HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Les Suppliantes (tragédie complète)

Vers 750-799

  Vers 750-799

[750] ἀτὰρ τί ταῦτα; κεῖνο βούλομαι μαθεῖν,
751 πῶς ἐξεσώθης· εἶτα τἄλλ´ ἐρήσομαι.
752 (ΑΓΓΕΛΟΣ) ἐπεὶ ταραγμὸς πόλιν ἐκίνησεν δορός,
753 πύλας διῆλθον ἧιπερ εἰσήιει στρατός.
754 (ΑΔΡΑΣΤΟΣ) ὧν δ´ οὕνεχ´ ἁγὼν ἦν νεκροὺς κομίζετε;
755 (ΑΓΓΕΛΟΣ) ὅσοι γε κλεινοῖς ἕπτ´ ἐφέστασαν λόχοις.
756 (ΑΔΡΑΣΤΟΣ) πῶς φήις; δ´ ἄλλος ποῦ κεκμηκότων ὄχλος;
757 (ΑΓΓΕΛΟΣ) τάφωι δέδονται πρὸς Κιθαιρῶνος πτυχαῖς.
758 (ΑΔΡΑΣΤΟΣ) τοὐκεῖθεν τοὐνθένδε; τίς δ´ ἔθαψέ νιν;
759 (ΑΓΓΕΛΟΣ) Θησεύς, σκιώδης ἔνθ´ Ἐλευθερὶς πέτρα.
760 (ΑΔΡΑΣΤΟΣ) οὓς δ´ οὐκ ἔθαψε ποῦ νεκροὺς ἥκεις λιπών;
761 (ΑΓΓΕΛΟΣ) ἐγγύς· πέλας γὰρ πᾶν ὅτι σπουδάζεται.
762 (ΑΔΡΑΣΤΟΣ) που πικρῶς νιν θέραπες ἦγον ἐκ φόνου;
763 (ΑΓΓΕΛΟΣ) οὐδεὶς ἐπέστη τῶιδε δοῦλος ὢν πόνωι.
763 (ΑΔΡΑΣΤΟΣ)... )
764 (ΑΓΓΕΛΟΣ) φαίης ἂν εἰ παρῆσθ´ ὅτ´ ἠγάπα νεκρούς.
765 (ΑΔΡΑΣΤΟΣ) ἔνιψεν αὐτὸς τῶν ταλαιπώρων σφαγάς;
766 (ΑΓΓΕΛΟΣ) κἄστρωσέ γ´ εὐνὰς κἀκάλυψε σώματα.
767 (ΑΔΡΑΣΤΟΣ) δεινὸν μὲν ἦν βάσταγμα κἀισχύνην ἔχον.
768 (ΑΓΓΕΛΟΣ) τί δ´ αἰσχρὸν ἀνθρώποισι τἀλλήλων κακά;
769 (ΑΔΡΑΣΤΟΣ) οἴμοι· πόσωι σφιν συνθανεῖν ἂν ἤθελον.
770 (ΑΓΓΕΛΟΣ) ἄκραντ´ ὀδύρηι ταῖσδέ τ´ ἐξάγεις δάκρυ.
771 (ΑΔΡΑΣΤΟΣ) δοκῶ μέν, αὐταί γ´ εἰσὶν αἱ διδάσκαλοι.
772 ἀλλ´ εἶμ´ ἵν´ αἴρω χεῖρ´ ἀπαντήσας νεκροῖς
773 Ἅιδου τε μολπὰς ἐκχέω δακρυρρόους,
774 φίλους προσαυδῶν ὧν λελειμμένος τάλας
775 ἔρημα κλαίω. τοῦτο γὰρ μόνον βροτοῖς
776 οὐκ ἔστι τἀνάλωμ´ ἀναλωθὲν λαβεῖν,
777 ψυχὴν βροτείαν· χρημάτων δ´ εἰσὶν πόροι.
778 (ΧΟΡΟΣ) τὰ μὲν εὖ, τὰ δὲ δυστυχῆ.
779 πόλει μὲν εὐδοξία
780 καὶ στρατηλάταις δορὸς
781 διπλάζεται τιμά·
782 ἐμοὶ δὲ παίδων μὲν εἰσιδεῖν μέλη
783 πικρόν, καλὸν θέαμα δ´ εἴπερ ὄψομαι,
784 τὰν ἄελπτον ἁμέραν
785 ἰδοῦσα, πάντων μέγιστον ἄλγος.
786 ἄγαμόν μ´ ἔτι δεῦρ´ ἀεὶ
787 Χρόνος παλαιὸς πατὴρ
788 ὤφελ´ ἁμερᾶν κτίσαι.
789 τί γάρ μ´ ἔδει παίδων;
790 τί μὲν γὰρ ἤλπιζον ἂν πεπονθέναι
791 πάθος περισσὸν εἰ γάμων ἀπεζύγην;
792 νῦν δ´ ὁρῶ σαφέστατον
793 κακόν, τέκνων φιλτάτων στερεῖσα.
794 ἀλλὰ τάδ´ ἤδη σώματα λεύσσω
795 τῶν οἰχομένων παίδων· μελέα
796 πῶς ἂν ὀλοίμην σὺν τοῖσδε τέκνοις
797 κοινὸν ἐς Ἅιδην καταβᾶσα;
798 (ΑΔΡΑΣΤΟΣ) στεναγμόν, ματέρες,
799 τῶν κατὰ χθονὸς νεκρῶν
