[2,4] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Δ'.
Τίσι λογισμοῖς τοῦ τὰ ὅμοια τοῖς Ἕλλησι περὶ θεῶν φρονεῖν ἀνεχρήσαμεν.
Εἰκότως δῆτα ἡμεῖς τούτων ἁπάντων ἐλευθέρους ἡμᾶς γενέσθαι ὁμολογοῦμεν,
τῆς μὲν μακρᾶς καὶ πεπαλαιωμένης πλάνης ὥσπερ τινὸς δεινῆς καὶ χαλεπωτάτης
νόσου λελυτρωμένοι, πρῶτα μὲν τῇ τοῦ παντοκράτορος θεοῦ χάριτι καὶ
εὐεργεσίᾳ, δεύτερον δὲ ἀπορρήτῳ δυνάμει τῆς τοῦ σωτῆρος ἡμῶν εὐαγγελικῆς
διδασκαλίας, καὶ τρίτον σώφρονι λογισμῷ κρίναντες ἀνόσιον εἶναι καὶ
δυσσεβὲς τῇ τοῦ θεοῦ σεβασμίῳ προσηγορίᾳ τιμᾶν τοὺς πάλαι ἐν νεκροῖς
κειμένους θνητοὺς ἄνδρας καὶ οὐδὲ σωφρόνων ἀνδρῶν μνήμην ἀπολελοιπότας,
ἐσχάτης δὲ ἀκρασίας καὶ ἀκολασίας ὠμότητός τε καὶ φρενοβλαβείας δείγματα
τοῖς μετ' αὐτοὺς φυλάττειν παραδεδωκότας. Πῶς γὰρ οὐ πάντων ἠλιθιώτατον
τοὺς σωφροσύνης ἐραστὰς τοῖς αἰσχροῖς καὶ ἀκολάστοις τῶν πρωτείων
παραχωρεῖν, καὶ τοὺς συνετοὺς καὶ ἔμφρονας τοῖς τὰς φρένας ἀπολωλεκόσι τὴν
σεβάσμιον παρέχειν τιμὴν τούς τε δικαιοσύνης καὶ φιλανθρωπίας ἀσκητὰς τοῖς
δι' ὑπερβολὴν ὠμότητος καὶ ἀπανθρωπίας τεκνοκτονίας καὶ πατροκτονίας
μιάσμασιν ἐνισχημένοις; Ποίαν δ' οὐχ ὑπερηκόντισεν ὑπερβολὴν ἀσεβείας τὸ
καταβάλλειν εἰς ἄρρητα ἀνδρῶν καὶ γυναικῶν μόρια καὶ εἰς τὴν ἄλογον καὶ
θηριώδη φύσιν τὴν σεμνὴν καὶ παναγίαν τοῦ θεοῦ πρόσρησιν τοιαῦτά τε αἰσχρὰ
καὶ ἀπάνθρωπα θεολογεῖν, οἷα καὶ ἐπὶ τῶν ἐν ἀνθρώποις κακούργων, εἰ
κατελεγχθείη, ταῖς ἀπὸ τῶν νόμων ἀπαραιτήτοις ὑποπέσοιεν ἂν τιμωρίαις; Καὶ
τί χρὴ μηκύνειν εὐαγγελιζομένους πάντα βάρβαρον ὁμοῦ καὶ Ἕλληνα τὴν ἀπὸ
τῶν εἰρημένων κακῶν ἐλευθερίαν τῆς τε τῶν ψευδωνύμων θεῶν ἀποστασίας τὸ
εὔλογον εἰς φῶς ἀγαγόντας, ὁπότε καὶ αὐτῶν ἤδη τῶν σφόδρα δεισιδαιμόνων οἱ
πλείους, ὥσπερ ἐκ βαθέος κάρου ἀνανήψαντες καὶ τῆς παλαιᾶς ἀχλύος τὸ τῆς
ψυχῆς ὄμμα διανοίξαντες τὸν βαθὺν λῆρον συνεῖδον τῆς πατρικῆς πλάνης καὶ
στάντες ἐπὶ λογισμοῦ τὴν ἑτέραν ὁδὸν εἵλοντο, τῆς παλαιᾶς ἀναχωρήσαντες;
Ὧν οἱ μὲν ὁμόσε χωρήσαντες τῆς ὅλης κατέπτυσαν θεολογίας τῶν σφετέρων
προγόνων πλατὺ καταγελάσαντες, οἱ δ' ἀθεότητος δόξαν ἐκκλίναντες οὔτ' ἐπὶ
τοῖς πρότερον ἔστησαν οὔτ' ἐξ ἅπαντος αὐτῶν ἀνεχώρησαν, κολακεῦσαι δὲ καὶ
θεραπεῦσαι τὴν οἰκείαν προθέμενοι δόξαν τὰς περὶ τῶν τεθρυλημένων παρ'
αὐτοῖς θεῶν ἱστορίας ἀληθεῖς μύθους εἶναι πεπλασμένους ὑπὸ ποιητῶν
ἐπεφήμισαν, φυσικὰς ἐν αὐτοῖς ἀποκρύπτοντες θεωρίας. Ὧν εἰ καὶ ὅτι μάλιστα
μηδὲν φέρουσιν ἀληθείας δεῖγμα, ὅμως δ' οὖν ἀναγκαία γένοιτ' ἂν ἡμῖν ἡ
ἔκθεσις εἰς θεωρίαν τῶν καὶ παρὰ τούτοις σεμνῶν, ὡς ἂν καὶ τῆς τούτων
ἀναχωρήσεως οὐκ ἄλλως ἡμῖν προξενηθείσης ἢ διὰ τῆς τοῦ σωτῆρος ἡμῶν
εὐαγγελικῆς διδασκαλίας τὸ εὔλογον παρασταίη. Φέρ' οὖν καὶ τούτων τὸν
λόγον ἄνωθεν ἀναλαβόντες ἐπισκεψώμεθα.
