[700] φίλον διδοῦσα δέλεαρ ἀνδρὶ σῶν τρόπων.
701 κἂν δρᾶις τάδ´, ἐς τὸ κοινὸν εὐφρανεῖς φίλους
702 καὶ παῖδα τόνδε παιδὸς ἐκθρέψειας ἂν
703 Τροίαι μέγιστον ὠφέλημ´, ἵν´ οἵ ποτε
704 ἐκ σοῦ γενόμενοι παῖδες Ἴλιον πάλιν
705 κατοικίσειαν καὶ πόλις γένοιτ´ ἔτι.
706 ἀλλ´ ἐκ λόγου γὰρ ἄλλος ἐκβαίνει λόγος,
707 τίν´ αὖ δέδορκα τόνδ´ Ἀχαιικὸν λάτριν
708 στείχοντα καινῶν ἄγγελον βουλευμάτων;
709 (ΤΑΛΘΥΒΙΟΣ) Φρυγῶν ἀρίστου πρίν ποθ´ Ἕκτορος δάμαρ,
710 μή με στυγήσηις· οὐχ ἑκὼν γὰρ ἀγγελῶ
711 Δαναῶν τε κοινὰ Πελοπιδῶν τ´ ἀγγέλματα.
712 (ΑΝΔΡΟΜΑΧΗ) τί δ´ ἔστιν; ὥς μοι φροιμίων ἄρχηι κακῶν.
713 (ΤΑΛΘΥΒΙΟΣ) ἔδοξε τόνδε παῖδα ... πῶς εἴπω λόγον;
714 (ΑΝΔΡΟΜΑΧΗ) μῶν οὐ τὸν αὐτὸν δεσπότην ἡμῖν ἔχειν;
715 (ΤΑΛΘΥΒΙΟΣ) οὐδεὶς Ἀχαιῶν τοῦδε δεσπόσει ποτέ.
716 (ΑΝΔΡΟΜΑΧΗ) ἀλλ´ ἐνθάδ´ αὐτὸν λείψανον Φρυγῶν λιπεῖν;
717 (ΤΑΛΘΥΒΙΟΣ) οὐκ οἶδ´ ὅπως σοι ῥαιδίως εἴπω κακά.
718 (ΑΝΔΡΟΜΑΧΗ) ἐπήινες´ αἰδῶ, πλὴν ἐὰν λέγηις κακά.
719 (ΤΑΛΘΥΒΙΟΣ) κτενοῦσι σὸν παῖδ´, ὡς πύθηι κακὸν μέγα.
720 (ΑΝΔΡΟΜΑΧΗ) οἴμοι, γάμων τόδ´ ὡς κλύω μεῖζον κακόν.
721 (ΤΑΛΘΥΒΙΟΣ) νικᾶι δ´ Ὀδυσσεὺς ἐν Πανέλλησιν λέγων
722 (ΑΝΔΡΟΜΑΧΗ) αἰαῖ μάλ´· οὐ γὰρ μέτρια πάσχομεν κακά.
723 (ΤΑΛΘΥΒΙΟΣ) λέξας ἀρίστου παῖδα μὴ τρέφειν πατρός
724 (ΑΝΔΡΟΜΑΧΗ) τοιαῦτα νικήσειε τῶν αὑτοῦ πέρι.
725 (ΤΑΛΘΥΒΙΟΣ) ῥῖψαι δὲ πύργων δεῖν σφε Τρωϊκῶν ἄπο.
726 ἀλλ´ ὣς γενέσθω καὶ σοφωτέρα φανῆι·
727 μήτ´ ἀντέχου τοῦδ´, εὐγενῶς δ´ ἄλγει κακοῖς,
728 μήτε σθένουσα μηδὲν ἰσχύειν δόκει.
729 ἔχεις γὰρ ἀλκὴν οὐδαμῆι· σκοπεῖν δὲ χρή·
730 πόλις τ´ ὄλωλε καὶ πόσις, κρατῆι δὲ σύ,
731 ἡμεῖς δὲ πρὸς γυναῖκα μάρνασθαι μίαν
732 οἷοί τε. τούτων οὕνεκ´ οὐ μάχης ἐρᾶν
733 οὐδ´ αἰσχρὸν οὐδὲν οὐδ´ ἐπίφθονόν σε δρᾶν
734 οὐδ´ αὖ ς´ Ἀχαιοῖς βούλομαι ῥίπτειν ἀράς.
735 εἰ γάρ τι λέξεις ὧν χολώσεται στρατός,
736 οὔτ´ ἂν ταφείη παῖς ὅδ´ οὔτ´ οἴκτου τύχοι.
