HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Eusèbe de Césarée, Démonstration évangélique, livre I

Chapitre 3f

  Chapitre 3f

[1,3f] Ταῦτα καὶ περὶ τῶνδε θαυμάσιος Μωσῆς, περί τε τῶν ἀκουσίως ἡμαρτηκότων καὶ περὶ τῶν κατ´ ἄγνοιαν, ἐξηκριβώσατο πόρρωθεν τῶν κατὰ προαίρεσιν πλημμελημάτων, ἐφ´ οἷς καὶ ἀπαραιτήτους ὁρίζει τιμωρίας, τοὺς οἰκείους ἀναστέλλων. γὰρ ἐπὶ τοῖς ἀκουσίοις μὴ πρότερον νείμας συγγνώμην ἐξαγορεῦσαι τὸ ἁμάρτημα, κἄπειτα ὥσπερ μικρὰν τιμωρίαν διὰ τῆς προστεταγμένης θυσίας εἰσπραξάμενος τὸν ἡμαρτηκότα, διά τε τῆς ἐπὶ τὸν ἁγνὸν τόπον ἀμελλήτου πορείας τὴν σπουδὴν ὁμοῦ καὶ τὸ εὐλαβὲς ἐπιτείνας τῶν κατ´ αὐτὸν θεοσεβεῖν προῃρημένων, πῶς οὐχὶ τῶν ἑκουσίως δρωμένων πολὺ πρότερον ἐπίσχοι ἂν τὰς ὁρμάς; τί δὴ οὖν πρὸς ταῦτα συλλογίζεσθαι χρῆν, ὅτε δή, ὡς εἴρηται, συγκεφαλαιούμενος τὰ πάντα Μωσῆς ἐπισκήπτει λέγων· « Ἐπικατάρατος πᾶς ὃς οὐκ ἐμμενεῖ ἐν πᾶσι τοῖς ἐγγεγραμμένοις τοῦ νόμου, τοῦ ποιῆσαι αὐτά ». Ἆρα γὰρ τοὺς ἐκ περάτων γῆς μέλλοντας κατὰ Μωσέα θεοσεβεῖν, ὡς ἂν φύγοιεν μὲν τὴν κατάραν, τύχοιεν δὲ τῆς ἐπηγγελμένης πρὸς τὸν Ἀβραὰμ εὐλογίας, ταῦτα πάντα χρῆν πράττειν καὶ τρὶς τοῦ ἔτους ἀπαντᾶν εἰς τὰ Ἱεροσόλυμα, καὶ τὰς ἐκ πάντων δὲ τῶν ἐθνῶν θεοσεβεῖν προῃρημένας γυναῖκας, ἄρτι τόκων καὶ ὠδίνων παυσαμένας, τοσαύτην στέλλεσθαι πορείαν, ὡς ἂν τὴν προστεταγμένην ὑπὸ Μωσέως θυσίαν ἐφ´ ἑκάστῳ τῶν γεννωμένων ἀνενέγκαιεν, τοὺς ἐφαψαμένους νεκροῦ σώματος, τοὺς ἐπίορκον ὀμωμοκότας, τοὺς ἀκούσιόν τι δεδρακότας, ἐκ περάτων γῆς ἥκειν τρέχειν τε καὶ σπεύδειν ἐπὶ τὸν νενομοθετημένον καθαρισμόν, ὡς ἂν ἐκφύγοιεν τὴν τῆς κατάρας ἐπίσκηψιν; ἀλλὰ συνορᾷς ὡς καὶ αὐτοῖς τοῖς ἀμφὶ τὰ Ἱεροσόλυμα κατοικοῦσι καὶ ἐπὶ μόνης τῆς Ἰουδαίας τὰς διατριβὰς ποιουμένοις κατὰ Μωσέα βίος δυσκατόρθωτος ἦν, μή τί γε δυνατὸς ἐπιτελεῖσθαι καὶ τοῖς λοιποῖς ἔθνεσιν. Ἔνθεν εἰκότως σωτὴρ καὶ κύριος ἡμῶν Ἰησοῦς υἱὸς τοῦ θεοῦ μετὰ τὴν ἐκ νεκρῶν ἀνάστασιν τοῖς αὐτοῦ μαθηταῖς εἰπών· « Ππορευθέντες μαθητεύσατε πάντα τὰ ἔθνη », ἐπιλέγει· « διδάσκοντες αὐτοὺς τηρεῖν πάντα ὅσα ἐνετειλάμην ὑμῖν ». Οὐ γὰρ τὰ Μωσέως νόμιμα διδάσκειν πάντα τὰ ἔθνη παρεκελεύσατο, ἀλλ´ ὅσα αὐτὸς ἐνετείλατο· ταῦτα δ´ ἦν τὰ ἐν τοῖς εὐαγγελίοις αὐτοῦ φερόμενα. Εἰκότως οὖν καὶ οἱ αὐτοῦ μαθηταὶ καὶ οἱ ἀπόστολοι ἐν τῇ περὶ τῶν ἐθνῶν σκέψει ὁμολογοῦσι μὴ δύνασθαι τὰ Μωσέως νόμιμα τοῖς ἔθνεσιν ἐφαρμόζειν, ὅτε μήτε αὐτοῖς μήτε τοῖς πατράσιν αὐτῶν εὐκατόρθωτα γέγονεν. Λέγει δ´ οὖν ἐν ταῖς Πράξεσιν Πέτρος· « Νῦν οὖν τί πειράζετε τὸν θεὸν ἐπιθεῖναι ζυγὸν ἐπὶ τὸν τράχηλον τῶν μαθητῶν, ὃν οὔτε οἱ πατέρες ἡμῶν οὔτε ἡμεῖς ἰσχύσαμεν βαστάσαι »; Εἰκότως δὲ καὶ αὐτὸς Μωσῆς τούτων αὐτῶν ἕνεκεν ἕτερον παρ´ ἑαυτὸν ἀναστήσεσθαι ἔφη προφήτην, καὶ τοῦτον νομοθέτην ἔσεσθαι τῶν ἐθνῶν ἁπάντων εὐαγγελίζεται, τὸν Χριστὸν αἰνιττόμενος, αὐτῷ τε πείθεσθαι τοῖς οἰκείοις παραινεῖ, ὧδέ πη καὶ τοῦτο θεσπίζων· « Προφήτην ὑμῖν ἀναστήσει κύριος θεὸς ἐκ τῶν ἀδελφῶν ὑμῶν ὡς ἐμέ, αὐτοῦ ἀκούσεσθε κατὰ πάντα ὅσα ἂν λαλήσῃ ὑμῖν. Ἔσται δέ, πᾶσα ψυχή, ἥτις ἂν μὴ ἀκούσῃ τοῦ προφήτου