[4,19] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΙΘ'.
Ὅπως ἀνακεῖσθαι δεῖ τῷ ἐπὶ πάντων θεῷ.
« Ἡμεῖς δὲ κατὰ δύναμιν οὐ δεησόμεθα ὧν οὗτοι παρέχουσιν, ἀλλ´ ἔκ τε ψυχῆς
ἔκ τε τῶν ἐκτὸς πᾶσαν σπουδὴν ποιούμεθα θεῷ μὲν καὶ τοῖς ἀμφ´ αὐτὸν
ὁμοιοῦσθαι (ὃ γίνεται δι´ ἀπαθείας καὶ τῆς περὶ τῶν ὄντως ὄντων
διηρθρωμένης διαλήψεως καὶ πρὸς αὐτὰ καὶ κατ´ αὐτὰ ζωῆς), πονηροῖς δὲ
ἀνθρώποις καὶ δαίμοσιν καὶ ὅλως παντὶ τῷ χαίροντι τῷ θνητῷ τε καὶ ὑλικῷ
ἀνομοιοῦσθαι.»
« Ὃν δὲ ἡμεῖς ὑπογράφομεν φιλόσοφον ἀφιστάμενον τῶν ἐκτός, εἰκότως φαμὲν
μὴ ἐνοχλήσειν δαίμοσιν μηδὲ μάντεων δεήσεσθαι μηδὲ σπλάγχνων ζῴων. Ὧν γὰρ
ἕνεκα αἱ μαντεῖαι, τούτων οὗτος μεμελέτηκεν ἀφίστασθαι. Οὔτε γὰρ εἰς γάμον
καθίησιν, ἵνα περὶ γάμου τὸν μάντιν ἐνοχλήσῃ, οὐκ εἰς ἐμπορίαν, οὐ περὶ
οἰκέτου, οὐ περὶ κλοπῆς καὶ τῆς ἄλλης παρὰ ἀνθρώποις δοξοκοπίας. Περὶ ὧν
δὲ ζητεῖ, μάντις μὲν οὐδεὶς οὐδὲ σπλάγχνα ζῴων μηνύσει τὸ σαφές· αὐτὸς δὲ
δι´ ἑαυτοῦ, ὡς λέγομεν, προσιὼν τῷ θεῷ, ὃς ἐν τοῖς ἀληθινοῖς αὐτοῦ
σπλάγχνοις ἵδρυται, περὶ τοῦ αἰωνίου βίου λήψεται τὰς ὑποθήκας, ὅλος ἐκεῖ
συρρεύσας. »
Σαφέστατα δὴ διὰ τούτων ὁ λόγος ἐξέφηνεν τίνων ἡγεῖσθαι χρὴ τὰ μαντεῖα καὶ
τὰς διὰ θυτικῆς ἐρωτήσεις τάς τε παρὰ τοῖς πολλοῖς θαυμαζομένας περὶ τῶν
ἀδήλων προγνώσεις. Πάντα γὰρ ταῦτα, δοξοκοπίας ὀνομάσας, ὡς ἂν ὑπὸ
δαιμόνων πονηρῶν ἐνεργούμενα ἀποβάλλει. Τὸν γοῦν περὶ φαύλων δαιμόνων
διεξιὼν λόγον καὶ φάσκων τὸν συνετὸν ἄνδρα καὶ σώφρονα μή ποτε τούτοις
ἑαυτὸν ἐπιδοῦναι μηδ´ ἐπισπάσασθαι εἰς ἑαυτὸν διὰ τῶν θυσιῶν τοὺς
τοιούτους, ἑξῆς ἐπισυνάπτει λέγων τὸν φιλόσοφον μηδὲ μαντείων δεήσεσθαι
μηδὲ σπλάγχνων ζῴων καὶ τῶν παραπλησίων, ὡς ἂν τῆς δαιμονικῆς ὄντων
κακοτεχνίας. Εἰ δὴ οὖν κατὰ ταῦτα εὐλαβητέον τῷ συνετῷ καὶ σώφρονι
τοιαύταις χρῆσθαι θυσίαις, δι´ ὧν ἐπισπάσεται πρὸς ἑαυτὸν τοὺς δαίμονας
(αὗται δ´ ἦσαν αἱ δι´ αἱμάτων ἐκχύσεως καὶ δι´ ἀλόγων ζῴων σφαγῆς), οὐδεὶς
ἂν ἐνδίκως ῥηθείη σώφρων καὶ συνετὸς τῶν πάλαι ζῳοθυτούντων τοῖς δαίμοσιν
καὶ πολὺ μᾶλλον τῶν ἀνθρωποθυτούντων. Ἥλω δὲ τὰ πανταχοῦ πάντα σχεδὸν
εἰπεῖν ἔθνη, πρόσθεν ἢ τὸν ἡμέτερον Σωτῆρα εἰς ἀνθρώπους ἀναδειχθῆναι,
τοὺς φαύλους ἱλεούμενα δαίμονας ταῖς κατὰ πάντα τόπον ἐπιτελουμέναις
ἀνθρωποθυσίαις. Οὐδεὶς ἄρα τούτων συνετὸς ἦν καὶ σώφρων. Ὁ μὲν οὖν κοινὸς
καὶ ἀνθρώπινος λογισμὸς ἑπόμενος ὀρθῷ λόγῳ παντὶ τῷ συνετῷ καὶ σώφρονι
διαρρήδην προκηρύττει μὴ χρῆσθαι θυσίαις ἐπὶ θεραπείᾳ τῶν πονηρῶν
δαιμόνων, σπουδάζειν δὲ καθαίρειν τὴν ψυχὴν παντοίως· καθαρᾷ γὰρ ψυχῇ μὴ
ἐπιτίθεσθαι, διὰ τὸ αὐτοῖς ἀνόμοιον. Ὁ δὲ θεὸς αὐτοῖς ὁ Ἀπόλλων (πάλιν γὰρ
ἀνθρώποις τοῦτον παραβλητέον καὶ δεικτέον ὅσον τοῦ ὀρθοῦ λείπεται
λογισμοῦ) προστάττει τῷ πονηρῷ δαίμονι θύειν, οὐκ ἄλλως ἢ δηλαδὴ φίλος ὢν
αὐτῷ· κακῷ δὲ τὸ ὅμοιον φίλον. Τούτου δὲ μάρτυς ὁ καὶ πρόσθεν ἐν οἷς
ἐπέγραψεν « Περὶ τῆς ἐκ λογίων φιλοσοφίας » ὧδε ἱστορῶν πρὸς λέξιν·
| [4,19] CHAPITRE XIX
Il ne faut s'attacher qu'au Dieu souverain.
