[5,15] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΙΕ'
Ὅτι καὶ τὰς ἀψύχους ὕλας φιλοῦσιν.
« Ὅτι δὲ φιλοῦσι τὰ σύμβολα τῶν χαρακτήρων, ἡ Ἑκάτη παραβάλλουσα πρὸς ἃ
φιλοῦσιν οἱ ἄνθρωποι μεμήνυκε διὰ τούτων·
« Τίς βροτὸς οὐ πεπόθηκε χαρακτῆρας ὀπάσασθαι
χαλκοῦ καὶ χρυσοῦ καὶ ἀργύρου αἰγλήεντος;
Τίς δὲ τάδ´ οὐ φιλέει τῶν δὴ καθύπερθεν ἐφεστώς,
εἰς ἓν ἀγειρόμενος εἴρων πολυμοιρέα φωτῶν;»
Οὐ μόνον δ´ ὅτι φίλοι οἱ χαρακτῆρες δεδήλωκεν, ἀλλ´ ὅτι καί, ὅπερ ἔφαμεν,
αὐτοὶ περιγράφονται καί εἰσιν οἷον ἐν ἱερῷ χωρίῳ τῇ ὑποκειμένῃ εἰκόνι· οὐ
γὰρ ἐπὶ γῆς ὀχεῖσθαι, ἀλλ´ ἐπὶ γῆς ἱερᾶς ἐδυνήθησαν· ἱερὰ δὲ ἡ εἰκόνα
φέρουσα θεοῦ, ἧς ἀρθείσης λέλυται τὸ κρατοῦν ἐπὶ γῆς τὸ θεῖον. »
Διὰ δὴ τούτων ἁπάντων ἡγοῦμαι σαφῶς ἐληλέγχθαι ὡς ἄρα περίγειοί τινες καὶ
φιλοπαθεῖς δαίμονες ἥλωσαν αὐτῶν ὄντες οἱ θεοί· διό μοι δοκῶ σώφρονι
λογισμῷ τὴν ἀποστροφὴν αὐτῶν πεποιῆσθαι. Ὁρᾷς γοῦν ὡς κρατεῖν αὐτοὺς ἔν
τισι γῆς χωρίοις τοὺς κατὰ μαγείαν φασὶ τύπους καὶ τοὺς τοιούσδε
χαρακτῆρας, δέον, εἴπερ ἄρα θεῖόν τι ἦν ἀληθῶς, μηδ´ ἀλλαχῆ πη ἐπιβαίνειν
ἢ ἐν μόνῃ ψυχῆς διανοίᾳ, καὶ ταύτῃ παντὸς ῥύπου καὶ πάσης κηλῖδος
κεκαθαρμένῃ σωφροσύνῃ τε καὶ δικαιοσύνῃ καὶ ταῖς ἄλλαις ἀρεταῖς
κεκοσμημένῃ. Τούτων γὰρ ἐν ἀνθρώπου ψυχῇ ὡς ἂν ἀληθῶς ἱερῷ χωρίῳ
προϋποκειμένων, εἰκότως ἂν ἐπέλθοι θείου πνεύματος παρουσία· οὐδ´ ἂν ἦν
ἔτι χρεία τῆς κακοτέχνου γοητείας τῶν εἰς ὑποδοχὴν τοῦ θείου κατὰ τὴν
ἐνάρετον καὶ φιλόθεον ψυχὴν προηυτρεπισμένων. Ὥστε διαρρήδην ἐξ ἁπάντων
τούτων περιγείους τινὰς ἁλίσκεσθαι φιλοπαθεῖς τε καὶ φιλοσωμάτους ὑπάρχειν
δαίμονας τοὺς περὶ ὧν ἡμῖν ὁ προκείμενος τυγχάνει λόγος· ἀλλὰ γὰρ ἑξῆς
τούτοις ἄκουε οἷα ὁ αὐτὸς συγγραφεὺς περὶ τοῦ ἐκλελοιπέναι αὐτῶν τὰ
βοώμενα χρηστήρια ἐν τοῖς αὐτοῖς τίθησι τοῦτον τὸντρόπον·
| [5,15] CHAPITRE XV
Prédilection des dieux pour la matière inanimée.
« Quant à leur goût prononcé pour les caractères symboliques, Hécate nous
le fait connaître dans les vers suivants, où elle le compare avec celui
que les hommes ont aussi pour certains caractères symboliques.
« Quel est le mortel, dit-elle, qui n'aime à voir ces caractères tracés
sur l'or, l'airain ou l'argent éclatant? qui n'aime à voir ces caractères
que, du haut du ciel où je règne, je dispose pour y faire lire aux mortels
leurs sorts divers. »
Au reste notre philosophe nous apprend que non seulement les dieux
recherchent ces caractères symboliques, mais même qu'ils s'y renferment en
quelque sorte, comme nous l'avons dit, de sorte que la figure représentée
par ces caractères est comme une demeure sacrée où ils habitent; car il
n'y a qu'une terre sainte qui puisse recevoir la divinité : or une terre
sainte est celle qui porte l'image d'un dieu ; mais si vous enlevez cette
terre, vous brisez le lien qui retenait la divinité ici-bas. »
Maintenant je demande si une semblable doctrine n'est pas la meilleure de
toutes les preuves que ceux que les païens prenaient pour des dieux
n'étaient que de vrais démons terrestres et soumis à toutes les passions.
Ne nous sommes-nous donc pas montrés sages en abandonnant leur culte ; car
vous voyez qu'ils avouent eux-mêmes qu'ils sont attachés à certains lieux
par quelques signes magiques ou par d'autres caractères de même nature,
comme si un être vraiment divin pouvait habiter ailleurs que dans une âme
intelligente, pure de toute tache et de toute souillure, ornée de la
sagesse, de la justice et de toutes les autres vertus. Lorsque la présence
de ces vertus a fait d'une âme humaine une sorte de sanctuaire, c'est
alors que l'esprit divin se plait à y venir fixer sa demeure; et il n'est
pas besoin de tous les artifices de la magie pour faire descendre Dieu
dans une âme ainsi exercée à la vertu et à l'amour des choses divines. Il
reste donc prouvé que tous ces dieux dont nous venons de parler, ne sont
que des démons terrestres, charnels et passionnés. Maintenant continuons
et voyons ce que dit notre philosophe sur la défection des leurs plus
célèbres oracles.
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