HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Rhesus (tragédie complète)

Vers 750-799

  Vers 750-799

[750] οἵα μ´ ὀδύνη τείρει φονίου
751 τραύματος εἴσω. πῶς ἂν ὀλοίμην;
752 χρῆν γάρ μ´ ἀκλεῶς Ῥῆσόν τε θανεῖν,
753 Τροίαι κέλσαντ´ ἐπίκουρον;
754 (ΧΟΡΟΣ) τάδ´ οὐκ ἐν αἰνιγμοῖσι σημαίνει κακά·
755 σαφῶς γὰρ αὐδᾶι συμμάχους ὀλωλότας.
756 (ΗΝΙΟΧΟΣ) κακῶς πέπρακται κἀπὶ τοῖς κακοῖσι πρὸς
757 αἴσχιστα. καίτοι δὶς τόσον κακὸν τόδε·
758 θανεῖν γὰρ εὐκλεῶς μέν, εἰ θανεῖν χρεών,
759 λυπρὸν μὲν οἶμαι τῶι θανόντιπῶς γὰρ οὔ; —
760 τοῖς ζῶσι δ´ ὄγκος καὶ δόμων εὐδοξία·
761 ἡμεῖς δ´ ἀβούλως κἀκλεῶς ὀλώλαμεν.
762 ἐπεὶ γὰρ ἡμᾶς ηὔνας´ Ἑκτόρεια χείρ,
763 ξύνθημα λέξας, ηὕδομεν πεδοστιβεῖ
764 κόπωι δαμέντε, οὐδ´ ἐφρουρεῖτο στρατὸς
765 φυλακαῖσι νυκτέροισιν οὐδ´ ἐν τάξεσιν
766 ἔκειτο τεύχη πλῆκτρά τ´ οὐκ ἐπὶ ζυγοῖς
767 ἵππων καθήρμοσθ´, ὡς ἄναξ ἐπεύθετο
768 κρατοῦντας ὑμᾶς κἀφεδρεύοντας νεῶν
769 πρύμναισι· φαύλως δ´ ηὕδομεν πεπτωκότες.
770 κἀγὼ μελούσηι καρδίαι λήξας ὕπνου
771 πώλοισι χόρτον, προσδοκῶν ἑωθινὴν
772 ζεύξειν ἐς ἀλκήν, ἀφθόνωι μετρῶ χερί.
773 λεύσσω δὲ φῶτε περιπολοῦνθ´ ἡμῶν στρατὸν
774 πυκνῆς δι´ ὄρφνης· ὡς δ´ ἐκινήθην ἐγώ,
775 ἐπτηξάτην τε κἀνεχωρείτην πάλιν.
776 ἤπυσα δ´ αὐτοῖς μὴ πελάζεσθαι στρατῶι,
777 κλῶπας δοκήσας συμμάχων πλάθειν τινάς.
778 οἱ δ´ οὐδέν· οὐ μὴν οὐδ´ ἐγὼ τὰ πλείονα·
779 ηὗδον δ´ ἀπελθὼν αὖθις ἐς κοίτην πάλιν.
780 καί μοι καθ´ ὕπνον δόξα τις παρίσταται·
781 ἵππους γὰρ ἃς ἔθρεψα κἀδιφρηλάτουν
782 Ῥήσωι παρεστὼς εἶδον, ὡς ὄναρ δοκῶν,
783 λύκους ἐπεμβεβῶτας ἑδραίαν ῥάχιν·
784 θείνοντε δ´ οὐρᾶι πωλικῆς ῥινοῦ τρίχα
785 ἤλαυνον, αἱ δ´ ἔρρεγκον ἐξ ἀρτηριῶν
786 θυμὸν πνέουσαι κἀνεχαίτιζον φόβωι.
787 ἐγὼ δ´ ἀμύνων θῆρας ἐξεγείρομαι
788 πώλοισιν· ἔννυχος γὰρ ἐξώρμα φόβος.
789 κλύω δ´ ἐπάρας κρᾶτα μυχθισμὸν νεκρῶν·
790 θερμὸς δὲ κρουνὸς δεσπότου παρὰ σφαγῆς
791 βάλλει με δυσθνήισκοντος αἵματος νέου.
792 ὀρθὸς δ´ ἀνάισσω χειρὶ σὺν κενῆι δορός·
793 καί μ´ ἔγχος αὐγάζοντα καὶ θηρώμενον
794 παίει παραστὰς νεῖραν ἐς πλευρὰν ξίφει
795 ἀνὴρ ἀκμάζων· φασγάνου γὰρ ἠισθόμην
796 πληγῆς, βαθεῖαν ἄλοκα τραύματος λαβών.
797 πίπτω δὲ πρηνής· οἱ δ´ ὄχημα πωλικὸν
798 λαβόντες ἵππων ἵεσαν φυγῆι πόδα.
799 ·
799 ὀδύνη με τείρει κοὐκέτ´ ὀρθοῦμαι τάλας.
