HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Les Troyennes (tragédie complète)

Vers 750-799

  Vers 750-799

[750] τί μου δέδραξαι χερσὶ κἀντέχηι πέπλων,
751 νεοσσὸς ὡσεὶ πτέρυγας ἐσπίτνων ἐμάς;
752 οὐκ εἶσιν Ἕκτωρ κλεινὸν ἁρπάσας δόρυ
753 γῆς ἐξανελθὼν σοὶ φέρων σωτηρίαν,
754 οὐ συγγένεια πατρός, οὐκ ἰσχὺς Φρυγῶν·
755 λυγρὸν δὲ πήδημ´ ἐς τράχηλον ὑψόθεν
756 πεσὼν ἀνοίκτως πνεῦμ´ ἀπορρήξεις σέθεν.
757 νέον ὑπαγκάλισμα μητρὶ φίλτατον,
758 χρωτὸς ἡδὺ πνεῦμα· διὰ κενῆς ἄρα
759 ἐν σπαργάνοις σε μαστὸς ἐξέθρεψ´ ὅδε,
760 μάτην δ´ ἐμόχθουν καὶ κατεξάνθην πόνοις.
761 νῦν, οὔποτ´ αὖθις, μητέρ´ ἀσπάζου σέθεν,
762 πρόσπιτνε τὴν τεκοῦσαν, ἀμφὶ δ´ ὠλένας
763 ἕλισς´ ἐμοῖς νώτοισι καὶ στόμ´ ἅρμοσον.
764 βάρβαρ´ ἐξευρόντες Ἕλληνες κακά,
765 τί τόνδε παῖδα κτείνετ´ οὐδὲν αἴτιον;
766 Τυνδάρειον ἔρνος, οὔποτ´ εἶ Διός,
767 πολλῶν δὲ πατέρων φημί ς´ ἐκπεφυκέναι,
768 Ἀλάστορος μὲν πρῶτον, εἶτα δὲ Φθόνου
769 Φόνου τε Θανάτου θ´ ὅσα τε γῆ τρέφει κακά.
770 οὐ γάρ ποτ´ αὐχῶ Ζῆνά γ´ ἐκφῦσαί ς´ ἐγώ,
771 πολλοῖσι κῆρα βαρβάροις Ἕλλησί τε.
772 ὄλοιο· καλλίστων γὰρ ὀμμάτων ἄπο
773 αἰσχρῶς τὰ κλεινὰ πεδί´ ἀπώλεσας Φρυγῶν.
774 ἀλλ´ ἄγετε φέρετε ῥίπτετ´, εἰ ῥίπτειν δοκεῖ·
775 δαίνυσθε τοῦδε σάρκας. ἔκ τε γὰρ θεῶν
776 διολλύμεσθα παιδί τ´ οὐ δυναίμεθ´ ἂν
777 θάνατον ἀρῆξαι. κρύπτετ´ ἄθλιον δέμας
778 καὶ ῥίπτετ´ ἐς ναῦς· ἐπὶ καλὸν γὰρ ἔρχομαι
779 ὑμέναιον, ἀπολέσασα τοὐμαυτῆς τέκνον.
780 (ΧΟΡΟΣ) τάλαινα Τροία, μυρίους ἀπώλεσας
781 μιᾶς γυναικὸς καὶ λέχους στυγνοῦ χάριν.
782 (ΤΑΛΘΥΒΙΟΣ) ἄγε, παῖ, φίλιον πρόσπτυγμα μεθεὶς
783 μητρὸς μογερᾶς, βαῖνε πατρώιων
784 πύργων ἐπ´ ἄκρας στεφάνας, ὅθι σοι
785 πνεῦμα μεθεῖναι ψῆφος ἐκράνθη.
786 λαμβάνετ´ αὐτόν. τὰ δὲ τοιάδε χρὴ
787 κηρυκεύειν ὅστις ἄνοικτος
788 καὶ ἀναιδείαι τῆς ἡμετέρας
789 γνώμης μᾶλλον φίλος ἐστίν.
790 (ΕΚΑΒΗ) τέκνον, παῖ παιδὸς μογεροῦ,
791 συλώμεθα σὴν ψυχὴν ἀδίκως
792 μήτηρ κἀγώ. τί πάθω; τί ς´ ἐγώ,
793 δύσμορε, δράσω; τάδε σοι δίδομεν
794 πλήγματα κρατὸς στέρνων τε κόπους·
795 τῶνδε γὰρ ἄρχομεν. οἲ ´γὼ πόλεως,
796 οἴμοι δὲ σέθεν· τί γὰρ οὐκ ἔχομεν;
797 τίνος ἐνδέομεν μὴ οὐ πανσυδίαι
798 χωρεῖν ὀλέθρου διὰ παντός;
799 (ΧΟΡΟΣ) μελισσοτρόφου Σαλαμῖνος βασιλεῦ Τελαμών,
