[800] ἀπύσατ´ ἀπύσατ´ ἀντίφων´ ἐμῶν
801 στεναγμάτων κλύουσαι.
802 (ΧΟΡΟΣ) ὦ παῖδες, ὦ πικρὸν φίλων
803 προσηγόρημα ματέρων,
804 προσαυδῶ σε τὸν θανόντα.
805 (ΑΔΡΑΣΤΟΣ) ἰὼ ἰώ. (ΧΟΡΟΣ) τῶν γ´ ἐμῶν κακῶν ἐγώ.
806 (ΑΔΡΑΣΤΟΣ) αἰαῖ. (ΧΟΡΟΣ)
807 (ΑΔΡΑΣΤΟΣ) ἐπάθομεν ὤ (ΧΟΡΟΣ) τὰ κύντατ´ ἄλγη κακῶν.
808 (ΑΔΡΑΣΤΟΣ) ὦ πόλις Ἀργεία, τὸν ἐμὸν πότμον οὐκ ἐσορᾶτε;
809 (ΧΟΡΟΣ) ὁρῶσι κἀμὲ τὰν τάλαιναν
810 τέκνων ἄπαιδα.
811 (ΑΔΡΑΣΤΟΣ) προσάγετ´ ἄγετε δυσπότμων
812 σώμαθ´ αἱματοσταγῆ,
813 σφαγέντας οὐκ ἄξι´ οὐδ´ ὑπ´ ἀξίων,
814 ἐν οἷς ἀγὼν ἐκράνθη.
815 (ΧΟΡΟΣ) δόθ´ ὡς περιπτυχαῖσι δὴ
816 χέρας προσαρμόσας´ ἐμοῖς
817 ἐν ἀγκῶσι τέκνα θῶμαι.
818 (ΑΔΡΑΣΤΟΣ) ἔχεις ἔχεις (ΧΟΡΟΣ) πημάτων γ´ ἅλις βάρος.
819 (ΑΔΡΑΣΤΟΣ) αἰαῖ. (ΧΟΡΟΣ) τοῖς τεκοῦσι δ´ οὐ λέγεις;
820 (ΑΔΡΑΣΤΟΣ) ἀίετέ μου. (ΧΟΡΟΣ) στένεις ἐπ´ ἀμφοῖν ἄχη.
821 (ΑΔΡΑΣΤΟΣ) εἴθε με Καδμείων ἔναρον στίχες ἐν κονίαισιν.
822 (ΧΟΡΟΣ) ἐμὸν δὲ μήποτ´ ἐζύγη
823 δέμας ἐς ἀνδρὸς εὐνάν.
824 (ΑΔΡΑΣΤΟΣ) ἴδετε κακῶν πέλαγος, ὦ ματέρες
825 τάλαιναι τέκνων.
826 (ΧΟΡΟΣ) κατὰ μὲν ὄνυξιν ἠλοκίσμεθ´, ἀμφὶ δὲ
827 σποδὸν κάραι κεχύμεθα.
828 (ΑΔΡΑΣΤΟΣ) ἰὼ ἰώ μοί μοι·
829 κατά με πέδον γᾶς ἕλοι,
830 διὰ δὲ θύελλα σπάσαι,
831 πυρός τε φλογμὸς ὁ Διὸς ἐν κάραι πέσοι.
832 (ΧΟΡΟΣ) πικροὺς ἐσεῖδες γάμους,
833 πικρὰν δὲ Φοίβου φάτιν·
835 ἐς ἡμᾶς ἁ πολύστονος λιποῦς´
836 Οἰδιπόδα δώματ´ ἦλθ´ Ἐρινύς.
