[350] δόξει δ´ ἐμοῦ θέλοντος· ἀλλὰ τοῦ λόγου
351 προσδοὺς ἔχοιμ´ ἂν δῆμον εὐμενέστερον.
352 καὶ γὰρ κατέστης´ αὐτὸν ἐς μοναρχίαν
353 ἐλευθερώσας τήνδ´ ἰσόψηφον πόλιν.
354 λαβὼν δ´ Ἄδραστον δεῖγμα τῶν ἐμῶν λόγων
355 ἐς πλῆθος ἀστῶν εἶμι· καὶ πείσας τάδε,
356 λεκτοὺς ἀθροίσας δεῦρ´ Ἀθηναίων κόρους
357 ἥξω· παρ´ ὅπλοις θ´ ἥμενος πέμψω λόγους
358 Κρέοντι νεκρῶν σώματ´ ἐξαιτούμενος.
359 ἀλλ´, ὦ γεραιαί, σέμν´ ἀφαιρεῖτε στέφη
360 μητρός, πρὸς οἴκους ὥς νιν Αἰγέως ἄγω
361 φίλην προσάψας χεῖρα· τοῖς τεκοῦσι γὰρ
362 δύστηνος ὅστις μὴ ἀντιδουλεύει τέκνων,
363 κάλλιστον ἔρανον· δοὺς γὰρ ἀντιλάζυται
364 παίδων παρ´ αὑτοῦ τοιάδ´ ἃν τοκεῦσι δῶι.
365 (ΧΟΡΟΣ) ἱππόβοτον Ἄργος, ὦ πάτριον ἐμὸν πέδον,
366 τάδ´ ἐκλύετε, τάδ´ ἐκλύετε
367 ἄνακτος ὅσια περὶ θεοὺς
368 καὶ μεγάλα Πελασγίαι
369 καὶ κατ´ Ἄργος;
370 εἰ γὰρ ἐπὶ τέρμα καὶ τὸ πλέον ἐμῶν κακῶν
370 ἱκόμενος ἔτι ματέρος
371 ἄμυγμα φόνιον ἐξέλοι,
372 γᾶν δὲ φίλιον Ἰνάχου
373 θεῖτ´ ὀνήσας.
373 καλὸν δ´ ἄγαλμα πόλεσιν εὐσεβὴς πόνος
374 χάριν τ´ ἔχει τὰν ἐς αἰεί. τί μοι
375 πόλις κρανεῖ ποτ´; ἆρα φίλιά μοι τεμεῖ
376 καὶ τέκνοις ταφὰς ληψόμεσθα;
377 ἄμυνε ματρί, πόλις, ἄμυνε, Παλλάδος,
378 νόμους βροτῶν μὴ μιαίνειν. σύ τοι
379 σέβεις δίκαν, τὸ δ´ ἧσσον ἀδικίαι νέμεις
380 δυστυχῆ τ´ ἀεὶ πάντα ῥύηι.
381 (ΘΗΣΕΥΣ) τέχνην μὲν αἰεὶ τήνδ´ ἔχων ὑπηρετεῖς
382 πόλει τε κἀμοὶ διαφέρων κηρύγματα.
383 ἐλθὼν δ´ ὑπέρ τ´ Ἀσωπὸν Ἰσμηνοῦ θ´ ὕδωρ
384 σεμνῶι τυράννωι φράζε Καδμείων τάδε·
385 Θησεύς ς´ ἀπαιτεῖ πρὸς χάριν θάψαι νεκρούς,
386 συγγείτον´ οἰκῶν γαῖαν, ἀξιῶν τυχεῖν,
387 φίλον τε θέσθαι πάντ´ Ἐρεχθειδῶν λεών.
388 κἂν μὲν θέλωσιν, αἰνέσας παλίσσυτος
389 στεῖχ´· ἢν δ´ ἀπιστῶς´, οἵδε δεύτεροι λόγοι·
390 Κῶμον δέχεσθαι τὸν ἐμὸν ἀσπιδηφόρον.
