HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Euripide, Les Phéniciennes

Vers 800-849

  Vers 800-849

[800] {Λαβδακίδαις πολυμόχθοις}.
801 ζαθέων πετάλων πολυθηρότατον
802 νάπος, Ἀρτέμιδος χιονοτρόφον ὄμμα Κιθαιρών,
803 μήποτε τὸν θανάτωι προτεθέντα, λόχευμ´ Ἰοκάστας,
804 ὤφελες Οἰδιπόδαν θρέψαι, βρέφος ἔκβολον οἴκων,
805 χρυσοδέτοις περόναις ἐπίσαμον·
806 μηδὲ τὸ παρθένιον πτερόν, οὔρειον τέρας, ἐλθεῖν
807 πένθεα γαίας
807 Σφίγγ´ ἀπομουσοτάταισι σὺν ὠιδαῖς,
808 ποτε Καδμογενῆ τετραβάμοσι χαλαῖς
809 τείχεσι χριμπτομένα φέρεν αἰθέρος εἰς ἄβατον φῶς
810 γένναν, ἃν κατὰ χθονὸς Ἅιδας
811a Καδμείοις ἐπιπέμπει·
812 δυσδαίμων δ´ ἔρις ἄλλα
812 θάλλει παίδων
813 Οἰδιπόδα κατὰ δώματα καὶ πόλιν.
814 οὐ γὰρ μὴ καλὸν οὔποτ´ ἔφυ καλόν,
815 οὐδ´ οἱ μὴ νόμιμοι
816 παῖδες ματρὶ λόχευμα μίασμα πατρός·
817 δὲ συναίμονος εἰς λέχος ἦλθεν.
818 ἔτεκες, Γαῖ´, ἔτεκές ποτε,
819 βάρβαρον ὡς ἀκοὰν ἐδάην ἐδάην ποτ´ ἐν οἴκοις,
820 τὰν ἀπὸ θηροτρόφου φοινικολόφοιο δράκοντος
821 γένναν ὀδοντοφυᾶ, Θήβαις κάλλιστον ὄνειδος·
822 Ἁρμονίας δέ ποτ´ εἰς ὑμεναίους
823 ἤλυθον οὐρανίδαι, φόρμιγγί τε τείχεα Θήβας
824 τᾶς Ἀμφιονίας τε λύρας ὕπο πύργος ἀνέστα
825 διδύμων ποταμῶν πόρον ἀμφὶ μέσον,
826 Δίρκα χλοεροτρόφον ἇι πεδίον
827 πρόπαρ Ἱσμηνοῦ καταδεύει,
828 Ἰώ θ´ κερόεσσα προμάτωρ
829 Καδμείων βασιλῆας ἐγείνατο·
830 μυριάδας δ´ ἀγαθῶν ἑτέροις ἑτέρας
831 μεταμειβομένα πόλις ἅδ´ ἐπ´ ἄκροις
832 ἕστακ´ Ἄρεος στεφάνοισιν.
834 (ΤΕΙΡΕΣΙΑΣ)
834 ἡγοῦ πάροιθε, θύγατερ· ὡς τυφλῶι ποδὶ
835 ὀφθαλμὸς εἶ σύ, ναυβάταισιν ἄστρον ὥς.
836 δεῦρ´ ἐς τὸ λευρὸν πέδον ἴχνος τιθεῖς´ ἐμὸν
837 πρόβαινε, μὴ σφαλῶμεν· ἀσθενὴς πατήρ·
838 κλήρους τέ μοι φύλασσε παρθένωι χερί,
839 οὓς ἔλαβον οἰωνίσματ´ ὀρνίθων μαθὼν
840 θάκοισιν ἐν ἱεροῖσιν οὗ μαντεύομαι.
841 τέκνον Μενοικεῦ, παῖ Κρέοντος, εἰπέ μοι
842 πόση τις ´πίλοιπος ἄστεως ὁδὸς
843 πρὸς πατέρα τὸν σόν· ὡς ἐμὸν κάμνει γόνυ,
844 πυκνὴν δὲ βαίνων ἤλυσιν μόλις περῶ.
845 (ΚΡΕΩΝ) θάρσει· πέλας γάρ, Τειρεσία, φίλοισι σοῖς
846 ἔσθ´ ὁρμίσαι σὸν πόδα· λαβοῦ δ´ αὐτοῦ, τέκνον·
847 ὡς παῖς ἔτ´ ἀπτὴν πούς τε πρεσβύτου φιλεῖ
848 χειρὸς θυραίας ἀναμένειν κουφίσματα.
849 (ΤΕΙΡΕΣΙΑΣ) εἶἑν, πάρεσμεν· τί με καλεῖς σπουδῆι, Κρέον;
[800] les infortunés Labdacides!
O bois sacré au divin feuillage, que peuplent les bêtes
fauves, montagne neigeuse, chère à Artémis, ô Cithéron,
pourquoi as-tu laissé grandir le fils de Jocaste, exposé sur
tes rochers pour y trouver la mort, le tendre nourrisson