« Pour nous, nous nous efforcerons de n'avoir point besoin de semblables
biens; mais nous dirigerons l'exercice de toutes les facultés de notre
âme à devenir semblables à Dieu et aux natures qui l'approchent de plus
près. Or on y parvient en domptant ses passions, en concevant des idées
saines et justes de tout ce qui existe ; en conformant sa vie aux modèles
que nous fournissent la Divinité et les autres êtres qui approchent de sa
nature. Quant aux hommes pervers et aux méchants démons, en un mot à tout
être qui s'attache aux choses mortelles et matérielles, nous éviterons de
leur ressembler. L'homme sage, tel que nous le concevons, s'abstiendra de
toutes les choses extérieures, renoncera à tout commerce avec les démons,
n'aura point recours aux devins ni aux présages qui se tirent des
entrailles des animaux, parce qu'il a su s'abstenir des choses qui sont
l'objet de la divination. Ainsi il ne se liera pas par le mariage, pour
savoir du devin si cette alliance sera heureuse ou malheureuse; il
s'abstiendra du commerce, pour ne point avoir à consulter le devin, sur un
domestique, sur un vol qui aura été commis à son détriment, en un mot sur
toutes ces futilités qui remplissent la vie humaine. Le bien qui fait
l'objet de ses recherches, il n'y a ni devin, ni entrailles fumantes
d'animaux égorgés qui puissent le lui révéler. Mais, comme nous l'avons
dit, il s'approchera lui-même de Dieu qui réside réellement dans son
propre cœur ; et là tout recueilli en lui-même, il recevra les préceptes
de la vie éternelle. »
Après de telles paroles, peut-il rester encore quelques doutes sur ce
qu'il faut penser de la divination, des aruspices et de toutes ces
prédictions de l'avenir qui ont fait tant de bruit ? pure vanité que tout
cela, ouvrage des méchants démons, au jugement même de notre philosophe.
Il continue à traiter le sujet des mauvais démons, et après avoir dit que
l'homme sage ne se fera pas leur esclave, et ne s'occupera pas à se les
rendre favorables par des sacrifices, il ajoute que le vrai philosophe ne
consultera ni les devins, ni les entrailles des animaux, ni rien de
semblable, parce qu'en tout cela il n'y a qu'artifice des démons et donc
un homme sage doit s'abstenir scrupuleusement de tous ces sacrifices par
lesquels on cherche à se rendre les démons propices, j'entends ces
sacrifices qui se font par l'effusion du sang et l'immolation des animaux,
il n'y eut donc pas un seul homme sage parmi tous les peuples anciens qui
immolèrent des animaux, et à combien plus forte raison parmi ceux qui
immolèrent des hommes ! Or nous avons démontré que, à quelques rares
exceptions près, tous les peuples qui ont précédé la venue de notre
Sauveur Jésus-Christ sur la terre, ont fait usage des sacrifices humains
pour fléchir les méchants démons. Donc le sens commun des hommes,
quand il est dirigé par la droite raison, apprend à l'homme sage à s'abstenir de
tous ces sacrifices qui s'offrent aux méchants démons, et à s'appliquer
plutôt à purifier son âme, parce qu'une âme pure est à l'abri de leurs
attaques, à cause de la différence qui se trouve entre elle et les mauvais
génies. Or Apollon, ce prétendu dieu, (en le comparant avec l'homme
raisonnable, il est facile de voir combien sa divine sagesse le cède à la
droite raison humaine). Apollon ordonne d'offrir des sacrifices aux
méchants démons; preuve évidente qu'il est leur ami, or un être méchant ne
peut avoir pour ami que son semblable. Et si voulez vous convaincre que
telle est la volonté d'Apollon, vous en trouverez la preuve dans l'écrit
du philosophe que nous venons de citer : voici comment il s'exprime dans
son traité de la Philosophie des oracles.
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