[5,32] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΛΒ'.
Ὅτι καὶ συνεμερίζοντο τοῖς ἀδικοῦσιν.
Διὰ τί δέ, ὦ σοφώτατε, Χαρίλαος καὶ Ἀρχέλαος οἱ Λακεδαιμονίων βασιλεῖς,
« Εἴ κεν ἐπικτήτου μοίρης λάχος Ἀπόλλωνι
ἥμισυ δάσσωνται, πολὺ λώϊον ἔσσεται αὐτοῖς; »
Ποίῳ δὲ καὶ ἄλλῳ λέγεις Ἀπόλλωνι; Οὐ γὰρ δὴ τοῦτο αὐτῷ σοι, ὦ ἀναίσχυντε
μάντι, ὡς μή τίς σοι αὐτῷ ἐπιπλήξειεν, ἅτε κακῶς οὕτω συνδιαιρουμένῳ οῖς
λῃσταῖς. »
Ταῦτα μὲν οὖν ὧδε ἐχέτω. Φέρε δὲ τούτοις προσθῶμεν καὶ δι´ ὧν αὖθις ὁ
Ἀπόλλων θαυμάζει τὸν Ἀρχίλοχον, ἄνδρα παντοίαις κατὰ γυναικῶν
αἰσχρορρημοσύναις καὶ ἀρρητολογίαις, ἃς οὐδ´ ἀκοῦσαί τις σώφρων ἀνὴρ
ὑπομείνειεν, ἐν τοῖς οἰκείοις ποιήμασι κεχρημένον· καὶ τὸν Εὐριπίδην τῆς
μὲν Σωκράτους διατριβῆς καὶ φιλοσοφίας ἐκπεσόντα, εἰσέτι δὲ καὶ νῦν ἐπὶ
τῆς θυμέλης τραγῳδούμενον· καὶ Ὅμηρον ἐπὶ τούτοις, ὃν ὁ γενναῖος Πλάτων
ἐξωθεῖ τῆς ἑαυτοῦ πολιτείας ὡς κατ´ οὐδὲν ὠφέλιμον, ἀλλὰ καὶ τὰ ἔσχατα
τοὺς νέους λυμαινομένων λόγων ποιητὴν γεγενημένον. Ἐφ´ οἷς πάλιν ὁ
προδηλωθεὶς τὸν χρησμῳδὸν θεὸν ὧδέ πως σκώπτει·
| [5,32] CHAPITRE XXXII
Souvent ils ont pris parti pour les causes injustes.
« Mais pourquoi, dans ton admirable sagesse, as-tu répondu à Charilaüs et
à Archelaüs, roi de Lacédémonien, que,
« s'ils faisaient partager à Apollon le butin qu'ils avaient fait, cela
leur porterait bonheur. »
De quel Apollon voulais-tu parler? car ce n'était pas de toi, sans doute;
malgré ton imprudence, tu aurais craint qu'on n'eût pu te reprocher de
t'être adjugé une part dans un honteux larcin. »
Mais c'est assez sur ce sujet. Citons encore cependant les paroles par
lesquelles ce même Apollon exprime son admiration pour Archiloque, homme
dont les ouvrages sont remplis de toute sorte d'obscénités et d'infamies,
au point qu'une oreille chaste n'en pourrait supporter le récit : pour
Euripide, ce disciple de Socrate, qui, après avoir abandonné la discipline
et les sages leçons de son maître, a composé des pièces qui sont encore
jouées aujourd'hui sur les théâtres : enfin pour Homère, que le divin
Platon voulait exclure de sa République, non seulement comme inutile, mais
comme auteur de poèmes qui ne pouvaient qu'inspirer la plus dangereuse
corruption à la jeunesse. Voici comment Œnomaüs traite à ce sujet le divin
oracle.
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