HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Rhesus (tragédie complète)

Vers 800-849

  Vers 800-849

[800] καὶ ξυμφορὰν μὲν οἶδ´ ὁρῶν, τρόπωι δ´ ὅτωι
801 τεθνᾶσιν οἱ θανόντες οὐκ ἔχω φράσαι
802 οὐδ´ ἐξ ὁποίας χειρός. εἰκάσαι δέ μοι
803 πάρεστι λυπρὰ πρὸς φίλων πεπονθέναι.
804 (ΧΟΡΟΣ) ἡνίοχε Θρηικὸς τοῦ κακῶς πεπραγότος,
805 μηδὲν δυσοίζου· πολέμιοι ´δρασαν τάδε.
806 Ἕκτωρ δὲ καὐτὸς συμφορᾶς πεπυσμένος
807 χωρεῖ· συναλγεῖ δ´, ὡς ἔοικε, σοῖς κακοῖς.
808 (ΕΚΤΩΡ) πῶς, μέγιστα πήματ´ ἐξειργασμένοι,
809 μολόντες ὑμᾶς πολεμίων κατάσκοποι
810 λήθουσιν αἰσχρῶς καὶ κατεσφάγη στρατός,
811 κοὔτ´ εἰσιόντας στρατόπεδ´ ἐξαπώσατε
812 οὔτ´ ἐξιόντας; τῶνδε τίς τείσει δίκην
813 πλὴν σοῦ; σὲ γὰρ δὴ φύλακά φημ´ εἶναι στρατοῦ.
814 φροῦδοι δ´ ἄπληκτοι, τῆι Φρυγῶν κακανδρίαι
815 πόλλ´ ἐγγελῶντες τῶι στρατηλάτηι τ´ ἐμοί.
816 εὖ νυν τόδ´ ἴστεΖεὺς ὀμώμοται πατήρ
817 ἤτοι μάραγνά γ´ καρανιστὴς μόρος
818 μένει σε δρῶντα τοιάδ´, τὸν Ἕκτορα
819 τὸ μηδὲν εἶναι καὶ κακὸν νομίζετε.
820 (ΧΟΡΟΣ) ἰὼ ἰώ,
821 μέγας ἐμοὶ μέγας πολίοχον κράτος
822 τότ´ ἄρ´ ἔμολον ὅτε σοι
823 ἄγγελος ἦλθον ἀμφὶ ναῦς πύρ´ αἴθειν·
824 ἐπεὶ ἄγρυπνον ὄμμ´ ἐν εὐφρόναι
825 οὔτ´ ἐκοίμις´ οὔτ´ ἔβριξ´,
826 οὐ τὰς Σιμοεντιάδας παγάς· μή μοι
827 κότον, ἄνα, θῆις· ἀναίτιος γὰρ
828 ἔγωγε πάντων.
829 εἰ δὲ χρόνωι παρὰ καιρὸν
830 ἔργον λόγον πύθηι, κατά με γᾶς
831-832 ζῶντα πόρευσον· οὐ παραιτοῦμαι.
833 (ΗΝΙΟΧΟΣ) τί τοῖσδ´ ἀπειλεῖς βάρβαρός τε βαρβάρου
834 γνώμην ὑφαιρῆι τὴν ἐμήν, πλέκων λόγους;
835 σὺ ταῦτ´ ἔδρασας· οὐδέν´ ἂν δεξαίμεθα
836 οὔθ´ οἱ θανόντες οὔτ´ ἂν οἱ τετρωμένοι
837 ἄλλον· μακροῦ γε δεῖ σε καὶ σοφοῦ λόγου,
838 ὅτωι με πείσεις μὴ φίλους κατακτανεῖν,
839 ἵππων ἐρασθείς, ὧν ἕκατι συμμάχους
840 τοὺς σοὺς φονεύεις, πόλλ´ ἐπισκήπτων μολεῖν.
841 ἦλθον, τεθνᾶσιν· εὐπρεπέστερον Πάρις
842 ξενίαν κατήισχυν´ σὺ συμμάχους κτανών.
843 μὴ γάρ τι λέξηις ὥς τις Ἀργείων μολὼν
844 διώλες´ ἡμᾶς· τίς ἂν ὑπερβαλὼν λόχους
845 Τρώων ἐφ´ ἡμᾶς ἦλθεν, ὥστε καὶ λαθεῖν;
846 σὺ πρόσθεν ἡμῶν ἧσο καὶ Φρυγῶν στρατός.
847 τίς οὖν τέτρωται, τίς τέθνηκε συμμάχων
848 τῶν σῶν, μολόντων ὧν σὺ πολεμίων λέγεις;
849 ἡμεῖς δὲ καὶ τετρώμεθ´, οἱ δὲ μειζόνως
[800] Quant à notre malheur, je l'ai vu de mes yeux ; mais de quelle manière ont péri les infortunés, c'est ce que je ne puis dire, ni quelle main les a frappés. Je puis soupçonner cependant que nous devons à des amis un sort si funeste. 804 LE CHOEUR. Cocher de l'infortuné roi des Thraces, garde-toi d'accuser de ce forfait d'autres que nos ennemis. Hector lui- même, informé de ce désastre, vient en ces lieux ; il paraît partager la douleur qui t'accable. 808 HECTOR. Auteurs de nos calamités, comment ces espions ennemis qui pénètrent au milieu du camp échappent-ils à vos regards? Comment laissez-vous honteusement égorger l'armée, sans songer à repousser l'ennemi à son approche, ou à le poursuivre dans sa retraite? Qui doit porter la peine d'un tel attentat, si ce n'est toi ? C'est à toi qu'est confiée la garde de l'armée. Mais nos agresseurs se retirent impunis, ils rient de la lâcheté des Phrygiens et de l'imprudence de leur chef. Mais sachez-le bien, j'en jure par Jupiter, le supplice du fouet ou la mort punira cette négligence, ou qu'on dise qu'Hector est un lâche. 820 LE CHOEUR. O ciel ! quel danger menace ma tête ! Ô souverain de cette cité, sans doute ils sont entrés lorsque je suis venu t'annoncer que la flotte des Grecs brillait de feux allumés; car mon œil vigilant ne s'est point fermé de toute la nuit, et je n'ai point cédé au sommeil, j'en jure par les sources sacrées du Simoïs. O prince, ne te courrouce point contre moi ; je suis innocent du crime qui s'est commis. Si jamais par la suite il m'échappe une action ou une parole condamnable, ensevelis-moi vivant sous la terre ; je ne demande point de grâce. 833 LE COCHER. Pourquoi menacer ces gardes? Barbare, pourquoi cherches-tu à tromper un Barbare par des discours pleins d'artifices? C'est toi qui es l'auteur du crime ; témoins ou blessés n'en accusent point d'autre que toi. Il te faudra bien de l'éloquence pour me prouver que tu n'as pas tué tes amis, dans le désir de posséder ces superbes coursiers, pour lesquels tu portes une main meurtrière sur des amis que tu as conjurés de venir à Troie ; ils sont venus, et ils sont morts. Quand Pâris viola les droits sacrés de l'hospitalité, il fut moins coupable que toi, qui égorges tes alliés. Et ne dis pas qu'un Grec a pénétré en ces lieux et est l'auteur de notre perte. Comment aurait-il pu franchir les bataillons troyens, et arriver jusqu'à nous, sans être aperçu? Ta tente et la troupe des Phrygiens étaient avant la nôtre. Où sont vos blessés, où sont vos morts, si, comme tu le prétends, les ennemis ont pénétré dans le camp?


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Dernière mise à jour : 22/10/2009