HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Rhesus (tragédie complète)

Vers 50-99

  Vers 50-99

[50] ἤλυθον ἄγγελος ὡς
51 μήποτέ τιν´ ἐς ἐμὲ μέμψιν εἴπηις.
52 (ΕΚΤΩΡ) ἐς καιρὸν ἥκεις, καίπερ ἀγγέλλων φόβον·
53 ἅνδρες γὰρ ἐκ γῆς τῆσδε νυκτέρωι πλάτηι
54 λαθόντες ὄμμα τοὐμὸν ἀρεῖσθαι φυγὴν
55 μέλλουσι· σαίνει μ´ ἔννυχος φρυκτωρία.
56 δαῖμον, ὅστις μ´ εὐτυχοῦντ´ ἐνόσφισας
57 θοίνης λέοντα, πρὶν τὸν Ἀργείων στρατὸν
58 σύρδην ἅπαντα τῶιδ´ ἀναλῶσαι δορί.
59 εἰ γὰρ φαεννοὶ μὴ ξυνέσχον ἡλίου
60 λαμπτῆρες, οὔτἂν ἔσχον εὐτυχοῦν δόρυ,
61 πρὶν ναῦς πυρῶσαι καὶ διὰ σκηνῶν μολεῖν
62 κτείνων Ἀχαιοὺς τῆιδε πολυφόνωι χερί.
63 κἀγὼ μὲν πρόθυμος ἱέναι δόρυ
64 ἐν νυκτὶ χρῆσθαί τ´ εὐτυχεῖ ῥύμηι θεοῦ·
65 ἀλλ´ οἱ σοφοί με καὶ τὸ θεῖον εἰδότες
66 μάντεις ἔπεισαν ἡμέρας μεῖναι φάος
67 κἄπειτ´ Ἀχαιῶν μηδέν´ ἐν χέρσωι λιπεῖν.
68 οἱ δ´ οὐ μένουσι τῶν ἐμῶν θυοσκόων
69 βουλάς· ἐν ὄρφνηι δραπέτης μέγα σθένει.
70 ἀλλ´ ὡς τάχιστα χρὴ παραγγέλλειν στρατῶι
71 τεύχη πρόχειρα λαμβάνειν λῆξαί θ´ ὕπνου,
72 ὡς ἄν τις αὐτῶν καὶ νεὼς θρώισκων ἔπι
73 νῶτον χαραχθεὶς κλίμακας ῥάνηι φόνωι,
74 οἱ δ´ ἐν βρόχοισι δέσμιοι λελημμένοι
75 Φρυγῶν ἀρούρας ἐκμάθωσι γαπονεῖν.
76 (ΧΟΡΟΣ) Ἕκτορ, ταχύνεις πρὶν μαθεῖν τὸ δρώμενον·
77 ἅνδρες γὰρ εἰ φεύγουσιν οὐκ ἴσμεν τορῶς.
78 (ΕΚΤΩΡ) τίς γὰρ πύρ´ αἴθειν πρόφασις Ἀργείων στρατόν;
79 (ΧΟΡΟΣ) οὐκ οἶδ´· ὕποπτον δ´ ἐστὶ κάρτ´ ἐμῆι φρενί.
80 (ΕΚΤΩΡ) πάντ´ ἂν φοβηθεὶς ἴσθι δειμαίνων τόδε.
81 (ΧΟΡΟΣ) οὔπω πρὶν ἧψαν πολέμιοι τοσόνδε φῶς.
82 (ΕΚΤΩΡ) οὐδ´ ὧδέ γ´ αἰσχρῶς ἔπεσον ἐν τροπῆι δορός.
83 (ΧΟΡΟΣ) σὺ ταῦτ´ ἔπραξας· καὶ τὰ λοιπὰ νῦν σκόπει.
84 (ΕΚΤΩΡ) ἁπλοῦς ἐπ´ ἐχθροῖς μῦθος ὁπλίζειν χέρα.
85 (ΧΟΡΟΣ) καὶ μὴν ὅδ´ Αἰνέας καὶ μάλα σπουδῆι ποδὸς
86 στείχει, νέον τι πρᾶγμ´ ἔχων φίλοις φράσαι.
87 (ΑΙΝΕΙΑΣ)
87 Ἕκτορ, τί χρῆμα νύκτεροι κατὰ στρατὸν
88 τὰς σὰς πρὸς εὐνὰς φύλακες ἐλθόντες φόβωι
89 νυκτηγοροῦσι καὶ κεκίνηται στρατός;
90 (ΕΚΤΩΡ) Αἰνέα, πύκαζε τεύχεσιν δέμας σέθεν.
91 (ΑΙΝΕΙΑΣ) τί δ´ ἔστι; μῶν τις πολεμίων ἀγγέλλεται
92 δόλος κρυφαῖος ἑστάναι κατ´ εὐφρόνην;
93 (ΕΚΤΩΡ) φεύγουσιν ἅνδρες κἀπιβαίνουσιν νεῶν.
94 (ΑΙΝΕΙΑΣ) τί τοῦδ´ ἂν εἴποις ἀσφαλὲς τεκμήριον;
95 (ΕΚΤΩΡ) αἴθουσι πᾶσαν νύκτα λαμπάδας πυρός·
96 καί μοι δοκοῦσιν οὐ μενεῖν ἐς αὔριον,
97 ἀλλ´ ἐκκέαντες πύρς´ ἐπ´ εὐσέλμων νεῶν
98 φυγῆι πρὸς οἴκους τῆσδ´ ἀφορμήσειν χθονός.
99 (ΑΙΝΕΙΑΣ) σὺ δ´ ὡς τί δράσων πρὸς τάδ´ ὁπλίζηι χέρα;