391 στρατὸς δὲ θάσσει κἀξετάζεται παρὼν
392 Καλλίχορον ἀμφὶ σεμνὸν εὐτρεπὴς ὅδε.
393 καὶ μὴν ἑκοῦσά γ´ ἀσμένη τ´ ἐδέξατο
394 πόλις πόνον τόνδ´ ὡς θέλοντά μ´ ἤισθετο.
395 ἔα· λόγων τίς ἐμποδὼν ὅδ´ ἔρχεται;
396 Καδμεῖος, ὡς ἔοικεν οὐ σάφ´ εἰδότι,
397 κῆρυξ. ἐπίσχες, ἤν ς´ ἀπαλλάξηι πόνου
398 μολὼν ὕπαντα τοῖς ἐμοῖς βουλεύμασιν.
399 (ΚΗΡΥΞ)
399 τίς γῆς τύραννος; πρὸς τίν´ ἀγγεῖλαί με χρὴ
| [350] et elle le donnera, si je le veux. Mais, en consultant le peuple, je le rendrai plus zélé pour cette cause. Je l'ai, en effet, constitué en état monarchique, en donnant à cette ville la liberté et l'égalité des suffrages. J'emmène avec moi Adraste, dont la vue appuiera mes discours, et je vais à l'assemblée du peuple ; et, après avoir obtenu son consentement, je rassemblerai l'élite des guerriers d'Athènes ; puis je viendrai ici, je les mettrai sous les armes, et je députerai à Créon, pour lui redemander les morts. Ainsi, femmes infortunées, délivrez ma mère de cette enceinte de rameaux suppliants, pour que je la conduise au palais d'Égée, en tenant sa main chérie. Malheur au fils qui ne sert pas à son tour ceux qui lui ont donné le jour ! En échange de ses pieuses largesses, il recevra de ses propres enfants autant qu'il aura donné à ses parents.
365 LE CHOEUR.
Argos qui élèves de nobles coursiers, ô terre de ma patrie, tu as entendu le roi, tu as entendu ses religieuses paroles, si consolantes pour le pays des Pélasges.
Puisse-t-il mettre fin à mes malheurs! puisse-t-il arracher au sol de Thèbes nos fils tout sanglants, délices de leur mère, et mériter par ses bienfaits l'amitié de la terre d'Inachus !
Une pieuse entreprise est, pour les états, un glorieux monument, que suit une éternelle reconnaissance. Que devrai-je à la ville d'Athènes? Fera-t-elle alliance avec moi, et obtiendrons-nous la sépulture pour nos enfants?
Ville de Pallas, viens au secours d'une mère infortunée, et ne laisse pas violer les lois humaines. C'est toi qui respectes la justice, qui réprimes le méchant, et qui protèges le faible opprimé.
381 THÉSÉE, parlant au héraut.
Toi qui prêtes ton ministère à la ville et à moi, en portant les messages de différents côtés, traverse l'Asope et les eaux de l'Ismène, et parle ainsi au respectable roi des Thébains : « Thésée te demande, au nom de l'union qui doit régner entre deux peuples voisins, de donner la sépulture aux morts, et d'obtenir ainsi l'amitié des Érechthéides. » S'il se rend à ma prière, reviens aussitôt sur tes pas ; s'il s'y refuse, dis-lui qu'il se prépare à recevoir ma troupe guerrière ; que déjà elle est sous les armes, elle s'assemble, et que je la passe en revue auprès du puits de Callichore. La ville a accueilli volontiers et avec joie ce projet d'expédition, dès que mon intention lui a été connue. Mais, pendant que je parle, voici un héraut thébain qui s'avance, autant que j'en puis juger à l'apparence. Arrête : voyons s'il te dispense de partir, et si son arrivée devance mes projets.
LE HÉRAUT THÉBAIN.
Quel est le tyran de ce pays? à qui dois-je porter
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