[0] ΡΗΣΟΣ.
1 (ΧΟΡΟΣ)
1 Βῆθι πρὸς εὐνὰς τὰς Ἑκτορέους·
2 τίς ὑπασπιστῶν ἄγρυπνος βασιλέως
3 ἢ τευχοφόρων;
4 δέξαιτο νέων κληδόνα μύθων,
5 οἳ τετράμοιρον νυκτὸς φυλακὴν
6 πάσης στρατιᾶς προκάθηνται.
7 ὄρθου κεφαλὴν πῆχυν ἐρείσας,
8 λῦσον βλεφάρων γοργωπὸν ἕδραν,
9 λεῖπε χαμεύνας φυλλοστρώτους,
10 Ἕκτορ· καιρὸς γὰρ ἀκοῦσαι.
11 (ΕΚΤΩΡ)
11 τίς ὅδ´—ἦ φίλιος φθόγγος; —τίς ἀνήρ;
12 τί τὸ σῆμα; θρόει.
13 τίνες ἐκ νυκτῶν τὰς ἡμετέρας
14 κοίτας πλάθους´; ἐνέπειν χρή.
15 (ΧΟΡΟΣ) φύλακες στρατιᾶς. (ΕΚΤΩΡ) τί φέρηι θορύβωι,
16 {(ΧΟΡΟΣ) θάρσει. (ΕΚΤΩΡ) θαρσῶ.
17 μῶν τις λόχος ἐκ νυκτῶν; (ΧΟΡΟΣ) οὐκ ἔστι. (ΕΚΤΩΡ) τί
17 σὺ γὰρ
18 φυλακὰς προλιπὼν κινεῖς στρατιάν,}
19 εἰ μή τιν´ ἔχων νυκτηγορίαν;
20 οὐκ οἶσθα δορὸς πέλας Ἀργείου
21 νυχίαν ἡμᾶς
22 κοίτην πανόπλους κατέχοντας;
23 (ΧΟΡΟΣ) ὁπλίζου χέρα, συμμάχων,
24 Ἕκτορ, βᾶθι πρὸς εὐνάς,
25 ὄτρυνον ἔγχος αἴρειν, ἀφύπνισον.
26 πέμπε φίλους ἰέναι ποτὶ σὸν λόχον,
27 ἁρμόσατε ψαλίοις ἵππους.
28 τίς εἶς´ ἐπὶ Πανθοΐδαν
29 ἢ τὸν Εὐρώπας, Λυκίων ἀγὸν ἀνδρῶν;
30 ποῦ σφαγίων ἔφοροι,
31 ποῦ δὲ γυμνήτων μόναρχοι
32 τοξοφόροι τε Φρυγῶν;
33 ζεύγνυτε κερόδετα τόξα νευραῖς.
34 (ΕΚΤΩΡ) τὰ μὲν ἀγγέλλεις δείματ´ ἀκούειν,
35 τὰ δὲ θαρσύνεις, κοὐδὲν καθαρῶς.
36 ἀλλ´ ἦ Κρονίου Πανὸς τρομερᾶι
37 μάστιγι φοβῆι, φυλακὰς δὲ λιπὼν
38 κινεῖς στρατιάν; τί θροεῖς; τί σε φῶ
39 νέον ἀγγέλλειν; πολλὰ γὰρ εἰπὼν
40 οὐδὲν τρανῶς ἀπέδειξας.
41 (ΧΟΡΟΣ) πύρ´ αἴθει στρατὸς Ἀργόλας,
42 Ἕκτορ, πᾶσαν ἀν´ ὄρφναν,
43 διειπετῆ δὲ ναῶν πυρσοῖς σταθμά.
44 πᾶς δ´ Ἀγαμεμνονίαν προσέβα στρατὸς
45 ἐννύχιος θορύβωι σκηνάν,
46 νέαν τιν´ ἐφιέμενοι
47 βάξιν· οὐ γάρ πω πάρος ὧδ´ ἐφοβήθη
48 ναυσιπόρος στρατιά.
49 σοὶ δ´, ὑποπτεύων τὸ μέλλον,
| [0] RHESUS.
La scène est dans le camp dos Troyens, devant Troie, à l'entrée de la tente d'Hector.
LE CHOEUR.
Qu'un de vous s'approche de la couche d'Hector, soldats qui gardez l'armée pendant les veilles de la nuit; sachez si la nouvelle qui nous alarme est parvenue jusqu'à lui. Hector, soulève ta tète appesantie par le sommeil ; ouvre tes paupières, qui voilent ton regard menaçant, et quitte ce lit de feuillage ; il est à propos que tu m'écoutes.
11 HECTOR.
Qui va là? est-ce une voix amie? le mot d'ordre? parle. Qui sont ceux qui pendant la nuit s'approchent ainsi de ma couche ? expliquez-vous.
LE CHOEUR.
Nous sommes la garde de l'année.
HECTOR.
Pourquoi ce bruit?
LE CHOEUR.
Sois tranquille,
HECTOR.
Je le suis. Est-ce qu'il y a quelque attaque nocturne ?
LE CHOEUR.
Pas encore.
17 HECTOR.
Pourquoi donc abandonner ton poste et interrompre le repos de l'armée, si tu n'as rien à me dire à cette heure de la nuit? Ne sais-tu pas que, si près de l'ennemi, nos guerriers dorment tous sous les armes ?
23 LE CHOEUR.
Fais armer les alliés, Hector; cours aux tentes; éveille tes guerriers, qu'ils saisissent leurs lances; envoie tes amis vers ta cohorte ; bridez les chevaux. Qu'on avertisse le fils de Panthoüs, ou le fils d'Europe, chef des Lyciens. Où sont les devins pour examiner les entrailles des victimes ? où sont les chefs de nos troupes légères et les archers phrygiens ? qu'ils tendent leurs arcs formidables.
HECTOR.
Tu annonces des nouvelles effrayantes, en même temps tu nous rassures, et rien de tout cela n'est clair. Est-ce la fureur de Pan qui t'agite, et qui te fait quitter ton poste, pour troubler -ainsi l'armée? Qu'as-tu à dire? que viens- tu m'annoncer? car dans toutes tes paroles, il n'y a rien que je comprenne.
41 LE CHOEUR.
Hector, toute la nuit des feux ont brillé dans le camp des Grecs, et leurs postes sont éclairés par la lueur des torches : toute l'armée se rend en tumulte dans la tente d'Agamemnon ; ils forment quelque dessein nouveau : jamais encore la flotte n'a paru si agitée. Dans ma défiance de leurs projets,
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