[5,7] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Ζ'.
Ὅτι καὶ ἐρωτικαῖς ἡδυπαθείαις ἐξυπηρετοῦνται, καὶ ποίαις ἕκαστος αὐτῶν
χαίρει.
« Οὐδὲν ἐν ἀθανάτοισι θεοῖς ποτε δῖα μάταιον οὐδ´ ἀκράαντον ἔλεξε σοφοῖς
Ἑκάτη θεοφήταις, ἀλλ´ ἀπὸ παγκρατέροιο νόου πατρόθεν κατιοῦσα αἰὲν ἀληθείῃ
σελαγίζεται, ἀμφὶ δὲ μῆτις ἔμπεδος ἀρρήκτοισι μένει λογίοις βεβαυῖα. Δεσμῷ
δ´ οὖν κλήϊζε· θεὴν γὰρ ἄγεις με τοσήνδε, ὅσση ψυχῶσαι πανυπέρτατον ἤρκεσα
κόσμον. Καὶ μήποτε διὰ τοῦτο τρίμορφος τριμερής τε καὶ ἡ ψυχή· ταύτης δὲ
τὸ μὲν θυμοειδές, τὸ δὲ ἐπιθυμητικόν, ὅθεν καὶ πρὸς τὰ ἐρωτικὰ καλεῖται. »
Ταῦτα οὐκ ἐμά, μήτοι νομίσῃς, τοῦ δὲ προειρημένου συγγραφέως ἀκήκοας, οὗ
πάλιν ἐστὶ καὶ ταῦτα·
« Πάνυ δέ με θράττει πῶς ὡς κρείττους παρακαλούμενοι ἐπιτάττονται ὡς
χείρους καὶ δίκαιον εἶναι ἀξιοῦντες τὸν θεράποντα τὰ ἄδικα αὐτοὶ
κελευσθέντες δρᾶν ὑπομένουσιν καὶ καθαρῷ μὲν μὴ ὄντι ἐξ ἀφροδισίων οὐκ ἂν
καλοῦντι ὑπακούσαιεν, αὐτοὶ δὲ ἄγειν εἰς παράνομα ἀφροδίσια τοὺς τυχόντας
οὐκ ὀκνοῦσιν. »
Εὕροις δ´ ἂν καὶ ταῦτα ἐν τῇ Πρὸς Ἀνεβῶ τὸν Αἰγύπτιον τοῦ αὐτοῦ ἐπιστολῇ.
Ἐν δὲ τῇ προλεχθείσῃ πραγματείᾳ τῆς Ἐκ λογίων φιλοσοφίας προστίθησι τοῖς
εἰρημένοις λέγων ὧδε·
« Καὶ μὴν ὅ τι ἑκάστῳ ἐπιτέτακται καὶ τί {καὶ} τίνι αὐτῶν, δεδηλώκασιν,
ὥσπερ ὁ Διδυμαῖος διὰ τούτων (ἦν δ´ ἡ πεῦσις εἰ δεῖ ὀμόσαι τῷ ἐπάγοντι τὸν ὅρκον)·
« Μητέρι μὲν μακάρων μέλεται Τιτηνίδι Ῥείῃ
αὐλοὶ καὶ τυπάνων πάταγοι καὶ θῆλυς ὅμιλος·
Παλλάδι δ´ εὐπήληκι μόθοι καὶ δῆρις Ἐνυοῦς·
καὶ βαλίαις σκυλάκεσσι βαθυσκοπέλους ἀνὰ πρῶνας
θῆρας ὀρειονόμους ἐλάαν Λητωΐδι κούρῃ·
Ἥρῃ δ´ εὐκελάδῳ μαλακὴ χύσις ἠέρος ὑγρῆς·
λήϊα δ´ εὐαλδῆ κομέειν σταχυητρόφα Δηοῖ·
Ἴσιδι δ´ αὖ Φαρίῃ, γονίμοις παρὰ χεύμασι Νείλου,
μαστεύειν οἴστροισιν ἑὸν πόσιν ἁβρὸν Ὄσιριν. »
Εἰ δὴ οὖν "αὐλοὶ καὶ τυπάνων πάταγοι καὶ θῆλυς ὅμιλος" μέλεται τῇ μητρὶ
τῶν θεῶν, ἀσκητέον δὴ ταῦτα πάσης ἀρετῆς ἀφεμένους, ὅτι μηδὲν σωφροσύνης
μηδέ τινος ἄλλης θεοφιλοῦς πράξεως μέλεται τῇ προειρημένῃ· ὡς καὶ τῇ Ἀθηνᾷ
μόθοι καὶ μάχαι καὶ πόλεμοι, ἀλλ´ οὐκ εἰρήνη καὶ τὰ ἐν εἰρήνῃ πράγματα.