737 σιγῶσα δ´ εὖ τε τὰς τύχας κεκτημένη
738 τὸν τοῦδε νεκρὸν οὐκ ἄθαπτον ἂν λίποις
739 αὐτή τ´ Ἀχαιῶν πρευμενεστέρων τύχοις.
740 (ΑΝΔΡΟΜΑΧΗ) ὦ φίλτατ´, ὦ περισσὰ τιμηθεὶς τέκνον,
741 θανῆι πρὸς ἐχθρῶν μητέρ´ ἀθλίαν λιπών,
742 {ἡ τοῦ πατρὸς δέ ς´ εὐγένει´ ἀποκτενεῖ,
743 ἣ τοῖσιν ἄλλοις γίγνεται σωτηρία,}
744 τὸ δ´ ἐσθλὸν οὐκ ἐς καιρὸν ἦλθέ σοι πατρός.
745 ὦ λέκτρα τἀμὰ δυστυχῆ τε καὶ γάμοι,
746 οἷς ἦλθον ἐς μέλαθρον Ἕκτορός ποτε,
747 οὐ σφάγιον υἱὸν Δαναΐδαις τέξους´ ἐμόν,
748 ἀλλ´ ὡς τύραννον Ἀσιάδος πολυσπόρου.
749 ὦ παῖ, δακρύεις; αἰσθάνηι κακῶν σέθεν;
| [700] En agissant ainsi, tu feras la joie de tes amis, et tu pourras élever le fils de mon fils, pour être l'espoir de Troie et pour que ta postérité relève un jour les murs d'Ilion. Je vois s'avancer le héraut des Grecs; quels nouveaux ordres apporte-t-il?
TALTHYBIUS.
(709) Épouse d'Hector, le plus vaillant des Phrygiens, ne me prends pas en haine ; c'est contre mon gré que je viens t'annoncer les résolutions des Grecs et des Pélopides.
ANDROMAQUE.
Qu'est-ce donc que me prépare ce début sinistre ?
TALTHYBIUS.
Il a été résolu que ton fils... Comment pourrai-je m'expliquer?
ANDROMAQUE.
Est-ce qu'il ne nous sera pas permis d'avoir le même maître ?
TALTHYBIUS.
Aucun Grec ne sera jamais son maître.
ANDROMAQUE.
Veulent-ils donc abandonner ici le dernier débris des Phrygiens ?
TALTHYBIUS.
Je ne sais comment t'annoncer une chose si funeste.
ANDROMAQUE.
J'approuve ta retenue : mais dis-moi cette chose si funeste.
TALTHYBIUS.
On veut faire périr ton fils, pour te dire le fait dans toute son horreur.
ANDROMAQUE.
Ah ! grands dieux ! voilà quelque chose de plus horrible qu'un détestable hymen !
TALTHYBIUS.
L'éloquence d'Ulysse l'a emporté dans l'assemblée des Grecs.
ANDROMAQUE.
Hélas ! hélas ! il n'est point de terme aux maux que je souffre.
TALTHYBIUS.
Il a montré le danger de laisser croître le fils d'un héros.
ANDROMAQUE.
Puisse-t-il obtenir un pareil arrêt pour ses propres fils !
TALTHYBIUS.
(725) Il faut qu'Astyanax soit précipité du haut des tours d'Ilion. Cela doit s'accomplir ; montre ta sagesse en te résignant et en te soumettant sans résistance. Ne te flatte pas de pouvoir t'opposer aux volontés des Grecs ; songe à ta faiblesse : sans époux, sans patrie, tu es au pouvoir d'un maître, et nous sommes plus forts qu'il ne faut pour réduire une femme. Évite donc un combat inégal ; ne tente rien d'indigne de toi, et n'éveille point la haine ; garde-toi même de lancer des imprécations contre les Grecs ; car si tu irrites l'armée par tes menaces, on refusera à ton fils la sépulture et les lamentations funèbres ; si, au contraire, tu supportes tes maux en silence et avec courage, tu ne priveras pas son corps des derniers honneurs, et toi-même tu obtiendras des Grecs un traitement plus doux.
ANDROMAQUE.
(740) Ô mon fils, ô doux objet de ma tendresse, tu vas périr par une main ennemie, tu vas abandonner ta mère désolée ! C'est la valeur de ton père qui te tue, elle qui fut le salut de tant d'autres. La vertu de ton père t'a mal servi. Ô hymen infortuné, couche nuptiale, lorsque j'entrai dans le palais d'Hector, devais-je croire, en lui donnant un fils, que j'offrais aux Grecs une victime, et non un maître à l'opulente Asie? Tu pleures, ô mon fils! as-tu le sentiment de tes maux?
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