[50] je suis venu t'annoncer ce qui se passe, pour ne point mériter tes reproches. HECTOR. Tu es le bienvenu, malgré ce que ta nouvelle a de menaçant. Ils cherchent à se dérober par la fuite, à la faveur des ténèbres : ces signaux de nuit me réjouissent. O dieu, qui m'as arrêté au milieu de ma victoire, comme un lion à qui l'on ravit sa proie, avant que ma lance n'ait anéanti l'armée des Grecs ! Car si les brillants rayons du soleil ne se fussent cachés, je n'aurais point arrêté le cours de mes succès guerriers avant d'avoir embrasé leurs vaisseaux et parcouru leurs tentes, en immolant les Grecs sous mon bras homicide. J'étais tout prêt à les poursuivre même au sein des ténèbres, et à profiter des faveurs de la fortune ; mais les devins, habiles dans la science des choses divines, me persuadèrent d'attendre la lumière du jour, pour ne laisser ensuite aucun Grec sur terre. Mais ils n'attendent pas le moment fixé par les devins; la nuit est favorable aux fuyards. Allons, que sur-le-champ l'armée prenne les armes, et s'arrache au sommeil, pour que les uns, en s'élançant sur leurs vaisseaux, soient blessés par derrière et teignent les échelles de leur sang, et que les autres, prisonniers, chargés de chaînes, apprennent à labourer les campagnes de la Phrygie. 76 LE CHOEUR. Hector, tu te hâtes, avant de savoir ce qui se passe : car nous ne savons pas précisément si les Grecs prennent la fuite. HECTOR. Et quelle autre raison pourrait les engager à allumer ces feux? LE CHOEUR. Je l'ignore ; mais leur dessein m'est très suspect. HECTOR. Si tu le redoutes, c'est qu'il n'est rien qui ne t'inspire de la crainte. LE CHOEUR. Jamais jusqu'alors les ennemis n'avaient allumé tant de feux. HECTOR. Jamais aussi leur défaite ne fut si honteuse. LE CHOEUR. C'est a toi qu'est dû ce triomphe ; songe maintenant à l'achever. HECTOR. Avec des ennemis, il n'y a pas de longs discours à faire, il faut courir aux armes. LE CHOEUR. Voici Énée qui s'avance à grands pas, il paraît avoir quelque chose d'important à dire à ses amis. 87 ÉNÉE. Hector, pourquoi les gardes de nuit forment-ils ces rassemblements nocturnes autour de ta tente, et répandent- ils l'alarme dans toute l'armée ? HECTOR. Énée, revêts-toi de tes armes. ÉNÉE. Qu'y a-t-il? annonce-t-on quelque embûche secrète dressée par les ennemis pendant la nuit? HECTOR. Les Grecs fuient et remontent sur leurs vaisseaux. ÉNÉE. Quelle preuve certaine peux-tu en donner ? HECTOR. Toute la nuit ils allument des feux, et ils ne me paraissent pas devoir attendre le lendemain : mais à la lueur des torches qui brillent sur leurs vaisseaux, ils préparent leur fuite pour revenir dans leur patrie. ÉNÉE. Et toi, dans quel dessein armes-tu ton bras ?


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Dernière mise à jour : 22/10/2009