Καὶ τῇ Λητωΐδι δὲ κούρῃ, τῇ Ἀρτέμιδι, μελέσθων αἱ βαλίαι σκύλακες διὰ τὸ
κατ´ ἀγροὺς κυνηγὸν οὖσαν τοῖς θηρσὶν πολεμεῖν, ὡς καὶ ταῖς ἄλλαις τὰ
κατειλεγμένα. Τί οὖν δὴ ταῦτα πρὸς τὸν θεοφιλῆ καὶ μακάριον συντείνοι ἂν
βίον; Ἐπίσκεψαι δὲ πότερά σοι θείας εἶναι δοκεῖ φύσεως ἢ φαύλης καὶ
μοχθηροτάτης τὰ ἑξῆς ἐπιλεγόμενα·
| [5,7] CHAPITRE VII
Les démons sont les honteux esclaves des passions lubriques. Quelle est
celle qui domine dans chacun d'eux.
« L'âme des dieux immortels est inaccessible à la crainte : il n'y a rien
d'imparfait dans les hommes inspirés de la divinité, dit la divine Hécate.
Descendue elle-même de la grande âme de son père, elle brille constamment
de l'éclat de la vérité. Autour d'elle la sagesse est appuyée sur une base
immuable, sur des raisonnements invincibles. Enchaînez-moi, car
l'influence de la divinité est si puissante sur moi, qu'elle pourrait
animer les mondes les plus élevés. Faut-il pour cela donner à l'âme de la
déesse, comme trois formes ou trois parties? Non ; mais elle a en elle
deux passions, celle de la colère et celle de la concupiscence qui la
porte aux jouissances sensuelles. »
Et ce n'est pas moi qui avance cette opinion, c'est celle de l'auteur déjà
cité et dans lequel je trouve également ce qui suit:
« Une chose que je ne m'explique pas, dit-il, c'est que ceux auxquels nous
adressons nos prières, parce que nous les regardons comme de bons démons,
ne sont pas moins que les mauvais, soumis à toutes les passions: ou bien
que voulant voir la justice dans ceux qui les honorent, ils ne rougissent
pas eux-mêmes de s'assujettir jusqu'à commettre toutes sortes d'injustices
: ou bien encore qu'ils repoussent la prière de toute âme qui n'est pas
pure des jouissances grossières des sens, et que cependant ils ne manquent
pas de porter ceux qui les servent ou plutôt tous les hommes, aux plus
infâmes plaisirs de la volupté. »
Vous trouverez les mêmes pensées dans sa lettre à l'Égyptien Anebo. Puis
dans ce fameux traité de la philosophie fondée sur les oracles, que nous
avons déjà cité, il continue de la sorte :
« Quelle est la fonction assignée à chacun des démons ? quelques-uns
d'entre eux se sont chargés de nous l'apprendre; ainsi Apollon dans
l'oracle suivant que nous allons rapporter. Il s'agissait de répondre à
cette question : Faut-il prêter un serment lorsqu'il est exigé?
Les délices de la mère des dieux et des Titans, Rhéa, c'est le son de la
flûte, le bruit du tambour, une réunion de femmes. Pallas au casque
brillant se plaît dans les combats et les exercices de Bellone. A la tête
de ses chiens légers, la fille de Latone aime à poursuivre à travers les
rochers et les collines, les bêtes fauves qui peuplent les montagnes. La
douce rosée que versent les nuages aériens est une délicieuse harmonie
pour les oreilles de Junon. Cérès aime un champ fertile dont les épis
dorés promettent une abondante moisson. Sur les rivages heureux
qu'arrosent les ondes bienfaisantes du Nil, Isis, l'aiguillon de la
douleur dans l'âme, court à la recherche de son époux, le bel Osiris. »
Maintenant donc que je sais que la mère des dieux n'aime que le son de la
flûte, le bruit du tambour, les réunions de femmes, il faudra, au mépris
de toute espèce de vertu, me livrer exclusivement à ces exercices, puisque
cette déesse ne tient compte ni de la tempérance, ni d'aucune autre
pratique vertueuse. Si Pallas ne pense qu'à la guerre et aux combats, elle
a donc en horreur la paix et tous les arts que la paix fait fleurir. La
fille de Latone peut aimer à poursuivre, à la tête de ses chiens légers,
les bêtes fauves à travers les campagnes ; en un mot, toutes ces divinités
peuvent avoir chacune leur goût particulier ; mais je demanderai en quoi
tout cela peut contribuer à porter les hommes à la vertu et à la félicité.
Mais continuons, et voyons si ce que notre philosophe a encore à nous dire
annonce véritablement une nature divine ou plutôt si ce n'est pas la
preuve évidente d'une nature méchante et perverse.
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