[5,23] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΚΓ'.
Ὅτι τῷ τῆς ἀσαφείας σκότῳ τὴν σφῶν ἄγνοιαν ἐπικρύπτονται
« Ἐπεὶ δέ μοι τὰ τῆς ἐμπορίας ἤδη πρὸ ὁδοῦ ἦν, ἀνδρὸς δὲ ἔδει τοῦ
ξεναγωγήσοντος ἐπὶ τὴν σοφίαν, ἄπορος δὲ ἐφαίνετο οὗτος, σὲ ἐδεόμην καὶ
τούτου γενέσθαι ἐνδείκτην·
« Ἔν σε τοῖσιν εὐπελέσσιν ἠδ´ Ἀχαιοῖσιν χρέως
θήσεται, τὸ δ´ ἐκτεκμαρθὲν οὐδὲ μήν ς´ ἀμφεύξεται. »
Τί φῄς; Εἰ δ´ ἀγαλματοποιός τις ἢ ζωγράφος ἐπεθύμουν γενέσθαι καὶ
διδασκάλους ἐζήτουν, ἆρά μοι ἤρκει ἀκοῦσαι ‘ἔν σε τοῖσιν εὐπελέσσιν’, ἀλλ´
οὐκ ἂν μαίνεσθαι εἶπον τὸν λέγοντα; Ἀλλὰ τοῦτο μὲν ἴσως οὐχ ἱκανὸς εἶ
διανοῆσαι, ἀσάφειαν γὰρ ἔχει πολλὴν τὰ ἀνθρώπεια ἤθη· ὅπου δέ μοι ἐκ
Κολοφῶνος ἄμεινον πορεύεσθαι, οὐκέθ´ οὕτως ἀφανὲς τῷ θεῷ·
« Ἐκ τανυστρόφοιο λᾶας σφενδόνης ἱεὶς ἀνὴρ
χῆνας ἐνάριζεν βολαῖσιν ἀσπέτους ποιηβόρους. »
Τοὺς δὲ ἀσπέτους ποιηβόρους χῆνας τίς μοι μηνύσει ὅ τί ποτε λέγουσιν; Τίς
δὲ τὴν τανύστροφον σφενδόνην; Ὁ Ἀμφίλοχος ἢ ὁ Δωδωναῖος ἢ σὺ ἐν Δελφοῖς εἰ
γενοίμην, οὐκ ἀπάγξῃ που ἀπελθὼν τῇ τανυστρόφῳ σφενδόνῃ μετὰ τοῦ
ἀδιανοήτου ποιήματος; »
Ἀλλὰ γὰρ τούτων ὧδε ἐληλεγμένων ὥρα συνιδεῖν αὖθις ἄνωθεν ὅπως τοὺς
παλαιτάτους χρησμοὺς τοὺς ἐν Δελφοῖς ὁ αὐτὸς ἀπελέγχει, τοὺς δὴ μάλιστα ἐν
ταῖς Ἑλληνικαῖς ἱστορίαις θαυμαζομένους.
« Πολὺς ἦν ὁ Περσῶν στρατὸς ὡπλισμένος κατὰ Ἀθηναίων, οὐδ´ ἦν τις αὐτοῖς
ἄλλη σωτηρίας ἐλπὶς ἢ μόνος ὁ θεός· οἳ δὴ τοῦτον ὅστις ἦν εἰδότες τὸν
πατρῷον ἀρωγὸν ἐπεκαλοῦντο· ὁ ἐν Δελφοῖς Ἀπόλλων οὗτος ἦν. Τί οὖν ὁ
θαυμαστὸς οὗτος; Ἆρά γε τῶν οἰκείων ὑπερεμάχει; Ἆρα λοιβῆς καὶ κνίσης
ἐμέμνητο καὶ ὧν αὐτῷ συνήθως ἐτέλουν τὰς ἑκατόμβας ἐπιθύοντες; Οὐμενοῦν.
