HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Oreste (pièce complète)

Vers 100-149

  Vers 100-149

[100] (Ἑλένη) Ὀρθῶς ἔλεξας, οὐ φίλως δ' ἐμοὶ λέγεις.
(Ἠλέκτρα)
Αἰδὼς δὲ δὴ τίς σ' ἐς Μυκηναίους ἔχει;
(Ἑλένη)
Δέδοικα πατέρας τῶν ὑπ' Ἰλίῳ νεκρῶν.
(Ἠλέκτρα)
Δεινὸν γάρ· Ἄργει τ' ἀναβοᾷ διὰ στόμα.
(Ἑλένη)
Σύ νυν χάριν μοι τὸν φόβον λύσασα δός.
(Ἠλέκτρα)
(105) Οὐκ ἂν δυναίμην μητρὸς ἐσβλέψαι τάφον.
(Ἑλένη)
Αἰσχρόν γε μέντοι προσπόλους φέρειν τάδε.
(Ἠλέκτρα)
Τί δ' οὐχὶ θυγατρὸς Ἑρμιόνης πέμπεις δέμας;
(Ἑλένη)
Ἐς ὄχλον ἕρπειν παρθένοισιν οὐ καλόν.
(Ἠλέκτρα)
Καὶ μὴν τίνοι γ' ἂν τῇ τεθνηκυίᾳ τροφάς.
(Ἑλένη)
(110) Ὀρθῶς ἔλεξας, πείθομαί τέ σοι, κόρη.
Καὶ πέμψομέν γε θυγατέρεὖ γάρ τοι λέγεις.
τέκνον, ἔξελθ', Ἑρμιόνη, δόμων πάρος
καὶ λαβὲ χοὰς τάσδ' ἐν χεροῖν κόμας τ' ἐμάς·
Ἐλθοῦσα δ' ἀμφὶ τὸν Κλυταιμήστρας τάφον
(115) μελίκρατ' ἄφες γάλακτος οἰνωπόν τ' ἄχνην,
καὶ στᾶσ' ἐπ' ἄκρου χώματος λέξον τάδε·
Ἑλένη σ' ἀδελφὴ ταῖσδε δωρεῖται χοαῖς,
φόβῳ προσελθεῖν μνῆμα σόν, ταρβοῦσά τε
Ἀργεῖον ὄχλον. Πρευμενῆ δ' ἄνωγέ νιν
(120) ἐμοί τε καὶ σοὶ καὶ πόσει γνώμην ἔχειν
τοῖν τ' ἀθλίοιν τοῖνδ', οὓς ἀπώλεσεν θεός.
δ' εἰς ἀδελφὴν καιρὸς ἐκπονεῖν ἐμέ,
ἅπανθ' ὑπισχνοῦ νερτέρων δωρήματα.
Ἴθ', τέκνον μοι, σπεῦδε καὶ χοὰς τάφῳ
(125) δοῦσ' ὡς τάχιστα τῆς πάλιν μέμνησ' ὁδοῦ.
(Ἠλέκτρα)
(126) φύσις, ἐν ἀνθρώποισιν ὡς μέγ' εἶ κακόν,
σωτήριόν τε τοῖς καλῶς κεκτημένοις.
Εἴδετε παρ' ἄκρας ὡς ἀπέθρισεν τρίχας,
σῴζουσα κάλλος; Ἔστι δ' πάλαι γυνή.
(130) Θεοί σε μισήσειαν, ὥς μ' ἀπώλεσας
καὶ τόνδε πᾶσάν θ' Ἑλλάδα. τάλαιν' ἐγώ·
αἵδ' αὖ πάρεισι τοῖς ἐμοῖς θρηνήμασι
φίλαι ξυνῳδοί· τάχα μεταστήσουσ' ὕπνου
τόνδ' ἡσυχάζοντ', ὄμμα δ' ἐκτήξουσ' ἐμὸν
(135) δακρύοις, ἀδελφὸν ὅταν ὁρῶ μεμηνότα.
φίλταται γυναῖκες, ἡσύχῳ ποδὶ
χωρεῖτε, μὴ ψοφεῖτε, μηδ' ἔστω κτύπος.
Φιλία γὰρ σὴ πρευμενὴς μέν, ἀλλ' ἐμοὶ
τόνδ' ἐξεγεῖραι συμφορὰ γενήσεται.
(Χορός)
(140) σῖγα σῖγα, λεπτὸν ἴχνος ἀρβύλης
τίθετε, μὴ κτυπεῖτ'.
(Ἠλέκτρα)
ἀποπρὸ βᾶτ' ἐκεῖσ', ἀποπρό μοι κοίτας.
(Χορός)
Ἰδού, πείθομαι.
(Ἠλέκτρα)
(145) σύριγγος ὅπως πνοὰ
λεπτοῦ δόνακος, φίλα, φώνει μοι.
(Χορός)
Ἴδ', ἀτρεμαῖον ὡς ὑπόροφον φέρω βοάν.
(Ἠλέκτρα)
Ναί, οὕτως·
Κάταγε κάταγε, πρόσιθ' ἀτρέμας, ἀτρέμας ἴθι·
