[4,11] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΙΑ'
Ὅτι οὐδὲν τῶν αὐτὸ γῆς χρὴ τῷ ἐπὶ πάντων θεῷ οὔτε θυμιᾶν οὔτε θύειν
« Θεῷ μὲν τῷ ἐπὶ πᾶσιν, ὥς τις ἀνὴρ σοφὸς ἔφη, μηδὲν τῶν αἰσθητῶν μήτε
θυμιῶντες μήτ´ ἐπονομάζοντες· οὐδὲν γὰρ ἔνυλον ὃ μὴ τῷ ἀΰλῳ εὐθύς ἐστιν
ἀκάθαρτον. Διὸ οὐδὲ λόγος τούτῳ ὁ κατὰ φωνὴν οἰκεῖος οὐδ´ ὁ ἔνδον, ὅταν
πάθει ψυχῆς ᾖ μεμολυσμένος, διὰ δὲ σιγῆς καθαρᾶς καὶ τῶν περὶ αὐτοῦ
καθαρῶν ἐννοιῶν θρησκεύσωμεν αὐτόν. Δεῖ ἄρα συναφθέντας καὶ ὁμοιωθέντας
αὐτῷ τὴν αὑτῶν ἀναγωγὴν θυσίαν ἱερὰν προσάγειν τῷ θεῷ, τὴν αὐτὴν δὲ καὶ
ὕμνον οὖσαν καὶ ἡμῶν σωτηρίαν. Ἐν ἀπαθείᾳ ἄρα τῆς ψυχῆς, τοῦ δὲ θεοῦ
θεωρίᾳ ἡ θυσία αὕτη τελεῖται. »
| [4,11] CHAPITRE XI
Que rien de terrestre ne doit être brûlé et immolé en l'honneur du Dieu
suprême.
« Rien de ce qui tombe sous les sens ne doit être offert ou immolé au Dieu
souverain, comme l'a dit un sage. Car tout ce qui est matériel devient
indigne par là même d'un Dieu immatériel. Ainsi, le langage même ne
saurait l'honorer, soit le langage extérieur, exprimé par des paroles,
soit le langage intime de l'âme, si elle est souillée par quelque passion
mauvaise. C'est par un chaste silence, par des pensées pures que nous
devons l'honorer : c'est en nous approchant de lui, en retraçant en nous
son image, en élevant jusqu'à lui nos affections, que nous lui offrirons
un sacrifice véritable, qui sera à la fois un hymne de louange en son
honneur, et une cause de salut pour nous. Et c'est dans le calme d'un
esprit occupé de la contemplation de Dieu que s'accomplit ce sacrifice. »
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