[750] Pourquoi tes mains m'embrassent- elles? pourquoi t'attacher à ma robe, comme un jeune oiseau s'abrite sous l'aile de sa mère ? Hector ne sortira point de la terre, armé de sa lance redoutable, pour être ton libérateur ; ni sa famille ni la puissance phrygienne ne peuvent te secourir. Impitoyablement précipité la tête la première du haut d'une roche, tu vas rendre le dernier soupir. O fils chéri que je presse entre mes bras, douce haleine que je respire ; c'est donc en vain que ce sein t'a nourri, en vain je me suis épuisée de peines et de tourments ! Pour la dernière fois embrasse ta mère, presse-toi contre son cœur, de tes bras entoure mon corps, et que ta bouche s'unisse à la mienne. O Grecs, qui inventez des supplices dignes des Barbares, pourquoi faites-vous périr cet enfant innocent? O race de Tyndare, non, tu n'es pas la fille de Jupiter; les auteurs de tes jours furent une Furie, et l'Envie, et le Meurtre, et la Mort, tous les monstres qu'enfante la terre. Non, jamais Jupiter n'a pu produire ce fléau des Grecs et des Barbares. Sois maudite, toi dont la beauté funeste a indignement ravagé les champs de la Phrygie ! Prenez, emportez, précipitez mon fils, si tel est votre plaisir ; faites de ses chairs un horrible festin, puisque les dieux sont les auteurs de notre désastre, et que je ne pourrais arracher mon fils à la mort. Cachez mon corps misérable, plongez-le au fond de votre vaisseau. Heureux auspices pour un hymen, de le souiller du sang de mon fils ! (Elle sort.) LE CHOEUR. (780) Malheureuse Troie, quelle foule de guerriers tu as perdus, à cause d'une seule femme et d'une odieuse union ! TALTHYBIUS. Va, jeune enfant, arrache-toi aux embrassements d'une mère désespérée ; monte au sommet de ces remparts qui furent l'héritage de tes pères, c'est là que l'arrêt des Grecs le condamne à perdre la vie. (Aux gardes qui l' accompagnent.) Qu'on l'emporte. — Ah ! pour transmettre des ordres si cruels, il faudrait un cœur sans pitié et plus insensible a la honte que le mien. (Il sort avec Astyanax.) HÉCUBE. (790) Mon fils ! enfant chéri d'un père infortuné, la violence t'arrache à ta mère et à moi. Que faire ? que puis-je pour toi? je t'offre ces coups dont je meurtris ma tête et ma poitrine ; voilà tout ce qui est en mon pouvoir. O ma patrie ! ô mon fils ! est-il une calamité qui me soit épargnée ? Que me manque-t-il pour achever ma ruine de fond en comble ? LE CHOEUR. (799) O Télamon, roi de Salamine, chérie des abeilles,


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Dernière mise à jour : 8/10/2009