[100] (HÉLÈNE) Tes reproches sont justes, mais peu bienveillants pour moi. (ÉLECTRE) Quelle est donc cette honte qui te retient à l'égard des Mycéniens? (HÉLÈNE) Je crains les pères de ceux qui sont morts sous les murs d'Ilion. (ÉLECTRE) Juste sujet de crainte : Argos, en effet, t'accuse hautement. (HÉLÈNE) Délivre-moi donc de cette frayeur, et rends-moi ce service. (ÉLECTRE) Je ne pourrais soutenir la vue du tombeau de ma mère. (HÉLÈNE) Mais il serait honteux de faire porter les offrandes par des esclaves. (ÉLECTRE) Que n'envoies-tu ta fille Hermione? (HÉLÈNE) Il n'est pas bienséant à une jeune fille de paraître aux yeux de la foule. (ÉLECTRE) Elle témoignerait sa reconnaissance à celle qui prit soin de l'élever. (HÉLÈNE) (110) Tu as raison ; je suivrai tes avis, et j'enverrai ma fille. Hermione, mon enfant, sors de ce palais, prends dans tes mains ces offrandes et ma chevelure que j'ai coupée, va sur le tombeau de Clytemnestre, et répands-y ce mélange de lait et de miel, avec ce vin écumeux ; puis monte sur le sommet du monument, et prononce ces paroles : « Hélène, ta sœur te fait ces libations ; elle n'ose venir elle-même sur ta tombe, par crainte du peuple d'Argos. » Conjure-la ensuite de se montrer propice à moi, à toi, à mon époux, et à ces deux infortunés qu'un dieu a perdus. Promets-lui aussi tous les dons funéraires que je dois à une sœur. Va, ma fille, hâte-toi ; et après avoir déposé ces offrandes sur le tombeau, reviens au plus vite. (ÉLECTRE seule) (126) Ô dons de la nature ! beauté funeste aux mortels, et cependant précieuse aussi à ceux qui la possèdent ! Voyez avec quel artifice cette femme vient de couper l'extrémité de ses cheveux, sans nuire à sa beauté. Elle est toujours la femme d'autrefois ! Que la haine des dieux s'appesantisse sur toi qui m'as perdue, moi, mon frère et la Grèce entière !.... Ah ! malheureuse que je suis ! — Mais voici des amies qui viennent unir leurs voix à mes accents plaintifs. Peut-être vont-elles éveiller mon frère qui repose, et faire couler de nouveau mes larmes, quand je verrai ses fureurs. (ÉLECTRE) Ô chères amies, marchez doucement et d'un pas léger ; ne faites point de bruit, point d'éclat. Votre amitié m'est bien précieuse; mais éveiller cet infortuné serait pour moi une vive douleur. (LE CHOEUR) Silence! silence! que vos pas ne laissent qu'une trace, légère : ne faites point de bruit, point d'éclat. (ÉLECTRE) Éloignez-vous, éloignez-vous de ce lit. (LE CHOEUR) J'obéis. (ÉLECTRE) (145) Ah! chère amie! ta voix retentit à mon oreille, comme le son aigu du chalumeau formé de roseaux légers. (LE CHOEUR) Tiens, je ne fais plus entendre que des accents adoucis, comme les soupirs de la flûte. (ÉLECTRE) Fort bien. Baisse la voix, baisse la voix. Avance doucement, bien doucement,


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Dernière mise à jour : 10/01/2008