ἐκείνου, ἐξολοθρευθήσεται ἐκ τοῦ γένους αὐτῆς ». Καὶ τοῦτον δὲ τὸν προφήτην, δηλονότι τὸν Χριστόν, ἐξ Ἰουδαίων προελθόντα πάντων τῶν ἐθνῶν κατακρατήσειν πάλιν ἀναφωνεῖ λέγων· « Ὡς καλοὶ οἱ οἶκοί σου Ἰακώβ, αἱ σκηναί σου Ἰσραήλ, ὡσεὶ νάπαι σκιάζουσαι καὶ ὡσεὶ παράδεισος ἐπὶ ποταμόν, ὡς σκηναὶ ἃς ἔπηξεν κύριος. Ἐξελεύσεται ἄνθρωπος ἐκ τοῦ σπέρματος αὐτοῦ, καὶ κυριεύσει ἐθνῶν πολλῶν, καὶ ὑψωθήσεται βασιλεία αὐτοῦ ». Ἀλλὰ καὶ ἐξ ὁποίας φυλῆς, δώδεκα τῶν ὅλων παρ´ Ἑβραίοις οὐσῶν, ὅτι δὴ ἀπὸ τῆς Ἰούδα θεσπιζόμενος τῶν ἐθνῶν νομοθέτης Χριστὸς προελεύσεται, καὶ κατὰ ποίους χρόνους, ὅτι μετὰ τὴν ἔκλειψιν τῶν ἐκ προγόνων διαδοχῆς τοῦ Ἰουδαίων ἔθνους ἀρξάντων, δηλοῖ λέγων· « οὐκ ἐκλείψει ἄρχων ἐξ Ἰούδα, καὶ ἡγούμενος ἐκ τῶν μηρῶν αὐτοῦ, ἕως ἂν ἔλθῃ τὰ ἀποκείμενα αὐτῷ, καὶ αὐτὸς προσδοκία ἐθνῶν ». Ποία δὲ προσδοκία ἦν ἀλλ´ τῷ Ἀβραὰμ ἐπηγγελμένη περὶ τοῦ δεῖν « εὐλογηθήσεσθαι ἐν αὐτῷ πάντα τὰ ἔθνη τῆς γῆς »; πέφηνε τοιγαροῦν καὶ αὐτὸς Μωσῆς ἀκριβῶς ἐπιστάμενος τὴν μὲν πρὸς αὐτοῦ διαταγεῖσαν νομοθεσίαν ἐξασθενεῖν εἰς τὸ πᾶσιν ἐφαρμόσαι τοῖς ἔθνεσιν, εἰς ἐκπλήρωσιν δὲ τῶν πρὸς τὸν Ἀβραὰμ χρησμῶν ἑτέρου δεῖσθαι προφήτου. Οὗτος δ´ ἄρα ἦν, ὃν ἐξ Ἰούδα φυλῆς προελεύσεσθαι καὶ πολλῶν ἐθνῶν κυριεύσειν προμαρτυρόμενος εὐηγγελίζετο. [1,3f] C'est ainsi que l'admirable Moïse a distingué avec soin ceux qui tombaient involontairement ou par ignorance, de ceux qui péchaient par malice ; et pour les retenir, il porte contre eux des peines irrémissibles. Or, celui qui n'accorde leur pardon à ceux qui ont failli involontairement que lorsqu'ils auront révélé leur iniquité, et qui ensuite leur impose une légère satisfaction par l'offrande prescrite, et qui par le voyage précipité à la maison de Dieu se propose d'exciter le zèle et la piété de ceux qui suivent la religion dont il est le ministre, comment se peut-il faire qu'il n'enchaîne pas l'entraînement de ceux qui commettraient l'iniquité de plein gré? Pourquoi donc discuter encore, puisque, comme nous l'avons dit plus haut, Moïse récapitulant la loi, fait ces imprécations : Maudit soit celui qui ne s'appliquera pas à conformer sa conduite à tout ce qui est écrit dans la loi. Il fallait donc aussi que ceux qui habitent aux extrémités de la terre, s'ils voulaient observer la loi de Moïse, éviter ces malédictions terribles, et participer à la bénédiction promise à Abraham, se soumissent à ces ordonnances; que trois fois dans l'année ils se rendissent à Jérusalem? Il fallait donc que chez toutes les nations, les femmes qui voulaient servir Dieu, au moment où elles étaient délivrées de leur fruit et soulagées des douleurs de l'enfantement, entreprissent un aussi long voyage, pour offrir le sacrifice prescrit par Moïse à la naissance de chaque enfant? Il fallait donc que celui qui avait touché un mort, qui s'était parjure, qui avait commis quelque faute involontairement, accourût des extrémités de la terre, s'empressât de se soumettre à l'expiation légale, afin de ne pas encourir la