Ἀλλὰ τί φησιν; Φεύγειν, καὶ φεύγειν ξύλινον τεῖχος παρασκευασαμένους, οὕτω
τὸ ναυτικὸν δηλῶν, δι´ οὗ μόνου φησὶν αὐτοὺς σωθήσεσθαι τῆς πόλεως
ἐμπρησθείσης. Ὦ μεγάλης θεοῦ βοηθείας. Εἶτα πολιορκίαν οὐ μόνον τῶν ἄλλων
κατὰ τὴν πόλιν οἰκοδομημάτων, ἀλλὰ καὶ αὐτῶν τῶν τοῖς θεοῖς ἀφιερωμένων
δῆθεν προλέγειν προσποιεῖται. Τοῦτο δὲ καὶ δίχα χρησμοῦ τοῖς πᾶσιν ἐκ τῆς
τῶν πολεμίων ἐφόδου προσδοκᾶν ἦν. »
Εἰκότα δῆτα ποιῶν ὁ συγγραφεὺς διαπαίζει πάλιν τὴν Ἑλληνικὴν ἀπάτην
ἐξελέγχων ἐν τούτοις·
| [5,23] CHAPITRE XXIII
Qu'ils ne savent que cacher leur ignorance sous des termes obscurs et
inintelligibles.
« J'étais, dit-il, en bonne voie d'acquisition, il ne me manquait plus
qu'un homme qui m'introduisît dans le sanctuaire de la sagesse : je
cherchais ce guide, et comme mes recherches étaient infructueuses, j'eus
recours à toi pour obtenir un tel homme. Ta réponse fut... (La réponse est
tellement inintelligible qu'elle ne peut être traduite). Que dis-tu de
cela? Si je voulais devenir sculpteur ou peintre, et que je cherchasse des
maîtres pour m'enseigner ces arts, la réponse me suffirait-elle ?.... Ne
prendrais-je pas plutôt pour un insensé celui qui m'en ferait une
semblable? Mais peut-être sont-ce là des choses qui sont au-delà des
bornes de tes connaissances, parce qu'il n'est rien de plus impénétrable
que les mœurs des hommes. Mais alors où irai-je pour trouver mieux qu'à
Colophon? Ailleurs le dieu verra-t-il plus clair? Je l'entends qui répond:
« Fais vibrer ta fronde, tue adroitement de grandes oies herbivores. »
Mais qui m'apprendra ce qu'il faut entendre par ces grandes oies
herbivores et par cette fronde qu'il faut faire vibrer? Sera-ce Amphiloque
ou Apollon de Dodone ou celui de Delphes, si je le consulte? Que ne
t'étrangles-tu avec ta fronde qui lance au loin des pierres ! Puisses-tu
ainsi périr avec tes réponses inintelligibles ! »
Mais laissons ces reproches dont il accable son dieu, et voyons comment il
traite en particulier le plus ancien des oracles de la Grèce, celui dont
toutes les histoires grecques racontent tant de merveilles, l'oracle de Delphes.
« Une armée formidable de Perses marchant contre les Athéniens, auxquels
il ne restait d'autre espoir de salut que la protection du dieu ; c'était
Apollon de Delphes qu'ils invoquaient comme leur dieu tutélaire, par une
méprise qui prouvait clairement qu'ils le connaissaient bien mal. Que fait
donc cet admirable dieu? Prendra-t-il la défense des siens? Se
souviendra-t-il des libations qui coulent sur ses autels, de la graisse
qui fume en son honneur, des hécatombes que ce peuple immole régulièrement
dans ses temples? Rien de tout cela. Mais que leur ordonne-t-il ? de fuir
et de chercher leur salut dans des murailles de bois (c'était la flotte
qu'il voulait dire). Là était, disait-il, leur seule ressource après que
la ville aurait été réduite en cendres. Admirable protection d'un dieu! Il
semble se plaire à prédire la ruine de tous les édifices de la ville, sans
en excepter ceux qui étaient consacrés aux dieux. Mais à quoi bon son
oracle ? Que pouvait-on attendre de plus de l'invasion des ennemis ? »
Il est vraiment bien permis à notre auteur après cela de tourner en
ridicule les erreurs des Grecs, comme il le fait dans ce qui suit.
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