[250] (ΧΟΡΟΣ) ἥμαρτεν· ἐν νέοισι δ´ ἀνθρώπων τόδε
251 ἔνεστι· συγγνώμην δὲ τῶιδ´ ἔχειν χρεών.
252 {ἀλλ´ ὡς ἰατρὸν τῶνδ´, ἄναξ, ἀφίγμεθα.}
253 (ΑΔΡΑΣΤΟΣ) οὔτοι δικαστήν ς´ εἱλόμην ἐμῶν κακῶν
254 οὐδ´, εἴ τι πράξας μὴ καλῶς εὑρίσκομαι,
255 τούτων κολαστὴν κἀπιτιμητήν, ἄναξ,
256 ἀλλ´ ὡς ὀναίμην. εἰ δὲ μὴ βούληι τάδε,
257 στέργειν ἀνάγκη τοῖσι σοῖς· τί γὰρ πάθω;
258 ἄγ´, ὦ γεραιαί, στείχετε, γλαυκὴν χλόην
259 αὐτοῦ λιποῦσαι φυλλάδος καταστεφῆ,
260 θεούς τε καὶ γῆν τήν τε πυρφόρον θεὰν
261 Δήμητρα θέμεναι μάρτυρ´ ἡλίου τε φῶς
262 ὡς οὐδὲν ἡμῖν ἤρκεσαν λιταὶ θεῶν.
262 (ΧΟΡΟΣ)
263 ὃς Πέλοπος ἦν παῖς, Πελοπίας δ´ ἡμεῖς χθονὸς
264 ταὐτὸν πατρῶιον αἷμα σοὶ κεκτήμεθα.
265 τί δρᾶις; προδώσεις ταῦτα κἀκβαλεῖς χθονὸς
266 γραῦς οὐ τυχούσας οὐδὲν ὧν αὐτὰς ἐχρῆν;
267 μὴ δῆτ´· ἔχει γὰρ καταφυγὴν θὴρ μὲν πέτραν,
268 δοῦλος δὲ βωμοὺς θεῶν, πόλις δὲ πρὸς πόλιν
269 ἔπτηξε χειμασθεῖσα· τῶν γὰρ ἐν βροτοῖς
270 οὐκ ἔστιν οὐδὲν διὰ τέλους εὐδαιμονοῦν.
271 βᾶθι, τάλαιν´, ἱερῶν δαπέδων ἄπο Περσεφονείας,
272 βᾶθι καὶ ἀντίασον γονάτων ἔπι χεῖρα βαλοῦσα,
273 τέκνων τεθνεώτων κομίσαι δέμας, ὦ μελέα ´γώ,
274 οὓς ὑπὸ Καδμείοισιν ἀπώλεσα τείχεσι κούρους.
275 {ἰώ μοι· λάβετε φέρετε πέμπετε κρίνετε
276 ταλαίνας χέρας γεραιάς.}
277 πρός σε γενειάδος, ὦ φίλος, ὦ δοκιμώτατος Ἑλλάδι,
278-279 ἄντομαι ἀμφιπίτνουσα τὸ σὸν γόνυ καὶ χέρα δειλαία·
280 οἴκτισαι ἀμφὶ τέκνων μ´ ἱκέταν ἤ τιν´ ἀλάταν
281 οἰκτρὸν ἰήλεμον οἰκτρὸν ἱεῖσαν.
282 μηδ´ ἀτάφους, τέκνον, ἐν Κάδμου χθονὶ χάρματα θηρῶν
283 παῖδας ἐν ἡλικίαι τᾶι σᾶι κατίδηις, ἱκετεύω.
284 βλέψον ἐμῶν βλεφάρων ἔπι δάκρυον, ἃ περὶ σοῖσιν
285 γούνασιν ὧδε πίτνω τέκνοις τάφον ἐξανύσασθαι.
286 (ΘΗΣΕΥΣ) μῆτερ, τί κλαίεις λέπτ´ ἐπ´ ὀμμάτων φάρη
287 βαλοῦσα τῶν σῶν; ἆρα δυστήνους γόους
288 κλύουσα τῶνδε; κἀμὲ γὰρ διῆλθέ τι.
289 ἔπαιρε λευκὸν κρᾶτα, μὴ δακρυρρόει
290 σεμναῖσι Δηοῦς ἐσχάραις παρημένη.
291 (ΑΙΘΡΑ) αἰαῖ. (ΘΗΣΕΥΣ) τὰ τούτων οὐχὶ σοὶ στενακτέον.
