaux qu'il est possible de concevoir; et il ne saurait en exister un
second avec lui. »
On voit par là, qu'il ne reconnaissait qu'un seul Dieu, bien qu'en se
conformant à l'usage des Grecs, il ait eu l'habitude d'en parler au nombre
pluriel ; on le voit encore par sa lettre à Denys, dans laquelle lui
donnant les marques symboliques des lettres qu'il lui écrit avec un soin
particulier, et de celles qu'il jette indifféremment sur ses tablettes,
qui n'ont aucun signe sérieux ; à ces dernières, il dit qu'il mettra en
tête le nom des dieux, tandis qu’il inscrira celui de Dieu, à celles qui
se recommandent à son attention. Voici ses paroles :
« Quant au symbole des lettres que je vous adresserai, qui seront écrites
sérieusement et celles qui ne le seront pas, je crois que vous devez vous
en rappeler. Toutefois, mettez-vous le dans la tête, et veuillez à faire
une sérieuse attention ; car il y a beaucoup de gens qui me prient de vous
écrire, que je ne peux pas facilement et ouvertement éconduire. En tête
d'une lettre sérieuse, vous trouverez le nom de Dieu; celui des dieux
commencera les lettres d'un moindre intérêt. »
Le même philosophe déclare hautement, dans les livres des Lois, qu'il
tient ce dogme, concernant Dieu, des anciens.
« Dieu ayant en lui, suivant une doctrine ancienne, le commencement, la
fin et le milieu de tous les êtres, accomplit sans divagation son œuvre,
en circulant suivant sa nature. La justice marche toujours à sa suite,
pour châtier ceux qui transgressent la loi divine. C'est en s'attachant à
elle, en la suivant avec modestie et avec un maintien composé, que l'on assure
son bonheur à venir. Mais celui qui, exalté par l’orgueil, ou confiant
dans ses richesses, dans les honneurs dont il est revêtu, dans sa beauté
corporelle, unissant la jeunesse à la sottise, enflamme son âme de
l'impertinence, qui ne sied ni à un archonte ni à un stratège; il aurait
beau être capable de commander aux autres, il sera laissé par Dieu, dans
l'abandon. Au milieu de cet isolement il s'unit à tous ceux qui lui
ressemblent, se livre à des mouvements impétueux, portant par tout le
trouble avec lui. Dans le premier moment, il semble, à la multitude, être
un personnage important; mais bientôt après, pliant sous le poids d'un
juste châtiment, il renverse de fond en comble sa propre existence, sa
famille et sa patrie.» Voici comment Platon s'exprime : Comparez à ces passages:
« Dieu ayant en lui le commencement, la fin et le milieu de tous les être;
» ce qui est dit dans une prophétie des Hébreux; « je suis le Dieu
premier, et je suis encore après ces choses ; » il accomplit sans
divagation son œuvre, en circulant suivant sa nature ; son visage connaît
la rectitude. » Comparez, à ces mots: « La justice marche à sa suite, pour
châtier ceux qui transgressent la loi divine·, » « le Seigneur est juste,
et il aime les justices. » Puis : « c'est à moi qu'appartient la
vengeance, et je rendrai la pareille, dit le Seigneur. » Et ceci :
« C'est pourquoi le Seigneur est vengeur, et rendra la pareille à
ceux qui se livrent sans mesure à l'orgueil. » Opposez à ces mots :
« C'est en s'attachent à elle, en la suivant avec modestie et un maintien
composé, que l'on assurera son bonheur à venir. » Ceux-ci suivent et se
rapportent à ces paroles : « Vous marcherez à la suite du Dieu votre
Seigneur (Deutér., 13. 4.) : » « Celui qui se laisse exalter par
l'orgueil, sera abandonné de Dieu » à celles-ci : « Dieu résiste aux
superbes : il donne sa grâce aux humbles. » (Proverbes, 3. 34). Puis :
« La joie des impies sera suivie d'une chute épouvantable (Job. 20. 5). »
Entre dix mille textes, en voici un petit nombre que j'ai cités, pour
prouver ce que les Hébreux pensaient du Dieu de l'univers. Passons
maintenant à l'examen de ce qu'ils croyaient sur la cause seconde.
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