[6,11d] Ἴδωμεν καὶ δεύτερον ἐπιχείρημα, πῶς οὐ δύνανται οἱ ἀστέρες εἶναι
ποιητικοί, ἀλλ´, εἰ ἄρα, σημαντικοί. Ἀπὸ πλείστων γὰρ ὅσων γενέσεων ἔστι
λαβεῖν τὰ περὶ ἑνὸς ἀνθρώπου (τοῦτο δὲ καθ´ ὑπόθεσιν λέγομεν, συγχωροῦντες
τὸ ἐπιστήμην αὐτῶν ἀναλαμβάνεσθαι ὑπ´ ἀνθρώπων δύνασθαι)· φέρε γὰρ εἰπεῖν
περὶ τοῦ τόνδε πείσεσθαι τόδε καὶ τεθνήξεσθαι περιπεσόντα λῃσταῖς καὶ
ἀναιρεθέντα φασὶ δύνασθαι λαμβάνειν ἀπό τε τῆς ἰδίας αὐτοῦ γενέσεως κἂν
τύχῃ ἔχων ἀδελφοὺς πλείονας, ἀπὸ τῆς ἑκάστου αὐτῶν. Περιέχειν γὰρ οἴονται
τὴν ἑκάστου γένεσιν ἀδελφὸν ὑπὸ λῃστῶν τεθνηξόμενον, ὁμοίως καὶ τὴν τοῦ
πατρὸς καὶ τὴν τῆς μητρὸς καὶ τὴν τῆς γαμετῆς καὶ τῶν υἱῶν αὐτοῦ καὶ τῶν
οἰκετῶν καὶ τῶν φιλτάτων, τάχα δὲ καὶ αὐτῶν τῶν ἀναιρούντων. Πῶς οὖν
δυνατὸν τὸν τοσαύταις γενέσεσιν, ἵνα αὐτοῖς τοῦτο συγχωρηθῇ,
ἐμπεριεχόμενον γίνεσθαι ὑπὸ τοῦ σχηματισμοῦ τῶν ἀστέρων τῆσδε μᾶλλον τῆς
γενέσεως ἢ τῶνδε; Ἀπίθανον γὰρ καὶ τὸ φάσκειν τὸν σχηματισμὸν τὸν ἐν τῇ
ἰδίᾳ τοῦδέ τινος γενέσει ταῦτα πεποιηκέναι, τὸν δὲ ἐν τῇ τῶνδε γενέσει μὴ
πεποιηκέναι, ἀλλὰ σεσημαγκέναι μόνον. Ἠλίθιον γὰρ τὸ εἰπεῖν ὅτι ἡ πάντων
γένεσις περιεῖχε καθ´ ἕκαστον ποιητικὸν τοῦ τόνδε ἀναιρεθῆναι· ὥστε ἐν
γενέσεσιν, καθ´ ὑπόθεσιν λέγω, πεντήκοντα περιέχεσθαι τὸ τόνδε τινὰ
ἀναιρεθῆναι. Οὐκ οἶδ´ ὅπως δυνήσονται σῶσαι τὸ τῶν μὲν ἐν Ἰουδαίᾳ σχεδὸν
πάντων τοιόνδε εἶναι τὸν σχηματισμὸν ἐπὶ τῆς γενέσεως, ὡς ὀκταήμερον
αὐτοὺς λαμβάνειν περιτομήν, ἀκρωτηριαζομένους καὶ ἑλκουμένους καὶ φλεγμονῇ
περιπεσουμένους καὶ τραύμασι καὶ ἅμα τῇ εἰς τὸν βίον εἰσόδῳ ἰατρῶν
δεομένους· τῶν δὲ ἐν Ἰσμαηλίταις τοῖς κατὰ τὴν Ἀραβίαν τοιόνδε ὡς πάντας
περιτέμνεσθαι τρισκαιδεκαετεῖς. Τοῦτο γὰρ ἱστόρηται περὶ αὐτῶν. Καὶ πάλιν
τῶνδέ τινων τῶν ἐν Αἰθίοψι τοῖσδε τὰς κόγχας τῶν γονάτων περιαιρεῖσθαι καὶ
τῶν Ἀμαζόνων τοὺς ἑτέρους τῶν μαστῶν. Πῶς γὰρ ταῦτα ποιοῦσιν οἱ ἀστέρες
τοῖσδε τοῖς ἔθνεσιν; Οἶμαι ὅτι 〈εἰ〉 ἐπιστήσαιμεν, οὐδὲ μέχρι τοῦ στῆσαι
δυνησόμεθά τι ἀληθὲς εἰπεῖν περὶ αὐτῶν. Τοσούτων δὲ φερομένων ὁδῶν
προγνωστικῶν, οὐκ οἶδ´ ὅπως ἐξώκειλαν οἱ ἄνθρωποι ἐπὶ τὸ τὴν μὲν
οἰωνιστικὴν καὶ τὴν θυτικὴν μὴ λέγειν περιέχειν τὸ ποιοῦν αἴτιον, ἀλλὰ
σημαίνειν μόνον, καὶ τὴν ἀστεροσκοπικήν, οὐκέτι δὲ τὴν γενεθλιαλογικήν. Εἰ
γὰρ ἐπιγινώσκεται (ἵνα καὶ χαρισώμεθα τὸ γινώσκεσθαι), γίνεται δὲ ἐκεῖθεν
ὅθεν ἡ γνῶσις λαμβάνεται, τί μᾶλλον ἀπὸ τῶν ἀστέρων ἢ ἀπὸ τῶν οἰωνῶν ἔσται
τὰ γινόμενα καὶ μᾶλλον ἀπὸ τῶν οἰωνῶν ἢ ἀπὸ τῶν σπλάγχνων τῶν θυομένων ἢ
ἀπὸ τῶν διᾳττόντων ἀστέρων; Ταῦτα μὲν οὖν ἐπὶ τοῦ παρόντος ἀρκέσει εἰς
ἀναίρεσιν τοῦ ποιητικοὺς εἶναι τοὺς ἀστέρας τῶν ἀνθρωπίνων.
