| [5,16] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΙϚ'.
Περὶ τῶν ἐκλελοιπότων χρηστηρίων.
« Ἀμφὶ δὲ Πυθὼ καὶ Κλαρίην, μαντεύματα Φοίβου,
αὐδήσει φάτις ἡμετέρη θεμιτώδεσιν ὀμφαῖς.
Μυρία μὲν γαίης μαντήια θέσκελα νώτῳ
ἐβλύσθη πηγαί τε καὶ ἄσθματα δινήεντα·
καὶ τὰ μὲν ἂψ χθονίοισιν ὑπαὶ κόλποισιν ἔδεκτο
αὐτὴ γαῖα χανοῦσα, τὰ δ´ ὤλεσε μυρίος αἰών.
Μούνῳ δ´ Ἠελίῳ φαεσιμβρότῳ εἰσέτ´ ἔασιν
ἐν Διδύμων γυάλοις Μυκαλήϊον ἔνθεον ὕδωρ
Πυθῶνός τ´ ἀνὰ πέζαν ὑπαὶ Παρνάσιον αἶπος
καὶ κραναὴ Κλαρίη, τρηχὺ στόμα φοιβάδος ὀμφῆς. »
Νικαεῦσι δὲ χρῶν ἔφη·
 « Πυθῷον δ´ οὐκ ἔστιν ἀναρρῶσαι λάλον ὀμφήν·
ἤδη γὰρ δολιχοῖσιν ἀμαυρωθεῖσα χρόνοισι
βέβληται κληῖδας ἀμαντεύτοιο σιωπῆς.
Ῥέξατε δ´ ὡς ἔθος ἐστὶ θεόπροπα θύματα Φοίβῳ. » 
Τούτοις κατὰ καιρὸν ἐνταῦθα προσήκει καὶ τὰ Πλουτάρχου προσθεῖναι ἀφ´ οὗ 
πεποίηται συγγράμματος "Περὶ τῶν ἐκλελοιπότων χρηστηρίων"·
« Παυσαμένου δὲ τοῦ Ἀμμωνίου, Μᾶλλον, ἔφην ἐγώ, περὶ τοῦ μαντείου δίελθε 
ἡμῖν, ὦ Κλεόμβροτε· μεγάλη γὰρ ἡ παλαιὰ δόξα τῆς ἐκεῖ θεότητος, τὰ δὲ νῦν 
ἔοικεν ἀπομαραίνεσθαι. Τοῦ δὲ Κλεομβρότου σιωπῶντος καὶ κάτω βλέποντος ὁ 
Δημήτριος οὐδὲν ἔφη δεῖν περὶ τῶν ἐκεῖ πυνθάνεσθαι καὶ διαπορεῖν, τὴν 
ἐνταῦθα τῶν χρηστηρίων ἀμαύρωσιν, μᾶλλον δὲ πλὴν ἑνὸς ἢ δυεῖν ἁπάντων 
ἔκλειψιν ὁρῶντας, ἀλλὰ κοινῇ σκοπεῖν δι´ ἣν αἰτίαν οὕτως ἐξησθένηκε. Τὰ 
γὰρ ἄλλα τί δεῖ λέγειν, ὅπου γε τὴν Βοιωτίαν ἕνεκα χρηστηρίων πολύφωνον 
οὖσαν ἐν τοῖς πρότερον χρόνοις νῦν ἐπιλέλοιπεν κομιδῆ, καθάπερ νάματα, καὶ 
πολὺς ἐπέσχεν μαντικῆς αὐχμὸς τὴν χώραν. Οὐδαμοῦ γὰρ ἀλλαχόθι νῦν ἢ περὶ 
Λεβάδειαν ἡ Βοιωτία παρέχει τοῖς χρῄζουσιν ἀρύσασθαι μαντικῆς· τῶν δ´ 
ἄλλων τὰ μὲν σιγή, τὰ δὲ παντελὴς ἐρημία κατέσχηκεν.»
Ἔτι πρὸς τούτοις ὁ αὐτὸς περὶ τοῦ καὶ θνήσκειν αὐτῶν τοὺς δαίμονας  ταῦτα 
γράφει·
 | [5,16] CHAPITRE XVI 
La chute des oracles prédite par Apollon lui-même. 
« Écoute les paroles sacrées de ma bouche divine sur l'oracle Pythien et 
l'oracle Clarion. Autrefois du sein de la terre émanaient des milliers 
d'oracles : ici de la source sacrée d'une fontaine, là d'une autre, d'où 
s'exhalaient, en tournoyant, des vapeurs épaisses. Aujourd'hui les uns 
sont rentrés dans les vastes entrailles de la terre, les autres sont 
ensevelis dans l'oubli des siècles. Le soleil, flambeau des mortels, 
n'éclaire plus aujourd'hui que les ondes sacrées de Mycale, dans la vallée 
de Didyme, auprès de Pythos, au pied des collines du Parnasse et Claros, 
au sol pierreux, où Phébus fait entendre sa voix sévère. » 
Puis le même Apollon répond ainsi aux habitants de Nicée :
« Python a perdu sa voix prophétique ; les siècles l'ont vue s'évanouir; 
elle ne ressuscitera pas; un immuable silence a fermé sa bouche : ne 
cessez pas d'offrir vos sacrifices à Phébus. » 
C'est aussi l'occasion de rapporter ce que dit Plutarque dans son ouvrage 
sur la défection des oracles. Voici ce que nous y lisons : 
« Ammonius ayant cessé de parler, dites-nous donc quelque chose, dis-je à 
Cléombrote, de ce fameux oracle dont la voix paraît s'être éteinte; car on 
disait pourtant des merveilles de la divinité qui y élisait sa demeure. 
Cléombrote baisse les yeux et garde le silence. Alors Démétrius dit : Ce 
n'est pas seulement de celui-là qu'il est question, ce n'est pas seulement 
son anéantissement qui nous étonne, puisque nous ne voyons pas moins 
défaillir tous les autres, à l'exception d'un ou deux: c'est donc de la 
chute générale de tous les oracles qu'il faut nous entretenir; car, pour 
ne parler que d'une contrée, la Béotie comptait autrefois une multitude 
d'oracles : aujourd'hui ils semblent avoir tous fui comme une eau qui 
s'écoule, et on dirait qu'un vent brûlant a tari la source des oracles 
dans tout le pays. Le seul endroit où la Béotie réponde à ceux qui 
consultent la divinité est Lebadie : partout ailleurs règne le silence ou 
une complète solitude. » 
Mais écoutons maintenant le même auteur sur la mort des démons. 
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