HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Rhesus (tragédie complète)

Vers 900-949

  Vers 900-949

[900] ἀπὸ μὲν φαμένας ἐμοῦ πορευθείς,
901 ἀπὸ δ´ ἀντομένου πατρὸς βιαίως.
902 ὤμοι ἐγὼ σέθεν, φιλία
903 φιλία κεφαλά, τέκνον, ὤμοι.
904 (ΧΟΡΟΣ) ὅσον προσήκει μὴ γένους κοινωνίαν
905 ἔχοντι λύπης τὸν σὸν οἰκτίρω γόνον.
906 (ΜΟΥΣΑ) ὄλοιτο μὲν Οἰνεΐδας,
907 ὄλοιτο δὲ Λαρτιάδας,
908 ὅς μ´ ἄπαιδα γέννας
909 ἔθηκεν ἀριστοτόκοιο·
910 θ´ Ἕλλανα λιποῦσα δόμον
911 Φρυγίων λεχέων ἔπλευσε πλαθεῖς´,
912 ὑπ´ Ἰλίωι ὤλεσε μὲν ς´ ἕκατι Τροίας,
913 φίλτατε, μυριάδας τε πόλεις
914 ἀνδρῶν ἀγαθῶν ἐκένωσεν.
915 πολλὰ μὲν ζῶν, πολλὰ δ´ εἰς Ἅιδου μολών,
916 Φιλάμμονος παῖ, τῆς ἐμῆς ἥψω φρενός·
917 ὕβρις γάρ, ς´ ἔσφηλε, καὶ Μουσῶν ἔρις
918 τεκεῖν μ´ ἔθηκε τόνδε δύστηνον γόνον.
919 περῶσα γὰρ δὴ ποταμίους διὰ ῥοὰς
920 λέκτροις ἐπλάθην Στρυμόνος φυταλμίοις,
921 ὅτ´ ἤλθομεν γῆς χρυσόβωλον ἐς λέπας
922 Πάγγαιον ὀργάνοισιν ἐξησκημέναι
923 Μοῦσαι μεγίστην εἰς ἔριν μελωιδίας
924 κλεινῶι σοφιστῆι Θρηικὶ κἀτυφλώσαμεν
925 Θάμυριν, ὃς ἡμῶν πόλλ´ ἐδέννασεν τέχνην.
926 κἀπεί σε τίκτω, συγγόνους αἰδουμένη
927 καὶ παρθενείαν, ἧκ´ ἐς εὐύδρου πατρὸς
928 δίνας· τρέφειν δέ ς´ οὐ βρότειον ἐς χέρα
929 Στρυμὼν δίδωσιν ἀλλὰ πηγαίαις κόραις.
930 ἔνθ´ ἐκτραφεὶς κάλλιστα παρθένων ὕπο,
931 Θρήικης ἀνάσσων πρῶτος ἦσθ´ ἀνδρῶν, τέκνον.
932 καί ς´ ἀμφὶ γῆν μὲν πατρίαν φιλαιμάτους
933 ἀλκὰς κορύσσοντ´ οὐκ ἐδείμαινον θανεῖν·
934 Τροίας δ´ ἀπηύδων ἄστυ μὴ κέλσαι ποτέ,
935 εἰδυῖα τὸν σὸν πότμον· ἀλλά ς´ Ἕκτορος
936 πρεσβεύμαθ´ αἵ τε μυρίαι γερουσίαι
937 ἔπεισαν ἐλθεῖν κἀπικουρῆσαι φίλοις.
938 καὶ τοῦδ´, Ἀθάνα, παντὸς αἰτία μόρου
939 οὐδὲν δ´ Ὀδυσσεὺς οὐδ´ Τυδέως τόκος
940 ἔδρασεδρῶσα μὴ δόκει λεληθέναι.
941 καίτοι πόλιν σὴν σύγγονοι πρεσβεύομεν
942 Μοῦσαι μάλιστα κἀπιχρώμεθα χθονί,
943 μυστηρίων τε τῶν ἀπορρήτων φανὰς
944 ἔδειξεν Ὀρφεύς, αὐτανέψιος νεκροῦ
945 τοῦδ´ ὃν κατέκτεινας σύ· Μουσαῖόν τε, σὸν
946 σεμνὸν πολίτην κἀπὶ πλεῖστον ἄνδρ´ ἕνα
947 ἐλθόντα, Φοῖβος σύγγονοί τ´ ἠσκήσαμεν.
948 καὶ τῶνδε μισθὸν παῖδ´ ἔχους´ ἐν ἀγκάλαις
949 θρηνῶ· σοφιστὴν δ´ ἄλλον οὐκ ἐπάξομαι.
[900] entrepris malgré mes supplications, malgré les défenses de ton père ! Ô tête chérie, objet de mon désespoir ! Ah ! malheureuse que je suis ! LE CHOEUR. Autant qu'il est possible, sans être uni par les liens du sang, je partage ta douleur sur la perte de ton fils. 906 LA MUSE. Périsse le descendant d'OEnéus, périsse le fils de Laërte, qui m'a ravi le plus noble des fils ! périsse Hélène, qui a quitté la maison de son époux, pour suivre à Troie un amant phrygien ! C'est elle, ô fils chéri, qui a causé ta mort, c'est elle qui a dépeuplé des villes innombrables de leurs braves guerriers. O fils de Philammon, pendant ta vie, comme après être descendu aux enfers, tu as déchiré mon cœur ; car l'arrogance qui t'a perdu, et la lutte à laquelle tu provoquas les Muses, furent cause que je devins mère de ce fils infortuné. En traversant les ondes du fleuve, je m'approchai de la couche féconde du Strymon, lorsque j'allais avec les Muses sur le mont Pangée, riche en mines d'or, accompagnée de mélodieux instruments, pour le grand combat musical que l'habile chantre de la Thrace, Thamyris, osait engager contre nous. Il fut puni par la privation de la lumière, des outrages lancés par lui contre notre talent. Et quand je te mis au monde, par respect pour mes sœurs et pour les lois de la pudeur, je t'envoyai dans les eaux du fleuve ton père. Le Strymon, pour ne pas te laisser élever par des mains mortelles, te confia aux soins des nymphes des fontaines. Là, formé à la vertu par ces vierges célestes, ô mon fils, tu régnas sur la Thrace, et tu fus le premier des mortels. Tant que tu armais sur la terre de ta patrie tes bataillons avides de carnage, je n'ai pas tremblé pour tes jours ; mais je te détournais d'aborder jamais sur le sol de Troie, sachant le sort qui t'était réservé. Mais les ambassades d'Hector, et les nombreuses députations des magistrats de cette ville, t'ont décidé à t'y rendre et à secourir tes amis. Et toi, Minerve, cause de tout ce désastre (car ni Ulysse ni le fils de Tydée, instruments du crime, n'en sont les auteurs), ne pense pas que j'ignore la part que tu y as prise. Cependant les Muses mes sœurs ont pour ta ville une prédilection particulière, et se plaisent dans la contrée que tu chéris. Orphée, uni par le sang à mon fils Rhésus, que tu immoles, y fit briller les flambeaux des ineffables mystères; et Musée, ce vénérable citoyen de ta ville, celui de tous les mortels qui s'est élevé à la plus haute sagesse, fut instruit par Apollon et par mes sœurs; et, en récompense, voici mon fils que je tiens dans mes bras, et sur lequel je pleure. Mais je ne confierai point à un autre le soin des lamentations funèbres.


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Dernière mise à jour : 22/10/2009