HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Eusèbe de Césarée, Préparation évangélique, livre II

Chapitre 5

  Chapitre 5

[2,5] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Ε'. Ἀνακεφαλαίωσις τῶν πρόσθεν εἰρημένων. Τῆς μὲν οὖν Ἑλληνικῆς θεολογίας, λέγω δὲ τῆς πανδήμου καὶ μυθικωτέρας καὶ πολὺ πρότερον τῆς παρὰ Φοίνιξι καὶ Αἰγυπτίοις τοῖς τε ἄλλοις, ὧν τὴν μνήμην οἱ πρὸ τούτου περιέσχον λόγοι, τοιόσδε τις τρόπος ἀποδέδεικται, οἷος διὰ τῶν προεκτεθεισῶν φωνῶν αὐτῶν δὴ τῶν Ἑλληνικῶν συγγραφέων προδεδήλωται· ὃν καὶ εἰκότως ἐν ἀρχαῖς τῆς προκειμένης Εὐαγγελικῆς Προπαρασκευῆς εἰς διάκρισίν τε καὶ ἐπίγνωσιν τοῖς ἐντευξομένοις προτεθείκαμεν, ὡς ἂν μάθοιμεν ἡμεῖς τε αὐτοὶ καὶ οἱ τῶνδε εἰσέτι νῦν ἄπειροι, τίνες ὄντες πάλαι πρότερον καὶ οἵων ἐκ πατέρων φύντες ὁπηλίκοις τε τὸ πρὶν κακοῖς πεπεδημένοι δυσσεβείας τε ὁπόσῃ καὶ ἀγνωσίας θεοῦ μέθῃ τὰς ψυχὰς κατορωρυγμένοι τῆς τούτων ἁπάντων ἀθρόως ἀνανεύσεως καὶ ἐλευθερίας ἠξιώθημεν διὰ μιᾶς μόνης τῆς εὐαγγελικῆς διδασκαλίας, οὐκ ἄλλως ἡμῖν πρυτανευθείσης δι' ἐπιφανείας τοῦ σωτῆρος ἡμῶν Ἰησοῦ Χριστοῦ τοῦ θεοῦ· ὃς οὐ μέρει γῆς οὐδ' ἐν γωνίᾳ χώρας ἔθνους ἑνός, καθ' ὅλης δὲ τῆς ἀνθρώπων οἰκουμένης, ἐν τὰ τῆς μάλιστα δεισιδαίμονος πλάνης ὑπερίσχυσεν, οἷά τις νοερῶν καὶ λογικῶν ψυχῶν ἥλιος τὰς τοῦ οἰκείου φωτὸς ἐφαπλώσας ἀκτῖνας ὁμοῦ πᾶν γένος ἀνθρώπων, βαρβάρων τε καὶ Ἑλλήνων, ὥσπερ ἐξ ἀχλύος δεινῆς καὶ ζοφερωτάτης τε καὶ ἀειδοῦς νυκτὸς τῆς δεισιδαίμονος πλάνης ἐπὶ λαμπρὰν καὶ διαυγεστάτην ἡμέραν τῆς ἀληθοῦς εὐσεβείας τοῦ παμβασιλέως θεοῦ πάντας ἡμᾶς μετεστήσατο. Διαρρήδην γοῦν αἱ προπαρατεθεῖσαι φωναὶ νεκρῶν εἴδωλα καὶ ἀνδρῶν πάλαι κατοιχομένων εἰκόνας πάντας πανδημεὶ τοὺς ἀμφὶ τὴν πολύθεον πλάνην κατά τε πόλεις καὶ κώμας ἐπτοημένους θεραπεύειν τε καὶ περιέπειν ἐδίδαξαν, πάντων πάλαι ἀνδρῶν δι' ὑπερβάλλουσαν τοῦ τότε βίου θηριωδίαν θεοῦ μὲν τοῦ πάντων δημιουργοῦ μηδένα λόγον ποιουμένων μηδὲ τῆς θείας καὶ ἐπὶ τοῖς πλημμελουμένοις τιμωροῦ δίκης ἐμπαζομένων, εἰς πάσας δὲ ἀνοσιουργίας καταβαλλόντων. Οὔπω γὰρ εἰσέτι τότε νόμων καθ' οὓς χρὴ βιοῦν συνεστώτων οὐδέ γε τῆς ἡμέρου πολιτείας ἐν ἀνθρώποις κατατεταγμένης, ἀνειμένου δὲ καὶ νομαδικοῦ τοῦ βίου θηριώδους τε καθεστῶτος, τοῖς μὲν θρεμμάτων ἀλόγων δίκην τῶν τῆς γαστρὸς ἀποπληρώσεων πλέον οὐδὲν ἔμελεν, οἷς καὶ πρῶτος οὗτος ἀθεότητος ὑποικουρεῖ τρόπος· οἱ δ' εἰς βραχύ τι φυσικαῖς ἐννοίαις ἀνακινούμενοι θεὸν καὶ θεοῦ δύναμιν σωτήριόν τι καὶ ἀγαθὸν εἶναι χρῆμα διενοήθησαν, εὑρεῖν δὲ τοῦτον θελήσαντες ἄνω μὲν τὰς ψυχὰς εἰς οὐρανὸν ἔτειναν, αὐτόθι δὲ τῇ διανοίᾳ στάντες καὶ τῶν κατ' οὐρανὸν φαινόντων τε καὶ φαινομένων φωστήρων καταπλαγέντες τὰ κάλλη, ταῦτ' εἶναι θεοὺς ἀπεφήναντο. Τρίτοι δὲ ἄλλοι σφᾶς αὐτοὺς ἐπὶ γῆς ῥίψαντες τοὺς ἐπὶ συνέσει τῶν κατ' αὐτοὺς προφέρειν νενομισμένους καὶ ῥώμῃ σώματος καὶ δυναστείας ἰσχύϊ τῶν πλειόνων ἐπικρατήσαντας, γίγαντάς τινας τυράννους καὶ γόητας καὶ φαρμακέας ἄνδρας ἔκ τινος τῶν θείων ἀποπτώσεως τὰς κακοτέχνους γοητείας συνεσκευασμένους καὶ τοὺς ἄλλους κοινῆς τινος καὶ βιωφελοῦς εὐεργεσίας προάρξαντας ζῶντάς τε καὶ μετὰ τὴν τελευτὴν θεοὺς ἐπεφήμισαν. Ἔνθεν αὐτοῖς καὶ οἱ τῶν θεῶν οἶκοι νεκρῶν εἶναι τάφοι μνημονεύονται, ὡς Κλήμης ἐν τῷ πρὸς Ἕλληνας Προτρεπτικῷ ἱστορεῖ, τοῦ λόγου μάρτυρας αὐτοὺς Ἕλληνας ἐπαγόμενος. Εἰ δή σοι φίλον, αὖθις καὶ τούτου τόνδε γράφοντος ἄκουε τὸν τρόπον· [2,5] CHAPITRE V. Résumé de ce que nous avant dit jusqu'ici. Voilà donc quelle est la théologie grecque, cette théologie populaire, avec toutes ses fables. Elle est de beaucoup postérieure à celle des Phéniciens, des Égyptiens et des autres peuples dont nous avons parlé plus haut: et la preuve qu'elle est bien telle que nous l'avons présentée, c'est que