HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Les Suppliantes (tragédie complète)

Vers 650-699

  Vers 650-699

[650] (ΑΓΓΕΛΟΣ) λαμπρὰ μὲν ἀκτὶς ἡλίου, κανὼν σαφής,
651 ἔβαλλε γαῖαν· ἀμφὶ δ´ Ἠλέκτρας πύλας
652 ἔστην θεατὴς πύργον εὐαγῆ λαβών.
653 ὁρῶ δὲ φῦλα τρία τριῶν στρατευμάτων·
654 τευχεσφόρον μὲν λαὸν ἐκτείνοντ´ ἄνω
655 Ἰσμήνιον πρὸς ὄχθον, ὡς μὲν ἦν λόγος,
656 αὐτόν τ´ ἄνακτα, παῖδα κλεινὸν Αἰγέως,
657 καὶ τοὺς σὺν αὐτῶι δεξιὸν τεταγμένους
658 κέρας, παλαιᾶς Κεκροπίας οἰκήτορας,
659 αὐτὸν δὲ Πάραλον ἐστολισμένον δορὶ
660 κρήνην παρ´ αὐτὴν Ἄρεος· ἱππότην δ´ ὄχλον
661 πρὸς κρασπέδοισι στρατοπέδου τεταγμένον,
662 ἴσους ἀριθμόν· ἁρμάτων δ´ ὀχήματα
663 ἔνερθε σεμνῶν μνημάτων Ἀμφίονος.
664 Κάδμου δὲ λαὸς ἧστο πρόσθε τειχέων
665 νεκροὺς ὄπισθε θέμενος, ὧν ἔκειτ´ ἀγών.
666 ἱππεῦσι δ´ ἱππῆς ἦσαν ἀνθωπλισμένοι
667 τετραόροισί τ´ ἀντί´ ἅρμαθ´ ἅρμασιν.
668 κῆρυξ δὲ Θησέως εἶπεν ἐς πάντας τάδε·
669 Σιγᾶτε, λαοί, σῖγα, Καδμείων στίχες,
670 ἀκούσαθ´· ἡμεῖς ἥκομεν νεκροὺς μέτα,
671 θάψαι θέλοντες, τὸν Πανελλήνων νόμον
672 σώιζοντες, οὐδὲν δεόμενοι τεῖναι φόνον.
673 κοὐδὲν Κρέων τοῖσδ´ ἀντεκήρυξεν λόγοις,
674 ἀλλ´ ἧστ´ ἐφ´ ὅπλοις σῖγα. ποιμένες δ´ ὄχων
675 τετραόρων κατῆρχον ἐντεῦθεν μάχης·
676 πέραν δὲ διελάσαντες ἀλλήλων ὄχους
677 παραιβάτας ἔστησαν ἐς τάξιν δορός.
678 χοἰ μὲν σιδήρωι διεμάχονθ´, οἱ δ´ ἔστρεφον
679 πώλους ἐς ἀλκὴν αὖθις ἐς παραιβάτας.
680 ἰδὼν δὲ Φόρβας, ὃς μοναμπύκων ἄναξ
681 ἦν τοῖς Ἐρεχθείδαισιν, ἁρμάτων ὄχλον
682 οἵ τ´ αὖ τὸ Κάδμου διεφύλασσον ἱππικὸν
683 συνῆψαν ἀλκὴν κἀκράτουν ἡσσῶντό τε.
684 λεύσσων δὲ ταῦτα κοὐ κλύων (ἐκεῖ γὰρ
685 ἔνθ´ ἅρματ´ ἠγωνίζεθ´ οἵ τ´ ἐπεμβάται)
686 τἀκεῖ παρόντα πολλὰ πήματ´ οὐκ ἔχω
687 τί πρῶτον εἴπω, πότερα τὴν ἐς οὐρανὸν
688 κόνιν προσαντέλλουσαν, ὡς πολλὴ παρῆν,
689 τοὺς ἄνω τε καὶ κάτω φορουμένους
690 ἱμᾶσιν, αἵματός τε φοινίου ῥοὰς
691 τῶν μὲν πιτνόντων, τῶν δὲ θραυσθέντων δίφρων
692 ἐς κρᾶτα πρὸς γῆν ἐκκυβιστώντων βίαι
693 πρὸς ἁρμάτων τ´ ἀγαῖσι λειπόντων βίον.
694 νικῶντα δ´ ἵπποις ὡς ὑπείδετο στρατὸν
695 Κρέων τὸν ἐνθένδ´, ἰτέαν λαβὼν χερὶ
696 χωρεῖ πρὶν ἐλθεῖν ξυμμάχοις δυσθυμίαν.
697 καὶ μὴν τὰ Θησέως γ´ οὐκ ὄκνωι διεφθάρη,
698 ἀλλ´ ἵετ´ εὐθὺς λάμπρ´ ἀναρπάσας ὅπλα.
699 κἀς μέσον ἅπαντα συμπατάξαντες στρατὸν
[650] LE MESSAGER. Les brillants rayons du soleil tombaient à plomb sur la terre. A la porte Électre, je fus spectateur du combat, du haut d'une tour d'où la vue s'étendait au loin. Je vois les trois tribus qui formaient les trois corps d'armée : l'un, pesamment armé, s'étendait sur les bords de l'Ismène, comme le voulaient les principes de la guerre; puis le chef lui-même, le noble fils d'Égée, avec les habitants de l'antique Cécropie, postés à l''aile droite ; enfin les Paraliens, armés de lances, étaient près de la fontaine de Mars : la cavalerie était partagée en nombre égal aux deux flancs de l'armée, et les chars derrière le tombeau d'Amphion. Les Thébains étaient rangés au-devant des murs ; ils avaient mis derrière eux les corps pour lesquels on allait combattre. La cavalerie était opposée à la cavalerie, les chars vis-à-vis des chars. Alors le héraut de Thésée parla en ces termes : « Guerriers, faites silence; silence, bataillons thébains, écoutez-moi : nous venons réclamer les morts pour les ensevelir, conformément aux lois de la Grèce entière, et non pour renouveler le carnage.» A ces paroles Créon ne répondit rien, mais il resta en silence sous les armes. Les conducteurs des quadriges commencent aussitôt le combat; et, en poussant les chars à la rencontre les uns des autres, ils mettaient les combattants à la portée du javelot. Les uns s'attaquaient le fer à la main, les autres ramenaient leurs coursiers en arrière, pour opposer les combattants aux combattants. 680 Phorbas qui commandait la cavalerie des Athéniens, et les chefs de la cavalerie thébaine, voyant la mêlée des chars, engagent le combat, se disputent et s'arrachent tour à tour la victoire. Je les voyais sans les entendre, car j'étais près de l'endroit où combattaient les chars : dans l'affreux désordre que j'avais sous les yeux, je ne sais par où commencer. Peindrai-je les tourbillons de poussière qui s'élevaient jusqu'au ciel, ou les conducteurs embarrassés dans les rênes et traînés en tous sens, et les flots de sang qui ruisselaient, et les guerriers tombant de leurs chars, précipités la tête la première, et perdant la vie sous les débris des quadriges? Créon, voyant la cavalerie des ennemis victorieuse, saisit son bouclier, et s'avance, pour prévenir le découragement des siens. Mais Thésée était inébranlable à la crainte : il s'élance aussitôt, couvert de ses armes resplendissantes. Les deux armées se joignent et se mêlent,


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Dernière mise à jour : 1/10/2009