292 (ΑΙΘΡΑ) ὦ τλήμονες γυναῖκες. (ΘΗΣΕΥΣ) οὐ σὺ τῶνδ´ ἔφυς.
293 (ΑΙΘΡΑ) εἴπω τι, τέκνον, σοί τε καὶ πόλει καλόν;
294 (ΘΗΣΕΥΣ) ὡς πολλά γ´ ἐστὶ κἀπὸ θηλειῶν σοφά.
295 (ΑΙΘΡΑ) ἀλλ´ εἰς ὄκνον μοι μῦθος ὃν κεύθω φέρει.
296 (ΘΗΣΕΥΣ) αἰσχρόν γ´ ἔλεξας, χρήστ´ ἔπη κρύπτειν φίλους.
297 (ΑΙΘΡΑ) οὔτοι σιωπῶς´ εἶτα μέμψομαί ποτε
298 τὴν νῦν σιωπὴν ὡς ἐσιγήθη κακῶς,
299 οὐδ´ ὡς ἀχρεῖον τὰς γυναῖκας εὖ λέγειν
| [250] LE CHOEUR.
Adraste a commis une faute; mais le tort en est à des jeunes gens imprudents : pour lui, il faut lui pardonner.
ADRASTE.
Ô roi, nous venons à toi comme à celui qui peut guérir nos maux ; je ne t'ai pas pris pour juge de mes fautes, ni, si j'ai eu quelques torts, pour les punir ou me les reprocher, mais pour demander ton secours. Si tu le refuses, il faudra nous soumettre à ta volonté : car que faire? Partez, ô mères vénérables ! laissez ici ces feuillages et ces rameaux suppliants; attestez les dieux et la terre, et la déesse armée de torches, Cérès,et la lumière du soleil ; nos supplications sacrées ne nous ont point protégées. LE CHOEUR.
Tu dois avoir égard aux larmes de tes proches, et il est beau de secourir ceux qui souffrent injustement. Ta mère est fille de Pitthée, qui était fils de Pélops ; et nous que la terre de Pélops a vu naître, nous sommes issus du même sang que toi. Que vas-tu faire? trahiras-tu notre cause? chasseras-tu de tes états des femmes accablées par l'âge, victimes d'un sort qu'elles n'ont pas mérité? Non, car qui n'a son asile? les bêtes sauvages dans les rochers, l'esclave au pied des autels ; une cité battue par la tempête a recours à une autre cité ; car , chez les mortels rien ne jouit d'un bonheur parfait !
PREMIER DEMI-CHOEUR.
Marche, infortunée ; quitte le sol sacré de Proserpine ; supplie-la, en embrassant ses genoux, de faire donner la sépulture aux corps de nos malheureux enfants, que nous avons perdus sous les murs de Thèbes !
DEUXIÈME DEMI CHOEUR.
Hélas ! prenez-moi, emmenez-moi, conduisez-moi ; étendez mes vieilles mains suppliantes. Par ton menton que je touche, ô prince chéri, le plus vaillant des Grecs, je te conjure en embrassant tes genoux et ta main, prends pitié d'une mère désolée, qui te supplie pour ses fils, et, comme une misérable fugitive, fait entendre un chant de deuil lamentable. Mon fils, ne laisse pas sans sépulture sur la terre de Cadmus, et en proie aux bêtes sauvages, mes fils qui étaient de ton âge ; ne sois pas insensible aux larmes d'une mère, qui te demande à genoux un tombeau pour ses enfants.
286 THÉSÉE.
Ma mère, pourquoi ces pleurs? pourquoi couvrir ta tête d'un voile? Les gémissements de ces femmes ont attendri ton cœur; moi-même j'en ai été touché: mais relève ta tête blanchie, et cesse de répandre des larmes devant le foyer sacré de Cérès.
ÉTHRA.
Hélas! hélas!
THÉSÉE.
Tu n'as pas à gémir de leurs malheurs.
ÉTHRA.
Femmes infortunées !
THÉSÉE.
Leur infortune n'est pas la tienne.
ÉTHRA.
Veux-tu, mon fils, que je te propose quelque chose d'honorable pour toi et pour notre cité?
THÉSÉE.
La sagesse parle souvent par la bouche des femmes.
ÉTHRA.
Mais j'hésite à expliquer ce que j'ai à te dire.
THÉSÉE.
C'est se rendre coupable, que de cacher à ses amis une vérité utile.
ÉTHRA.
Non, je ne me tairai pas, pour me reprocher plus tard un silence funeste ; et, sous prétexte qu'il est malséant aux femmes de bien parler,
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