nous en avons pris le tableau dans les écrivains grecs. Nous avons cru faire une chose avantageuse pour ceux qui liront ce traité, et les mettre à portée de comprendre et de juger sainement en mettant en tête de la préparation évangélique l'exposé de cette théologie. Nous en comprendrons mieux nous-mêmes, et ceux qui n'ont pas encore fait l'heureuse expérience de nos doctrines sauront mieux aussi qui nous étions autrefois, quels furent nos pères, à quels maux nous étions réduits, à quel degré d'impiété et d'ignorance, par rapport aux choses de Dieu, nos âmes étaient descendues, lorsque la prédication évangélique est venue nous annoncer l'affranchissement et la délivrance de tous ces maux, heureuse délivrance dont nous sommes uniquement redevables à la venue de Notre Seigneur Jésus-Christ, fils de Dieu. Et ce n'est pas seulement dans un coin de la terre, ni dans les limites étroites d'un pays, mais c'est par toute la terre, au centre de la domination des idées superstitieuses, que ce divin Sauveur, comme le vrai soleil des âmes créées avec l'intelligence et la raison, répandant au loin les flots de la lumière dont il est la source, est venu appeler tous les hommes, et nous faire passer tous, Grecs et Barbares, comme d'une effrayante obscurité, et du sein de la nuit profonde des erreurs superstitieuses, au jour brillant et lumineux de la vraie piété envers le Dieu souverain. Il est donc évident, d'après ce que nous avons dit jusqu'ici, que tous les sectateurs enthousiastes de l'idolâtrie, dans les villes comme dans les campagnes, ont rendu un culte et des honneurs divins à des idoles sans vie, à de vains simulacres d'hommes morts depuis longtemps. Dans leur vie tout animale, les hommes des siècles passés ne tenaient aucun compte du Dieu créateur de toutes choses, ni de sa divine justice, vengeresse des crimes; mais ils se précipitaient sans frein dans tous les genres d'abominations. Il n'y avait point alors de lois pour régler la vie humaine; les hommes n'étaient point encore unis par les liens d'une douce civilisation; mais ils menaient une vie sauvage et désordonnée, errant çà et là dans les plaines. Chez les uns, tout leur instinct se terminait comme chez les brutes, à la satisfaction de leur appétit et ce fut chez eux que l'impiété prit naissance. D'autres, comme un sentiment inné en eux, attachant à la nature et à la puissance de la divinité l'idée d'une chose utile et salutaire, voulurent en découvrir l'existence. Leur âme s'éleva vers les cieux pour l'y chercher, mais leur esprit ne pénétra pas au-delà des bornes de leurs sens ; frappés de l'éclat et de la beauté des corps qui brillent au firmament, ils en firent des dieux. Les autres enfin cherchèrent la divinité sur la terre. Ils qualifièrent du titre de dieux, tous ceux qui effacèrent leurs semblables, ou par la supériorité de l'intelligence, ou par la force physique, ou qui firent peser sur les nations le joug de leur puissance, comme les géants, les tyrans, les magiciens, et tous ces hommes habiles dans l'art de préparer des breuvages enchanteurs. En un mot, tout ce qu'il y eut d'hommes qui surent se rendre utiles à la vie commune furent mis au rang des dieux, soit pendant leur vie, soit après leur mort. De là il résulte que les premiers temples des dieux furent les tombeaux des morts, comme le rapporte Clément d'Alexandrie dans son exhortation aux Grecs. Il prend à témoin de ce qu'il dit les Grecs eux-mêmes. Écoutons-le plutôt, lui-même, si vous le trouvez bon, dans cet écrit où il parle de la sorte.


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Dernière mise à jour : 20/09/2007