838 (ΘΗΣΕΥΣ) μέλλων ς´ ἐρωτᾶν ἡνίκ´ ἐξήντλεις στρατῶι
839 γόους ἀφήσω τοὺς ἐκεῖ μὲν ἐκλιπὼν
840 εἴασα μύθους, νῦν δ´, Ἄδραστ´, ἀνιστορῶ·
841 πόθεν ποθ´ οἵδε διαπρεπεῖς εὐψυχίαι
842 θνητῶν ἔφυσαν; εἰπὲ δ´ ὡς σοφώτερος
843 νέοισιν ἀστῶν τῶνδ´· ἐπιστήμων γὰρ εἶ.
844 εἶδον γὰρ αὐτῶν κρείσσον´ ἢ λέξαι λόγωι
845 τολμήμαθ´ οἷς ἤλπιζον αἱρήσειν πόλιν.
846 ἓν δ´ οὐκ ἐρήσομαί σε, μὴ γέλωτ´ ὄφλω,
847 ὅτωι ξυνέστη τῶνδ´ ἕκαστος ἐν μάχηι
848 ἢ τραῦμα λόγχης πολεμίων ἐδέξατο.
849 κενοὶ γὰρ οὗτοι τῶν τ´ ἀκουόντων λόγοι
| [800] répondez a mes chants lugubres par vos accents plaintifs.
LE CHOEUR.
Ô chers enfants, ô funeste nom de mère ! c'est toi, mon fils, c'est toi que j'appelle.
ADRASTE.
Coup affreux qui m'accable !
LE CHOEUR.
Ah! nous avons éprouvé les plus cruelles de toutes les souffrances.
ADRASTE.
Ô ville d'Argos, ne vois-tu pas mon infortune?
LE CHOEUR.
Elle voit en moi une mère éplorée, à qui la mort a ravi ses enfants.
811 ADRASTE.
Apportez les corps sanglants de ces malheureux guerriers, cruellement immolés par des mains indignes, et dont la mort a terminé le combat.
LE CHOEUR.
Donnez-moi les corps de mes fils, que je les serre entre mes bras, que je les presse contre mon sein.
ADRASTE.
Les voici, les voici !
LE CHOEUR.
Pesant fardeau de douleurs !
ADRASTE.
Hélas ! hélas !
LE CHOEUR.
Tu ne peux exprimer ce qu'éprouve une mère.
ADRASTE.
Vous m'entendez.
LE CHOEUR.
Tu gémis sur tes maux et sur les nôtres.
ADRASTE.
Plût au ciel que le fer des Thébains rn'eût frappé et renversé sur la poussière!
LE CHOEUR.
Plût au ciel que jamais l'hymen ne m'eût soumise à sa loi, et que je n'eusse point partagé, la couche d'un époux !
ADRASTE.
Vous avez devant vous une mer d'infortune, ô trop malheureuses mères !
LE CHOEUR.
Nos ongles sillonnent nos joues, nous couvrons notre tête de cendres.
827 ADRASTE.
Hélas ! hélas ! que la terre s'ouvre et m'engloutisse ! que mes membres déchirés soient dispersés par la tempête ! que la foudre de Jupiter écrase ma tête !
LE CHOEUR.
Funeste hymen que tu as formé, funeste oracle d'Apollon, qui t'ordonna cet hymen! Une Furie qui sème la désolation a quitté la maison d'Oedipe pour envahir la tienne.
838 THÉSÉE.
Je voulais vous interroger pendant que vous répandiez vos lamentations sur l'armée; mais je laisserai ces discours, et je m'adresse maintenant à Adraste. Quelle était l'origine de ces héros, illustres entre les mortels par leur courage ? comme supérieur en sagesse, dis-le à ces jeunes citoyens, car tu le sais. Je connais les exploits, supérieurs à toute expression, par lesquels ils espéraient s'emparer de la ville de Thèbes. Mais il est une chose que je ne te demanderai pas, de peur de faire rire ; c'est le nom des adversaires que chacun d'eux eut à combattre, ou dont la lance leur a fait des blessures : car ce sont des propos également vains de la part de ceux qui les tiennent
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