| [6,11d] Examinons actuellement le second argument, et voyons comment les astres
ne pouvant être causes efficientes, sont cependant causes significatives
si tant est que cela soit ; il faudra partir d'un grand nombre de
naissances pour concevoir les événements qui arriveront à un seul homme
(nous parlons de cela par hypothèse, comme si nous accordions que des
hommes pussent acquérir la connaissance de pareilles choses) : par
exemple, qu'un individu doive subir tel ou tel accident, comme de tomber
entre les mains de brigands qui le feront périr, on découvrira cet
événement, disent les astrologues, partie par sa naissance, partie par la
naissance de ses frères, si par hasard il en a plusieurs : car, dans la
naissance de chacun des frères de la victime, se manifestent quelques
circonstances de sa mort tragique, et même dans la naissance de son père,
de sa mère, de son épouse, de ses enfants, de ses domestiques, de ses
amis, et à plus forte raison dans celle de ses propres assassins. Système
ingénieux sans doute; mais je demanderai pourquoi le destin d'une personne
dépend de la naissance de tant d'autres? pourquoi encore la naissance de
ceux-ci influe plutôt que la naissance de ceux-là? car on ne pourrait dire
sans blesser la vraisemblance que la configuration des astres, au moment
de la naissance d'un individu, ait produit tels effets, et qu'au moment de
la naissance des autres, elle ne les ait pas produits, mais qu'elle en
ait seulement donné les signes. Il ne serait pas moins puéril de soutenir
que la nativité de chacune des personnes pré-mentionnées renfermait la
cause efficiente de la mort d'un seul homme, comme si (je ne fais ici
qu'une supposition), comme si, dis-je, le meurtre d'une seule personne
était compris dans la nativité de cinquante autres. Je ne sais pas comment
on pourra soutenir que, lors de la naissance des Juifs, de presque tous,
du moins, la configuration des astres est telle qu'au bout de huit jours
ils doivent recevoir la circoncision, être mutilés, tourmentés, éprouver
une douleur ardente et une sanglante blessure, et à leur entrée dans la
vie, avoir besoin de médecins, tandis que les Israélites de l'Arabie
naissent sous une configuration qui ne les oblige à la circoncision que
lorsqu'ils ont atteint leur treizième année ; car voilà ce que rapporte
l'histoire à leur sujet : Il y a des Éthiopiens qui se coupent les bassins
des genoux, comme les Amazones se coupent l'une de leurs mamelles, comment
arrive-t-il que ce ne soit que chez ces nations seulement que les astres
produisent ces effets? Pour moi, je pense que ce système ne nous conduit à
aucune connaissance certaine sur laquelle nous puissions nous appuyer. Au
reste, puisque l'on permet tant de moyens de tirer des pronostics, je ne
vois pas pourquoi on ne trouverait que des signes dans les augures et les
auspices, tandis que l'on trouve des causes dans l'astrologie et la
généalogie. Car si l'on peut connaître l'avenir (et nous accorderons ici
que cette connaissance est possible), et si la connaissance de l'événement
futur a le même principe que l'événement même, pourquoi attribuer aux
astres plutôt qu'aux oiseaux les événements qui doivent arriver? et
pourquoi les attribuer plutôt aux oiseaux qu'aux entrailles des victimes
ou aux météores ? Ces observations suffiront pour détruire la force
efficiente que l'on attribuait aux astres sur toutes les affaires humaines.
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