[750] Mais à quai bon ces réflexions ? je désire savoir comment tu t'es sauvé du péril : je te ferai ensuite d'autres questions. LE MESSAGER. Quand le tumulte du combat eut mis la ville en mouvement, je m'échappai par les portes en même temps que l'armée y rentrait. ADRASTE. Apporte-t-on les morts qui ont été la cause de cette querelle? LE MESSAGER. Oui, ceux qui furent les chefs de sept illustres maisons. ADRASTE. Que dis-tu? et où est le reste des morts ? LE MESSAGER. Ils sont ensevelis dans les vallées du Cithéron. ADRASTE. De quel côté? qui leur a donné la sépulture ? LE MESSAGER. Thésée ; il les a déposés près de la roche obscure d'Éleuthérie. 477 ADRASTE. Et ceux qu'il n'a pas ensevelis, où les as-tu laissés? LE MESSAGER. Près d'ici ; car ce qu'on fait avec zèle est toujours près. ADRASTE. Est-ce que des serviteurs les ont enlevés des lieux souillés par le meurtre ? LE MESSAGER. Aucun esclave n'a pris part à ce travail. On eût dit, à voir Thésée, qu'il avait chéri ces morts. ADRASTE. Est-ce qu'il a lui-même lavé leurs blessures? LE MESSAGER. Il a de plus préparé le lit funèbre, et recouvert les corps. ADRASTE. C'était un ministère à la fois pénible et humiliant. LE MESSAGER. Qu'y a-t-il d'humiliant pour l'homme dans les maux communs à l'humanité? ADRASTE. Ah ! que ne suis-je mort avec eux ! LE MESSAGER. Ces regrets inutiles ne font qu'arracher des larmes à ces infortunées. ADRASTE. Hélas ! ce sont elles-mêmes qui m'enseignent les regrets. Mais allons, marchons à la rencontre des morts, en élevant les mains ; entonnons les chants funèbres accompagnés de cris lamentables, en appelant nos amis, dont la perte nous laisse dans une triste solitude : car la seule perte irréparable pour les mortels, c'est celle de la vie mortelle : les autres biens peuvent se recouvrer. 778 LE CHOEUR. D'un côté le bonheur, de l'autre l'infortune ! pour cette cité la gloire ; pour les chefs de l'armée un double honneur. Mais pour moi, si la vue des corps de mes fils est un spectacle plein d'amertume, il sera beau cependant, puisque je vois ce jour inespéré, tout en éprouvant la plus cruelle douleur. Pourquoi le Temps, antique père de toutes choses, n'a-t-il pas préservé ma vie de l'hymen? Qu'avais-je besoin d'enfants ? Je n'aurais pas eu à redouter le plus grand des malheurs, si je n'avais subi le joug de l'hymen. Mais maintenant j'éprouve la plus cruelle des douleurs, la perte de mes enfants chéris. Les voilà donc ces tristes restes de mes fils, qui ne sont plus! Infortunée, que ne puis-je mourir avec eux, et les accompagner dans le séjour de Pluton ! 798 ADRASTE. Mères infortunées, pleurez, pleurez ces morts ;


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Dernière mise à jour : 1/10/2009