[1050] (ΜΕΝΕΛΑΟΣ) τί δ´ ἔστι; μεῖζον βρῖθος ἢ πάροιθ´ ἔχει;
1051 (ΕΚΑΒΗ) οὐκ ἔστ´ ἐραστὴς ὅστις οὐκ ἀεὶ φιλεῖ.
1052 (ΜΕΝΕΛΑΟΣ) ὅπως ἂν ἐκβῆι τῶν ἐρωμένων ὁ νοῦς.
1053 ἔσται δ´ ἃ βούληι· ναῦν γὰρ οὐκ ἐσβήσεται
1054 ἐς ἥνπερ ἡμεῖς· καὶ γὰρ οὐ κακῶς λέγεις.
1055 ἐλθοῦσα δ´ Ἄργος ὥσπερ ἀξία κακῶς
1056 κακὴ θανεῖται καὶ γυναιξὶ σωφρονεῖν
1057 πάσαισι θήσει. ῥάιδιον μὲν οὐ τόδε·
1058 ὅμως δ´ ὁ τῆσδ´ ὄλεθρος ἐς φόβον βαλεῖ
1059 τὸ μῶρον αὐτῶν, κἂν ἔτ´ ὦς´ αἰσχίονες.
1060 (ΧΟΡΟΣ) οὕτω δὴ τὸν ἐν Ἰλίωι
1061 ναὸν καὶ θυόεντα βωμὸν
1062 προύδωκας Ἀχαιοῖς,
1063 ὦ Ζεῦ, καὶ πελανῶν φλόγα
1064 σμύρνας αἰθερίας τε καπνὸν
1065 καὶ Πέργαμον ἱερὰν
1066 Ἰδαῖά τ´ Ἰδαῖα κισσοφόρα νάπη
1067 χιόνι κατάρυτα ποταμίαι
1069 τέρμονά τε πρωτόβολον ἕωι,
1070 τὰν καταλαμπομέναν ζαθέαν θεράπναν;
1071 φροῦδαί σοι θυσίαι χορῶν τ´
1072 εὔφημοι κέλαδοι κατ´ ὄρφναν
1073 τε παννυχίδες θεῶν,
1074 χρυσέων τε ξοάνων τύποι
1075 Φρυγῶν τε ζάθεοι σελᾶναι
1076 συνδώδεκα πλήθει.
1077 μέλει μέλει μοι τάδ´ εἰ φρονεῖς, ἄναξ,
1078 οὐράνιον ἕδρανον ἐπιβεβὼς
1079 αἰθέρα τε πόλεος ὀλομένας,
1080 ἃν πυρὸς αἰθομένα κατέλυσεν ὁρμά.
1081 ὦ φίλος, ὦ πόσι μοι,
1083 σὺ μὲν φθίμενος ἀλαίνεις
1085 ἄθαπτος ἄνυδρος, ἐμὲ δὲ πόντιον σκάφος
1086 ἀίσσον πτεροῖσι πορεύσει
1087 ἱππόβοτον Ἄργος, ἵνα τε τείχη
1088 λάϊνα Κυκλώπι´ οὐράνια νέμονται.
1089 τέκνων δὲ πλῆθος ἐν πύλαις
1090 δάκρυσι κατάορα στένει βοᾶι βοᾶι
1091 Μᾶτερ, ὤμοι, μόναν δή μ´ Ἀχαιοὶ κομίζουσι
1092 σέθεν ἀπ´ ὀμμάτων
1093 κυανέαν ἐπὶ ναῦν
1095 εἰναλίαισι πλάταις
1096 ἢ Σαλαμῖν´ ἱερὰν
1097 ἢ δίπορον κορυφὰν
1098 Ἴσθμιον, ἔνθα πύλας
1099 Πέλοπος ἔχουσιν ἕδραι.
| [1050] MÉNÉLAS.
Quoi donc ! est-ce qu'elle est plus pesante qu'auparavant ?
HÉCUBE.
Il n'est point d'amant qui n'aime toujours.
MÉNÉLAS.
(1052) L'amour dépend du caractère de ceux qu'on aime : mais je suivrai tes conseils, elle ne montera pas sur le même vaisseau que moi ; ton avis est bon. Arrivée à Argos, elle périra d'une mort misérable, telle qu'elle le mérite, et son exemple instruira les autres femmes à respecter la vertu. La chose n'est pas facile ; cependant la mort de celle-ci frappera de terreur leur impudicité, lors même qu'elles seraient pires.
LE CHOEUR.
(1060) Ainsi donc, ô Jupiter, tu livres aux Grecs le temple où les Troyens t'adoraient, l'autel où ils faisaient brûler l'encens, où brillait la flamme des sacrifices, où s'élevait la fumée de la myrrhe odoriférante ! Tu abandonnes la sainte Pergame, les bocages de l'Ida, ces bois couronnés de lierre qu'arrosent des sources glacées, et ce sommet brillant que le soleil éclaire de ses premiers rayons et qui répand une clarté divine.
Tes sacrifices ne sont plus, ni les chants propices des chœurs sacrés qu'on entendait pendant la nuit, ni les fêtes nocturnes des dieux, ni les traits révérés des simulacres d'or, ni les douze révolutions de la lune, célébrées par les Phrygiens. Je me demande, ô roi des dieux, assis sur le trône céleste, dans les vastes plaines de l'éther, je me demande si tu dédaignes d'abaisser tes regards sur ma patrie en ruines, que la flamme dévorante a consumée. Cher et malheureux époux, ton corps, privé de sépulture et des ablutions funèbres, erre sans asile ; et moi, un vaisseau traversant les mers sur ses ailes rapides, va me porter dans Argos aux nobles coursiers, dont les murs qui s'élèvent jusqu'aux cieux furent bâtis par les Cyclopes. Nos fils, baignés de larmes et rassemblés en foule sur les portes, gémissent et appellent à grands cris leurs mères. Les Grecs vont me séparer de toi, et m'emporter loin de ta vue, sur leurs noirs vaisseaux aux rames agiles, vers l'île sacrée de Salamine, ou sur l'isthme qui domine les deux mers, et qui garde les portes de la terre de Pélops.
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