[750] cette blessure mortelle m'a percé jusqu'au fond du coeur. Qui me délivrera de la vie ? Je devais, ainsi que Rhésus, trouver une mort sans gloire, après avoir abordé à Troie pour la secourir. LE CHOEUR. Le malheur qu'il annonce n'a rien d'obscur ; il dit assez clairement que nos alliés ont péri. LE COCHER. Le sort les a maltraités, et de plus, au mal il a joint le déshonneur ; ce qui est un double malheur. En effet, mourir glorieusement, puisqu'il faut mourir, est toujours triste pour celui qui meurt, et en peut-il être autrement ? Mais pour ceux qui survivent, c'est l'honneur et la gloire d'une famille. Nous, au contraire, nous périssons honteusement et par notre imprudence. Après qu'Hector nous eut placés de sa main, et qu'il nous eut donné le mot d'ordre, succombant à la fatigue, nous dormions étendus sur la terre; les gardes nocturnes ne veillaient point autour de l'armée, les armes n'étaient point, dans les rangs, et la barre qui sert à accoupler les chevaux n'était pas attachée au joug; car notre roi avait appris que vous étiez vainqueurs, et que vous menaciez les poupes ennemies : ainsi nous nous livrions au sommeil sans précaution. Moi, cependant, arraché au repos par un soin vigilant, je mesure à mes chevaux une abondante nourriture, m'attendant à les atteler pour le combat au lever de l'aurore. J'aperçois à travers les ombres épaisses deux hommes qui circulaient autour de notre armée. A mon premier mouvement ils s'effraient, et se retirent avec précipitation. Je leur criai de ne pas s'approcher de notre troupe, les prenant pour des voleurs sortis du camp des alliés. Ils ne répondent rien ; et moi non plus je n'en dis pas davantage, car je rentrai dans mon lit et m'endormis. Pendant mon sommeil, une étrange vision me poursuit : ces coursiers que j'ai nourris et que je dirigeais aux côtés de Rhésus, je les vois en songe assaillis par des loups, qui grimpent sur leur croupe, et de leurs queues frappent les lianes des chevaux pour les animer. Ceux-ci hennissaient, frémissaient de colère, et se cabraient de frayeur. Le désir de les délivrer de ces animaux féroces me réveille ; car la terreur de la nuit m'avait agité. En soulevant ma tête, j'entends les gémissements des mourants. Des flots du sang qui sortait fumant de la blessure de mon maître impitoyablement égorgé, jaillissent sur ma tête. Je me lève aussitôt, j'étais sans armes, et je cherchais des yeux et de la main un glaive, quand je suis frappé au défaut des côtes d'un coup d'épée, porté par un bras vigoureux ; j'en puis juger au sillon profond qu'a laissé la plaie. Je tombe la tête la première : les meurtriers emmènent l'attelage et prennent la fuite.... Hélas! hélas! quelles douleurs aiguës!.... je ne puis plus me soutenir. . . .


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Dernière mise à jour : 22/10/2009