| [2,4] CHAPITRE IV.
Quelles raisons nous ont déterminés à repousser de semblables doctrines
sur la Divinité.
C'est avec raison assurément que nous nous glorifions de nous être
affranchis de toutes ces absurdités. C'est comme d'une maladie terrible et
pernicieuse que nous prétendons être délivrés de cette antique erreur, qui
a régné pendant tant de siècles. Et cette délivrance, nous la devons
d'abord à la bonté et à la grâce du Dieu tout-puissant, ensuite à la vertu
ineffable des enseignements évangéliques de notre Sauveur, enfin au sage
raisonnement qui nous a fait comprendre tout ce qu'il y a d'impie et de
criminel à prostituer l'auguste nom de la divinité à des hommes mortels
dont il ne reste depuis longtemps que la poussière, à des hommes dont la
mémoire est loin d'être sans tache, mais qui n'ont laissé à la postérité
que le souvenir et l'exemple de tous les excès de l'intempérance, de la
volupté, de la cruauté, de la démence. Ne serait-ce pas en effet le comble
de la folie que de voir des hommes irréprochables dans les mœurs, se
prosterner devant des débauchés et des dissolus ; des hommes intelligents
et sensés rendre un culte religieux a des hommes qui ont perdu la raison ;
des disciples de la justice et de la charité se constituer les adorateurs
de monstres qui se sont imprimé la tache honteuse de la plus révoltante
cruauté, en souillant leurs mains dans le sang de leurs parents ou de
leurs enfants ? Prostituer le nom adorable du Dieu de toute sainteté, à
ces parties du corps humain, que l'honnêteté même ne permet pas de nommer
ou bien à des êtres sans raison ; se peut-il concevoir quelque chose
au-delà d'une pareille impiété ? Diviniser des actions, qui sont la honte
de l'humanité, au point que si des criminels en étaient convaincus devant
les tribunaux de la justice humaine, les lois n'auraient pas de châtiments
assez rigoureux à infliger à de tels crimes! mais à quoi bon nous arrêter
davantage à annoncer à tous les hommes, Grecs ou Barbares, leur délivrance
de toutes ces horreurs ou bien à justifier aux yeux de tout le monde notre
défection du culte de ces fausses divinités, lorsque déjà un grand nombre
des plus zélés défenseurs de ces superstitions se sont éveillés comme d'un
profond sommeil ; ils ont ouvert les yeux de l'intelligence sur les
ténèbres au milieu desquelles ils avaient vécu jusque là, et ils ont vu la
ridicule frivolité des fables de leurs pères. Revenus à eux-mêmes ils ont
eu horreur de la voie dans laquelle ils avaient marché, et en ont embrassé
une nouvelle. Les uns ont abjuré sur-le-champ les rêveries fabuleuses de
leurs pères, devenues l'objet de leurs railleries ; les autres, voulant
seulement décliner le reproche d'impiété, n'ont pas persévéré dans leur
ancienne voie, sans cependant l'abandonner entièrement. Ceux-ci, dans le
dessein d'ôter à leurs systèmes ce qu'ils ont d'absurde et de honteux, ont
prétendu que les histoires réputées jusqu'alors véridiques sur les dieux
reconnus par tout le monde, n'étaient qu'une invention des poètes, dans
laquelle il fallait chercher des allégories physiques. Bien qu'ils ne
puissent apporter la moindre preuve à l'appui de cette assertion, nous
consentons cependant volontiers à exposer ce qu'ils ont de plus spécieux
dans leurs doctrines afin de mettre dans tout leur jour les raisons qui
nous les ont fait abandonner, avantage que nous devons uniquement aux
heureux renseignements de notre Sauveur. Maintenant, donc, reprenons les
choses de plus haut et examinons.
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