rejeté de la maison paternelle, cet OEdipe, qui porte la marque
des agrafes d'or dont il s'est frappé les yeux ? Plût au ciel
qu'il ne fût jamais venu répandre le deuil dans cette contrée,
avec ses chants haïs des Muses, ce Sphinx, vierge ailée,
monstre sauvage, qui s'est jadis abattu sur nos murs, et qui
emportait dans ses quatre serres jusqu'aux régions lumineuses
de l'inaccessible éther la race issue de Cadmos : fléau
envoyé des enfers contre Thèbes par Hadès! Et maintenant
sévit un autre malheur, la discorde des fils d'OEdipe, funeste
à leur maison et à la cité. Ce qui n'est pas honnête en son
principe ne saurait le devenir : la naissance illégitime de
ces enfants est restée l'opprobre de leur père, la honte de
leur mère entrée jadis dans un lit incestueux. O Terre, tu
enfantas jadis, - je l'ai entendu, entendu raconter dans ma
patrie barbare, - tu enfantas des dents du monstre, repu de la
chair des animaux sauvages, armé d'une aigrette sanglante,
cette race qui est la gloire et l'orgueil de Thèbes! Les dieux
vinrent assister aux noces d'Harmonia : au son de la cithare,
aux accords du luth d'Amphion, s'élevèrent les remparts
et la tour de Thèbes entre les deux fleuves formés par
Dircè, qui, en avant de l'Ismènos, arrose la plaine verdoyante.
C'est de la génisse Io, notre aïeule, que sont issus les rois des
Cadméens. Thèbes, qui a reçu sous mille formes, les unes
après les autres, toutes les faveurs de la fortune, est parvenue
au comble de la gloire que donnent les couronnes.
(TIRÉSIAS) Conduis-moi plus loin, ma fille : tu es l'oeil
qui dirige mes pas aveugles, comme l'étoile guide les nautoniers.
Avance, et fais-moi poser le pied sur un sol uni,
pour m'éviter un faux pas; car ton père est sans forces.
Garde dans ta main virginale les sorts que j'ai recueillis en
interrogeant le vol des oiseaux sur le siège sacré où je prophétise.
Ménoecée, mon enfant, dis-moi, ô fils de Créon,
combien me reste-t-il de chemin à faire par la ville pour
arriver jusqu'à ton père? Car mes genoux faiblissent, et,
après ce long voyage, je puis à peine marcher.
(CRÉON) Courage, Tirésias ! approche de tes amis, aborde
au port. Soutiens-le, mon fils : le pas d'un vieillard est
comme l'attelage d'un char, il a besoin qu'on l'aide et le conduise.
(TIRÉSIAS) Bien! nous voilà arrivés. Pourquoi étais-tu si
pressé de me faire venir, Créon?


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Dernière mise à jour : 15/09/2006