HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Les Troyennes (tragédie complète)

Vers 850-899

  Vers 850-899

[850] φέγγος ὀλοὸν εἶδε γαίας,
851 εἶδε Περγάμων ὄλεθρον,
853 τεκνοποιὸν ἔχουσα τᾶσδε
854 γᾶς πόσιν ἐν θαλάμοις,
855 ὃν ἀστέρων τέθριππος ἔλαβε
856 χρύσεος ὄχος ἀναρπάσας,
857 ἐλπίδα γᾶι πατρίαι μεγάλαν. τὰ θεῶν δὲ
858 φίλτρα φροῦδα Τροίαι.
859 (ΜΕΝΕΛΑΟΣ)
860 καλλιφεγγὲς ἡλίου σέλας τόδε,
861 ἐν ὧι δάμαρτα τὴν ἐμὴν χειρώσομαι
862 {Ἑλένην· γὰρ δὴ πολλὰ μοχθήσας ἐγὼ
863 Μενέλαός εἰμι καὶ στράτευμ´ Ἀχαιικόν}.
864 ἦλθον δὲ Τροίαν οὐχ ὅσον δοκοῦσί με
865 γυναικὸς οὕνεκ´, ἀλλ´ ἐπ´ ἄνδρ´ ὃς ἐξ ἐμῶν
866 δόμων δάμαρτα ξεναπάτης ἐλήισατο.
867 κεῖνος μὲν οὖν δέδωκε σὺν θεοῖς δίκην
868 αὐτός τε καὶ γῆ δορὶ πεσοῦς´ Ἑλληνικῶι.
869 ἥκω δὲ τὴν Λάκαιναν (οὐ γὰρ ἡδέως
870 ὄνομα δάμαρτος ποτ´ ἦν ἐμὴ λέγω)
871 ἄξων· δόμοις γὰρ τοῖσδ´ ἐν αἰχμαλωτικοῖς
872 κατηρίθμηται Τρωιάδων ἄλλων μέτα.
873 οἵπερ γὰρ αὐτὴν ἐξεμόχθησαν δορὶ
874 κτανεῖν ἐμοί νιν ἔδοσαν, εἴτε μὴ κτανὼν
875 θέλοιμ´ ἄγεσθαι πάλιν ἐς Ἀργείαν χθόνα.
876 ἐμοὶ δ´ ἔδοξε τὸν μὲν ἐν Τροίαι μόρον
877 Ἑλένης ἐᾶσαι, ναυπόρωι δ´ ἄγειν πλάτηι
878 Ἑλληνίδ´ ἐς γῆν κἆιτ´ ἐκεῖ δοῦναι κτανεῖν,
879 ποινὰς ὅσων τεθνᾶς´ ἐν Ἰλίωι φίλοι.
880 ἀλλ´ εἶα χωρεῖτ´ ἐς δόμους, ὀπάονες,
881 κομίζετ´ αὐτὴν τῆς μιαιφονωτάτης
882 κόμης ἐπισπάσαντες· οὔριοι δ´ ὅταν
883 πνοαὶ μόλωσι, πέμψομέν νιν Ἑλλάδα.
884 (ΕΚΑΒΗ) γῆς ὄχημα κἀπὶ γῆς ἔχων ἕδραν,
885 ὅστις ποτ´ εἶ σύ, δυστόπαστος εἰδέναι,
886 Ζεύς, εἴτ´ ἀνάγκη φύσεος εἴτε νοῦς βροτῶν,
887 προσηυξάμην σε· πάντα γὰρ δι´ ἀψόφου
888 βαίνων κελεύθου κατὰ δίκην τὰ θνήτ´ ἄγεις.
889 (ΜΕΝΕΛΑΟΣ) τί δ´ ἔστιν; εὐχὰς ὡς ἐκαίνισας θεῶν.
890 (ΕΚΑΒΗ) αἰνῶ σε, Μενέλα´, εἰ κτενεῖς δάμαρτα σήν.
891 ὁρᾶν δὲ τήνδε φεῦγε, μή ς´ ἕληι πόθωι.
892 αἱρεῖ γὰρ ἀνδρῶν ὄμματ´, ἐξαιρεῖ πόλεις,
893 πίμπρησιν οἴκους· ὧδ´ ἔχει κηλήματα.
894 ἐγώ νιν οἷδα καὶ σὺ χοἰ πεπονθότες.
895 (ΕΛΕΝΗ)
895 Μενέλαε, φροίμιον μὲν ἄξιον φόβου
896 τόδ´ ἐστίν· ἐν γὰρ χερσὶ προσπόλων σέθεν
897 βίαι πρὸ τῶνδε δωμάτων ἐκπέμπομαι.
898 ἀτὰρ σχεδὸν μὲν οἶδά σοι στυγουμένη,
899 ὅμως δ´ ἐρέσθαι βούλομαι· γνῶμαι τίνες
[850] voit et éclaire de sa lumière, chérie des mortels, la ruine de Pergame, la désolation de cette terre où elle choisit l'époux qui la rendit mère : lorsque son char doré enleva cet époux dans les cieux, sa patrie conçut de hautes espérances; mais les amours des dieux s'évanouissent avec Troie. MÉNÉLAS. (860) O jour brillant auquel je redeviens maître d'une infidèle épouse! Je suis Ménélas, qui ai supporté de nombreux travaux, et qui ai conduit l'armée grecque devant Troie, avec mille vaisseaux. Mais si j'ai marché contre Troie, ce n'est pas, comme on le suppose, pour l'amour d'une femme, mais pour punir l'hôte perfide qui m'avait ravi mon épouse. Les dieux ont secondé ma vengeance, il a succombé avec sa patrie sous la lance des Grecs. Je viens chercher cette Lacédémonienne coupable, à qui je ne veux plus donner le nom d'épouse, pour l'emmener avec moi ; car elle est dans cette tente, enfermée avec les Troyennes captives. Ceux dont les fatigues guerrières l'ont reconquise, me l'ont cédée, pour la faire mourir, ou, à ma volonté, pour la ramener dans la terre d'Argos; mais j'ai résolu, au lieu de faire périr Hélène dans Troie, de la ramener en Grèce, sur nos vaisseaux, et là, de la livrer au supplice, pour venger ceux de nos amis qui sont morts devant Ilion. Allez, serviteurs fidèles, entrez dans cette tente, amenez Hélène en ces lieux; traînez par les cheveux la perfide qui a tant fait verser de sang. Dès que les vents favorables s'élèveront, elle nous suivra dans la Grèce. HÉCUBE. (884) Ô toi qui donnes le mouvement à la terre, et qui en même temps résides en elle, qui que tu sois, Jupiter, impénétrable à la vue des mortels, nécessité de la nature, ou intelligence des hommes, je te rends hommage; car, par des voies secrètes, tu gouvernes toutes les choses humaines selon la justice. MÉNÉLAS. D'où vient donc que subitement tu te mets à invoquer les dieux ? HÉCUBE. Je t'approuve, Ménélas, si tu fais périr ton épouse ; mais fuis à sa vue, de peur qu'elle ne te subjugue par l'amour : elle séduit les yeux des hommes, elle ruine les cités, elle embrase les maisons, tant ses charmes sont puissants! J'ai appris à la connaître; toi-même, et tous ceux qui furent ses victimes, vous devez la connaître aussi. HÉLÈNE. (895) Ménélas, voilà un début bien fait pour m'effrayer : je me vois traînée avec violence hors de cette tente, par les mains de tes serviteurs. Quoique je sente que je te suis odieuse, cependant je désire savoir


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 8/10/2009