terrible malédiction? Mais ne sentez-vous pas combien il eût été difficile de vivre suivant les institutions de Moïse à ceux-là même qui habitaient auprès de Jérusalem, ou qui vivaient dans la Judée seulement? Combien donc l'eût-il été aux autres nations? Aussi notre Sauveur et Seigneur, le Fils de Dieu, donnant, après sa résurrection, ses avis à ses disciples : Allez, dit-il, enseignez toutes tes nations : puis il ajoute : enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai appris (Matth., XXVIIII, 19). Il n'ordonnait pas d'enseigner aux peuples les lois de Moïse, mais ce qu'il leur avait appris lui-même, c'est-à-dire les paroles de vie qui sont contenues dans les Évangiles, aussi ses disciples et les apôtres, dans leur délibération au sujet des Gentils, convinrent-ils qu'il était impossible que les ordonnances de Moïse pussent convenir aux nations, puisque ni eux ni leurs pères n'avaient pu les suivre; c'est pourquoi Pierre parle ainsi dans les Actes : Pourquoi donc maintenant tenter le Seigneur en imposant aux disciples un joug que nos pères ni nous n'avons pu porter ( Act., XV,10)? C'est pourquoi Moïse lui-même annonce qu'après lui s'élèvera un autre prophète qui sera le législateur de toutes les nations ; il désigne ainsi le Christ, et exhorte les Juifs à croire en lui : voici sa prédiction : « Le Seigneur dieu vous suscitera du milieu de vos frères un prophète comme moi ; vous écouterez tout ce qu'il vous dira ; or, tout homme qui n'écoutera pas ce prophète sera retranché de son peuple ( Deut., XVIII, 15 ). » Plus loin le législateur annonce que ce prophète, évidemment le Christ, qui doit sortir des Juifs, gouvernera les nations : Que tes pavillons sont beaux, ô Jacob; les tentes, ô Israël, dit-il, sont comme tes vallées ombragées, comme un jardin planté sur le bord du fleuve, comme les tentes qu'a élevées le Seigneur. Un homme sortira de sa race, qui gouvernera la multitude des nations, et sa puissance croîtra sans cesse (Nomb., XXIV, 5). Mais de laquelle des douze tribus du peuple juif doit-il naître? C'est de la tribu de Juda que sortira le Christ, législateur des nations. A quelle époque? Alors que la sécession des princes de la nation juive sera interrompue. « Le prince, dit-il, ne sortira pas de Jacob, ni le chef de sa postérité, jusqu'à ce que vienne celui qui a été promis, et il est l'attente des nations (Genèse, XLIX, 10 ). » Quelle fut cette attente, sinon celle qui a été annoncée à Abraham, lorsqu'il lui fut promis qu'en lui seraient bénies les nations de la terre. Moïse parut donc avoir bien compris lui-même que la loi qu'il donnait ne pourrait pas convenir à toutes les nations, et que pour l'accomplissement des promesses faites à Abraham, il fallait un autre prophète. C'est assurément celui qui devait sortir de la tribu de Juda et gouverner toutes les nations, suivant sa prédiction.


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Dernière mise à jour : 11/02/2009